Commandant Chanel et Cie : plongée dans l’univers fascinant de « Seine Criminelle »

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Seine Criminelle de Pascal Marmet

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Présentation de l’auteur et du roman policier « Seine Criminelle »

Pascal Marmet, auteur français contemporain, nous plonge avec brio dans l’univers du polar avec son roman « Seine Criminelle ». Écrivain éclectique, il a déjà exploré différents genres littéraires, du roman historique à la saga familiale, en passant par des ouvrages thématiques sur le parfum et le café. Avec « Seine Criminelle », il confirme son talent de conteur et sa capacité à tenir en haleine son lectorat.

Dans ce polar haletant, Pascal Marmet nous entraîne dans les méandres d’une enquête complexe et riche en rebondissements, menée par le commandant François Chanel. Ce policier expérimenté, à la veille de sa retraite, se voit confier une série de meurtres aussi énigmatiques que sordides : des corps repêchés dans la Seine, tous artistiquement liés et portant les traces d’une mise en scène macabre.

Au fil des pages, l’auteur déploie une intrigue savamment orchestrée, où les fausses pistes et les révélations s’enchaînent à un rythme effréné. Véritable page-turner, « Seine Criminelle » ne laisse aucun répit au lecteur, l’invitant à suivre pas à pas les investigations du commandant Chanel et de son équipe hétéroclite.

Mais au-delà de l’enquête criminelle, Pascal Marmet explore avec finesse la psychologie de ses personnages, leurs fêlures et leurs parts d’ombre. Il nous plonge dans l’univers de la police judiciaire, avec son lot de rivalités, de tensions et de course contre la montre pour arrêter le coupable avant qu’il ne frappe à nouveau.

« Seine Criminelle » est bien plus qu’un simple divertissement. À travers cette intrigue policière, l’auteur questionne notre rapport à l’art, aux nouvelles technologies et à la part obscure qui sommeille en chacun de nous. Un roman captivant, qui ne manquera pas de séduire les amateurs du genre et de susciter la réflexion bien après sa lecture.

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Seine Criminelle de Pascal Marmet
Commandant François Chanel Pascal Marmet
Exécution Pascal Marmet

L’intrigue : meurtres en série, noyades suspectes et enquête du commandant François Chanel

« Seine Criminelle » de Pascal Marmet nous plonge au cœur d’une enquête palpitante, orchestrée de main de maître par le commandant François Chanel. Tout commence par une série de noyades suspectes dans la Seine, qui vont rapidement se révéler être des meurtres savamment orchestrés. Les victimes, toutes liées au monde de l’art, sont retrouvées avec une mise en scène macabre : trois doigts de la main gauche trempés dans l’encre de Chine et une gomme blanche glissée dans leur poche.

Face à ces crimes énigmatiques, le commandant Chanel, pourtant à l’aube de sa retraite, se voit confier l’enquête par sa hiérarchie. Épaulé par une équipe d’enquêteurs aussi hétéroclite que complémentaire, il va devoir plonger dans le passé trouble des victimes pour tenter de comprendre le mobile du tueur. Mais plus l’enquête avance, plus les questions se multiplient : quel est le lien entre ces artistes ? Pourquoi ces mises en scène élaborées ? Et surtout, qui sera la prochaine victime ?

Au fil des chapitres, Pascal Marmet distille les indices et les fausses pistes avec un art consommé du suspense. Le lecteur, happé par l’intrigue, suit avec avidité les péripéties de l’enquête. Des quais de Seine aux ateliers d’artistes, en passant par les couloirs de la Police Judiciaire, chaque nouveau rebondissement apporte son lot de surprises et de révélations.

Mais le commandant Chanel n’est pas au bout de ses peines. Confronté à un tueur insaisissable et méthodique, il va devoir plonger dans les méandres d’un passé vieux de dix-sept ans pour espérer comprendre les motivations de l’assassin. Une course contre la montre s’engage alors, rythmée par les coups d’éclat et les intuitions fulgurantes du commandant et de son équipe.

Entre manipulations, fausses pistes savamment orchestrées et révélations fracassantes, « Seine Criminelle » tient en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page. Une intrigue magistralement ficelée, qui révèle toute la maîtrise de l’auteur dans l’art du polar et de la construction narrative. Un véritable page-turner, qui ne manquera pas de captiver les amateurs du genre.

Personnages : Le commandant François Chanel, son équipe et les autres

Dans « Seine Criminelle », Pascal Marmet nous offre une galerie de personnages aussi riches que complexes, à commencer par le commandant François Chanel, véritable pilier de l’intrigue. Ce policier expérimenté, dont la retraite approche à grands pas, incarne avec justesse l’archétype du flic humaniste et intègre. Hanté par son passé amoureux et les fantômes de sa jeunesse, Chanel trouve dans son métier une raison de vivre et de se dépasser.

Mais le commandant Chanel ne serait rien sans son équipe d’enquêteurs, savant mélange de personnalités complémentaires et hautes en couleur. On y retrouve notamment Yumi Yasoko, la criminologue à l’intellect acéré, Michel Bhil, l’intuitif qui sent les choses avant tout le monde, ou encore Éric Jacquet, le militaire bourru au grand cœur. Chacun, à sa manière, apporte sa pierre à l’édifice de l’enquête, permettant au commandant Chanel de progresser pas à pas vers la vérité.

Au-delà de cette équipe soudée, Pascal Marmet introduit également des personnages secondaires marquants, qui viennent enrichir et densifier son intrigue. C’est le cas de Ghislaine Lepreux, amour de jeunesse de Chanel et bouquiniste passionnée, qui apportera un éclairage inattendu sur l’enquête. Ou encore de KA, l’énigmatique informaticienne, dont le rôle se révélera crucial dans la résolution de l’affaire.

Mais c’est peut-être avec la famille Akkermann que Pascal Marmet signe ses personnages les plus ambigus et les plus fascinants. Ce clan composé d’Arvi, le patriarche violent, de KA, sa femme, et de Tadeusz, leur fils, cristallise à lui seul toute la noirceur et la complexité de l’intrigue. Au fil des pages, l’auteur explore les méandres de cette famille dysfonctionnelle, dont les secrets et les non-dits vont peu à peu se révéler au grand jour.

Car c’est bien là la force de Pascal Marmet : créer des personnages à la fois réalistes et complexes, dont les fêlures et les parts d’ombre viennent nourrir l’intrigue et lui donner une profondeur rare. Qu’il s’agisse des enquêteurs ou des suspects, chacun semble avoir quelque chose à cacher, une zone d’ombre à explorer.

En fin de compte, « Seine Criminelle » doit autant à la qualité de son intrigue qu’à la richesse de ses personnages. Pascal Marmet parvient, en quelques traits de plume, à donner vie à une galerie de portraits saisissants de vérité, qui resteront longtemps en mémoire du lecteur. Une prouesse narrative, qui confirme tout le talent de cet auteur et sa maîtrise de l’art du polar.

Cadre : Paris, les quais de Seine et l’été mystérieux de 2000

Dans « Seine Criminelle », Pascal Marmet fait de Paris et de ses quais le théâtre d’une série de crimes aussi sordides qu’énigmatiques. La capitale française, avec ses lumières et ses ombres, devient un personnage à part entière du roman, tantôt fascinante, tantôt inquiétante. Les descriptions de l’auteur, d’une grande justesse, nous plongent dans l’atmosphère si particulière de la ville, de ses ruelles pavées à ses artères bondées.

Mais c’est surtout la Seine qui tient une place prépondérante dans l’intrigue. Ce fleuve, qui traverse Paris de part en part, se fait le témoin silencieux des atrocités qui se déroulent sur ses berges. Les corps repêchés dans ses eaux sombres sont autant d’invitations à plonger dans les méandres d’une enquête complexe et tortueuse. Pascal Marmet parvient, avec un talent rare, à faire de ce décor un élément central de son récit, presque un acteur à part entière.

Au fil des pages, l’auteur nous entraîne dans une valse à deux temps, alternant avec maestria entre le présent de l’enquête et les événements mystérieux de l’été 2000. Ce procédé narratif, loin d’être un simple artifice, permet de distiller le suspense et de maintenir le lecteur en haleine. Chaque plongée dans le passé apporte son lot de révélations et de questions, éclairant d’un jour nouveau les agissements du tueur.

Car c’est bien dans ce passé trouble que se nichent les clés de l’énigme. Dix-sept ans plus tôt, durant un stage d’été dans une école d’art parisienne, un drame s’est noué, dont les répercussions se font encore sentir dans le présent de l’intrigue. Pascal Marmet explore avec finesse les liens qui unissent les victimes, les secrets enfouis et les non-dits qui ont conduit à cette série de meurtres.

En naviguant avec aisance entre ces deux temporalités, l’auteur parvient à tisser une toile d’une grande complexité, où chaque fil narratif finit par trouver sa place. Le lecteur, happé par ce va-et-vient temporel, se prend au jeu de l’enquête, tentant à son tour de démêler le vrai du faux, de remonter aux origines du mal.

Ce cadre spatio-temporel singulier, entre Paris meurtrie et passé mystérieux, confère à « Seine Criminelle » une atmosphère unique, à la fois prenante et oppressante. Pascal Marmet utilise avec brio les possibilités offertes par cette construction narrative, pour mieux nous entraîner dans les méandres d’une intrigue qui ne cesse de se réinventer. Une prouesse stylistique, qui confirme tout le talent de cet auteur et sa maîtrise de l’art du polar.

Thèmes : La Seine, l’art, manipulations et fausses pistes

Au fil des pages de « Seine Criminelle », plusieurs thèmes et motifs récurrents se dessinent, tissant une toile narrative d’une grande cohérence. Le premier d’entre eux, et sans doute le plus prégnant, est celui de la Seine. Ce fleuve, qui traverse Paris de part en part, devient le fil rouge de l’intrigue, le lien tangible entre les différents meurtres. C’est dans ses eaux sombres et insondables que sont repêchés les corps des victimes, comme autant de messages macabres envoyés par le tueur. La Seine se fait ainsi le témoin silencieux de ces atrocités, mais aussi le miroir des âmes tourmentées qui peuplent le roman.

Autre thème central de l’œuvre : l’art et les artistes. Toutes les victimes du tueur en série ont en commun leur passion pour la création, qu’il s’agisse de peinture, de dessin ou de musique. Cette connexion, qui pourrait sembler anodine au premier abord, se révèle en réalité cruciale pour comprendre les motivations de l’assassin. Pascal Marmet explore avec finesse le rapport complexe que chacun entretient avec l’art, cette pulsion créatrice qui peut parfois conduire à la folie ou à la destruction.

Mais « Seine Criminelle » est aussi un roman sur la manipulation, les fausses pistes et les leurres. Tout au long de l’intrigue, le commandant Chanel et son équipe sont confrontés à un tueur d’une intelligence redoutable, qui semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes. Indices trompeurs, témoins ambigus, révélations contradictoires… Chaque nouvelle découverte semble remettre en question les certitudes des enquêteurs, les entraînant dans un véritable labyrinthe de miroirs.

Pascal Marmet joue avec brio de ces différents niveaux de lecture, entretenant un suspense haletant jusqu’aux ultimes pages du roman. Le lecteur, à l’instar des personnages, est sans cesse invité à remettre en question ses propres déductions, à se méfier des apparences trompeuses. Une expérience de lecture intense et déroutante, qui fait de « Seine Criminelle » bien plus qu’un simple polar : une véritable exploration des méandres de l’âme humaine.

Car au-delà de l’intrigue policière, aussi finement ficelée soit-elle, ce sont bien les thèmes universels abordés par Pascal Marmet qui donnent à son roman toute sa profondeur. La création artistique comme exutoire à la noirceur du monde, la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous, la quête d’une vérité qui sans cesse se dérobe… Autant de questionnements qui viennent nourrir et transcender l’enquête du commandant Chanel.

Ainsi, par la récurrence et l’entrelacement de ces différents motifs, Pascal Marmet signe une œuvre d’une rare densité, qui s’inscrit dans la grande tradition du polar littéraire. Un roman qui, par-delà les codes du genre, parvient à nous parler de la condition humaine avec une justesse et une acuité remarquables.

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Procédés narratifs et stylistiques de l’auteur

Dans « Seine Criminelle », Pascal Marmet fait preuve d’une grande maîtrise des procédés narratifs et stylistiques, au service d’une intrigue aussi complexe que passionnante. L’une des principales forces de l’auteur réside dans sa capacité à jouer avec les temporalités, alternant avec fluidité entre le présent de l’enquête et les événements tragiques de l’été 2000. Ce va-et-vient constant, loin de perdre le lecteur, contribue au contraire à maintenir un suspense haletant tout au long du roman.

Pascal Marmet fait également preuve d’un grand talent dans l’art du portrait. Chacun de ses personnages, du commandant Chanel à la mystérieuse KA en passant par les membres de l’équipe d’enquêteurs, bénéficie d’une caractérisation fine et nuancée. Par petites touches impressionnistes, l’auteur parvient à donner vie à des êtres de papier d’une grande complexité, dont les fêlures et les contradictions viennent nourrir l’intrigue autant que l’émotion du lecteur.

Sur le plan stylistique, l’écriture de Pascal Marmet oscille entre sobriété et lyrisme, au gré des situations et des personnages. Les dialogues, ciselés avec précision, permettent de faire avancer l’action tout en révélant la psychologie des protagonistes. Les descriptions, quant à elles, qu’il s’agisse des ruelles parisiennes ou des eaux troubles de la Seine, parviennent à créer une atmosphère singulière, entre réalisme et onirisme.

L’auteur n’hésite pas non plus à jouer avec les codes du polar, qu’il maîtrise à la perfection. Fausses pistes, rebondissements, révélations fracassantes… Tous les ingrédients du genre sont présents, mais toujours subtilement détournés, comme pour mieux surprendre le lecteur. On sent, derrière chaque twist narratif, le plaisir évident de l’auteur à construire une intrigue complexe, où chaque détail a son importance.

Mais la véritable signature de Pascal Marmet, c’est sans doute sa capacité à tisser, par-delà l’enquête policière, une réflexion profonde sur la nature humaine. À travers les thèmes de l’art, de la manipulation ou de la quête de vérité, l’auteur interroge notre rapport au monde et à nous-mêmes, dans ce qu’il a de plus sombre et de plus lumineux à la fois. Une dimension philosophique qui vient transcender le simple cadre du polar, pour faire de « Seine Criminelle » une œuvre littéraire à part entière.

Ainsi, par la finesse de son écriture et la maîtrise de ses procédés narratifs, Pascal Marmet signe un roman d’une rare densité, qui se lit d’une traite mais se savoure aussi à plusieurs niveaux. Une expérience de lecture intense et exigeante, qui confirme, s’il en était besoin, le grand talent de cet auteur et sa place de choix dans le paysage du polar contemporain.

Dimension psychologique : Profilage criminel et motivations des personnages

Dans « Seine Criminelle », la dimension psychologique occupe une place prépondérante, au point de devenir un véritable moteur de l’intrigue. Pascal Marmet explore avec finesse les méandres de l’esprit humain, qu’il s’agisse de celui des victimes, des suspects ou des enquêteurs eux-mêmes.

Le profilage criminel et l’expertise comportementale sont au cœur de la démarche du commandant Chanel et de son équipe. Face à un tueur en série aussi méthodique que retors, les enquêteurs doivent tenter de cerner sa personnalité, de comprendre ses motivations profondes. Chaque indice, chaque détail de la mise en scène macabre des meurtres est ainsi passé au crible, dans l’espoir de dresser un portrait-robot non seulement physique, mais aussi et surtout psychologique de l’assassin.

Mais cette plongée dans les abysses de l’âme humaine ne se limite pas au seul tueur. Pascal Marmet prend le temps d’explorer la psyché de chacun de ses personnages, révélant au fil des pages leurs fêlures, leurs doutes et leurs parts d’ombre. Le commandant Chanel, hanté par son passé amoureux et son obsession pour l’enquête, apparaît ainsi comme un être complexe et torturé, loin des stéréotypes du flic de polar. Ses coéquipiers, de la brillante Yumi Yasoko au ténébreux Michel Bhil, sont eux aussi dépeints avec une grande subtilité psychologique, leurs motivations personnelles venant souvent interférer avec leur quête de vérité.

Quant aux personnages secondaires, qu’il s’agisse des victimes ou des suspects, ils bénéficient eux aussi d’un traitement d’une grande finesse. Pascal Marmet parvient, en quelques scènes souvent poignantes, à cerner leurs fragilités, leurs espoirs et leurs blessures secrètes. Une humanité qui confère à l’intrigue une profondeur et une résonance émotionnelle rares.

Car c’est bien là l’un des grands talents de l’auteur : réussir à nous faire ressentir de l’empathie, voire de la compassion, pour des personnages pourtant troubles ou ambivalents. En explorant les racines du mal, les raisons qui peuvent pousser un être à basculer dans l’horreur, Pascal Marmet interroge notre propre rapport à la violence et à la noirceur, dans ce qu’elle a de plus dérangeant et de plus fascinant à la fois.

Cette dimension psychologique, magistralement maîtrisée, fait ainsi de « Seine Criminelle » bien plus qu’un simple polar : une véritable plongée dans les tréfonds de la psyché, une exploration des zones d’ombre qui sommeillent en chacun de nous. Par sa capacité à rendre palpables les tourments intérieurs de ses personnages, Pascal Marmet hisse son intrigue policière au rang de tragédie humaine, questionnant avec acuité notre rapport au monde et à nous-mêmes.

Un tour de force littéraire et psychologique, qui confirme, s’il en était besoin, la place de choix qu’occupe « Seine Criminelle » dans le paysage du polar contemporain. Une œuvre aussi captivante que dérangeante, qui ne laisse pas le lecteur indemne et l’invite à confronter ses propres démons intérieurs.

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Rebondissements, suspense et révélations finales

* Attention, cette section contient des révélations sur l’intrigue et son dénouement. Si vous souhaitez garder le suspense passer directement au chapitre suivant.

Dans « Seine Criminelle », Pascal Marmet tisse un récit d’une rare complexité, où les rebondissements se succèdent à un rythme effréné. Tout au long de l’enquête, le commandant Chanel et son équipe se heurtent à des pistes qui semblent mener nulle part, à des suspects qui paraissent tour à tour coupables et innocents. L’auteur prend un malin plaisir à égarer ses lecteurs, à les entraîner sur de fausses routes, pour mieux les surprendre ensuite par des révélations aussi inattendues que fracassantes.

Car c’est bien là l’un des grands talents de Pascal Marmet : sa capacité à maintenir un suspense haletant jusqu’aux ultimes pages du roman. Chaque nouveau chapitre apporte son lot de questions et de retournements de situation, relançant sans cesse l’intérêt et l’engagement du lecteur. On se surprend ainsi à échafauder ses propres théories, à soupçonner tour à tour chaque personnage, pour finalement être pris à contre-pied par une vérité qui défie toutes les attentes.

Et quelle vérité ! Sans déflorer totalement l’intrigue, on peut dire que les révélations finales de « Seine Criminelle » sont à la hauteur du voyage proposé par Pascal Marmet. Loin des dénouements artificiels ou tirés par les cheveux, la résolution de l’enquête apparaît à la fois logique et profondément surprenante. L’auteur parvient à tisser ensemble tous les fils de son récit, à donner sens aux détails apparemment anodins semés tout au long du roman, pour aboutir à une conclusion aussi implacable que bouleversante.

Mais au-delà de l’aspect purement mécanique de l’intrigue, ce sont surtout les implications psychologiques et émotionnelles de cette résolution qui marquent durablement le lecteur. En révélant enfin les motivations profondes du tueur, ses liens avec les victimes et les événements tragiques de l’été 2000, Pascal Marmet offre une réflexion poignante sur les conséquences de nos actes, sur la part d’ombre qui peut se nicher au cœur même de la création artistique.

Une conclusion magistrale, qui vient éclairer d’un jour nouveau l’ensemble du roman et inviter à une relecture immédiate, pour mieux apprécier la maestria avec laquelle l’auteur a su disséminer les indices et préparer ses effets. Un final en forme de coup de tonnerre, qui place définitivement « Seine Criminelle » dans la lignée des grands polars littéraires, ceux qui parviennent à nous surprendre, à nous émouvoir et à nous interroger sur la nature humaine.

Ainsi, par sa construction diaboliquement habile et sa résolution aussi inattendue que satisfaisante, le roman de Pascal Marmet s’impose comme une expérience de lecture intense et inoubliable. Un récit qui vous happe dès les premières pages et ne vous lâche plus jusqu’à une conclusion qui, loin de clore définitivement l’histoire, ouvre au contraire sur de nouvelles perspectives de réflexion et d’interprétation. Le signe des très grandes œuvres.

Réflexion sur les dérives liées aux nouvelles technologies

Au-delà de l’intrigue policière pure, « Seine Criminelle » offre une réflexion passionnante et d’une troublante actualité sur les dérives liées aux nouvelles technologies. En filigrane de son récit, Pascal Marmet questionne notre rapport au monde numérique, et la façon dont celui-ci peut être détourné à des fins criminelles.

À travers le personnage de KA, l’énigmatique informaticienne, l’auteur explore le potentiel aussi fascinant qu’effrayant de l’intelligence artificielle et des algorithmes. Capable de pirater les systèmes les plus sécurisés, de manipuler les images de vidéosurveillance, KA incarne à elle seule les dangers d’une technologie toute-puissante, qui échappe peu à peu au contrôle humain. Une réflexion qui fait écho aux débats actuels sur la place grandissante de l’IA dans nos sociétés, et les risques d’une dérive vers une forme de surveillance généralisée.

Mais Pascal Marmet va plus loin encore dans sa critique des nouvelles technologies. Il montre comment celles-ci peuvent être mises au service des pulsions les plus sombres, comment elles peuvent faciliter et même amplifier des comportements criminels. Des deepfakes à la manipulation des réseaux sociaux, en passant par le dark web et ses trafics en tous genres, l’auteur dresse un tableau saisissant d’un monde numérique gangréné par le vice et la violence.

Pour autant, « Seine Criminelle » ne verse jamais dans la technophobie primaire. Pascal Marmet, à travers les réflexions de ses personnages, s’interroge plutôt sur notre responsabilité collective face à ces dérives. Comment encadrer le développement de ces technologies sans entraver le progrès ? Comment s’assurer que les outils numériques restent au service de l’humain, et non l’inverse ? Autant de questions qui résonnent avec une acuité particulière à l’heure des GAFAM et de la collecte massive des données personnelles.

Mais c’est peut-être dans sa description des « crimes parfaits » permis par la technologie que le roman se fait le plus dérangeant. En imaginant un tueur capable d’effacer toute trace numérique de ses actes, de manipuler à distance les scènes de crime, Pascal Marmet pousse à son paroxysme l’idée d’une criminalité 2.0, presque désincarnée, et d’autant plus terrifiante. Une vision cauchemardesque, qui vient interroger la capacité de nos institutions policières et judiciaires à s’adapter à ces nouvelles menaces.

Ainsi, par cette réflexion aussi riche que perturbante sur les dérives du monde numérique, « Seine Criminelle » s’impose comme un polar ancré dans son époque, qui parvient à saisir les angoisses et les questionnements de notre société hyperconnectée. Loin de tout manichéisme, Pascal Marmet nous invite à une réflexion nuancée et complexe sur les enjeux éthiques soulevés par les nouvelles technologies, et leur impact potentiel sur le devenir de l’humanité.

Une dimension réflexive qui, loin de ralentir le rythme de l’intrigue, vient au contraire nourrir sa puissance et sa résonance. En nous confrontant à la part d’ombre du progrès technologique, « Seine Criminelle » nous pousse à interroger notre propre rapport au monde numérique, et à envisager, peut-être, des pistes pour en corriger les dérives les plus inquiétantes. Une invitation salutaire à la vigilance et à la responsabilité, qui fait de ce roman bien plus qu’un simple divertissement : un véritable objet de pensée et de débat.

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Pascal Marmet : Quand le polar devient une œuvre littéraire

Au terme de cette analyse, il apparaît clairement que « Seine Criminelle » s’impose comme bien plus qu’un simple polar : c’est une véritable œuvre littéraire, qui parvient à transcender les codes du genre pour offrir une réflexion aussi riche que passionnante sur la nature humaine et les dérives de notre société.

Pascal Marmet fait preuve d’une maîtrise impressionnante de son sujet et de son écriture. Son intrigue, diaboliquement bien ficelée, nous tient en haleine de la première à la dernière page, multipliant les rebondissements et les fausses pistes pour mieux nous surprendre au moment de la résolution finale. Mais cette mécanique parfaitement huilée n’est jamais gratuite : elle sert un propos, une vision du monde d’une grande profondeur, qui interroge notre rapport à l’art, à la technologie, et à nos propres parts d’ombre.

Car c’est bien là la grande force de ce roman : sa capacité à nous faire réfléchir, à nous bousculer dans nos certitudes, tout en nous offrant un spectacle d’une rare intensité. Les personnages, superbement caractérisés, deviennent de véritables compagnons de route, dont nous partageons les doutes, les espoirs et les tourments. Le commandant Chanel, en particulier, s’impose comme un protagoniste d’une grande complexité, loin des archétypes du genre, et dont l’humanité ne rend ses enquêtes que plus passionnantes.

Il faut également saluer l’humour savamment distillé par Pascal Marmet tout au long de son récit. Les personnages cocasses, comme l’improbable duo formé par Ghislaine Lepreux et sa passion pour les romans policiers, ou encore les joutes verbales truculentes au sein de l’équipe du commandant Chanel, viennent apporter une respiration bienvenue dans une intrigue souvent sombre et oppressante. Une preuve supplémentaire de la capacité de l’auteur à jouer avec les codes et les attentes du lecteur, pour mieux le surprendre et l’émouvoir.

Sur la forme, l’écriture de Pascal Marmet impressionne par sa précision et sa poésie. Les descriptions de Paris et de la Seine, en particulier, atteignent par moments une dimension quasi-onirique, faisant de la ville un personnage à part entière du roman. Quant aux scènes d’action, elles sont d’une efficacité redoutable, nous plongeant au cœur de l’enquête avec un réalisme saisissant.

Au final, « Seine Criminelle » s’impose comme un coup de maître, qui confirme le grand talent de Pascal Marmet et sa place de choix dans le paysage du polar contemporain. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, un grand roman tout court, qui parvient à nous parler de notre époque et de la condition humaine avec une rare acuité. Une œuvre aussi captivante que dérangeante, qui ne laisse pas indemne et invite à une réflexion salutaire sur nos propres zones d’ombre.

Un must absolu pour tous les amateurs du genre, et une lecture hautement recommandable pour tous ceux qui cherchent dans la littérature un miroir de notre monde et de nos âmes. Avec « Seine Criminelle », Pascal Marmet signe définitivement son entrée dans la cour des grands du polar français, et promet encore de belles heures de lecture à ses lecteurs. Un roman à ne manquer sous aucun prétexte.


Extrait Première Page du livre

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« Dans mon bureau, Chanel »

9 h 11, sur les toits de Paris, le 6 septembre 2017

Comme l’articulait le poète scénariste Jacques Prévert : « La Seine s’en balance, elle n’a pas de soucis, elle se la coule douce, le jour comme la nuit, et s’en va vers Le Havre, et s’en va vers la mer en passant comme un rêve au milieu des mystères et des misères de Paris ».

L’été refusait désespérément de mourir.

Les premières feuilles jaunissaient, sans trop y croire, refusaient de virevolter, reportaient leur chant d’adieu, escomptaient une dernière et miraculeuse poussée de sève sous ce soleil tenace, brûlant, insupportable.

Paris était à l’heure de la haute couture. Durant cette semaine, les grandes marques du luxe donneraient le pouls à la mode dans les plus prestigieux, les plus surprenants endroits. L’espace d’une collection, la planète chic aurait les yeux vissés sur les collections portées par de grandes stars entourées de mannequins peu souriants.

Pour donner le change aux quarante-neuf millions de visiteurs intra-muros assoiffés d’émerveillements, les ponts et les monuments de prestige s’embellissaient sans fléchir dans le vœu assumé de conserver une première place sur le podium de la plus belle ville du monde.

En dix ans, sous l’impulsion d’une politique pour une « cité res-pectueuse de son environnement », les avenues s’étaient vidées annonçant déjà la fin programmée des véhicules thermiques.

Au pas cadencé du militaire, le centre-ville se convertissait en écrin culturel pour la joie des Parisiens et au grand dam des ban-lieusards. Pour réparer l’anéantissement des places de stationnement, Madame la maire compensa la suppression irréversible de l’automobile en autorisant des sociétés opportunistes à envahir la ville de deux roues électriques en libre-service. C’était signé.

Dans moins d’un an, Paris serait colonisé de trottinettes flashy de marques hyper connectées, hors de prix au kilomètre et très acci-dentogènes. Il y avait fort à parier que l’expérience de cette mise à disposition sur le trottoir ne durerait pas longtemps.

Du côté politique nationale, un président de moins de quarante ans, l’affaire Fillon, le retour sur Terre de l’astronaute français Thomas Pesquet… et Paris qui décrochait l’organisation des Jeux olympiques pour 2024, rejoignant le club fermé des villes ayant déjà reçu par trois fois les J.O. « 


  • Titre : Seine Criminelle
  • Auteur : Pascal Marmet
  • Éditeur : M+ Editions
  • Nationalité : France
  • Date de sortie : 2024

Page Facebook : www.facebook.com/PascalMarmet


Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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