Mystère et huis clos : Plongée dans « Ils étaient sept »
« Ils étaient sept » de C.A. Larmer s’inscrit dans la tradition des grands romans policiers classiques tout en y apportant une touche contemporaine et australienne. Publié aux éditions Le Cherche Midi dans une traduction française de Tania Capron, ce polar captivant nous plonge dans l’univers d’un club de lecture pas comme les autres.
C.A. Larmer, de son vrai nom Christina Larmer, est une auteure australienne reconnue pour ses séries policières, notamment celle mettant en scène l’enquêtrice Ghostwriter et la série Agatha Christie Book Club dont fait partie « Ils étaient sept ». Journaliste de formation, elle apporte à ses romans une précision dans les détails et une rigueur dans la construction des intrigues.
Dès les premières pages, le ton est donné : « Tout était prêt. Le décor parfait pour le rendez-vous inaugural du club des amoureux du mystère. Le décor parfait pour le crime parfait. » Cette introduction nous plonge immédiatement dans l’atmosphère du roman, où la frontière entre fiction policière et réalité criminelle va rapidement s’estomper.
Le récit débute avec Alicia Finlay, rédactrice de magazines, qui décide de créer un club de lecture dédié aux romans policiers après avoir quitté un cercle littéraire trop prétentieux. Ce club rassemblera bientôt sept membres, tous amateurs des œuvres d’Agatha Christie, ignorant que l’un d’entre eux nourrissait depuis longtemps un plan tortueux.
Le roman s’inscrit dans la lignée des huis clos façon « Dix petits nègres », mais avec une touche moderne et australienne qui le démarque des pastiches habituels. L’auteure joue habilement avec les codes du genre tout en développant une intrigue originale qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.
Ce récit dévoile la passion de l’auteure pour Agatha Christie, à qui elle dédie d’ailleurs son livre. Loin d’être une simple imitation, « Ils étaient sept » propose une réflexion sur notre fascination pour le crime en littérature et la fine frontière qui sépare parfois les lecteurs de romans policiers des véritables enquêteurs.
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Dans les pas d’Agatha Christie : Hommages et références
« Ils étaient sept » est un véritable hommage à la reine du crime, Agatha Christie, dont l’influence irrigue chaque page du roman. Dès la dédicace « Pour vous, fans d’Agatha Christie, où que vous soyez », C.A. Larmer annonce clairement sa filiation avec cette grande dame du polar classique. Les personnages du club de lecture discutent avec passion des œuvres de Christie, à commencer par « Les Vacances d’Hercule Poirot », leur première lecture commune.
Les références aux romans d’Agatha Christie sont nombreuses et constituent un véritable jeu de piste pour les connaisseurs. Qu’il s’agisse du « Train bleu », de « La Mystérieuse Affaire de Styles » ou encore du « Crime d’Halloween », ces titres ne sont pas mentionnés par hasard mais s’intègrent subtilement à l’intrigue. Même le chien des sœurs Finlay, prénommé Max, fait référence au second mari d’Agatha Christie, Max Mallowan.
L’auteure australienne reproduit également avec talent la structure narrative si particulière des romans de Christie. On y retrouve un groupe disparate de personnages, chacun avec ses secrets et ses motivations, un cadre relativement clos, et l’art consommé du faux-semblant. Les indices sont disséminés tout au long du récit, permettant au lecteur attentif de mener l’enquête en parallèle des protagonistes.
La méthode d’investigation choisie par les membres du club est elle-même un clin d’œil à Poirot. Lorsque Missy évoque « les petites cellules grises » ou qu’Alicia suggère de procéder par élimination comme le ferait le détective belge, les personnages appliquent consciemment les principes d’enquête chers à Christie. Cette mise en abyme renforce l’aspect ludique du roman tout en posant la question de l’efficacité de ces méthodes dans un contexte réel.
Les thèmes chers à Christie sont également présents : les apparences trompeuses, les non-dits familiaux, les histoires d’héritage, et bien sûr, la psychologie des personnages. Larmer excelle particulièrement dans l’art de créer des personnages dont les motivations sont complexes et parfois contradictoires, à l’image des créations de son illustre inspiratrice.
L’originalité de Larmer réside dans sa capacité à s’approprier l’essence des romans d’Agatha Christie tout en les transposant dans l’Australie contemporaine. Loin d’être un simple pastiche, « Ils étaient sept » devient une réflexion sur l’influence durable des classiques du genre policier dans notre imaginaire collectif et sur notre façon d’appréhender le monde qui nous entoure.
Un club de lecture pas comme les autres : La construction du groupe
Le Club des amateurs de romans policiers naît d’une frustration : celle d’Alicia Finlay, lassée d’un cercle littéraire élitiste où l’on boit uniquement à heure fixe et où l’on disserte sur des prix littéraires qu’elle trouve prétentieux. Sa soeur Lynette lui suggère alors de créer son propre club, centré sur sa passion pour les romans policiers. L’annonce dans le journal local attire des personnalités variées, toutes unies par leur amour pour Agatha Christie.
La composition du groupe révèle le talent de C.A. Larmer pour créer un ensemble de personnages contrastés et complémentaires. Alicia, la fondatrice méthodique et imaginative ; sa sœur Lynette, cuisinière en herbe au franc-parler ; Claire Hargreaves, élégante propriétaire d’une boutique vintage ; Missy Corner, bibliothécaire exubérante et encyclopédie vivante sur Agatha Christie ; Perry Gordon, paléontologue flamboyant ; le Dr Anders Bright, médecin réservé ; et Barbara Parlour, femme au foyer discrète et mélancolique.
Le groupe s’organise autour de quelques règles simples, à l’opposé du carcan rigide qu’Alicia vient de quitter. Maximum huit membres, focus sur Agatha Christie pour commencer, chaque membre choisissant à tour de rôle le roman à discuter et accueillant le club chez lui. L’alcool est bienvenu, on peut boire et manger pendant les discussions, sans restriction. Une dernière règle, simple mais essentielle : « Faites-vous plaisir ! »
La première rencontre chez Alicia permet d’établir une ambiance chaleureuse et de poser les bases des futures réunions. Les personnalités se révèlent progressivement, avec leurs particularités et leurs contradictions. Derrière l’apparente légèreté des échanges se profilent déjà des tensions subtiles, des non-dits, et cette impression que quelqu’un observe le groupe avec une intention cachée.
La dynamique change radicalement après la mystérieuse disparition de Barbara Parlour. Ce qui n’était qu’un club de lecture se transforme peu à peu en un groupe d’enquêteurs amateurs, chacun apportant ses compétences et son point de vue. Les liens entre les membres se resserrent face à l’adversité, créant une solidarité inattendue entre ces personnages que rien ne prédisposait à se rapprocher.
L’art consommé de Larmer se manifeste dans cette transformation progressive du groupe, qui passe d’un simple cercle de lecture à une véritable équipe d’investigation. La frontière entre fiction et réalité s’estompe à mesure que les membres du club appliquent à une situation bien réelle les méthodes qu’ils ont tant admirées dans leurs romans favoris, nous offrant une réflexion subtile sur notre rapport à la littérature policière et son influence sur notre perception du monde.

Mystères et intrigues : L’art du suspense chez C.A. Larmer
C.A. Larmer maîtrise admirablement l’art du suspense, dosant avec précision les révélations et les zones d’ombre. La disparition soudaine de Barbara Parlour constitue le pivot central de l’intrigue, mais l’auteure multiplie habilement les mystères annexes qui s’y rattachent. Que signifie le livre retrouvé dans sa voiture abandonnée ? Pourquoi a-t-elle fait envoyer un bijou mystérieux à un lieu appelé « l’Hydro » ? Ces questions maintiennent le lecteur en haleine.
L’auteure excelle particulièrement dans la technique des fausses pistes et des suspects multiples. Tour à tour, Arthur Parlour, le mari peu attentionné, Rosa Lopez, la femme de ménage ambiguë, Jake Smith, le professeur de tennis séducteur, ou encore Niles Blakely, le frère endetté, semblent avoir des motifs pour souhaiter la disparition de Barbara. Chaque nouveau développement de l’enquête semble orienter les soupçons dans une direction différente.
Le meurtre d’Arthur Parlour, survenant en plein milieu du roman, constitue un coup de théâtre magistral qui relance l’intrigue. Ce rebondissement inattendu déstabilise les théories élaborées jusqu’alors et ouvre de nouvelles perspectives d’investigation. La tension monte d’un cran, et les membres du club de lecture réalisent qu’ils sont peut-être face à un tueur en série, ou à un plan machiavélique bien plus complexe qu’ils ne l’imaginaient.
Larmer distille ses indices avec parcimonie et subtilité. Une annonce dans le journal, une conversation surprise, un comportement étrange – autant d’éléments apparemment anodins qui prennent tout leur sens à mesure que l’intrigue se dévoile. Cette technique, héritée d’Agatha Christie, exige du lecteur une attention constante et l’invite à participer activement à la résolution de l’énigme.
Le rythme alterne savamment entre phases d’investigation active, où les membres du club se répartissent les tâches et mènent l’enquête chacun de leur côté, et moments de mise en commun des informations où les théories s’élaborent. Cette structure, rappelant celle des briefings policiers, crée une progression dynamique et maintient l’intérêt du lecteur tout en lui permettant de faire régulièrement le point sur l’avancement de l’enquête.
La qualité du suspense se mesure également à la capacité de l’auteure à rendre crédible l’implication de simples citoyens dans une enquête criminelle. Loin d’être de simples amateurs, chaque membre du club apporte une expertise ou un angle d’approche spécifique qui enrichit l’investigation collective, créant ainsi une véritable symbiose entre le développement des personnages et la progression de l’intrigue.
Des personnages hauts en couleur : Analyse du casting
La force de « Ils étaient sept » réside dans ses personnages finement ciselés, chacun possédant une personnalité distincte et mémorable. Alicia Finlay, notre protagoniste principale, est une rédactrice de magazines à l’imagination débordante, prompt à échafauder des scénarios catastrophe. Anxieuse mais déterminée, elle se révèle être une enquêtrice perspicace qui refuse d’abandonner la recherche de Barbara, même lorsque tous les autres semblent prêts à passer à autre chose.
Lynette, la sœur d’Alicia, apporte une touche de pragmatisme et d’humour au récit. Aspirante cheffe cuisinière, elle est plus jeune, plus aventureuse et n’hésite pas à confronter directement les suspects potentiels. Sa relation avec sa sœur est décrite avec justesse et tendresse, illustrant une complicité authentique malgré leurs différences de caractère et de vision du monde.
Perry Gordon incarne l’exubérance et l’excentricité. Paléontologue homosexuel d’une quarantaine d’années, il est habillé avec recherche, porte une boucle d’oreille et n’hésite jamais à dire ce qu’il pense. Ses réparties cinglantes et son sens théâtral apportent légèreté et humour dans les moments les plus tendus. Il forme avec Missy Corner un duo particulièrement dynamique.
Missy, bibliothécaire passionnée aux cheveux orange et aux lunettes zébrées, est une encyclopédie vivante sur Agatha Christie. Son enthousiasme et sa volubilité contrastent avec sa grande acuité d’observation. Victime d’un mystérieux « accident » au début du roman, elle incarne aussi la vulnérabilité potentielle de chaque membre face à un danger encore mal identifié.
Le Dr Anders Bright, médecin réservé mais attentif, et Claire Hargreaves, élégante propriétaire d’une boutique vintage, complètent harmonieusement le cercle principal. L’attraction naissante entre Anders et Alicia, ainsi que les secrets que semble cacher Claire, ajoutent une dimension relationnelle qui enrichit l’intrigue tout en humanisant ces personnages lancés dans une enquête criminelle.
L’auteure excelle également dans la création de personnages secondaires intrigants. Qu’il s’agisse de Rosa Lopez, la femme de ménage aux motivations troubles, de Jake Smith, le professeur de tennis séducteur, ou encore de Wanda Birchin, l’amie prétendue de Barbara, chacun est doté d’une profondeur psychologique qui les rend crédibles. Leurs zones d’ombre et contradictions font d’eux bien plus que de simples suspects potentiels.
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Les secrets de la narration : Structure et techniques littéraires
La structure narrative de « Ils étaient sept » révèle toute la maîtrise de C.A. Larmer en matière de construction romanesque. L’auteure utilise principalement un narrateur à la troisième personne qui adopte le point de vue d’Alicia, nous permettant de suivre l’enquête à travers ses yeux. Ce choix crée une proximité avec le personnage principal tout en maintenant une distance qui permet au lecteur de former ses propres hypothèses, parfois en avance sur celles d’Alicia.
Le roman est divisé en chapitres relativement courts qui maintiennent un rythme soutenu et favorisent l’effet « encore un chapitre » qui captive le lecteur. Chaque chapitre se termine souvent sur une révélation, une question ou un sentiment de suspense qui incite à poursuivre la lecture. Cette technique de découpage, typique du polar, est parfaitement maîtrisée par Larmer qui sait exactement quand couper pour maximiser l’impact dramatique.
L’auteure joue habilement avec la chronologie du récit, alternant entre le présent de l’enquête et des retours en arrière qui éclairent progressivement les événements ayant mené à la disparition de Barbara. Cette technique permet de dévoiler graduellement des informations cruciales tout en maintenant le mystère. De plus, quelques passages énigmatiques, vus à travers les yeux d’un personnage non identifié, ajoutent une couche supplémentaire d’intrigue.
Le dialogue occupe une place prépondérante dans le roman et constitue l’un des points forts de l’écriture de Larmer. Les échanges entre les membres du club, vifs et naturels, révèlent autant les personnalités que les informations relatives à l’enquête. L’auteure excelle particulièrement dans les scènes de réunion du club, où chacun apporte ses découvertes et théories, créant une dynamique collective qui fait avancer l’intrigue.
Les descriptions, quant à elles, sont précises sans être envahissantes. Larmer sait camper un décor en quelques traits efficaces, qu’il s’agisse de l’appartement bohème des sœurs Finlay, de la demeure ostentatoire des Parlour ou des différents lieux de Sydney que traversent les protagonistes. Ces descriptions servent toujours le récit, révélant des indices sur les personnages ou créant une atmosphère propice au développement de l’intrigue.
L’équilibre parfait entre la progression de l’enquête et le développement des relations entre les personnages témoigne du talent de C.A. Larmer pour entremêler habilement différentes strates narratives. Cette alchimie littéraire transforme ce qui aurait pu n’être qu’un simple polar en une œuvre plus riche, où l’évolution personnelle des protagonistes s’avère aussi captivante que la résolution du mystère central.
Un polar dans la tradition australienne : Contexte et particularités
« Ils étaient sept » s’inscrit pleinement dans le paysage de la littérature policière australienne, un genre en pleine expansion depuis quelques décennies. C.A. Larmer ancre son intrigue dans un Sydney contemporain parfaitement reconnaissable, avec ses quartiers contrastés et sa géographie particulière. De l’ancien quartier des docks de Woolloomooloo où habitent les sœurs Finlay aux résidences cossues de Woollahra, en passant par les plages de Bondi et Balmoral, la ville est plus qu’un simple décor.
L’auteure capture avec justesse les contrastes sociaux de la métropole australienne. D’un côté, l’opulence ostentatoire des classes privilégiées, représentée par la villa démesurée des Parlour et le style de vie de Wanda Birchin; de l’autre, la précarité économique incarnée par le frère de Barbara, Niles, contraint de dormir dans son café en faillite. Ces disparités sociales constituent un ressort dramatique essentiel de l’intrigue.
La météo et le climat, éléments caractéristiques de l’Australie, sont intégrés avec subtilité dans la narration. La chaleur estivale contraste avec l’écharpe que porte Barbara lors de sa première apparition, créant un indice visuel intrigant. Les journées ensoleillées de Sydney alternent avec quelques épisodes pluvieux qui reflètent l’évolution de l’enquête et l’assombrissement progressif de l’atmosphère.
Le multiculturalisme australien transparaît à travers plusieurs personnages, comme Claire Hargreaves, d’origine anglo-asiatique, ou Rosa Lopez, la femme de ménage philippine. Ces présences diverses reflètent la réalité démographique de Sydney et enrichissent le tableau social dressé par l’auteure. Les tensions et relations de pouvoir entre ces différentes communautés sont évoquées avec nuance, sans tomber dans la caricature.
L’influence britannique reste perceptible, tant dans les références à Agatha Christie que dans certains traits culturels des personnages. Cette dualité entre l’héritage européen et l’identité australienne moderne constitue une caractéristique fondamentale de la société australienne que Larmer intègre naturellement à son récit. Les codes du polar britannique classique sont ainsi réinterprétés à travers un prisme australien contemporain.
Les lecteurs attentifs apprécieront les touches d’humour typiquement australien qui émaillent le texte. Le franc-parler de Lynette, l’autodérision d’Alicia ou les expressions locales parsemées dans les dialogues ancrent le récit dans un contexte culturel spécifique tout en lui conférant une authenticité qui enrichit l’expérience de lecture. Ce mélange d’influences fait de ce roman une œuvre résolument ancrée dans la tradition littéraire de son pays d’origine.
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De la page à l’imagination : L’héritage du roman policier classique
« Ils étaient sept » démontre avec brio la vitalité persistante du roman policier classique dans notre paysage littéraire contemporain. C.A. Larmer réussit le pari de revisiter les codes du genre tout en les adaptant aux sensibilités actuelles. La structure même du roman, avec son groupe fermé de suspects, son crime mystérieux et sa résolution finale, fait écho aux œuvres d’Agatha Christie tout en apportant une fraîcheur indéniable.
L’une des forces majeures du roman est sa réflexion implicite sur notre rapport à la fiction policière. En mettant en scène des lecteurs passionnés qui se transforment en enquêteurs, Larmer explore la frontière poreuse entre la fiction et la réalité. Quand Missy suggère de s’inspirer des méthodes de Poirot ou que Perry échafaude des théories extravagantes, le roman interroge notre propension à appliquer des schémas narratifs à la réalité.
Le livre étudie également notre fascination collective pour le crime et le mystère. Pourquoi sommes-nous si nombreux à dévorer des romans policiers? Barbara elle-même évoque dans sa lettre comment ces lectures l’ont aidée « à traverser sans devenir folle les nombreux épisodes tristes et tragiques qu’inflige la vie ». Cette dimension cathartique du polar est subtilement mise en lumière tout au long du récit.
L’accessibilité du roman constitue un autre point fort hérité de la tradition du genre. Loin des polars ultraviolents ou des thrillers technologiques complexes, « Ils étaient sept » propose une intrigue certes sophistiquée mais toujours lisible, où l’intelligence prime sur la brutalité. Cette approche rappelle que le roman à énigme classique doit son succès durable à sa capacité à stimuler l’intellect tout en divertissant.
À travers son club de lecture, Larmer rend aussi hommage à la dimension communautaire de la lecture. Les discussions animées sur les livres d’Agatha Christie, les interprétations diverses proposées par chaque membre, montrent comment la littérature policière peut créer du lien social. Cette célébration du partage littéraire fait écho à l’expérience même du lecteur qui, en tournant les pages, devient lui aussi membre honoraire du Club des amateurs de romans policiers.
Ce roman témoigne avec éloquence de la pérennité des fondamentaux du genre policier. En s’inscrivant dans une lignée prestigieuse tout en y apportant sa touche personnelle, C.A. Larmer nous rappelle pourquoi nous continuons à être captivés par ces histoires de mystère et de résolution d’énigmes. « Ils étaient sept » devient ainsi non seulement un divertissement de qualité, mais aussi une célébration des plaisirs intemporels de la lecture policière et de sa capacité à nous faire réfléchir sur notre rapport au monde.
Mots-clés : Roman Policier, Agatha Christie, Club de Lecture, Mystère Australien, Enquête Amateur, Suspense, Huis Clos
Extrait Première Page du livre
» TOUT ÉTAIT PRÊT. La table était dressée, des fleurs disposées dans un vase, le thé noir infusait dans une théière de porcelaine aux délicats motifs, et un grand plat de sandwichs au concombre et fromage frais (sans la croûte, bien entendu) couronnait le tout. Le décor parfait pour le rendez-vous inaugural du club des amoureux du mystère.
Le décor parfait pour le crime parfait.
Tout en sirotant leur thé, les sept membres du club de lecture nouveau-né feuilletaient des exemplaires fatigués du premier roman qu’ils avaient choisi. L’un d’entre eux, cependant, observait l’assemblée avec attention. L’intrigue des Vacances d’Hercule Poirot ne l’intéressait qu’à demi, et les romans policiers moins encore. En réalité, son seul objectif était de s’intégrer à ce groupe qui allait lui permettre de donner le coup d’envoi à un plan autrement tortueux.
Et remarquable, véritablement ! Inutile de jouer la fausse modestie à ce stade. Ce plan lui avait coûté du temps et des efforts, mais qui allaient finalement trouver leur récompense. S’il fonctionnait, et comment pourrait-il en aller autrement ?, il détruirait une vie, en dévasterait une autre, et laisserait pantois ce ramassis d’amateurs.
Jamais ils ne comprendraient ce qui les avait frappés.
L’observateur retint un ricanement. Bon sang, la grande Agatha Christie elle-même en aurait été réduite à se gratter la tête… «
- Titre : Ils étaient sept
- Titre original : The Murder Mystery Book Club
- Auteur : C.A. Larmer
- Éditeur : Cherche Midi
- Nationalité : Australie
- Date de sortie en France : 2023
- Date de sortie en Australie : 2021
Page Officielle : calarmer.com
Résumé
Quel meilleur endroit, pour commettre un crime, qu’un club d’amateurs de romans policiers ?
Il en faut peu à Alicia Finlay pour être heureuse : un bon petit plat de sa sœur, un verre de vin rouge et un roman policier bien ficelé. Il ne lui manque qu’une seule chose pour que son bonheur soit parfait : pouvoir partager sa passion pour les grands du polar. Aussi décide-t-elle de créer un groupe de lecture qui leur serait dédié. Très vite, les premières candidatures arrivent et bientôt sept membres forment le tout nouveau Club des amateurs de romans policiers.
Chez Alicia, tout est prêt pour leur première réunion : le thé infuse, les toasts sont au chaud. Mais, tandis que les discussions portent sur Les Vacances d’Hercule Poirot, l’un des invités a l’esprit ailleurs. Il n’est pas là par hasard, il a un plan diabolique. Bientôt, un des membres du club est victime d’une tentative d’homicide. Puis un autre disparaît. L’équipe décide de mener l’enquête…
Authentique déclaration d’amour à l’œuvre d’Agatha Christie, Ils étaient sept va enchanter les amateurs de cosy crime qui retrouveront bientôt leur club favori dans Le Crime du SS-Orient.

Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.