Alfred Lenglet : Un polar ancré dans la réalité policière
Né en 1968 à Caudry dans le Nord, Alfred Lenglet incarne parfaitement la figure du policier-écrivain qui nourrit sa fiction de son expérience du terrain. Après des études au Prytanée militaire de La Flèche et au lycée militaire d’Aix-en-Provence, il intègre la Police nationale où il gravit les échelons pour devenir commissaire divisionnaire. Il a notamment été directeur des Renseignements généraux en Saône-et-Loire, directeur de la sécurité publique en Haute-Loire, et occupe actuellement le poste de chef du service de nuit à Lyon. Cette riche carrière professionnelle se double d’une passion pour l’histoire, puisqu’il a obtenu une maîtrise d’histoire sur la police parisienne avant la Première Guerre mondiale, dirigée par Jean-Paul Brunet, spécialiste de l’histoire de la préfecture de police de Paris.
L’auteur a d’abord exploré l’écriture à travers sept romans historiques et de terroir publiés chez Lucien Souny, avant de se tourner vers le polar. En 2015, il publie la première enquête de Léa Ribaucourt chez Calmann-Lévy, donnant naissance à une série qui compte désormais quatre volumes : « Du poison dans les veines », « Jeux mortels en hiver », « Temps de haine » et « Cœurs de glace ». L’auteur décrit souvent son héroïne comme une jeune femme courageuse et lumineuse, évoluant dans des intrigues qui puisent leur authenticité dans l’expérience professionnelle de Lenglet.
Ce qui distingue Alfred Lenglet dans le paysage du polar français, c’est sa capacité à retranscrire avec précision la réalité des policiers français d’aujourd’hui. Ses romans, ancrés dans des territoires qu’il connaît bien – de la Bourgogne à Lyon -, offrent une vision authentique du travail d’enquête, loin des clichés du genre. Son dernier roman, « Les Âmes fracassées », édité chez Taurnada, marque une évolution en abordant des thématiques contemporaines comme l’utilisation des drones dans le crime, confirmant sa volonté de coller aux réalités de notre époque.
L’interview d’Alfred Lenglet
Vous écrivez à la main ou au clavier ?
Ma « technique » d’écriture n’a pas beaucoup changé avec les années. J’écris à la main, avec un stylo plume. J’ai une pochette avec mon projet du moment et je la transporte un peu partout, de chez moi au lieu de vacances, dans les transports, au bar où je prends mon petit café ! La mise au propre sur l’ordinateur intervient après et sert souvent de relecture et de phase de correction.
Plutôt lève-tôt ou couche-tard ?
Lève-tôt, par obligation professionnelle d’abord et finalement par « routine » de vie !
Quand j’écris, je suis très « productif » le matin.
Ce qui vous pousse à écrire ?
J’ai d’abord écrit pour mes enfants, afin de leur laisser une trace des lieux où nous avons vécu. Avec les années, le plaisir est venu compléter cette volonté.
À quelle fréquence écrivez-vous vos livres ?
J’ai la chance d’écrire assez facilement, surtout quand l’inspiration « déborde ». J’ai souvent écrit un manuscrit tous les ans, certains n’ayant pas été publiés, car sortant peut-être des entiers battus !
Votre plus belle émotion d’auteur ?
La première fois que j’ai vu l’un de mes romans dans la vitrine d’une librairie. Je suis entré…et je me suis présenté…et nous sommes devenus amis avec la famille du libraire. Très joli souvenir !
Le livre qui vous a le plus marqué ?
Le maître des abeilles, d’Henri Vincenot, m’a beaucoup marqué. On rencontre dans ce roman l’un des personnages les plus truculents de la littérature française. Avec le bon sens du paysan, de l’ami de la nature, il aide un adolescent drogué à sortir de son enfer, il ridiculise le dogmatisme de l’écologisme, sans même s’en apercevoir. Son vocabulaire fleuri et son enthousiasme font du bien.
Votre recherche la plus bizarre sur Google pour un livre ?
Bizarre, vous avez dit bizarre…j’ai sans doute effectué des recherches naïves, inutiles, mais bizarres…ça ne me dit rien !
Votre lieu de crime idéal ?
Je n’en sais fichtre rien !
Votre arme du crime préférée ?
Celle que l’on ne retrouvera jamais !
Vos propres intrigues vous font-elles peur ?
Non, pas un seul instant !
Votre pire cauchemar d’auteur ?
Découvrir ma « merveilleuse » idée dans un autre ouvrage !
Si vous étiez le méchant, quel serait votre métier ?
Homme politique…enfin, ce n’est un métier que pour quelques-uns…
Crime parfait au supermarché : dans quel rayon ?
Les alcools les meilleurs : cognac, armagnac, calvados, verveine du Velay…
Sans le polar, quel genre littéraire choisiriez-vous ?
La biographie.
Le livre dont vous êtes le plus fier ?
C’est difficile de répondre à cette question, pour ne froisser aucun de mes précédents romans. Je dirai donc que je suis très fier de celui que j’écrirai dans 10 ans…
Où vous sentez-vous chez vous ?
Je suis chez moi dans de nombreux endroits : dans le parc des volcans d’Auvergne, au milieu de la vigne bourguignonne, au cap Lardier dans le Var, mais aussi sur les berges de la Seine dans Paris, au quatre pâtures à Bertry (dans le nord).
En guise de conclusion, y a-t-il quelque chose que vous aimeriez partager avec nos lecteurs ? Une actualité, un nouveau projet qui vous passionne, une œuvre à paraître ou un événement spécial que vous souhaiteriez mettre en lumière ?
Je n’ai que 2 séances de dédicaces pour l’instant prévues (en Corse)
- le 13 septembre 2025 : Espace Culturel E.Leclerc Baleone Ajaccio (20167 Sarrola-Carcopino) de 14 h à 17 h
- le 20 septembre 2025 : Cultura Ajaccio (20) Centre Commercial ATRIUM Lieu-dit Pernicaggio, Sarrola-Carcopinone de 14 h à 17 h
Le compte Instagram @alfredlenglet
La chronique du dernier livre d’Alfred Lenglet
Jean-Baptiste Meningi, chef de l’orchestre de Lyon, vient d’être assassiné au moyen d’un drone, alors qu’il faisait son footing dans le parc de la Tête-d’Or. Meurtre ciblé ou attaque terroriste ?
Sur place, le commandant de police Nolan Diethelm et son équipe d’enquêteurs sont sur le pied de guerre. Les autorités s’en mêlent et, lorsque l’expertise des débris de l’appareil révèle l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance faciale, le doute n’est plus permis : la victime n’a pas été choisie par hasard.
Entre course judiciaire, faux-semblants et pression médiatique, la tension monte.
Très vite, les policiers se retrouvent confrontés à une vérité balayant les évidences.
Une vérité dont personne ne sortira indemne.
Comment se relever et survivre quand notre âme est fracassée ?
Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.
