Forum

Top polars à lire absolument

Douce France de Céline Cléber
Tais-toi, fillette ! Tome 1 de Morgane Pinault
L'Insane de Marie Ionnikoff
Notifications
Retirer tout

Les anti-héros dans le polar : pourquoi nous fascinent-ils tant ?

2 Posts
2 Utilisateurs
2 Reactions
38 Vu
0
Début du sujet

Les personnages principaux des romans policiers ne sont pas toujours des modèles de vertu. De Sherlock Holmes et ses addictions à Harry Hole et son alcoolisme, en passant par Franck Sharko et ses démons personnels - les anti-héros peuplent le genre policier.

Qu'est-ce qui rend ces personnages tourmentés si attachants ? Est-ce leur humanité, leurs failles qui les rendent plus réels ? Ou peut-être est-ce parce que leurs défauts font écho à nos propres imperfections ?

Et vous quels sont vos anti-héros préférés ? Partagez vos réflexions sur vos anti-héros préférés et ce qui, selon vous, les rend si fascinants.

2 Réponses
1

Eh bien, les gens, donc les lecteurs de polars, ont compris que dans la vraie vie ça ne se passe jamais simplement, comme si il y aurait le bon d'un côté et le méchant de l'autre. Même (et surtout) dans James Bond, c'est une réalité. Ce bon James est tourmenté et, comme on dit, n'a pas le cul propre ! Il traine des casseroles lui aussi. Il n'y a qu'OSS 117 qui est un super héros et de fait, a disparu des circuits. Et puis, imaginez de nos jours un flic heureux ! Un type de la BAC qui se rendrait à son boulot en chantonnant ! Faut pas déconner. Tout le monde sait qu'ils sont morts, soit de fatigue, soit de trouille, soi des deux. Ils cherchent (presque) tous à se défiler. Ceux qui ont tenté de résister sont foutus. Soit suicidés, soit flingués. Il reste deux ou trois utopistes, mais ils ne sont pas en premire ligne. Aucun lecteur ne comprendrait le choix d'un écrivain de mettre en scène un type propre sur lui, cheveux brillantinés et machoire rasée qui se pointerait tous les soirs à son commissariat en demandant : 'Alors, c'est qui qu'on serre, aujourd'hui' ?

Tous les héros actuels ont des tares. Pour l'un c'est l'alcool, l'autre la violence, l'autre encore la mysoginie, parfois la faiblesse d'esprit, certains, la paresse. Les anti-héros sont plus faciles à gérer pour un écrivain. Celui-ci n'a qu'à se regarder dans la glace et prendre modèle sur lui. Ou sur quelqu'un de son entourage. Le choix est large.

 

Ce message a été modifié Il y a 2 mois parFrancis
1
Début du sujet

Ton commentaire pointe très justement cette évolution des héros dans le polar qui reflète une réalité plus crue, plus authentique de notre société. La référence à James Bond est particulièrement bien vue - même ce symbole du héros parfait a dû évoluer vers plus de complexité pour rester crédible.
Je trouve ton observation sur l'impossibilité d'imaginer un flic heureux et enthousiaste particulièrement frappante. Elle traduit non seulement l'évolution du genre policier, mais aussi une certaine désillusion collective face aux institutions.
Ta remarque sur les écrivains qui n'ont qu'à "se regarder dans la glace" pour créer leurs anti-héros m'a fait sourire par sa franchise. C'est vrai que ces personnages imparfaits, avec leurs addictions, leurs faiblesses et leurs démons, sont devenus la norme parce qu'ils nous ressemblent, dans ce qu'on a de meilleur comme de pire.
Et finalement, n'est-ce pas justement parce que ces anti-héros portent en eux cette part d'ombre que nous les trouvons si fascinants ? Ils nous rappellent que la frontière entre le bien et le mal n'est jamais aussi nette qu'on voudrait le croire...