« Dream Girl » de Laura Lippman : un écrivain face à ses démons

Dream girl de Laura Lippman

Top polars à lire absolument

Inconscience de Jeanne Espalioux
Samira au pouvoir de Daniela Cattin
Meurtre à marée montante de Paul Sesboüé

Un écrivain prisonnier de sa propre création

Laura Lippman orchestre dans « Dream Girl » une mise en abyme vertigineuse où Gerry Andersen, romancier consacré, se retrouve littéralement cloué au lit après un accident. Cette immobilité forcée dans son appartement perché au vingt-cinquième étage de Baltimore devient le théâtre d’un phénomène aussi troublant qu’inexplicable : Aubrey, l’héroïne de son roman le plus célèbre, semble s’extraire des pages pour le hanter par téléphone. L’autrice déploie ici un dispositif narratif d’une rare sophistication, transformant la chambre de convalescence en cage mentale où les frontières entre l’imaginaire et le réel s’effritent progressivement.

Ce retournement fascinant place l’écrivain dans une position d’impuissance absolue face à sa propre invention littéraire. Gerry, habitué à contrôler les destins de ses personnages, devient spectateur désorienté d’un scénario qu’il ne maîtrise plus. Lippman exploite cette inversion des rôles avec une habileté remarquable, questionnant la nature même de la création artistique : jusqu’où les personnages existent-ils indépendamment de leur créateur ? Cette interrogation traverse l’œuvre comme un fil rouge, interrogeant le pouvoir et les limites de la fiction.

L’enfermement physique de Gerry se double d’un enfermement psychologique où chaque appel téléphonique, chaque apparition supposée d’Aubrey, creuse davantage le fossé entre certitude et doute. La romancière américaine construit ainsi une architecture narrative où le protagoniste devient prisonnier non seulement de son corps meurtri, mais également de l’univers fictionnel qu’il a lui-même engendré. Cette dimension métafictionnelle enrichit considérablement la lecture, offrant une réflexion stimulante sur le processus créatif et ses possibles dérives, tout en maintenant une tension narrative qui ne faiblit jamais.

Livres de Laura Lippman à acheter

Dream girl Laura Lippman
Petite musique de meurtre Laura Lippman
La Voix du lac Laura Lippman

Baltimore, décor d’un huis clos moderne

La ville de Baltimore s’impose comme bien plus qu’un simple arrière-plan géographique dans « Dream Girl ». Laura Lippman, profondément attachée à cette cité qu’elle connaît intimement, en fait un personnage à part entière qui résonne à travers chaque page. L’appartement luxueux de Locust Point, perché dans les hauteurs du quartier en pleine gentrification, incarne parfaitement les contradictions urbaines contemporaines : isolement dans la foule, modernité clinique et distance sociale. Ce penthouse devient une tour d’ivoire littérale où Gerry Andersen observe la ville sans pouvoir y participer, créant une distance physique et symbolique entre l’écrivain et le monde réel.

L’autrice joue habilement avec les strates temporelles de Baltimore, évoquant tour à tour les quartiers historiques, les transformations urbaines récentes et les cicatrices sociales qui marquent le tissu de la ville. Les références à Baltimore Nord, aux ruelles enneigées, aux restaurants disparus tissent une cartographie affective qui ancre profondément le récit dans un territoire précis. Cette géographie intime confère au roman une authenticité palpable, où chaque lieu mentionné porte en lui une histoire, un souvenir, une résonance particulière pour quiconque connaît cette métropole du Maryland.

Le huis clos qui se déploie dans cet espace confiné prend une dimension particulièrement oppressante grâce à cette contextualisation urbaine. La tempête de neige qui isole davantage encore Gerry, les vingt-cinq étages qui le séparent du sol, l’impossibilité de fuir créent une claustrophobie progressive qui s’intensifie au fil des pages. Lippman transforme ce décor urbain en piège doré, où le confort matériel ne peut masquer l’angoisse croissante. Baltimore devient ainsi le témoin silencieux d’une descente psychologique, une ville qui observe sans intervenir, reflétant l’indifférence urbaine face aux drames individuels qui se jouent derrière les fenêtres illuminées de ses gratte-ciels.

La frontière trouble entre réalité et fiction

Laura Lippman excelle dans l’art du brouillage des repères, instillant progressivement le doute dans l’esprit du lecteur comme dans celui de son protagoniste. Les appels téléphoniques mystérieux, les apparitions fugaces, les messages énigmatiques : chaque élément peut relever aussi bien de l’hallucination que de la réalité tangible. Cette ambiguïté savamment entretenue constitue l’un des ressorts narratifs les plus puissants du roman, obligeant constamment à réévaluer ce qui vient d’être lu. L’autrice ne se contente pas de jouer avec les conventions du thriller psychologique ; elle les malmène, les retourne, créant une incertitude fondamentale qui traverse l’œuvre de part en part.

Le recours aux médicaments antidouleur, aux somnifères et à l’isolement prolongé offre une explication rationnelle aux phénomènes étranges qui assaillent Gerry. Pourtant, Lippman parsème son récit d’indices tangibles qui résistent à cette interprétation purement médicale. Un tweet qui disparaît mais que l’assistante a vu, une lettre évanouie, des traces concrètes qui suggèrent une présence réelle derrière ces manifestations troublantes. Cette oscillation permanente entre explication psychologique et événements vérifiables maintient une tension remarquable, refusant de livrer trop facilement ses clés au lecteur.

La structure narrative elle-même participe à cette confusion organisée. Les retours en arrière chronologiques, marqués par des dates précises allant de 1966 à 2017, révèlent graduellement les zones d’ombre du passé de Gerry, suggérant que la vérité pourrait se nicher dans ses souvenirs refoulés plutôt que dans son présent médicamenté. Lippman tisse ainsi un réseau complexe où chaque révélation sur l’histoire personnelle du romancier éclaire différemment les événements contemporains. Le lecteur se trouve entraîné dans une enquête à double niveau, cherchant simultanément à démêler le vrai du faux dans le présent et à reconstituer les secrets enfouis du passé, sans jamais pouvoir s’appuyer sur des certitudes définitives.

A lire aussi

Les fantômes du passé dans l’œuvre de Lippman

Les analepses qui ponctuent « Dream Girl » ne relèvent pas du simple artifice narratif : elles constituent la colonne vertébrale du roman, révélant progressivement les strates d’une existence marquée par les non-dits et les compromissions. Lippman convoque les époques successives de la vie de Gerry avec une précision chirurgicale, depuis l’enfance dans le Baltimore des années 1960 jusqu’aux dernières années avant l’accident. Chaque fragment temporel apporte son lot de révélations sur les relations ratées, les ambitions dévorantes, les trahisons petites ou grandes qui ont façonné l’homme devenu prisonnier de son appartement. Ces incursions dans le passé dessinent en creux le portrait d’un individu plus complexe et trouble que ne le suggère sa façade d’écrivain accompli.

La figure paternelle absente, les trois mariages échoués, les amitiés universitaires perdues : autant de spectres qui hantent Gerry bien avant l’apparition d’Aubrey. L’autrice démontre un talent particulier pour faire surgir ces présences fantomatiques au moment précis où elles éclairent d’un jour nouveau les événements contemporains. Les souvenirs ne sont jamais gratuits chez Lippman ; ils s’imbriquent dans le récit principal comme les pièces d’un puzzle dont l’image finale ne se dévoile que graduellement. Cette construction chorale du passé permet de comprendre que les véritables fantômes ne sont pas forcément ceux que l’on croit, et que les créations littéraires peuvent servir d’écran à des culpabilités bien réelles.

Le traitement du temps révèle également une réflexion profonde sur la mémoire et ses altérations. Gerry, confronté à ses propres souvenirs fragmentés par les médicaments et l’angoisse, ne peut plus démêler avec certitude ce qui relève du souvenir fidèle ou de la reconstruction a posteriori. Cette fragilité mémorielle fait écho à la condition de sa mère, évoquée dans les flashbacks, créant une filiation troublante entre démence et confusion psychologique. Lippman explore ainsi les mécanismes par lesquels le passé continue d’exercer son emprise sur le présent, transformant chaque réminiscence en potentielle clé ou en leurre supplémentaire.

Structure narrative et jeux temporels

L’architecture temporelle de « Dream Girl » repose sur une alternance méticuleusement orchestrée entre le présent claustrophobique de Gerry et des échappées chronologiques qui s’étalent sur plus de cinquante ans. Lippman adopte un système de datation explicite pour ses retours en arrière, jalonnant le récit de repères temporels précis : 1966, 1970, 1975, 1983, jusqu’à 2017. Cette construction en strates successives permet de reconstituer progressivement la biographie du protagoniste tout en maintenant la pression narrative du fil principal. Les transitions entre ces deux niveaux temporels s’opèrent avec une fluidité remarquable, chaque basculement vers le passé intervenant à un moment stratégique où le présent atteint un point de tension maximal.

Le présent du roman se déroule sur une période concentrée de quelques semaines entre janvier et mars, créant un contraste saisissant avec l’amplitude des souvenirs convoqués. Cette compression temporelle accentue l’effet de huis clos et d’accélération des événements, tandis que les flashbacks offrent des respirations paradoxales qui, loin de ralentir le rythme, enrichissent la compréhension des enjeux. Lippman joue également avec les saisons : la tempête de neige qui isole davantage Gerry fait écho aux blizzards de son enfance, établissant des correspondances symboliques entre les différentes époques. Ces échos temporels créent un réseau de significations où chaque élément du passé trouve sa résonance dans le présent angoissé du romancier alité.

La romancière maîtrise l’art du dosage informatif, révélant les secrets avec parcimonie et calculant précisément le moment où chaque pièce du puzzle doit être livrée au lecteur. Certains épisodes du passé éclairent rétrospectivement des scènes déjà lues, obligeant à reconsidérer ce qui semblait acquis. Cette stratégie narrative transforme la lecture en enquête active où il faut constamment relier les fils dispersés à travers les décennies. Le dernier tiers du roman accélère sensiblement la cadence des révélations, resserrant l’étau autour de Gerry tout en multipliant les plongées dans son histoire personnelle, jusqu’à faire converger passé et présent dans une résolution qui réinterprète l’ensemble du récit.

Les meilleurs polars à dévorer chez amazon

Le personnage de Gerry Andersen : portrait d’un anti-héros

Laura Lippman façonne en Gerry Andersen un protagoniste délibérément ambivalent, loin des héros sympathiques qui peuplent habituellement les thrillers. Écrivain sexagénaire aux trois mariages ratés, il incarne une certaine masculinité littéraire américaine avec ses zones d’ombre et ses compromissions. Son narcissisme d’auteur consacré, sa difficulté à entretenir des relations durables, ses jugements parfois condescendants sur le monde contemporain en font un personnage difficile à aimer inconditionnellement. Pourtant, Lippman ne verse jamais dans la caricature : elle accorde à son personnage une complexité psychologique qui empêche toute lecture monolithique. Gerry demeure profondément humain dans ses failles, ses regrets, son incapacité à échapper aux schémas répétitifs qui ont structuré son existence.

La vulnérabilité physique imposée par l’accident révèle paradoxalement d’autres facettes de sa personnalité. Dépendant de son infirmière Aileen et de son assistante Victoria, privé de sa mobilité et de son autonomie, il découvre une fragilité qu’il n’avait jamais eu à affronter. Cette impuissance le ramène aux souvenirs d’une enfance marquée par l’absence paternelle et la solitude, établissant des parallèles troublants entre l’homme alité et l’enfant qu’il fut. Lippman explore avec finesse cette régression forcée, montrant comment la maladie et l’isolement peuvent faire ressurgir des angoisses enfouies depuis des décennies. Le personnage gagne en profondeur à mesure que ses certitudes vacillent et que son armure d’intellectuel accompli se fissure sous la pression des événements.

L’autrice interroge également, à travers Gerry, la figure même de l’écrivain dans la société contemporaine. Son rapport compliqué à Twitter, sa nostalgie d’un monde littéraire révolu, son incompréhension face aux évolutions culturelles dessinent le portrait d’un homme en décalage avec son époque. Cette dimension générationnelle ajoute une strate supplémentaire au personnage, le situant dans un moment historique précis où les codes sociaux et artistiques se transforment rapidement. Gerry devient ainsi le témoin d’un monde qui lui échappe, observateur impuissant des mutations qu’il ne parvient plus à déchiffrer.

L’escalade de la menace dans « Dream Girl »

Laura Lippman démontre une parfaite maîtrise des codes du thriller psychologique en distillant la menace par touches successives plutôt que par coups d’éclat spectaculaires. L’angoisse naît d’abord de l’accumulation de détails dérangeants : un appel téléphonique sans interlocuteur, une lettre disparue, un tweet éphémère. Chaque incident pris isolément pourrait s’expliquer rationnellement, mais leur répétition crée un climat d’inquiétude croissante qui contamine aussi bien Gerry que le lecteur. L’autrice exploite brillamment le principe de l’escalade progressive, où chaque nouvelle manifestation franchit un seuil supplémentaire dans l’étrange, repoussant sans cesse les limites de ce qui peut être attribué au hasard ou à l’hallucination médicamenteuse.

Le choix du huis clos amplifie considérablement la tension narrative. Privé de mobilité, Gerry ne peut ni fuir ni enquêter physiquement sur les événements qui l’assaillent. Cette impuissance transforme chaque sonnerie de téléphone en menace potentielle, chaque bruit nocturne en source d’angoisse. Lippman tire parti de cette situation pour créer des scènes d’une intensité remarquable, notamment lors de la tempête de neige qui coupe l’électricité et plonge l’appartement dans l’obscurité. L’immobilité forcée du protagoniste inverse les rapports de force traditionnels du thriller : ici, la victime ne peut que subir et tenter de comprendre, dépendante des autres pour toute action concrète.

Le rythme narratif alterne savamment entre moments de tension aiguë et phases de répit apparent qui permettent de développer les dimensions psychologiques et mémorielles du récit. Les retours en arrière fonctionnent comme des soupapes de décompression tout en apportant des éléments essentiels à la compréhension de l’intrigue présente. Lippman sait également ménager ses effets, plaçant ses révélations aux moments stratégiques pour relancer l’intérêt sans jamais épuiser le mystère trop rapidement. La dernière partie du roman accélère sensiblement, multipliant les rebondissements et les prises de conscience qui reconfigurent l’ensemble de ce qui précède. Cette gestion du tempo témoigne d’une véritable science narrative, capable de maintenir le lecteur en haleine tout en construisant une réflexion de fond sur la création, la culpabilité et les fantômes du passé.

Les meilleurs polars à dévorer chez amazon

Quelqu’un d’autre Guillaume Musso
Sans soleil Tome 2 Jean-Christophe Grangé
Dernière Soirée Lisa Gardner
La femme de ménage se marie Freida McFadden

Quand le polar devient réflexion littéraire

« Dream Girl » s’inscrit dans une lignée d’œuvres qui interrogent les frontières entre création et réalité, tout en renouvelant les codes du thriller psychologique pour le XXIe siècle. Laura Lippman dialogue implicitement avec des classiques du genre comme « Misery » de Stephen King, où l’écrivain se retrouve également prisonnier et confronté à l’emprise morbide d’un lecteur, mais elle déplace le curseur vers une ambiguïté plus radicale. Là où King jouait sur l’horreur tangible, Lippman cultive l’incertitude ontologique, ne permettant jamais de trancher définitivement entre manifestation surnaturelle et délire psychotique. Cette approche reflète une évolution du genre vers des zones plus grises, où la peur naît autant de l’indécidable que du danger concret.

L’œuvre participe également au renouveau du roman noir américain ancré dans des géographies urbaines spécifiques. En faisant de Baltimore un personnage à part entière, Lippman perpétue une tradition illustrée par des auteurs comme Dennis Lehane pour Boston ou Michael Connelly pour Los Angeles, tout en y insufflant une sensibilité particulière aux mutations sociales contemporaines. La gentrification, les transformations post-industrielles, les fractures urbaines traversent le récit en filigrane, situant le thriller dans un contexte sociologique précis qui dépasse largement la simple intrigue policière. Cette dimension confère au roman une résonance qui outrepasse les seules conventions du genre.

Enfin, « Dream Girl » s’affirme comme une réflexion métafictionnelle sur l’acte d’écrire et ses implications morales. En mettant en scène un romancier hanté par sa propre création, Lippman questionne la responsabilité de l’auteur envers ses personnages et, par extension, envers les personnes réelles qui peuvent avoir inspiré la fiction. Cette interrogation trouve un écho particulier à une époque où les débats sur l’appropriation culturelle et les limites de la fiction gagnent en intensité. Le roman ne prétend pas apporter de réponses définitives à ces questions complexes, mais il les pose avec une acuité qui enrichit considérablement la lecture. Par cette dimension réflexive, l’œuvre transcende le cadre du simple divertissement pour proposer une méditation stimulante sur le pouvoir et les dangers de la narration, confirmant Laura Lippman comme une figure majeure du polar américain contemporain.

Mots-clés : Thriller psychologique, Laura Lippman, Baltimore, Métafiction, Huis clos, Suspense littéraire, Polar américain


Extrait Première Page du livre

 » Gerry rêve.

Dans son lit médicalisé de location, surplombant la ville plus haut qu’il ne l’aurait jamais cru possible dans ce Baltimore à l’architecture écrasée et sans grâce, Gerry passe plus de temps endormi qu’éveillé. Il flotte, il s’éveille, il dérive, il rêve. Il s’agite, mais il n’arrive pas à se retourner. Il est Wynken, Blynken et Nod dans le poème pour enfants, et il lance son filet sur les lumières scintillantes du centre-ville, d’une beauté trompeuse en pleine nuit, une ville où l’on pourrait choisir de vivre, mais pas dans cet endroit où il est coincé, pas la nuit, pas dans ses rêves.

Il n’y a pas de démarcation claire entre ses songes et son imagination, son demi-sommeil et son état de veille embrumé. Les engrenages de son cerveau sont grippés, il se focalise sur une pensée ou une image. Ce soir, il a l’impression de tourner, très lentement, comme le vieux restaurant au sommet du Holiday Inn. Puis il se retrouve suspendu à l’aiguille des minutes de la tour Bromo Seltzer voisine, le Harold Lloyd de Baltimore, qui glisse, glisse, glisse.

En bas, sur le trottoir, quelqu’un l’attend, bras tendus. C’est une femme, mais il ne distingue pas son visage. Il lâche prise et… il se réveille.

Vraiment ? Était-il réellement endormi, et lui arrive-t-il d’être réellement éveillé, ces jours-ci ? Il passe tout son temps dans ce lit, une jambe maintenue en suspension, avec une infirmière qui est là pour s’occuper de lui, ce qu’elle fait sans grand entrain. Mais pouvait-on s’attendre à autre chose de la part de quelqu’un dont le travail consiste à torcher le cul et vider le bassin.

Est-ce ses cachets ? Ce doit être à cause de ses cachets. Son sommeil n’a jamais été aussi chaotique. Peut-être qu’il ne devrait pas prendre tous ces cachets. Sont-ils indispensables ? Risque-t-il d’en devenir dépendant ? Aujourd’hui, les musées effacent sur leurs bâtiments les noms des donateurs héritiers du Big Pharma des opioïdes, et pourtant Gerry est là, toujours à la traîne sur son temps. Tout comme sa ville natale. « 


  • Titre : Dream Girl
  • Titre original : Dream Girl
  • Auteur : Laura Lippman
  • Éditeur : Actes sud
  • Traduction : Thierry Arson
  • Nationalité : États-Unis
  • Date de sortie en France : 2025
  • Date de sortie en États-Unis : 2021

Page officielle : lauralippman.com

Résumé

Gerry Andersen, romancier célèbre et sexagénaire, se retrouve cloué au lit dans son luxueux appartement de Baltimore après un grave accident. Condamné à l’immobilité et dépendant de son infirmière de nuit Aileen, il commence à recevoir d’étranges appels téléphoniques d’une femme prétendant être Aubrey, l’héroïne de « Dream Girl », le roman qui l’a rendu célèbre des années auparavant. Entre hallucinations médicamenteuses et manifestations inexplicables, Gerry plonge dans une spirale paranoïaque où la frontière entre fiction et réalité s’efface progressivement.
Prisonnier de son penthouse au vingt-cinquième étage, l’écrivain voit ressurgir les fantômes de son passé à travers une série de flashbacks qui révèlent les zones d’ombre de son existence : trois mariages ratés, des amitiés perdues, des compromissions inavouées. Alors que la tension monte et que les événements étranges se multiplient, un cadavre apparaît à son chevet, transformant le huis clos psychologique en une enquête où Gerry devient le suspect principal d’un crime qu’il ne se souvient pas avoir commis.


Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


Laisser un commentaire