« Ultimatum »: Une alliance littéraire inédite entre deux maîtres du polar suisse
La publication d' »Ultimatum » marque un événement exceptionnel dans le paysage de la littérature policière suisse. Pour la première fois, Marc Voltenauer et Nicolas Feuz, deux figures majeures du thriller helvétique, unissent leurs plumes dans une collaboration aussi ambitieuse qu’attendue. Cette rencontre littéraire entre l’ancien théologien devenu écrivain à succès et le procureur-romancier représente bien plus qu’une simple coécriture.
Les deux auteurs apportent chacun leur sensibilité et leur expertise à ce projet commun. Voltenauer, connu pour ses intrigues psychologiques ancrées dans les Alpes vaudoises avec son inspecteur Andreas Auer, fusionne son univers avec celui de Feuz, dont les enquêtes du procureur Jemsen se caractérisent par leur réalisme procédural et leur dimension internationale. Cette alliance permet d’explorer des territoires narratifs nouveaux, enrichis par leurs approches complémentaires.
Leur collaboration transcende la simple juxtaposition de styles. Les voix des deux auteurs s’entremêlent avec une fluidité remarquable, créant une narration homogène où l’on peine à distinguer qui a écrit quoi. Cette symbiose littéraire témoigne d’un travail minutieux d’harmonisation et d’une véritable alchimie créative, fruit probable de longues sessions d’écriture et de réflexion communes.
L’originalité d' »Ultimatum » réside également dans la façon dont les deux auteurs ont fusionné leurs univers fictionnels respectifs. En réunissant l’inspecteur Andreas Auer et le procureur Norbert Jemsen, Voltenauer et Feuz offrent aux lecteurs une rencontre entre deux personnages déjà bien établis dans leurs séries respectives, chacun avec son histoire, sa psychologie et ses méthodes d’investigation propres.
Cette collaboration inédite s’inscrit dans une démarche d’innovation littéraire. En croisant leurs inspirations et leurs techniques narratives, les deux auteurs repoussent les limites du genre policier suisse romand, tout en restant fidèles à ce qui fait la force de leurs œuvres individuelles: un ancrage territorial fort, une connaissance approfondie des rouages judiciaires et une capacité à capturer les tensions sociales contemporaines.
La réussite de cette alliance littéraire inaugure peut-être une nouvelle tendance dans le paysage éditorial suisse. Cette collaboration entre Voltenauer et Feuz démontre comment la mise en commun de talents singuliers peut aboutir à une œuvre qui dépasse la simple addition de deux plumes, pour créer un thriller qui repousse les frontières du genre tout en consolidant l’identité du polar helvétique sur la scène internationale.
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Un thriller politique au cœur d’une Suisse menacée
Avec « Ultimatum », Marc Voltenauer et Nicolas Feuz plongent leurs lecteurs dans une Suisse rarement dépeinte en littérature: vulnérable, sous pression et confrontée à une menace terroriste imminente. Le récit s’articule autour d’un ultimatum lancé par l’État islamique qui exige la libération d’un prisonnier, créant une tension palpable qui traverse tout le roman et place le pays face à un dilemme inédit pour sa tradition de neutralité.
Les auteurs explorent avec finesse les rouages du pouvoir helvétique, de la Berne fédérale aux forces de police cantonales. Ce thriller offre une plongée vertigineuse dans les mécanismes décisionnels et les conflits d’intérêts qui animent les différentes institutions suisses, exposant au passage les failles potentielles d’un système réputé pour son efficacité et sa discrétion.
L’intrigue se déploie sur fond de crise politique et de débats sur le budget militaire, reflétant avec acuité les tensions contemporaines qui traversent la société suisse. Le roman capture avec justesse la polarisation croissante entre partisans et opposants à l’armée, entre tenants de la tradition et défenseurs du changement, donnant ainsi à l’œuvre une résonnance particulière avec l’actualité.
Le pouvoir exercé à travers différentes strates de la société suisse est disséqué avec précision. Des hauts gradés de l’armée aux procureurs, en passant par les conseillers fédéraux et les policiers de terrain, chaque personnage incarne une facette du pouvoir institutionnel, avec ses codes, ses non-dits et parfois ses zones d’ombre qui donnent au récit sa profondeur et sa complexité.
La force du roman réside dans sa capacité à transformer la Suisse en un véritable personnage littéraire, avec ses contradictions et ses particularismes. Ce pays, habituellement perçu comme un havre de paix et de stabilité, devient sous la plume des auteurs le théâtre d’une crise existentielle qui remet en question ses valeurs fondamentales et sa position sur l’échiquier international.
Le portrait dressé par Voltenauer et Feuz transcende la simple toile de fond politique pour interroger l’identité même de la nation helvétique. À travers cette intrigue haletante, les deux auteurs parviennent à questionner ce qui fait l’essence de la Suisse contemporaine, entre tradition de neutralité et nécessité de positionnement face aux menaces globales, offrant ainsi une réflexion stimulante qui dépasse largement le cadre du thriller conventionnel.
La rencontre de deux univers: Andreas Auer et Norbert Jemsen
L’un des paris les plus audacieux d' »Ultimatum » réside dans la rencontre de deux protagonistes déjà bien établis dans leurs univers respectifs. L’inspecteur Andreas Auer, personnage emblématique des romans de Marc Voltenauer, et le procureur Norbert Jemsen, héros des polars de Nicolas Feuz, se retrouvent alliés face à une menace sans précédent. Leur collaboration forcée offre aux lecteurs une dynamique riche et savoureuse.
Ces deux figures de l’enquête policière suisse se distinguent par leurs approches complémentaires du crime. Auer, inspecteur intuitif à la brigade criminelle vaudoise, apporte sa connaissance du terrain et sa sensibilité psychologique, tandis que Jemsen, procureur neuchâtelois méthodique, contribue avec sa rigueur juridique et son expérience des procédures. Cette alliance de compétences s’avère aussi fascinante qu’efficace face à la complexité de l’intrigue.
La rencontre entre ces deux personnages permet également de fusionner deux géographies littéraires distinctes. D’un côté, les Alpes vaudoises et la région lémanique chères à Voltenauer, de l’autre, le canton de Neuchâtel et ses particularités que Feuz connaît si bien. Cette fusion territoriale enrichit considérablement l’univers narratif et offre aux lecteurs un panorama élargi de la Suisse romande.
Les auteurs parviennent avec brio à maintenir l’équilibre entre leurs deux protagonistes. Aucun ne prend l’ascendant sur l’autre, chacun conserve sa personnalité distinctive et son rapport particulier au monde. Cette alchimie rare témoigne de la capacité des deux auteurs à s’effacer derrière leurs créations pour servir l’intrigue, tout en préservant ce qui fait la singularité de chaque personnage.
Les dialogues entre Auer et Jemsen constituent l’un des points forts du roman. Leurs échanges, empreints de respect mutuel mais aussi de légères frictions, révèlent des conceptions parfois divergentes de la justice et des méthodes d’investigation. Cette tension subtile nourrit le récit et permet d’explorer les zones grises du système judiciaire helvétique à travers deux regards complémentaires.
Le croisement littéraire orchestré par Voltenauer et Feuz enrichit considérablement les deux univers d’origine. En faisant dialoguer leurs personnages phares, les auteurs parviennent à créer une synergie narrative qui transcende leurs œuvres individuelles, offrant aux lecteurs familiers des deux séries une expérience inédite, tout en permettant aux nouveaux venus de découvrir deux figures majeures du polar suisse contemporain.

Rythme et tension: L’art du suspense dans « Ultimatum »
La structure narrative d' »Ultimatum » révèle une maîtrise consommée du rythme, élément essentiel dans tout thriller qui se respecte. Les chapitres courts et incisifs alternent habilement entre les différentes perspectives des protagonistes, créant un effet de mosaïque qui maintient le lecteur en haleine. Cette construction kaléidoscopique permet aux auteurs de distiller les informations avec parcimonie, tout en faisant monter progressivement la tension.
Le compte à rebours implacable qui structure le roman constitue un ressort dramatique particulièrement efficace. Les mentions récurrentes « Ultimatum, jour J-5 », « Ultimatum, jour J-4 », etc., ponctuent le récit et rappellent constamment l’urgence de la situation, insufflant une pression temporelle qui accentue chaque décision, chaque découverte des enquêteurs confrontés à une menace aux ramifications complexes.
Les scènes d’action sont orchestrées avec une précision remarquable, témoignant de la double expertise des auteurs. Les poursuites en motoneige dans les montagnes enneigées ou les confrontations tendues entre personnages déploient une intensité cinématographique qui contraste savamment avec les passages plus réflexifs consacrés à l’enquête. Ce balancement entre action et investigation crée un rythme particulièrement addictif.
La plume conjointe des deux auteurs excelle également dans l’art de cultiver le mystère. Les personnages énigmatiques aux identités troubles, les fausses pistes semées avec subtilité, les motivations obscures qui se dévoilent par fragments maintiennent le lecteur dans un état d’incertitude permanent. Cette gestion maîtrisée de l’information transforme la lecture en expérience immersive, où chaque page devient potentiellement révélatrice.
La tension narrative se déploie également à travers les multiples niveaux de l’intrigue. Les fils narratifs s’entrecroisent avec virtuosité : l’enquête sur un meurtre, la menace terroriste imminente, les luttes de pouvoir dans les hautes sphères et les secrets personnels des protagonistes forment une toile complexe où chaque élément résonne avec les autres, créant un suspense aux multiples facettes.
L’efficacité du thriller ne repose pas uniquement sur son architecture narrative impeccable. Le talent des deux auteurs s’exprime aussi dans leur capacité à tirer parti des spécificités helvétiques pour nourrir la tension. Les paysages alpins enneigés, les institutions suisses habituellement associées à la stabilité, et même la neutralité proverbiale du pays deviennent des éléments qui, détournés de leur fonction rassurante, participent à créer une atmosphère de menace où même les certitudes les plus ancrées vacillent dangereusement.
Les thématiques fortes: Terrorisme, politique et sécurité nationale
« Ultimatum » aborde avec audace la question du terrorisme islamiste, sujet rarement traité avec autant de frontalité dans la littérature suisse. Les auteurs dépeignent sans manichéisme la menace que représente l’État islamique pour un pays habituellement épargné par ce type de violence. Cette exploration permet de questionner la vulnérabilité d’une nation qui se croit protégée par sa neutralité, tout en évitant soigneusement les écueils de la stigmatisation.
La distinction essentielle entre islam et islamisme radical est subtilement maintenue tout au long du récit. Marc Voltenauer et Nicolas Feuz s’attachent à montrer la diversité des positions au sein de la communauté musulmane suisse, évitant ainsi l’amalgame simpliste. Cette nuance apporte une profondeur bienvenue à un thriller qui aurait pu facilement tomber dans le sensationnalisme réducteur.
Le roman interroge avec pertinence les dilemmes éthiques auxquels sont confrontés les décideurs en temps de crise. Céder à un ultimatum terroriste pour sauver des vies ou tenir bon sur les principes au risque de pertes humaines considérables ? Cette question traverse l’œuvre et place le lecteur dans la position inconfortable de ceux qui doivent trancher dans l’urgence, sans certitude sur les conséquences de leurs choix.
La sécurité nationale, présentée habituellement comme une force de la Confédération helvétique, est disséquée dans ses contradictions internes. Les auteurs mettent en lumière les rivalités entre institutions fédérales et cantonales, les tensions entre police et armée, ainsi que les ambitions personnelles qui peuvent parasiter la réponse à une menace commune. Cette analyse des failles systémiques confère au thriller une dimension critique particulièrement stimulante.
Le débat sur le rôle de l’armée dans la Suisse contemporaine constitue une autre thématique centrale du roman. À travers les manifestations pro et anti-militaires qui ponctuent le récit, Voltenauer et Feuz captent les divisions d’une société suisse tiraillée entre tradition militaire et aspirations pacifistes. Cette polarisation reflète avec justesse les questionnements actuels sur l’identité et les valeurs fondamentales du pays.
L’exploration de ces thématiques délicates révèle l’ambition littéraire qui anime « Ultimatum ». En tissant ces questions complexes à même l’intrigue policière, les deux auteurs parviennent à transcender le simple divertissement pour offrir une réflexion nuancée sur les défis sécuritaires et politiques de la Suisse d’aujourd’hui, sans jamais sacrifier le plaisir de lecture qui reste la marque distinctive de leur collaboration.
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Neutralité en péril : la Suisse réinventée par Voltenauer et Feuz
La Suisse, dans « Ultimatum », transcende le simple cadre géographique pour s’ériger en protagoniste autonome, doté d’une profondeur et d’une complexité remarquables. Marc Voltenauer et Nicolas Feuz parviennent à transformer le territoire helvétique en un organisme vivant, dont les contradictions et les fragilités nourrissent l’intrigue. Des sommets enneigés des Alpes vaudoises aux couloirs feutrés du Palais fédéral à Berne, chaque lieu révèle une facette de l’identité nationale.
La neutralité suisse, pilier historique de la politique étrangère du pays, se trouve brutalement questionnée par la menace terroriste. Les auteurs explorent avec finesse ce que signifie réellement cette posture dans un monde globalisé où les frontières, tant physiques qu’idéologiques, deviennent de plus en plus poreuses. Ce questionnement donne au thriller une profondeur rarement atteinte dans le genre.
Les paysages suisses jouent un rôle crucial dans la construction de l’atmosphère du roman. Les montagnes hivernales ne sont plus seulement le terrain de jeu des skieurs, mais deviennent des espaces hostiles où se joue une traque impitoyable. Cette transformation des lieux familiers en zones de danger participe pleinement à l’efficacité dramatique du récit.
Le contraste entre l’image d’Épinal d’une Suisse immuable et la vulnérabilité révélée par la crise constitue l’un des ressorts les plus puissants du roman. Les auteurs déconstruisent méthodiquement le mythe d’une nation imperméable aux troubles du monde, exposant les fissures d’un édifice que l’on croyait inébranlable. Cette tension entre perception et réalité confère au récit sa résonance contemporaine.
La spécificité du fédéralisme suisse est également mise en lumière à travers les dynamiques entre cantons et pouvoir central. Voltenauer et Feuz exploitent habilement cette organisation politique unique pour nourrir les rebondissements de l’intrigue, montrant comment les particularismes régionaux peuvent tantôt entraver, tantôt faciliter la résolution d’une crise nationale. Cette dimension institutionnelle enrichit considérablement la trame narrative.
L’identité helvétique, avec ses particularismes et ses contradictions, irrigue chaque page de ce thriller captivant. En choisissant de confronter ce pays réputé pour sa stabilité à une menace existentielle, les deux auteurs offrent bien plus qu’un polar haletant – ils proposent une réflexion stimulante sur ce qui constitue l’essence même de la Suisse contemporaine, ses forces comme ses vulnérabilités.
Les figures du pouvoir et leurs ombres dans « Ultimatum »
Le roman « Ultimatum » déploie une galerie fascinante de figures d’autorité, du président de la Confédération aux hauts gradés de l’armée, en passant par les procureurs et les policiers. Marc Voltenauer et Nicolas Feuz dissèquent avec précision les mécanismes du pouvoir helvétique, révélant ses hiérarchies implicites et ses jeux d’influence. Cette anatomie des structures décisionnelles suisses constitue l’une des forces majeures de l’œuvre.
Les auteurs excellent particulièrement dans la représentation nuancée de ces personnages investis d’autorité. Loin des caricatures, chaque détenteur de pouvoir apparaît dans sa complexité, avec ses convictions, ses failles et ses contradictions. Cette approche offre une vision désacralisée mais jamais cynique des institutions, où l’humain, avec toutes ses imperfections, demeure au centre des enjeux collectifs.
Le chef de l’armée Aloïs Lanteret incarne parfaitement cette ambiguïté du pouvoir. Figure respectée puis déchue après des accusations de viol, il illustre la fragilité du statut et la rapidité avec laquelle une réputation peut s’effondrer. Les auteurs explorent avec finesse la façon dont le doute s’insinue dans les certitudes institutionnelles, révélant les mécanismes de protection ou d’exclusion qui se mettent en place.
L’ombre du complot plane constamment sur le récit, questionant les motivations de chaque détenteur d’autorité. Cette dimension paranoïaque, savamment entretenue par les auteurs, maintient le lecteur dans un état de suspicion permanente. Qui manipule qui ? Quels intérêts se cachent derrière les décisions officielles ? Ces interrogations traversent l’œuvre et participent pleinement à sa tension narrative.
La relation complexe entre pouvoir médiatique et pouvoir politique constitue un autre angle d’analyse pertinent du roman. À travers le personnage de Mikaël, compagnon d’Andreas Auer et journaliste, Voltenauer et Feuz montrent l’intrication de ces deux sphères d’influence, entre collaboration nécessaire et méfiance réciproque. Cette dynamique enrichit considérablement la trame narrative en ajoutant une dimension supplémentaire aux enjeux de l’intrigue.
L’exploration des différentes strates du pouvoir dans la société suisse élève « Ultimatum » au-delà du simple thriller. En dévoilant les fragilités d’un système réputé pour sa solidité, le roman offre une réflexion stimulante sur la nature même de l’autorité et ses zones d’ombre. Cette dimension sociopolitique, parfaitement intégrée à l’intrigue policière, témoigne de l’ambition littéraire qui anime cette collaboration entre deux maîtres du genre.
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Ultimatum : la révolution du thriller suisse par Voltenauer et Feuz
Avec « Ultimatum », Marc Voltenauer et Nicolas Feuz signent une œuvre qui marque un tournant dans le paysage du thriller suisse romand. En fusionnant leurs univers respectifs dans une intrigue à l’ampleur inédite, les deux auteurs repoussent les frontières du genre et établissent de nouveaux standards d’exigence narrative. Cette collaboration exemplaire prouve qu’il est possible de concilier tension dramatique et profondeur thématique sans sacrifier l’identité culturelle qui fait la spécificité du polar helvétique.
L’ambition du roman se mesure à sa capacité à transcender les codes habituels du thriller régional pour embrasser des enjeux nationaux et internationaux. En plaçant la Suisse face à une menace terroriste d’envergure, les auteurs élargissent considérablement le champ des possibles narratifs tout en restant ancrés dans une réalité sociale et politique parfaitement documentée. Cette alliance entre imagination fertile et rigueur factuelle confère au récit une crédibilité remarquable.
La richesse des personnages, tant principaux que secondaires, constitue l’une des grandes forces de l’œuvre. Chaque protagoniste, qu’il s’agisse des enquêteurs emblématiques Auer et Jemsen ou des figures de pouvoir qui gravitent autour d’eux, bénéficie d’une caractérisation fine qui dépasse les archétypes du genre. Cette attention portée à la psychologie des personnages enrichit considérablement l’intrigue et permet aux lecteurs de s’investir émotionnellement dans le récit.
« Ultimatum » réussit également le pari d’un équilibre parfait entre action haletante et réflexion sur les enjeux contemporains de la société suisse. Les scènes spectaculaires au cœur des Alpes enneigées ou dans les souterrains militaires s’entrelacent harmonieusement avec les questionnements sur l’identité nationale, la sécurité collective et les compromis éthiques qu’impose une crise majeure. Cette profondeur réflexive distingue le roman des thrillers purement divertissants.
La maîtrise stylistique dont témoigne « Ultimatum » mérite d’être soulignée. La prose fluide, précise et immersive qui caractérise l’ouvrage traduit la complicité littéraire de deux auteurs au sommet de leur art. Les dialogues percutants, les descriptions atmosphériques et la construction millimétrée des séquences d’action témoignent d’un travail d’écriture minutieux où chaque mot semble avoir trouvé sa juste place.
Cette collaboration exceptionnelle entre Voltenauer et Feuz ouvre des perspectives enthousiasmantes pour l’avenir du polar suisse. En démontrant qu’une œuvre peut être à la fois exigeante et accessible, ancrée localement et universelle dans ses thématiques, « Ultimatum » élargit l’horizon des possibles pour la littérature policière helvétique. Ce thriller ambitieux constitue désormais une référence incontournable qui inspirera sans doute toute une génération d’auteurs à venir.
Mots-clés : Thriller, Suisse, Terrorisme, Enquête, Collaboration, Pouvoir, Suspense
Extrait Première Page du livre
» Prologue
« Tout le monde peut devenir un assassin, même la meilleure des personnes ; il suffit d’une bonne raison et d’une mauvaise journée. » Nadine avait entendu cette réplique dans une série télévisée dont le titre lui échappait. Et, à cet instant précis, elle se demandait si c’était aussi valable pour le père Noël.
Elle sortit du parking couvert et émergea sur la place du marché de Montreux. D’épais flocons tombaient et recouvraient la ville d’un manteau blanc. Malgré la neige, la perle de la Riviera vaudoise gardait son petit côté Monte-Carlo helvète, avec son casino, ses palaces, ses commerces de luxe, et même quelques palmiers. Une sorte de Monaco sans la principauté, dont les princes auraient pu s’appeler Miles Davis, Duke Ellington, Dexter Gordon ou Ella Fitzgerald ; ou encore Pink Floyd, les Doors, ou Led Zeppelin, car le meilleur du rock avait aussi joué au Festival de jazz. Montreux, c’était aussi un majestueux marché de Noël, où, de toute la Suisse romande, on venait acheter ses cadeaux. Mais Nadine n’était pas là pour ça.
Beaucoup d’hommes, certains plus discrets que d’autres, se retournaient sur le passage de cette jolie trentenaire en doudoune blanche et escarpins. Comme toujours, elle les ignorait. Sans même les voir, Nadine parcourait le marché le long des quais à la recherche de Robi, évitant la foule qui se pressait autour de l’alignement de centaines de chalets en bois, soigneusement décorés et illuminés, dans des effluves de pain d’épice et de vin chaud.
Nadine s’arrêta sous l’auvent d’un des chalets qui vendait de l’artisanat en bois sculpté où elle avait repéré un miroir. À l’abri de la neige qui ne cessait de tomber, elle balaya délicatement des doigts la fine pellicule blanche qui recouvrait ses longs cheveux châtains, sortit de son sac à main un tube de rouge à lèvres fuchsia et redessina le contour de sa bouche. Elle aperçut alors, dans le reflet du miroir, grosse barbe blanche, manteau rouge et bonnet à pompon, un père Noël qui la dévisageait, à travers ses fausses lunettes rondes. Troublée par ce regard bleu translucide, aussi insistant que glacial, Nadine pivota brusquement, mais le père Noël s’était déjà volatilisé.
Nadine jeta un coup d’œil à sa montre, une Panthère de Cartier au bracelet d’or plus clinquant que son discret cadran. Les aiguilles affichaient 19 heures, Robi devait être arrivé. «
- Titre : Ultimatum
- Auteurs : Marc Voltenauer et Nicolas Feuz
- Éditeur : Istya / Slatkine & Cie
- Nationalité : Suisse
- Date de sortie : 2025
Page Officielle : marcvoltenauer.com
Page Officielle : feuznicolas.wixsite.com/romans
Résumé
Feuz et Voltenauer. Les deux papes du polar helvétique s’unissent dans un quatre mains magistral.
À l’approche de Noël, la Suisse s’embrase. Des terroristes lancent un ultimatum aux autorités fédérales : un attentat d’envergure menace le pays. Leur revendication ? La libération d’un prisonnier de l’État islamique en attente d’extradition vers les États-Unis.
Dans le même temps, le chef de l’armée est accusé de viol. À la veille du procès, la plaignante est assassinée au marché de Noël de Montreux.
Désigné procureur extraordinaire, Norbert Jemsen (le personnage récurrent de Feuz) va collaborer avec l’inspecteur Andreas Auer (celui de Voltenauer) pour faire éclater la vérité sur cette affaire troublante. Une course contre la montre effrénée s’engage entre Lausanne, Fribourg et Berne. Pour la première fois (et sans doute pas la dernière) la
confrontation de deux géants du polar.

Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.