« Chasses en cours » de Caroline Comte : quand la traque devient obsession

Chasses en cours de Caroline Comte

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Une Provence mystérieuse et envoûtante

Caroline Comte construit son récit sur un terreau provençal qui dépasse largement le simple décor de carte postale. Le Grangeon, ce cabanon de pierres sèches où s’installe Lucrèce, devient bien plus qu’un refuge : il incarne une frontière poreuse entre civilisation et sauvagerie, entre raison et instinct. Les champs de lavandins de Peyretrocade exhalent leurs fragrances enivrantes tandis que le bois du Gayet abrite ses secrets millénaires. L’auteure ne se contente pas de nommer ces lieux aux consonances chantantes – le Raspaloun, la Bergeronnette – elle les transforme en personnages à part entière, vivants et respirants au rythme des cigales et du mistral.

L’étang des grives se révèle comme l’épicentre sombre de cette géographie romanesque. Ses eaux troubles et verdâtres, ses roseaux frémissants sous le vent du sud, composent un tableau où beauté et menace se confondent. Caroline Comte réussit à créer une atmosphère double, presque schizophrénique : la Provence solaire et accueillante cohabite avec une nature inquiétante qui rappelle les « mares au diable » des romans gothiques. Cette dualité géographique annonce et reflète les déchirements intérieurs de l’héroïne, tissant une correspondance subtile entre paysage et psyché.

Le village de Piboulin, avec son église romane et sa fontaine à trois canons ornés de dauphins, s’inscrit dans une temporalité épaisse où le passé médiéval affleure constamment. Les toponymes latins parsèment le récit comme autant d’indices d’un mystère ancestral, suggérant que les crimes contemporains puisent leurs racines dans des strates historiques profondes. L’auteure maîtrise l’art de faire dialoguer les siècles, transformant sa Provence en palimpseste où chaque meurtre révèle des blessures anciennes jamais cicatrisées. Cette écriture du lieu, précise sans être descriptive à l’excès, crée un cadre oppressant malgré la lumière dorée, un paradis empoisonné où la violence trouve un terreau fertile.

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Lucrèce Camilleri, inspectrice en quête de rédemption

La protagoniste que nous présente Caroline Comte porte en elle toutes les contradictions fascinantes d’une héroïne contemporaine blessée. Lieutenant de police et profileuse reconnue, Lucrèce arrive en Provence avec le poids d’un échec cuisant, marquée par une affaire qui l’a menée aux frontières dangereuses de l’identification au criminel. Son prénom résonne comme un programme romanesque : évoquant à la fois la philosophe latin et l’énigmatique Lucrèce Borgia, il signale d’emblée cette dualité qui habitera tout le récit. L’auteure façonne un personnage aux multiples facettes, élégante et sophistiquée malgré les tourments, cherchant dans la nature provençale un baume pour des plaies psychiques qui refusent de se refermer.

Le parcours de Lucrèce s’inscrit dans une tradition littéraire riche, celle des enquêteurs hantés par leurs propres fantômes. Caroline Comte explore avec finesse la vulnérabilité d’une femme qui maîtrise l’art du profilage mais peine à déchiffrer ses propres zones d’ombre. Son journal intime, ce cahier d’écolière à couverture jaune canari, devient le confident de vérités qu’elle ne peut exprimer ailleurs. Cette intimité scripturale ajoute une profondeur psychologique au personnage, révélant ses fêlures tout en documentant sa descente progressive dans un abîme intérieur. L’inspectrice venue chercher la paix se trouve inexorablement rappelée vers ce qui la définit : la traque, l’analyse du mal, la confrontation avec l’inhumain.

La relation ambiguë qui se noue avec Julius Lictor, le capitaine de gendarmerie au patronyme si évocateur, enrichit la caractérisation de Lucrèce. Entre collaboration professionnelle et attirance naissante, cette dynamique introduit une tension supplémentaire dans un récit déjà chargé d’électricité. Caroline Comte dessine une femme à la fois forte et fragile, dont l’intelligence remarquable masque une fragilité essentielle. La trajectoire de Lucrèce interroge les limites du métier de profileur : jusqu’où peut-on plonger dans l’esprit des tueurs sans y perdre son âme ? Cette question traverse le roman comme un fil rouge, donnant à l’héroïne une épaisseur qui transcende les conventions du genre policier.

Le cerf comme symbole et conscience

Cervus, ce magnifique dix-cors que Lucrèce découvre lors de ses promenades matinales, transcende rapidement son statut d’animal pour devenir l’âme même du récit. Caroline Comte tisse autour de lui un réseau de significations qui puise dans les mythologies médiévales, évoquant Merlin l’enchanteur métamorphosé et les quêtes chevaleresques du Graal. Le cerf apparaît d’abord en rêve, vision prémonitoire qui s’impose à la protagoniste avec une force quasi mystique, avant de se matérialiser dans la clairière de la Bergeronnette. Cette créature majestueuse aux yeux couleur or devient le point de cristallisation des obsessions de Lucrèce, incarnant une pureté menacée qu’elle se jure de protéger coûte que coûte.

L’auteure établit un parallèle saisissant entre la vulnérabilité du cerf face aux chasseurs et celle des victimes face au prédateur humain. Cervus habite la réserve de chasse, théoriquement sanctuarisé mais perpétuellement en danger à cause des braconniers qui transgressent les interdits. Cette situation fait écho au statut même de Lucrèce, profileuse censée être protégée par son statut mais exposée aux tourments psychiques de son métier. Le brame du cerf, cet appel amoureux et puissant qui résonne dans la nuit provençale, ponctue le roman comme un rappel des forces primitives qui gouvernent aussi bien le monde animal que les pulsions humaines les plus sombres.

L’animal devient progressivement un miroir où se reflètent les contradictions intérieures de l’héroïne. Caroline Comte convoque Maurice Genevoix et son « Dernière harde » pour ancrer cette relation dans une tradition littéraire française qui célèbre la noblesse du cerf tout en dénonçant l’hubris cynégétique. La référence à Kinessa Johnson, cette traqueuse de braconniers en Afrique, suggère la radicalisation possible de Lucrèce dans sa mission de protection. Le cerf fonctionne ainsi comme un catalyseur moral, révélant chez la profileuse une capacité d’attachement intense qui contraste avec le détachement professionnel normalement requis dans son métier. Cette figure animale structure l’ensemble du roman, offrant un contrepoint poétique à la noirceur des meurtres humains.

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Un serial killer aux signatures médiévales

Caroline Comte élabore un modus operandi singulier qui distingue son thriller de la production policière standardisée. Les victimes sont découvertes nues au bord de l’étang des grives, une balle en plein front tirée avec un revolver 357 magnum, mais c’est surtout le sceau apposé à la cire rouge sur leur poitrine qui confère à ces meurtres leur dimension énigmatique. Ce cachet aux armoiries mystérieuses, volontairement martelé pour brouiller les pistes, établit un pont troublant entre les crimes contemporains et les pratiques d’authentification du Moyen Âge. L’auteure puise dans l’héraldique provençale pour construire une énigme qui mobilise à la fois les connaissances en généalogie, en histoire locale et en psychologie criminelle.

La signature du tueur révèle une personnalité complexe que Lucrèce tente de déchiffrer avec ses outils de profileuse. Les références au blason des Borgia, aux armoiries de villes comme Nîmes, La Bréole ou Le Thor, tissent une toile historique dense où passé et présent s’entrelacent. Caroline Comte s’inspire visiblement des travaux de John Douglas, le célèbre profiler du FBI dont « Mindhunter » sert de référence explicite au roman. Elle explore cette distinction fondamentale entre mode opératoire et signature : si le premier répond à une nécessité pratique, la seconde exprime un besoin psychologique profond, une marque identitaire que le criminel ne peut s’empêcher de laisser. Le rituel de la cire chaude, l’application méticuleuse du sceau, suggèrent un esprit méthodique habité par une mission qu’il juge légitime.

L’enquête menée par Julius Lictor et son équipe s’enlise face à l’absence de traces ADN et à l’efficacité redoutable de l’assassin. Caroline Comte orchestre avec habileté la montée de la tension dans le village de Piboulin, où la peur transforme les habitants en justiciers potentiels. La dimension médiévale des meurtres invite à réfléchir sur les notions de justice et de vengeance, questionnant la frontière ténue entre le défenseur de l’ordre et celui qui se place au-dessus des lois pour accomplir ce qu’il perçoit comme une mission supérieure. Cette problématique confère au roman une épaisseur philosophique qui enrichit considérablement l’intrigue policière pure.

La dualité psychologique et le double obscur

Caroline Comte explore avec audace le territoire périlleux de la dissociation identitaire, thème central qui propulse son roman bien au-delà du simple polar. L’émergence de Lucrezia, cet alter ego sombre de Lucrèce, matérialise la prophétie inquiétante de la psychiatre : « Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. » Cette citation nietzschéenne traverse le récit comme un avertissement qui finit par se réaliser de manière spectaculaire. L’auteure ne se contente pas d’évoquer cette transformation, elle la documente méticuleusement à travers le journal intime où deux écritures, deux consciences, deux identités se succèdent sur les mêmes pages. Le passage de Lucrèce à Lucrezia s’opère dans des trous de mémoire vertigineux, ces absences où la profileuse accomplit des actes dont elle n’a aucun souvenir.

Le traumatisme originel, cette relation toxique avec le tueur en série X matricule 603202, prend rétrospectivement tout son sens. Caroline Comte construit patiemment cette fêlure psychique, montrant comment l’emprise d’un criminel manipulateur peut vampiriser l’esprit d’une enquêtrice trop immergée dans son travail. La mort d’Amandine, cette stagiaire innocente tuée à la place de Lucrèce, fonctionne comme un catalyseur de culpabilité qui achève de fracturer une personnalité déjà fragilisée. L’auteure convoque les figures classiques de la dualité littéraire – Jekyll et Hyde, Clarice Starling et Hannibal Lecter – tout en proposant une variation personnelle où la profileuse devient elle-même la proie qu’elle chasse.

Les scènes de révélation, où Lucrèce découvre dans son propre journal les confessions de Lucrezia, possèdent une intensité dramatique remarquable. Caroline Comte joue habilement sur les mécanismes de la mémoire traumatique et de la dissociation, créant une tension narrative qui maintient le lecteur dans une incertitude fascinante. La voix intérieure de Lucrezia qui ordonne à Lucrèce de se souvenir, ces flashs hallucinatoires striés de halos lumineux, ces passages d’une conscience à l’autre, constituent autant de moments troublants qui interrogent la nature même de l’identité. Le roman devient alors une plongée vertigineuse dans les abîmes de la psyché humaine, explorant comment la traque du mal peut contaminer irrémédiablement celui qui s’y consacre.

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Entre polar provençal et thriller psychologique

Caroline Comte orchestre une fusion originale entre le polar régional ancré dans la tradition française et le thriller psychologique à l’américaine. Son roman emprunte au premier ses codes rassurants : le village provençal avec son bar de la fontaine, les gendarmes sympathiques, les rumeurs villageoises, la description minutieuse d’un terroir aux toponymes savoureux. Mais cette apparence familière se fissure rapidement pour laisser place à une inquiétude plus profonde, celle qui irrigue les œuvres de Thomas Harris ou les analyses de John Douglas. L’auteure cite abondamment ses influences, de Agatha Christie à Patricia Highsmith, de Maurice Genevoix au film « Le Silence des agneaux« , assumant pleinement son inscription dans une généalogie littéraire et cinématographique.

La structure narrative adopte une complexité remarquable en alternant les points de vue et les temporalités. Les extraits du journal de Lucrèce ponctuent le récit principal, créant un double niveau de lecture où l’intime et l’enquête se répondent en écho. Cette technique permet à Caroline Comte d’explorer simultanément l’investigation policière classique et l’effondrement psychique de son héroïne. Le rythme s’accélère progressivement, passant des scènes contemplatives sous le cerisier aux courses-poursuites nocturnes, des dialogues posés avec Julius aux révélations fracassantes du journal. L’auteure maîtrise l’art du suspense en distillant les indices avec parcimonie, maintenant le lecteur dans une tension permanente.

Les références au profilage criminel ancrent le roman dans une veine documentaire qui enrichit considérablement la fiction. Caroline Comte n’hésite pas à convoquer Edmund Kemper et Robert Hansen, véritables tueurs en série, pour nourrir sa réflexion sur les motivations criminelles. Cette érudition aurait pu alourdir le récit, mais elle s’intègre naturellement à travers la conscience professionnelle de Lucrèce. Le roman dialogue aussi avec la littérature classique, de George Sand à Nietzsche, créant une polyphonie culturelle qui élève le thriller au rang de méditation sur le mal. Cette hybridation générique, loin de diluer l’identité du livre, constitue précisément sa force distinctive, offrant aux amateurs de polar une expérience de lecture stratifiée où l’intrigue criminelle sert de porte d’entrée vers des questionnements plus vertigineux sur la nature humaine.

Les thèmes de la chasse et de la justice

La métaphore cynégétique irrigue l’ensemble du roman de Caroline Comte, créant un jeu de miroirs vertigineux entre chasseurs et proies. Le titre même, « Chasses en cours », annonce cette polysémie : chasses aux animaux sauvages qui ouvrent officiellement en septembre, chasse aux braconniers qui transgressent les interdits de la réserve, chasse au serial killer orchestrée par la gendarmerie, et finalement chasse de Lucrèce à ses propres démons. L’auteure développe une réflexion complexe sur la prédation sous toutes ses formes, questionnant la légitimité de tuer selon qu’on détient ou non l’autorisation sociale de le faire. Les braconniers abattent le cerf hors des règles établies, mais la chasseuse d’hommes qu’est devenue Lucrezia ne se place-t-elle pas elle aussi hors-la-loi en exécutant ceux qu’elle juge coupables ?

Caroline Comte explore avec subtilité cette zone grise où justice et vengeance se confondent dangereusement. Lucrèce incarne initialement l’ordre légal, la profileuse dont la mission consiste à traquer les criminels pour les soumettre au jugement de la société. Mais son basculement progressif révèle combien cette frontière demeure fragile, combien le justicier peut aisément devenir bourreau. La référence à Robert Hansen, ce tueur qui chassait littéralement ses victimes comme du gibier, prend une résonance glaçante lorsque Lucrezia adopte exactement le même mode opératoire avec les braconniers. L’auteure suggère que la violence appelle la violence dans une spirale infernale, que la confrontation répétée avec le mal finit par contaminer même les gardiens de la loi.

Le cerf Cervus cristallise ces interrogations éthiques en incarnant l’innocence menacée par l’hubris humaine. Caroline Comte oppose la noblesse de l’animal à l’arrogance des chasseurs « imbus de leur pouvoir absolu sur autrui », dénonçant implicitement une certaine conception de la domination de l’homme sur la nature. La protection obsessionnelle que Lucrèce accorde au cerf révèle un déplacement troublant : incapable de sauver les victimes humaines dans ses enquêtes précédentes, elle reporte toute son énergie sur cet animal qui devient le réceptacle de sa quête de rédemption. Le roman interroge ainsi les limites de l’empathie et les dérives possibles d’une justice qui se voudrait absolue, posant des questions dérangeantes sans prétendre y apporter de réponses définitives.

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Une œuvre singulière dans le paysage du polar français

Caroline Comte propose avec « Chasses en cours » une contribution distinctive au roman policier français contemporain. Là où beaucoup d’auteurs se contentent de décliner des formules éprouvées, elle ose une architecture narrative complexe qui défie les attentes du lecteur. Son choix de faire basculer progressivement la profileuse du côté obscur, de transformer la chasseuse en proie de ses propres pulsions, témoigne d’une ambition littéraire qui transcende les conventions du genre. Le roman refuse la résolution rassurante où le bien triomphe du mal pour explorer une zone d’incertitude morale infiniment plus troublante et, paradoxalement, plus honnête dans sa représentation de la psyché humaine confrontée à l’abîme.

L’ancrage provençal du récit évite soigneusement les clichés touristiques pour restituer une ruralité authentique, avec ses secrets enfouis et ses violences latentes. Caroline Comte rejoint ainsi une tradition du polar régional français illustrée par Jean-Claude Izzo à Marseille ou Petros Márkaris en Grèce, tout en y insufflant une dimension psychologique qui rappelle davantage les romans scandinaves ou américains. Cette hybridation culturelle enrichit le paysage littéraire francophone en démontrant qu’on peut raconter des histoires profondément ancrées dans un territoire tout en dialoguant avec les grands thèmes universels du thriller contemporain. Le mélange d’érudition historique, de réflexions sur le profilage criminel et de lyrisme dans l’évocation de la nature crée une texture romanesque dense et stratifiée.

« Chasses en cours » s’adresse aussi bien aux amateurs de polars classiques qu’aux lecteurs en quête d’explorations psychologiques vertigineuses. Caroline Comte parvient à maintenir un équilibre délicat entre l’enquête policière traditionnelle menée par Julius Lictor et la descente aux enfers intérieure de Lucrèce, offrant ainsi plusieurs niveaux de lecture. Son roman interroge fondamentalement ce qui fait l’humanité d’un être : sommes-nous définis par nos actes ou par nos intentions, par notre conscience diurne ou par les ombres qui l’habitent ? En osant poser ces questions vertigineuses tout en maintenant la tension narrative propre au thriller, l’auteure signe une œuvre qui mérite l’attention de tous ceux qui croient encore que le roman policier peut être un lieu d’exploration des parts obscures de l’âme humaine.

Mots-clés : Thriller psychologique, Polar provençal, Profileuse, Dissociation identitaire, Serial killer, Symbolisme animalier, Justice et vengeance


Extrait Première Page du livre

 » 1 – Disparition

Lucrèce dort profondément.

Sur l’oreiller, on n’aperçoit que ses soyeux cheveux noirs, légèrement bouclés, emmêlés entre de fins doigts aux ongles rouges, parfaitement manucurés.

Ce sommeil réparateur est bien mérité puisque cette dame, encore jeune mais au visage marqué par quelques rides témoins d’événements passés sans doute traumatisants, vient de terminer son emménagement dans un cabanon en pierres sèches, rénové, minuscule mais charmant, répondant au joli nom de Grangeon, édifié entre la lisière du bois du Gayet et un immense champ de lavandins vivant ses dernières heures de gloire avant la récolte, exhalant de délicieuses fragrances, peuplé d’abeilles butineuses et de cigales qui, de bon matin, comme chaque jour, entament à l’unisson leur merveilleux hymne à la Provence.

Des coups assourdissants, répétés sans répit, ébranlent la porte d’entrée.

Lucrèce s’éveille en sursaut, et hurle :

— Oui, voilà, j’arrive, ne vous énervez pas ! Y’a pas le feu !

Elle ôte sa nuisette satinée, enfile rapidement un jean et une chemisette à carreaux de type trappeur canadien puis va ouvrir à celui ou celle qui cherche à démolir sa porte en bois, vermoulu par l’usure du temps, mais encore fonctionnelle grâce au traitement de choc infligé par un menuisier fort compétent.

Deux gendarmes, l’un grand et assez beau, l’autre petit, trapu, et moins avantagé par la nature, se tiennent droit dans l’entrebâillement de la porte.

— Bonjour, que se passe-t-il ? Pourquoi tout ce tapage ?

— Je me présente, je suis le capitaine Lictor, Julius Lictor, pour vous servir, et voici mon collègue, le major Roland Toupin. Pardon d’avoir insisté et frappé un peu trop fort, je n’étais pas certain que vous étiez là. Pouvons-nous entrer ?

— Bien sûr, je vous en prie. Qu’est-ce qui vous amène ?

— J’enquête sur une disparition. L’épouse d’un habitant de la commune nous a signalé, inquiète, que son mari, parti vérifier si tout allait bien pour leur troupeau de bovins parqué dans leur prairie, n’était pas rentré de toute la journée, puis de toute la nuit, et je suis chargé de mener l’enquête. « 


  • Titre : Chasses en cours
  • Auteur : Caroline Comte
  • Éditeur : Amazon
  • Nationalité : France
  • Date de sortie : 2022

Page officielle : www.carolinecomte.com

Résumé

Un tueur en série rôde autour de l’étang des grives, méfiez-vous !
Tout commence dans un cadre idyllique …
… un village provençal, avec ses lavandes, ses cigales, une forêt abritant un magnifique cerf, acteur à part entière des drames à venir, un cabanon en pierres sèches où Lucrèce Camilleri, profileuse réputée à la PJ, vient se ressourcer suite à une affaire criminelle qui a mal tourné.
Á peine installée dans cette retraite provisoire propice à sa reconstruction psychologique, le capitaine de gendarmerie, Julius Lictor, vient jouer les trouble-fêtes en lui demandant un coup de main pour retrouver un agriculteur qui a disparu.
Le suspense s’installe …
… lorsque, sur les rives de l’étang des grives, on découvre la dépouille du disparu, nu, tué d’une balle dans la tête, sa poitrine marquée à la cire rouge d’un blason bizarre.
Le suspense atteindra son paroxysme …
… au fur et à mesure du déroulement d’une surprenante enquête, jonchée de cadavres, liée au monde des chasseurs, où les coupables supposés ne seront pas ceux qu’on croit, et où il faudra cerner de plus près aussi bien la psychologie du serial killer que celle des victimes.
Entrez dans la tête de l’assassin.
N’hésitez pas, participez aux chasses en cours, aux côtés de Lucrèce ; vous saurez alors si le destin jouera en sa faveur.


Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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