La Mâchoire de Caïn : Le roman-puzzle qui a défié le monde pendant un siècle

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La Mâchoire de Caïn : Le roman-puzzle qui a défié le monde pendant un siècle

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La Mâchoire de Caïn : L’énigme littéraire de Torquemada

Dans l’histoire de la littérature, certains ouvrages transcendent leur statut de simple livre pour devenir de véritables énigmes, défiant lecteurs et critiques à travers les âges. « La Mâchoire de Caïn », écrit en 1934 par l’auteur britannique Edward Powys Mathers sous le pseudonyme de Torquemada, est l’incarnation parfaite de ce phénomène littéraire rare et fascinant.

Dès sa publication, « La Mâchoire de Caïn » s’est distingué comme une œuvre sans précédent. Ce livre n’est pas un roman conventionnel, mais plutôt un casse-tête littéraire d’une complexité extraordinaire. Les 100 pages du livre sont présentées dans un ordre aléatoire, invitant le lecteur à reconstituer non seulement l’histoire, mais aussi la structure même de l’ouvrage.

Au cœur de ce labyrinthe narratif se trouve une série de six meurtres. Le défi lancé aux lecteurs est double : non seulement ils doivent réorganiser les pages pour révéler la trame de l’histoire, mais ils doivent également résoudre ces crimes mystérieux. Cette combinaison unique de puzzle structurel et d’intrigue policière a fait de « La Mâchoire de Caïn » un objet de fascination pour les amateurs d’énigmes du monde entier.

Edward Powys Mathers, se cachant derrière le pseudonyme évocateur de Torquemada, était déjà connu pour ses mots croisés cryptiques publiés dans The Observer. Son choix de pseudonyme, faisant référence au Grand Inquisiteur espagnol, suggère une volonté de « torturer » intellectuellement ses lecteurs avec des énigmes d’une difficulté extrême.

Pendant près d’un siècle, « La Mâchoire de Caïn » a résisté aux tentatives de résolution, devenant une sorte de Saint Graal pour les cruciverbistes et les amateurs de puzzles littéraires. Ce n’est qu’en 2017, 83 ans après sa publication, que l’énigme a finalement été résolue, marquant la fin d’une des plus longues quêtes littéraires de l’histoire.

L’influence de cette œuvre unique s’étend bien au-delà du monde littéraire. Elle a inspiré des générations de créateurs de puzzles, d’auteurs de romans à énigmes, et a même influencé le développement de certains jeux vidéo et expériences narratives interactives.

« La Mâchoire de Caïn » reste un témoignage fascinant de l’ingéniosité littéraire, défiant les conventions du roman traditionnel et repoussant les limites de l’interaction entre l’auteur et le lecteur. Dans les pages qui suivent, nous explorerons en profondeur cet ouvrage extraordinaire, son créateur énigmatique, et l’impact durable qu’il a eu sur la littérature et la culture populaire.

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Le casse-tête centenaire : Plongée dans ‘La Mâchoire de Caïn’

« La Mâchoire de Caïn », publié en 1934, se distingue comme bien plus qu’un simple roman policier. Cette œuvre extraordinaire représente une énigme littéraire d’une complexité sans précédent, ayant résisté aux tentatives de résolution pendant près d’un siècle. Son unicité réside dans sa structure déroutante : le livre se compose de 100 pages, chacune imprimée recto-verso, mais présentées dans un ordre complètement aléatoire. Cette configuration non linéaire constitue le cœur même du défi posé par Torquemada, le pseudonyme énigmatique d’Edward Powys Mathers.

La première tâche qui incombe au lecteur est titanesque : réorganiser ces 100 pages dans le bon ordre, sans l’aide d’aucune numérotation ni d’indices évidents. Chaque page contient un fragment de l’histoire, mais ces fragments ne suivent aucun ordre chronologique ou logique apparent, créant ainsi une narration fragmentée qui défie toute lecture conventionnelle. Sous ce désordre apparent se cache une intrigue policière complexe impliquant six meurtres distincts. Le lecteur se trouve donc confronté à un double défi : non seulement il doit reconstituer l’ordre correct des pages, mais il doit également résoudre ces six crimes mystérieux.

L’histoire implique plusieurs personnages, chacun avec ses propres motifs et secrets. Identifier ces personnages et comprendre leurs relations devient crucial pour démêler l’énigme. La résolution de « La Mâchoire de Caïn » exige bien plus que de simples compétences de lecture. Elle nécessite une analyse textuelle minutieuse, où chaque mot, chaque phrase doit être scruté à la recherche d’indices subtils qui pourraient révéler l’ordre correct des pages. La résolution des meurtres demande une capacité de déduction digne de Sherlock Holmes, obligeant le lecteur à relier des indices dispersés à travers le texte désordonné.

Avec des milliards de combinaisons possibles pour l’ordre des pages, la résolution de ce puzzle demande un niveau extraordinaire de patience et de détermination. Pendant des décennies, « La Mâchoire de Caïn » a fasciné et frustré les lecteurs du monde entier. Des groupes de passionnés se sont formés pour tenter de résoudre collectivement l’énigme. Avec l’avènement de l’informatique, certains ont même tenté d’utiliser des algorithmes pour décoder la structure du livre. Malgré ces efforts, ce n’est qu’en 2017 que l’énigme a finalement été résolue par une équipe déterminée, marquant la fin d’une quête littéraire de 83 ans.

L’héritage de « La Mâchoire de Caïn » s’étend bien au-delà de sa propre résolution. Le livre a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la littérature et des énigmes. Il a inspiré de nombreux auteurs à expérimenter avec des structures narratives non conventionnelles, repoussant les limites de ce qui est possible dans la narration. Dans le monde des énigmes et des casse-têtes, il est devenu une référence, inspirant de nouveaux défis intellectuels et des approches innovantes de la résolution de problèmes.

Plus qu’un simple roman, « La Mâchoire de Caïn » soulève des questions fascinantes sur la nature même de la narration et le rôle du lecteur dans la construction du sens. Il remet en question les conventions littéraires traditionnelles et invite à une réflexion profonde sur la façon dont nous interagissons avec les textes. Ce casse-tête centenaire reste un témoignage remarquable de l’ingéniosité littéraire et de la capacité d’un livre à captiver l’imagination bien au-delà de sa publication initiale. « La Mâchoire de Caïn » n’est pas seulement un roman, c’est une expérience littéraire qui continue de défier et d’inspirer les lecteurs du monde entier, prouvant que la puissance d’un véritable chef-d’œuvre littéraire peut transcender le temps et les conventions.

Torquemada et son chef-d’œuvre cryptique : ‘La Mâchoire de Caïn’

Dans l’univers foisonnant de la littérature, il existe des œuvres qui transcendent les frontières du simple divertissement pour devenir de véritables énigmes, défiant l’intelligence et la persévérance des lecteurs à travers les âges. Parmi ces créations exceptionnelles, « La Mâchoire de Caïn », écrite en 1934 par l’auteur britannique Edward Powys Mathers sous le mystérieux pseudonyme de Torquemada, occupe une place unique et fascinante.

Dès sa publication, « La Mâchoire de Caïn » s’est distingué comme un ouvrage hors du commun, bien loin des conventions littéraires de son époque. Ce livre n’est pas un simple roman à énigmes, mais plutôt un véritable casse-tête littéraire d’une complexité sans précédent. Son unicité réside dans sa structure audacieuse : les 100 pages du livre sont présentées dans un ordre complètement aléatoire, invitant – ou plutôt défiant – le lecteur à reconstituer non seulement l’histoire, mais également la structure même de l’ouvrage.

La tâche qui attend le lecteur intrépide est double et d’une difficulté vertigineuse. D’une part, il doit réorganiser les pages éparpillées pour révéler la trame narrative cohérente qui se cache derrière ce chaos apparent. D’autre part, au cœur de ce labyrinthe textuel se trouve une série de six meurtres mystérieux qu’il faut résoudre. Cette combinaison unique de puzzle structurel et d’intrigue policière a fait de « La Mâchoire de Caïn » un objet de fascination pour les amateurs d’énigmes du monde entier, les poussant à leurs limites intellectuelles.

L’auteur de cette œuvre singulière, Edward Powys Mathers, n’était pas un inconnu dans le monde des énigmes. Déjà célèbre pour ses mots croisés cryptiques publiés dans le prestigieux journal The Observer, Mathers a choisi de se cacher derrière le pseudonyme évocateur de Torquemada pour cette création. Ce choix de nom, faisant référence au Grand Inquisiteur espagnol, suggère une volonté délibérée de « torturer » intellectuellement ses lecteurs avec des énigmes d’une difficulté extrême, ajoutant une couche supplémentaire de mystère à l’œuvre.

La résolution de « La Mâchoire de Caïn » exige bien plus que de simples compétences de lecture ou de déduction. Elle nécessite une patience infinie, une capacité d’analyse textuelle minutieuse, et une logique implacable. Chaque mot, chaque phrase doit être examiné avec attention, à la recherche d’indices subtils qui pourraient révéler l’ordre correct des pages ou fournir des éléments cruciaux pour la résolution des meurtres. Les lecteurs doivent faire preuve d’une persévérance extraordinaire, naviguant à travers des milliards de combinaisons possibles pour reconstituer le puzzle.

Pendant près d’un siècle, « La Mâchoire de Caïn » a résisté aux tentatives acharnées de résolution, devenant une sorte de Saint Graal pour les cruciverbistes et les amateurs de puzzles littéraires. Des générations de lecteurs passionnés ont uni leurs forces, formant des groupes de réflexion et partageant leurs théories dans l’espoir de percer le mystère. Avec l’avènement de l’ère numérique, certains ont même tenté d’utiliser la puissance des algorithmes informatiques pour décoder la structure complexe du livre, illustrant l’attrait durable de ce défi à travers les époques et les technologies.

Ce n’est qu’en 2017, 83 ans après sa publication initiale, que l’énigme a finalement été résolue, marquant la fin d’une des plus longues quêtes littéraires de l’histoire. Cette résolution tardive n’a fait qu’accroître la légende entourant « La Mâchoire de Caïn », soulignant la profondeur et la complexité du défi posé par Mathers.

L’influence de cette œuvre unique s’étend bien au-delà du monde littéraire. Elle a inspiré des générations de créateurs de puzzles, d’auteurs de romans à énigmes, et a même influencé le développement de certains jeux vidéo et expériences narratives interactives. « La Mâchoire de Caïn » a remis en question les conventions de la narration linéaire, ouvrant la voie à de nouvelles formes d’expression littéraire où le lecteur devient un participant actif dans la construction du récit.

En conclusion, « La Mâchoire de Caïn » reste un témoignage fascinant de l’ingéniosité littéraire, défiant les conventions du roman traditionnel et repoussant les limites de l’interaction entre l’auteur et le lecteur. Son histoire, à la fois dans sa conception et dans sa longue quête de résolution, illustre la puissance durable d’une véritable énigme littéraire. Plus qu’un simple livre, c’est une expérience intellectuelle qui continue de captiver l’imagination et de stimuler la réflexion sur la nature même de la narration et de la lecture.

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Un roman-puzzle : Le défi lancé par ‘La Mâchoire de Caïn’

Dans l’histoire de la littérature, rares sont les œuvres qui ont réussi à transcender les frontières du simple récit pour devenir de véritables défis intellectuels. « La Mâchoire de Caïn », publiée en 1934 par l’énigmatique Edward Powys Mathers sous le pseudonyme de Torquemada, s’impose comme l’archétype même du roman-puzzle, une création littéraire qui défie les conventions et repousse les limites de l’interaction entre l’auteur et le lecteur.

Dès sa conception, « La Mâchoire de Caïn » se présente comme une énigme d’une complexité sans précédent. Loin d’être un simple recueil de pages reliées dans un ordre préétabli, ce livre se compose de 100 feuilles non numérotées, imprimées recto-verso, et délibérément mélangées. Cette structure chaotique n’est pas le fruit du hasard, mais le cœur même du défi lancé par Mathers à ses lecteurs. En présentant son œuvre sous cette forme déconstruite, l’auteur invite – ou plutôt provoque – le lecteur à endosser un rôle actif, celui d’un détective littéraire chargé de reconstituer non seulement l’histoire, mais la structure même du livre.

Le puzzle ne s’arrête pas à la simple réorganisation des pages. Au sein de ce labyrinthe textuel se cache une intrigue policière complexe impliquant six meurtres distincts. Le lecteur se trouve ainsi confronté à un double défi : d’une part, il doit démêler le fil narratif en réorganisant les fragments épars du texte, et d’autre part, il doit résoudre les énigmes criminelles disséminées à travers ces pages. Cette fusion ingénieuse entre structure et contenu fait de « La Mâchoire de Caïn » une expérience de lecture unique, où chaque page tournée est à la fois une pièce du puzzle et un indice potentiel.

La difficulté du défi posé par Mathers ne saurait être sous-estimée. Avec 100 pages à réorganiser, le nombre de combinaisons possibles atteint des proportions astronomiques, dépassant largement les billions. Cette complexité mathématique se double d’une exigence intellectuelle intense. Chaque mot, chaque phrase doit être examiné avec une attention méticuleuse, à la recherche d’indices subtils qui pourraient révéler l’ordre correct des pages ou fournir des éléments cruciaux pour la résolution des meurtres. Le lecteur doit faire preuve d’une patience infinie, d’une logique implacable et d’une capacité d’analyse digne des plus grands détectives de la littérature.

L’audace de Mathers ne réside pas seulement dans la structure de son œuvre, mais aussi dans la confiance qu’il place en l’intelligence et la persévérance de ses lecteurs. En créant « La Mâchoire de Caïn », il lance un véritable gant intellectuel, défiant quiconque de résoudre son énigme. Cette approche révolutionnaire de la narration transforme l’acte de lecture en une véritable quête, où le lecteur devient un participant actif dans la construction du sens et la résolution de l’intrigue.

La longévité du défi posé par « La Mâchoire de Caïn » témoigne de sa difficulté exceptionnelle. Pendant près d’un siècle, le livre a résisté aux tentatives acharnées de résolution, devenant une sorte de Saint Graal pour les amateurs d’énigmes du monde entier. Des générations de lecteurs passionnés ont uni leurs forces, formant des groupes de réflexion et partageant leurs théories dans l’espoir de percer le mystère. L’avènement de l’ère numérique a même vu des tentatives d’utiliser la puissance des algorithmes informatiques pour décoder la structure complexe du livre, illustrant l’attrait durable de ce défi à travers les époques et les technologies.

Ce n’est qu’en 2017, 83 ans après sa publication initiale, que l’énigme a finalement été résolue, marquant la fin d’une des plus longues quêtes littéraires de l’histoire. Cette résolution tardive n’a fait qu’accroître la légende entourant « La Mâchoire de Caïn », soulignant la profondeur et la complexité du défi posé par Mathers. Elle a également ravivé l’intérêt pour cette œuvre unique, attirant une nouvelle génération de lecteurs curieux de se confronter à ce monument de la littérature énigmatique.

L’héritage de « La Mâchoire de Caïn » s’étend bien au-delà de sa propre résolution. En repoussant les limites de ce qui est possible dans la narration, Mathers a ouvert la voie à de nouvelles formes d’expression littéraire. Son influence se fait sentir dans le développement de romans expérimentaux, de jeux vidéo narratifs, et même dans la conception de casse-têtes modernes. Le livre a inspiré des générations d’auteurs et de créateurs à explorer les possibilités de l’interaction entre le texte et le lecteur, remettant en question les conventions traditionnelles de la narration linéaire.

En conclusion, « La Mâchoire de Caïn » se dresse comme un monument à l’ingéniosité littéraire et à l’audace créative. Plus qu’un simple roman, c’est un défi intellectuel, une œuvre d’art interactive avant l’heure, qui continue de fasciner et d’inspirer près d’un siècle après sa création. En fusionnant de manière inédite la structure narrative et le contenu énigmatique, Mathers a créé une expérience de lecture unique qui transcende les époques, prouvant que la puissance d’un véritable chef-d’œuvre littéraire réside dans sa capacité à engager activement l’esprit du lecteur, le transformant de simple spectateur en véritable co-créateur de l’œuvre.

Edward Powys Mathers : L’homme derrière le mystère de ‘La Mâchoire de Caïn’

Dans l’univers des énigmes littéraires, peu de noms résonnent avec autant de mystère et d’intrigue que celui d’Edward Powys Mathers. Né en 1892 à Forest Hill, Londres, Mathers était bien plus qu’un simple auteur ; il était un véritable maître des puzzles, un créateur d’énigmes dont l’œuvre la plus célèbre, « La Mâchoire de Caïn », allait défier les lecteurs pendant près d’un siècle.

L’éducation de Mathers fut aussi éclectique que son esprit était brillant. Formé à la Merchant Taylors’ School, une institution réputée pour son excellence académique, il développa très tôt un goût prononcé pour les langues et la littérature. Cette passion le conduisit à poursuivre des études à l’Université d’Édimbourg, où il s’immergea dans l’étude des langues orientales. Cette formation allait plus tard influencer profondément son travail, lui permettant de tisser des liens subtils entre les cultures orientales et occidentales dans ses créations littéraires et ses énigmes.

Mais c’est sous le pseudonyme de « Torquemada » que Mathers allait véritablement marquer l’histoire de la littérature énigmatique. Ce choix de nom, faisant référence au grand inquisiteur espagnol Tomás de Torquemada, n’était pas anodin. Il reflétait à la fois l’esprit tortueux de ses énigmes et une certaine ironie mordante, caractéristiques qui allaient devenir sa marque de fabrique. Sous ce nom de plume, Mathers devint une figure légendaire dans le monde des cruciverbistes, créant des mots croisés d’une complexité et d’une ingéniosité sans pareilles pour le prestigieux journal The Observer.

La carrière de Mathers ne se limitait pas aux énigmes et aux mots croisés. Il était également un traducteur talentueux, particulièrement reconnu pour ses traductions de poésie orientale. Son travail de traduction, notamment « Black Marigolds » et « The Garden of Bright Waters », témoignait de sa sensibilité littéraire et de sa capacité à transposer les nuances subtiles d’une langue à l’autre. Cette double compétence – la précision du cruciverbiste et la sensibilité du poète – allait se révéler cruciale dans la création de son chef-d’œuvre, « La Mâchoire de Caïn ».

Publié en 1934, « La Mâchoire de Caïn » représentait l’apogée de l’art de Mathers en matière d’énigmes. Ce livre unique en son genre, composé de 100 pages non numérotées à réorganiser pour résoudre six meurtres, était bien plus qu’un simple roman policier. C’était un défi intellectuel d’une ampleur sans précédent, une fusion parfaite entre narration et puzzle qui allait fasciner et frustrer des générations de lecteurs.

La création de « La Mâchoire de Caïn » témoignait non seulement du génie de Mathers en matière d’énigmes, mais aussi de sa profonde compréhension de la psychologie humaine. En concevant un livre qui exigeait une participation active du lecteur, Mathers brouillait les frontières traditionnelles entre l’auteur et le public. Il créait ainsi une expérience de lecture totalement nouvelle, où chaque page tournée devenait un défi, chaque mot un indice potentiel.

L’influence de Mathers s’étendait bien au-delà du monde des énigmes et des mots croisés. En tant que critique littéraire, il contribua à façonner le goût littéraire de son époque, introduisant souvent des œuvres et des auteurs peu connus au public britannique. Ses critiques, publiées dans diverses revues littéraires, étaient appréciées pour leur perspicacité et leur érudition, reflétant la vaste culture de Mathers.

La vie personnelle de Mathers restait, à l’image de ses énigmes, quelque peu mystérieuse. On sait qu’il épousa Mabel Violet Watson en 1922, et que ce mariage dura jusqu’à sa mort en 1939. Mathers était connu pour être un homme d’esprit vif et d’humour subtil, traits qui transparaissaient souvent dans ses énigmes et ses écrits.

La mort prématurée de Mathers en 1939, à l’âge de 47 ans, laissa le monde littéraire en deuil d’un de ses esprits les plus brillants et originaux. Cependant, son héritage, en particulier à travers « La Mâchoire de Caïn », continua de vivre et de fasciner bien après sa disparition. Le fait que son chef-d’œuvre ait résisté à toute tentative de résolution pendant plus de 80 ans après sa publication témoigne de la profondeur et de la complexité de son esprit.

Edward Powys Mathers reste une figure énigmatique de la littérature britannique du 20e siècle. Cruciverbiste de génie, traducteur talentueux, critique perspicace et créateur d’énigmes sans pareil, il incarna l’esprit d’une époque où l’intellect et l’imagination se conjuguaient pour repousser les limites de la création littéraire. Son œuvre, en particulier « La Mâchoire de Caïn », continue d’inspirer et de défier les lecteurs, les auteurs et les amateurs d’énigmes du monde entier, perpétuant ainsi le legs d’un homme qui fit de la littérature un véritable terrain de jeu pour l’esprit.

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100 ans d’énigme : ‘La Mâchoire de Caïn’ enfin résolue ?

Lorsque Edward Powys Mathers, sous le pseudonyme de Torquemada, publia « La Mâchoire de Caïn » en 1934, peu auraient pu prédire que ce mince volume de 100 pages allait défier le monde pendant près d’un siècle. Ce livre, présenté comme un « roman-puzzle », n’était pas simplement un récit à lire, mais une énigme à résoudre, une quête intellectuelle qui allait captiver des générations de lecteurs, de cruciverbistes et d’amateurs d’énigmes.

Dès sa publication, « La Mâchoire de Caïn » suscita un intérêt considérable dans les cercles littéraires britanniques. Les premiers lecteurs furent à la fois fascinés et frustrés par le défi proposé : réorganiser 100 pages non numérotées pour reconstituer une histoire cohérente et résoudre six meurtres fictifs. La tâche semblait herculéenne, avec un nombre astronomique de combinaisons possibles. Pourtant, l’attrait du défi était irrésistible, et bientôt, des groupes de passionnés se formèrent, déterminés à percer le mystère de Torquemada.

Les premières décennies suivant la publication virent de nombreuses tentatives de résolution. Des salons littéraires aux pubs londoniens, des discussions animées avaient lieu, chacun proposant sa théorie sur l’ordre correct des pages. Des méthodes variées furent employées : certains tentèrent une approche purement logique, d’autres cherchèrent des indices cachés dans le texte, allant jusqu’à analyser la typographie et la mise en page à la recherche de secrets dissimulés. Malgré ces efforts acharnés, l’énigme résista, alimentant davantage sa légende.

Avec l’avènement de l’ère informatique dans la seconde moitié du 20e siècle, de nouvelles perspectives s’ouvrirent. Des enthousiastes tentèrent d’utiliser la puissance de calcul des ordinateurs pour explorer systématiquement les combinaisons possibles. Cependant, même les machines les plus puissantes se trouvèrent confrontées à l’immensité du défi. Le nombre de permutations possibles pour 100 pages dépassait largement les capacités de traitement de l’époque, rappelant que la solution nécessitait plus que de la force brute – elle exigeait de l’intelligence, de l’intuition et peut-être une touche de génie.

Au fil des décennies, « La Mâchoire de Caïn » acquit un statut presque mythique dans le monde des énigmes littéraires. Des articles de journaux aux forums en ligne, l’histoire de ce livre insaisissable continuait de fasciner. Chaque année voyait de nouveaux adeptes se joindre à la quête, apportant des perspectives fraîches et des approches innovantes. Des théories conspirationnistes émergèrent même, certains affirmant que le livre était insoluble, une farce élaborée de Mathers pour se moquer de la prétention intellectuelle.

L’aube du 21e siècle apporta un regain d’intérêt pour l’énigme. L’internet permit à des passionnés du monde entier de collaborer, partageant leurs découvertes et leurs théories. Des forums dédiés et des groupes de discussion en ligne devinrent des carrefours d’échange d’idées, où des décennies de recherche étaient partagées et débattues. Cette collaboration globale raviva l’espoir que la solution était à portée de main.

Et puis, en 2017, presque 83 ans jour pour jour après la publication du livre, l’impensable se produisit. Une équipe dirigée par John Finnemore, un comédien et écrivain britannique, annonça avoir résolu l’énigme de « La Mâchoire de Caïn ». Leur approche combinait une analyse méticuleuse du texte, une compréhension profonde de l’esprit de Mathers, et une bonne dose de pensée latérale. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans la communauté des amateurs d’énigmes, suscitant à la fois l’excitation et le scepticisme.

La solution proposée par Finnemore et son équipe fut soumise à un examen rigoureux par des experts et des passionnés du monde entier. Après des vérifications approfondies, un consensus émergea : l’énigme de « La Mâchoire de Caïn » avait effectivement été résolue. La nouvelle fut accueillie avec un mélange de jubilation et de mélancolie. D’un côté, c’était la conclusion triomphante d’une quête presque centenaire. De l’autre, c’était la fin d’une ère, la clôture d’un chapitre fascinant de l’histoire littéraire.

La résolution de « La Mâchoire de Caïn » ne marqua pas la fin de son histoire, mais plutôt le début d’un nouveau chapitre. L’intérêt pour le livre connut un regain spectaculaire. De nouvelles éditions furent publiées, cette fois avec des explications détaillées de la solution. Des documentaires et des articles de presse explorèrent l’histoire de cette énigme centenaire et de sa résolution. Le génie de Mathers fut célébré à nouveau, sa création reconnue comme un chef-d’œuvre d’ingéniosité littéraire.

Aujourd’hui, « La Mâchoire de Caïn » occupe une place unique dans l’histoire de la littérature et des énigmes. Elle reste un témoignage du pouvoir de la persévérance humaine, de la collaboration et de l’ingéniosité. Son parcours, de publication obscure à énigme légendaire puis à mystère résolu, illustre la fascination durable de l’humanité pour les défis intellectuels. Plus qu’un simple puzzle, « La Mâchoire de Caïn » est devenue un symbole de la quête éternelle de connaissance et de compréhension, un rappel que même les énigmes les plus complexes peuvent finalement céder face à la détermination et à l’intelligence collective.

La résolution de « La Mâchoire de Caïn » ne marque pas la fin de son influence, mais plutôt un nouveau départ. Elle continue d’inspirer les créateurs d’énigmes, les auteurs et les amateurs de puzzles du monde entier, prouvant que le pouvoir d’une véritable énigme littéraire peut transcender le temps et captiver l’imagination humaine pendant des générations.

Quand la littérature devient jeu : L’héritage de ‘La Mâchoire de Caïn’

Dans l’histoire de la littérature, rares sont les œuvres qui parviennent à transcender leur propre médium pour devenir de véritables phénomènes culturels. « La Mâchoire de Caïn », créée par Edward Powys Mathers sous le pseudonyme de Torquemada en 1934, est l’une de ces rares exceptions. Ce livre énigmatique, qui a défié les lecteurs pendant près d’un siècle, a laissé une empreinte indélébile non seulement sur le monde littéraire, mais aussi sur la façon dont nous concevons l’interaction entre le texte et le lecteur, entre l’auteur et son public.

L’héritage de « La Mâchoire de Caïn » commence par sa redéfinition radicale de ce que peut être un livre. En présentant un roman sous forme de puzzle, avec 100 pages non numérotées à réorganiser pour résoudre une série de meurtres fictifs, Mathers a brisé les conventions de la narration linéaire. Il a transformé l’acte de lecture, traditionnellement passif, en une expérience interactive et profondément engageante. Ce faisant, il a anticipé de plusieurs décennies l’avènement de la littérature interactive et des jeux narratifs, posant les jalons d’un nouveau genre à la frontière entre littérature et jeu.

L’influence de « La Mâchoire de Caïn » s’est fait sentir dans divers domaines de la création littéraire. De nombreux auteurs, inspirés par l’audace de Mathers, ont exploré de nouvelles formes narratives non linéaires. Des œuvres comme « Le Château des destins croisés » d’Italo Calvino ou « La Vie mode d’emploi » de Georges Perec portent en elles l’écho de l’innovation de Mathers, jouant avec la structure du récit et invitant le lecteur à une participation active dans la construction du sens. Ces expérimentations ont contribué à élargir les possibilités de l’expression littéraire, remettant en question les notions traditionnelles de narration et de lecture.

Dans le domaine de la littérature pour enfants et jeunes adultes, l’héritage de « La Mâchoire de Caïn » est particulièrement visible. Les livres « dont vous êtes le héros », popularisés dans les années 1980, doivent beaucoup à l’approche pionnière de Mathers. Ces ouvrages, où le lecteur est invité à faire des choix qui influencent le déroulement de l’histoire, reprennent l’idée fondamentale de Mathers d’un livre comme terrain de jeu interactif. Ils ont ouvert la voie à toute une génération de jeunes lecteurs habitués à une relation plus dynamique avec le texte.

L’impact de « La Mâchoire de Caïn » s’étend bien au-delà du monde du livre imprimé. Avec l’avènement du numérique, les principes novateurs introduits par Mathers ont trouvé un nouveau terrain d’expression. Les jeux vidéo narratifs, en particulier, peuvent être vus comme des héritiers directs de l’approche de Mathers. Des titres comme « Her Story », où le joueur doit reconstituer une narration à partir de fragments vidéo, ou la série « Professor Layton », mélangeant énigmes et narration, portent clairement l’empreinte de « La Mâchoire de Caïn ». Ces jeux reprennent l’idée centrale de Mathers : faire du récit lui-même un puzzle à résoudre.

Dans le domaine de l’éducation, l’héritage de « La Mâchoire de Caïn » se manifeste dans l’adoption croissante d’approches ludiques pour l’enseignement de la littérature et de la pensée critique. Le concept de « gamification » de l’apprentissage, où des éléments de jeu sont intégrés dans le processus éducatif, doit beaucoup à l’intuition de Mathers selon laquelle le défi intellectuel peut être une source profonde d’engagement et de motivation.

L’influence de « La Mâchoire de Caïn » s’est également fait sentir dans le monde des escape games et des jeux de société. Ces expériences, qui combinent narration, résolution d’énigmes et collaboration, peuvent être vues comme des extensions tridimensionnelles du concept original de Mathers. Elles reprennent l’idée d’une narration fragmentée que les participants doivent reconstituer à travers la résolution d’une série de puzzles interconnectés.

Dans le domaine de l’art contemporain, « La Mâchoire de Caïn » a inspiré des installations interactives et des œuvres conceptuelles qui jouent avec les notions de participation du public et de co-création du sens. Ces œuvres remettent en question les frontières traditionnelles entre l’artiste et le spectateur, tout comme Mathers avait brouillé la ligne entre l’auteur et le lecteur.

L’héritage de « La Mâchoire de Caïn » se manifeste également dans la façon dont nous appréhendons la résolution de problèmes complexes. L’approche multidisciplinaire nécessaire pour résoudre l’énigme de Mathers – combinant analyse textuelle, logique, et pensée latérale – a influencé les méthodologies de résolution de problèmes dans divers domaines, de la criminalistique à la science des données.

Enfin, la longévité du mystère entourant « La Mâchoire de Caïn » et sa résolution finale en 2017 ont ravivé l’intérêt pour les énigmes littéraires à long terme. Ce phénomène a inspiré de nouveaux projets ambitieux visant à créer des puzzles et des énigmes conçus pour défier les générations futures, perpétuant ainsi l’esprit d’exploration intellectuelle et de collaboration mondiale incarné par l’œuvre de Mathers.

En conclusion, l’héritage de « La Mâchoire de Caïn » est vaste et multiforme. En transformant le livre en jeu, Mathers a ouvert de nouvelles voies d’expression et d’interaction, influençant non seulement la littérature, mais aussi les jeux, l’art, l’éducation et même notre approche de la résolution de problèmes. Son œuvre reste un témoignage puissant de la façon dont une idée véritablement novatrice peut transcender son médium d’origine pour façonner la culture dans son ensemble. « La Mâchoire de Caïn » continue d’inspirer les créateurs et les penseurs, nous rappelant que les frontières entre les disciplines sont faites pour être repoussées, et que l’art le plus profond est celui qui engage activement son public dans la création du sens.

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De Torquemada à Mathers : L’histoire fascinante de ‘La Mâchoire de Caïn’

Dans les annales de la littérature énigmatique, peu d’histoires sont aussi captivantes que celle de « La Mâchoire de Caïn » et de son créateur, Edward Powys Mathers. Cette saga, qui s’étend sur près d’un siècle, est un récit fascinant de génie créatif, de mystère persistant et de quête intellectuelle inlassable.

L’histoire commence dans le Londres des années 1930, une époque bouillonnante d’innovation littéraire et artistique. Edward Powys Mathers, né en 1892, s’était déjà fait un nom dans le monde des énigmes sous le pseudonyme de Torquemada. Ce choix de nom, évoquant le Grand Inquisiteur espagnol, n’était pas anodin. Il reflétait l’esprit tortueux et l’humour noir qui caractérisaient ses créations, notamment ses mots croisés cryptiques publiés dans The Observer, réputés pour leur difficulté extrême et leur ingéniosité.

Mathers n’était pas qu’un simple créateur d’énigmes. C’était un homme aux multiples talents : poète, traducteur de littérature orientale, critique littéraire. Cette diversité d’intérêts et de compétences allait jouer un rôle crucial dans la conception de son chef-d’œuvre. En 1934, Mathers décida de repousser les limites de son art en créant ce qui allait devenir l’une des énigmes littéraires les plus durables du 20e siècle : « La Mâchoire de Caïn ».

Le concept de « La Mâchoire de Caïn » était aussi simple dans son énoncé que complexe dans son exécution. Mathers imagina un livre de 100 pages, imprimées d’un seul côté, contenant une histoire de meurtres. Le défi ? Ces pages étaient présentées dans un ordre aléatoire, et le lecteur devait les réorganiser pour reconstituer l’histoire et résoudre les crimes. Ce qui aurait pu n’être qu’un simple jeu de puzzle devint, entre les mains de Mathers, une œuvre d’art littéraire à part entière.

La création de « La Mâchoire de Caïn » fut un tour de force d’ingéniosité narrative. Mathers devait non seulement écrire une histoire cohérente et engageante, mais aussi s’assurer que chaque page puisse fonctionner de manière autonome tout en s’intégrant parfaitement dans l’ensemble une fois correctement positionnée. C’était un exercice d’équilibriste littéraire sans précédent.

Lors de sa publication en 1934, « La Mâchoire de Caïn » fut accueilli avec un mélange de fascination et de perplexité. Les critiques littéraires ne savaient pas vraiment comment aborder cette œuvre qui défiait les conventions. Était-ce un roman ? Un jeu ? Une énigme ? La réponse, bien sûr, était qu’il s’agissait de tout cela à la fois. Mathers avait créé un nouveau genre, brouillant les frontières entre littérature et jeu d’une manière qui était bien en avance sur son temps.

Les premières tentatives de résolution de l’énigme furent nombreuses et variées. Des groupes de passionnés se formèrent, passant des heures à débattre de l’ordre possible des pages, à analyser chaque mot à la recherche d’indices cachés. Mathers observait probablement ces efforts avec un mélange d’amusement et de satisfaction, sachant qu’il avait créé un puzzle qui allait résister à la résolution pendant des décennies.

Malheureusement, Mathers ne vécut pas assez longtemps pour voir l’impact durable de sa création. Il mourut en 1939, à l’âge de 47 ans, laissant derrière lui une énigme qui allait fasciner les générations futures. Après sa mort, « La Mâchoire de Caïn » acquit une aura presque mythique. Des rumeurs commencèrent à circuler : certains affirmaient que le puzzle était insoluble, d’autres que Mathers avait emporté la solution dans sa tombe.

Au fil des décennies, l’intérêt pour « La Mâchoire de Caïn » connut des hauts et des bas, mais ne s’éteignit jamais complètement. Chaque nouvelle génération de lecteurs et d’amateurs d’énigmes redécouvrait le livre, apportant de nouvelles perspectives et de nouvelles approches. L’avènement de l’ère informatique dans les années 1980 et 1990 suscita un regain d’intérêt, avec des tentatives d’utiliser la puissance de calcul des ordinateurs pour résoudre l’énigme. Cependant, même les machines les plus puissantes se trouvèrent confrontées à l’immensité du défi.

Ce n’est qu’en 2017, presque 83 ans après la publication du livre, que l’impensable se produisit. Une équipe dirigée par John Finnemore, un comédien et écrivain britannique, annonça avoir résolu l’énigme de « La Mâchoire de Caïn ». Leur approche, combinant analyse textuelle méticuleuse, compréhension de l’esprit de Mathers et pensée latérale, permit enfin de reconstituer l’ordre correct des pages et de résoudre les meurtres fictifs.

La résolution de l’énigme ne marqua pas la fin de l’histoire de « La Mâchoire de Caïn », mais plutôt le début d’un nouveau chapitre. Elle suscita un regain d’intérêt pour l’œuvre de Mathers, conduisant à de nouvelles éditions du livre, des études académiques et des documentaires explorant son histoire fascinante. Plus important encore, elle mit en lumière le génie de Mathers et sa vision avant-gardiste de ce que pouvait être un livre.

Aujourd’hui, « La Mâchoire de Caïn » est reconnu non seulement comme une énigme brillante, mais aussi comme une œuvre pionnière qui a anticipé de nombreux développements dans la littérature interactive, les jeux narratifs et même la réalité virtuelle. L’héritage de Mathers continue d’inspirer les écrivains, les créateurs de jeux et les artistes qui cherchent à repousser les limites de la narration interactive.

L’histoire de « La Mâchoire de Caïn » est ainsi bien plus que celle d’un simple livre ou d’une énigme. C’est l’histoire d’une idée révolutionnaire qui a défié le temps, d’un auteur visionnaire qui a osé repenser les fondements mêmes de la littérature, et d’une communauté mondiale de passionnés unis par leur amour du mystère et du défi intellectuel. De Torquemada à Mathers, de 1934 à nos jours, « La Mâchoire de Caïn » reste un témoignage fascinant du pouvoir durable d’une véritable innovation littéraire.

Un livre, six meurtres : Le mystère de ‘La Mâchoire de Caïn’

Dans l’univers fascinant de la littérature policière, « La Mâchoire de Caïn » d’Edward Powys Mathers se dresse comme un monument énigmatique, défiant les conventions du genre et repoussant les limites de ce qu’un livre peut être. Publié en 1934 sous le pseudonyme évocateur de Torquemada, ce roman-puzzle ne se contente pas de présenter une simple enquête criminelle ; il plonge le lecteur au cœur même du processus de résolution, transformant chaque page en un indice potentiel et chaque mot en une pièce possible du puzzle macabre qui s’y cache.

L’intrigue de « La Mâchoire de Caïn » tourne autour de six meurtres mystérieux, une série de crimes sanglants qui s’entremêlent dans un écheveau narratif d’une complexité vertigineuse. Mais ce qui distingue véritablement cette œuvre, c’est la manière dont Mathers a choisi de présenter son récit. Les 100 pages du livre sont livrées au lecteur dans un ordre aléatoire, sans numérotation ni indications apparentes sur leur séquence correcte. Cette structure fragmentée n’est pas un simple artifice littéraire ; elle est au cœur même du défi lancé par Mathers à ses lecteurs.

Imaginez-vous face à ce livre pour la première fois : 100 feuilles détachées, chacune contenant un fragment d’histoire, des bribes de dialogue, des descriptions de scènes de crime, des indices épars. Votre tâche, en tant que lecteur-détective, est double. Non seulement vous devez reconstituer l’ordre correct des pages pour révéler la trame narrative cohérente, mais vous devez également, à travers ce processus, résoudre les six meurtres qui forment l’épine dorsale de l’intrigue. C’est un défi intellectuel d’une ampleur sans précédent, où l’acte même de lire devient une enquête active.

Les six meurtres au cœur de « La Mâchoire de Caïn » ne sont pas de simples faits divers isolés. Ils sont interconnectés, formant une toile complexe de motifs, de suspects et d’alibis. Chaque victime, chaque suspect, chaque indice disséminé à travers les pages désordonnées joue un rôle crucial dans la résolution de l’énigme globale. Mathers, en véritable maître du genre, a tissé une intrigue où chaque détail compte, où la moindre information peut être la clé pour démêler l’ensemble du mystère.

La génialité de Mathers réside dans sa capacité à créer une narration qui fonctionne à plusieurs niveaux. Chaque page, prise individuellement, doit avoir un sens et contenir des informations pertinentes. Simultanément, ces pages doivent s’imbriquer parfaitement une fois placées dans le bon ordre, révélant une histoire cohérente et passionnante. C’est un tour de force narratif qui demande une maîtrise exceptionnelle de la structure du récit et une attention méticuleuse aux détails.

Les personnages de « La Mâchoire de Caïn » sont eux-mêmes des énigmes à déchiffrer. Victimes et meurtriers, témoins et suspects, tous sont présentés par bribes, leurs personnalités et leurs histoires se dévoilant progressivement au fur et à mesure que le lecteur reconstitue le puzzle. Cette approche fragmentée de la caractérisation ajoute une couche supplémentaire de mystère et de complexité à l’intrigue, obligeant le lecteur à réévaluer constamment ses hypothèses sur les motivations et les actions de chaque personnage.

Le cadre dans lequel se déroulent ces meurtres est tout aussi important que les crimes eux-mêmes. Mathers crée un univers riche et détaillé, où chaque lieu, chaque objet peut receler un indice crucial. La description d’une pièce, la mention d’un objet apparemment anodin, la référence à un événement passé – tout peut avoir une signification cachée, ajoutant à la densité du mystère et à la satisfaction de sa résolution éventuelle.

L’un des aspects les plus fascinants de « La Mâchoire de Caïn » est la façon dont il joue avec le concept de temps dans le récit. La nature désordonnée des pages oblige le lecteur à reconstituer non seulement l’ordre des événements, mais aussi la chronologie des six meurtres. Cette manipulation du temps narratif ajoute une dimension supplémentaire au puzzle, transformant la lecture en un véritable exercice de reconstruction temporelle.

Le génie de Mathers ne s’arrête pas à la conception du puzzle. La qualité de son écriture, son style évocateur et sa maîtrise du suspense font de « La Mâchoire de Caïn » bien plus qu’un simple jeu intellectuel. C’est une œuvre littéraire à part entière, où la beauté de la langue et la profondeur des personnages rivalisent avec l’ingéniosité de la structure narrative.

La résolution des six meurtres de « La Mâchoire de Caïn » n’est pas une fin en soi, mais plutôt le point culminant d’un voyage intellectuel et émotionnel. Chaque révélation, chaque connexion établie entre les différents éléments du puzzle apporte sa propre satisfaction. Le lecteur n’est pas un simple spectateur passif, mais un participant actif dans la résolution du mystère, un détective littéraire confronté à l’un des défis les plus uniques de l’histoire de la littérature policière.

En fin de compte, « La Mâchoire de Caïn » transcende les frontières du roman policier traditionnel. C’est une méditation sur la nature même du récit, une exploration des possibilités infinies de la narration interactive, et un témoignage du pouvoir de la littérature à engager activement l’esprit du lecteur. Les six meurtres au cœur de l’histoire ne sont que le point de départ d’une aventure littéraire bien plus vaste, une quête intellectuelle qui continue de captiver et d’inspirer des générations de lecteurs, bien au-delà de la simple résolution d’une série de crimes fictifs.

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Le mot de la fin : Un défi centenaire pour les lecteurs

Dans le vaste panthéon de la littérature mondiale, rares sont les œuvres qui parviennent à transcender leur époque pour devenir des défis intemporels. « La Mâchoire de Caïn », créée par Edward Powys Mathers sous le pseudonyme énigmatique de Torquemada, se dresse comme un monument à part, un phare littéraire qui continue d’illuminer et d’intriguer les esprits curieux près d’un siècle après sa publication.

Lorsque Mathers conçut son chef-d’œuvre en 1934, pouvait-il imaginer l’ampleur de l’héritage qu’il laisserait ? Ce mince volume de 100 pages, présenté dans un désordre délibéré, allait devenir bien plus qu’un simple roman à énigmes. Il s’est transformé en une quête intellectuelle, un défi qui a traversé les générations, unissant des lecteurs du monde entier dans une entreprise commune de résolution et de découverte.

L’essence même de « La Mâchoire de Caïn » réside dans sa capacité à redéfinir la relation entre l’auteur, le texte et le lecteur. En brisant les conventions de la narration linéaire, Mathers a créé une œuvre qui exige une participation active de son public. Chaque lecteur devient un détective, un archéologue littéraire chargé de reconstituer non seulement l’histoire, mais la structure même du livre. Cette approche révolutionnaire a anticipé de plusieurs décennies les développements de la littérature interactive et des jeux narratifs, plaçant Mathers comme un visionnaire dans l’art du récit.

La longévité du défi posé par « La Mâchoire de Caïn » témoigne de la profondeur et de la complexité de sa conception. Pendant plus de 80 ans, le livre a résisté aux tentatives de résolution, défiant les esprits les plus brillants et les technologies les plus avancées. Cette résistance n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une ingéniosité narrative sans pareille. Mathers a créé un puzzle littéraire si finement ciselé que sa résolution a nécessité non seulement de l’intelligence et de la persévérance, mais aussi une compréhension profonde de l’esprit même de son créateur.

L’impact de « La Mâchoire de Caïn » s’étend bien au-delà du monde littéraire. Il a inspiré des générations de créateurs dans divers domaines, de la littérature aux jeux vidéo, en passant par l’art conceptuel et les escape games. Son influence se fait sentir dans la manière dont nous concevons les narrations non linéaires, les puzzles intellectuels et même l’apprentissage interactif. En ce sens, l’œuvre de Mathers n’est pas seulement un livre, mais un paradigme qui continue de façonner notre compréhension de la narration et de l’engagement du public.

La résolution de l’énigme en 2017, loin de diminuer l’attrait du livre, n’a fait que raviver l’intérêt pour cette œuvre exceptionnelle. Elle a ouvert de nouvelles perspectives d’analyse et d’appréciation, permettant aux lecteurs de découvrir les subtilités et la profondeur de la création de Mathers. La solution, une fois révélée, a mis en lumière la maestria avec laquelle chaque page, chaque mot avait été méticuleusement agencé pour créer un tout cohérent et captivant.

« La Mâchoire de Caïn » reste un témoignage puissant de la capacité de la littérature à transcender ses propres limites. Il nous rappelle que les livres ne sont pas seulement des objets à lire passivement, mais des mondes à explorer activement, des énigmes à résoudre, des expériences à vivre. Dans un monde de plus en plus numérique et interactif, l’œuvre de Mathers se dresse comme un précurseur, montrant la voie vers de nouvelles formes d’engagement narratif.

Alors que nous entrons dans le deuxième siècle de l’existence de « La Mâchoire de Caïn », son attrait ne montre aucun signe de diminution. De nouvelles générations de lecteurs continuent de découvrir et de se laisser captiver par ce chef-d’œuvre énigmatique. Les écoles et les universités l’étudient non seulement comme un exemple de littérature expérimentale, mais aussi comme un modèle de résolution de problèmes complexes et de pensée latérale.

L’héritage de Mathers nous rappelle que la véritable innovation littéraire ne connaît pas de limites temporelles. « La Mâchoire de Caïn » reste aussi pertinent et fascinant aujourd’hui qu’il l’était en 1934, un testament à la vision et au génie de son créateur. Il continue de nous défier, de nous intriguer et de nous inspirer, prouvant que le pouvoir d’une idée véritablement originale est intemporel.

En fin de compte, « La Mâchoire de Caïn » n’est pas seulement un livre qui a défié les lecteurs pendant un siècle ; c’est une œuvre qui a redéfini ce qu’un livre peut être et faire. Il reste un phare d’innovation littéraire, un défi intellectuel sans pareil, et une source d’inspiration inépuisable pour tous ceux qui osent s’aventurer dans ses pages désordonnées. Alors que nous tournons la page sur son premier siècle d’existence, nous ne pouvons que nous émerveiller devant sa résilience et son pouvoir continu de captiver, d’engager et d’émerveiller. « La Mâchoire de Caïn » n’est pas seulement un roman qui a défié les lecteurs pendant un siècle ; c’est une œuvre qui promet de continuer à fasciner et à inspirer pour les siècles à venir.


Extrait Première Page du livre

 » LA MÂCHOIRE DE CAÏN

Je m’assieds seul à la table qu’on m’a indiquée et je prends mon stylo pour donner à qui de droit le compte rendu précis de ce qui pourrait se produire. Voyez-y de la nervosité ou de la clairvoyance, comme vous voulez. Quoi qu’il en soit, ce petit stylo, un Aquarius moucheté noir et argent dont la plume a été spécialement trempée à Amsterdam selon mes instructions, est avide. Il n’a pas eu beaucoup à faire depuis qu’il a couru prestement pour le vieil homme qui est mort. Pendant que je contemple la mer, Casy Ferris passe en baissant les yeux. Bien sûr, c’est aujourd’hui le jour. Son père me fait penser à un morse hypocondriaque. Je suppose qu’il faut qu’elle ait quelqu’un. Saint-Lazare-dans-la-Chine est sans doute déjà pleine. Je la trouve imprudente mais ce ne sont pas mes affaires. Les mouettes pleurent sur les tombes des martyrs et mon cœur se souvient. Étrange qu’il me vienne si souvent à l’esprit aujourd’hui. J’espère que les oiseaux festoient sur des poissons flottant à la surface. Tous les gars du bord vont voir la mouette aux cheveux d’or. Pouah.

Je la plongeai une dernière fois. Les quelques chiffres et lettres qui restaient nagèrent en montant vers moi et je les absorbai. Il n’y en avait plus. Je jetai un coup d’œil autour de moi.

J’eus l’impression d’en avoir pour mon argent. Londres est ainsi : elle accepte avec une sorte d’indifférence chaleureuse le vagabond qui rentre au bercail. Je présumais que la femme était d’une beauté intense, de par sa robe crème contrastant avec son teint vermeil, plus proche du blanc sur fond de sépulcre en briques colorées que de la neige sur fond de roses. Oui, pour ce que je pouvais en voir, c’était une beauté redoutable et je me souvins des phrases sévères : Cent mille personnes elle emporta ; quant à moi, pourtant, je suis toujours vivant. Mais il ne l’était pas ; l’écrivain était mort de façon étrange à cette date. Ils poursuivirent trois ou quatre jours encore leur affreuse conduite. Ils furent tous, du premier au dernier, portés à la grande fosse avant même qu’elle ne fût remplie. Où était Henry ? Ah, il était debout à côté d’elle, assez près pour toucher le visage menu surmontant un cou long et fin, léger comme une campanule dans un parterre. Saurait-il apprécier ?

Lors de notre rendez-vous de la veille, Clement avait été très précis : moins de vingt mille yards en moyenne – dix-sept mille six cents, pour être exact -, une ration complète de la merveilleuse substance des assassins, un petit acte de justice après moins d’une semaine, et ensuite, la fantastique camelote à volonté pour toujours. Je me sentais parfaitement bien quand je pris mon deuxième cachet. Au moins, j’étais sur la bonne voie car j’avais atteint la principale moitié d’une maison d’édition qui avait toujours été très bonne envers moi avec Austin Freeman, Oppenheim et Mary Roberts Rinehart. Au grand dam de ma mère, si peinée de la voir partir, la semaine se passa sans qu’une seconde elle l’oubliât, les mois s’écoulèrent. Ensuite, un vers oublié. Mais la squaw ne donna plus jamais signe de vie. Je regrettai que Hodder ne soit pas là : quel joli nom pour un village ! J’ai comme signes : manteau imperméable, chaussures solides. N’ai nulle chaise où laisser se reposer mes amis.

Je pense vraiment que j’aurais préféré le titre du Maestro Jimson maintenant que j’ai devant moi cet amoncellement monstrueux. Mais la reine ne peut mal agir. La pluie qui tombait à seaux commence à sécher. Plus loin, le vieux Sir Phil O’Dendron, tout pimpant et tremblotant, trébuche gaiement du bord d’une flaque à l’autre ; il a l’intention d’acheter derrière l’église à cette soiffarde d’Annie la fleur qu’il mettra aujourd’hui à sa boutonnière. Je me souviens avec précision, peut-être parce que je devrais rester attentif pour un autre motif, que le père de Sir Phil, Sir Rod, avait vu un jour Henry jouer le rôle de Lesurques et l’avait confondu avec Le Cirque d’Hiver. Au lieu de s’expliquer clairement, elle me montre du doigt avec un air enjoué un petit garçon qui, selon elle, est sur le point de tomber dans la mer. Je tourne la tête et ne vois pas de petit garçon. Peut-être est-il déjà tombé. Dans le cumulus blanc comme neige qui recouvre l’orange, on dirait qu’il y a maintenant un trou. Elle me recommande de bien mâcher. Si elle m’avait dit un mashie. Mais elle est si belle. Puis-je la soupçonner ? « 


  • Titre : La Mâchoire de Caïn
  • Auteur : Edward Powys Mathers, sous le pseudonyme « Torquemada »
  • Éditeur : Le Livre de poche
  • Pays : Royaume-Uni
  • Parution : 1934

Autoportrait de l'auteur du blog

Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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