« La Nuit de la Science » : quand le dark web révèle les dérives de la recherche scientifique

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La Nuit de la Science de Guillaume Desgeorge

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Introduction à l’intrigue et aux personnages principaux

Dans son roman « La Nuit de la Science », Guillaume Desgeorge nous plonge au cœur d’une intrigue haletante où se mêlent technologies de pointe, anonymat du dark web et enjeux éthiques de la recherche scientifique. L’histoire débute lorsque Simon Laffont, un étudiant en informatique, arrive à Angers pour intégrer un master de recherche. Très vite, il se retrouve confronté à la disparition mystérieuse de son professeur référent, Richard Moineau, éminent spécialiste des télécommunications.

Au fil de ses investigations pour retrouver le professeur Moineau, Simon fait la connaissance de personnages clés qui vont l’aider dans sa quête de vérité. Il y a notamment Fleur Delort, une amie d’enfance du professeur, qui semble détenir des informations cruciales sur sa disparition. Simon peut également compter sur le soutien d’Alice, une jeune femme experte en informatique qu’il a rencontrée sur le dark web sous le pseudonyme de WhiteRabbit.

Mais Simon et ses alliés ne sont pas au bout de leurs peines. Ils doivent faire face à de redoutables adversaires qui cherchent à mettre la main sur les travaux révolutionnaires du professeur Moineau. Parmi eux, un mystérieux homme blond au physique imposant et aux méthodes expéditives, qui n’hésite pas à employer la force pour arriver à ses fins.

À travers les péripéties de Simon et de ses compagnons, Guillaume Desgeorge nous entraîne dans un périple riche en rebondissements, où chaque découverte soulève de nouvelles questions. Les personnages, finement dépeints, évoluent au gré des révélations et des épreuves qu’ils traversent, révélant peu à peu leur véritable nature et leurs motivations profondes.

Cette introduction à l’intrigue et aux protagonistes de « La Nuit de la Science » met en lumière la richesse d’un récit qui, au-delà du suspense et de l’action, interroge notre rapport aux technologies numériques et à la science en général. Guillaume Desgeorge parvient à captiver le lecteur dès les premières pages, en plantant un décor intrigant et en campant des personnages complexes et attachants, dont on a hâte de suivre les aventures.

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La nuit de la science Guillaume Desgeorge
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Le rôle central des technologies de l’information et de la communication

Dans « La Nuit de la Science », les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent une place prépondérante. Omniprésentes tout au long du récit, elles constituent bien plus qu’un simple décor ou un prétexte narratif. Elles sont véritablement au cœur de l’intrigue et influencent de manière déterminante les actions et les interactions des personnages.

Le professeur Richard Moineau, figure centrale de l’histoire, est lui-même un éminent spécialiste des télécommunications. Ses travaux de recherche, qui touchent aux normes des réseaux mobiles et à leur impact sur les êtres vivants, sont à l’origine des événements qui vont bouleverser la vie des protagonistes. C’est la quête de ces découvertes révolutionnaires qui va mettre en branle tout un faisceau d’acteurs aux intérêts divergents.

Les TIC sont également omniprésentes dans les méthodes d’investigation employées par les personnages. Simon et Alice, pour retrouver la trace du professeur disparu, vont devoir faire appel à tout un arsenal de techniques informatiques avancées. Piratage, cryptage, surveillance des communications… Autant d’outils numériques qui vont leur permettre de progresser dans leur quête de vérité, mais qui soulèvent aussi des questions éthiques sur l’utilisation de ces technologies.

Le roman met en lumière la dépendance croissante de notre société aux TIC, et les enjeux de pouvoir qui en découlent. Le contrôle des réseaux de communication, la maîtrise des données personnelles, la course à l’innovation technologique… Autant de thèmes qui résonnent avec l’actualité et qui trouvent dans « La Nuit de la Science » une illustration saisissante.

Au final, Guillaume Desgeorge nous offre une réflexion stimulante sur la place des technologies numériques dans nos vies et dans nos imaginaires. Loin d’être de simples accessoires, les TIC apparaissent comme des acteurs à part entière, qui façonnent notre rapport au monde et à autrui. Un constat qui invite à s’interroger sur les promesses et les périls de cette révolution numérique en marche.

L’importance de l’anonymat et des identités numériques

L’anonymat et les identités numériques jouent un rôle crucial dans « La Nuit de la Science ». Tout au long du roman, les personnages évoluent dans un univers où les frontières entre le réel et le virtuel s’estompent, et où la question de l’identité devient un enjeu majeur. Le dark web, en particulier, apparaît comme un espace de liberté et de transgression, où chacun peut se réinventer derrière un pseudonyme.

Simon, le protagoniste principal, incarne parfaitement cette dualité. Dans le monde réel, c’est un étudiant timide et peu sûr de lui, qui peine à trouver sa place. Mais sur le dark web, sous le pseudonyme de SimSim, il se révèle un interlocuteur apprécié et reconnu pour ses compétences. Cette identité numérique lui permet d’exprimer une part de lui-même qu’il ne peut dévoiler au grand jour, et de nouer des relations fortes avec d’autres habitants du web invisible.

C’est d’ailleurs sur le dark web que Simon va faire la connaissance d’Alice, alias WhiteRabbit, qui va devenir son alliée indéfectible dans sa quête de vérité. Leur relation, née dans l’anonymat des forums cryptés, va peu à peu s’épanouir dans le monde réel, non sans soulever des questions sur la sincérité des liens tissés en ligne. Peut-on vraiment connaître quelqu’un derrière un écran ? L’anonymat est-il une protection ou un leurre ?

Le roman interroge également les dérives potentielles de cet anonymat. Si le dark web est célébré comme un espace de liberté et de résistance, il apparaît aussi comme un repaire pour toutes sortes de trafics et d’activités illicites. L’homme blond qui traque Simon et Alice incarne le versant sombre de cet univers parallèle, où l’anonymat peut servir des intérêts criminels.

Guillaume Desgeorge nous invite ainsi à réfléchir sur les enjeux éthiques et politiques des identités numériques. À l’heure où nos données personnelles sont devenues le nouvel or noir, où la surveillance généralisée menace nos libertés individuelles, la question de l’anonymat en ligne apparaît plus que jamais d’actualité. « La Nuit de la Science » nous plonge au cœur de ce débat, en explorant avec finesse les ambiguïtés et les paradoxes de notre identité à l’ère numérique.

Les enjeux éthiques de la recherche scientifique

« La Nuit de la Science » de Guillaume Desgeorge aborde avec acuité les enjeux éthiques de la recherche scientifique. Au cœur de l’intrigue se trouve le professeur Richard Moineau, éminent chercheur en télécommunications, dont les travaux révolutionnaires suscitent convoitises et inquiétudes. À travers son parcours et celui de ses proches, le roman interroge les responsabilités morales qui incombent aux scientifiques dans un monde où la technologie ne cesse de repousser les limites du possible.

Un des enjeux majeurs soulevés par le récit est celui de la finalité de la recherche. Les découvertes du professeur Moineau, qui portent sur l’impact des ondes mobiles sur le vivant, soulèvent des questions cruciales : à qui profitent réellement ces avancées ? Quels en sont les bénéfices potentiels, mais aussi les risques et les dérives ? Le roman met en lumière les pressions économiques et politiques qui pèsent sur la recherche, et la difficulté pour les scientifiques de garder le contrôle sur l’usage qui est fait de leurs travaux.

Un autre thème central est celui de l’intégrité scientifique. Tout au long de l’histoire, les personnages sont confrontés à des dilemmes moraux qui mettent à l’épreuve leur éthique personnelle et professionnelle. Faut-il divulguer des découvertes potentiellement dangereuses, au risque de les voir tomber entre de mauvaises mains ? Peut-on collaborer avec des acteurs aux intentions douteuses, si c’est le prix à payer pour faire avancer la science ? Le roman explore avec subtilité la tension entre la quête de connaissance et la responsabilité sociale des chercheurs.

« La Nuit de la Science » pose également la question des limites à ne pas franchir au nom de la science. Les expériences menées par Violaine Dupaquier, l’étudiante du professeur Moineau, qui n’hésite pas à utiliser un animal vivant comme cobaye, illustrent de manière saisissante les dérives possibles d’une recherche affranchie de toute considération éthique. Le roman nous invite à réfléchir sur les garde-fous nécessaires pour encadrer la pratique scientifique et éviter les abus.

Guillaume Desgeorge réussit ainsi à mettre en scène, à travers une intrigue haletante, les défis éthiques auxquels est confrontée la recherche scientifique contemporaine. Sans jamais tomber dans la caricature ou le manichéisme, il explore avec justesse la complexité de ces enjeux, en donnant à voir toute la palette des motivations humaines qui les sous-tendent. Un récit qui, en définitive, nous pousse à nous interroger sur la place de la science dans notre société, et sur les principes qui doivent guider son évolution.

Le thème de la surveillance et de la vie privée à l’ère numérique

Le thème de la surveillance et de la vie privée à l’ère numérique est omniprésent dans « La Nuit de la Science » de Guillaume Desgeorge. Tout au long du roman, les personnages évoluent dans un monde hyperconnecté où les frontières entre sphère publique et sphère intime sont de plus en plus poreuses. Les technologies de l’information et de la communication, si elles offrent des possibilités inédites, apparaissent aussi comme de redoutables outils de contrôle et de surveillance.

Le récit met en scène de manière saisissante les dérives potentielles d’une société où chaque individu laisse derrière lui une multitude de traces numériques. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, les objets connectés ou les données de géolocalisation, les personnages sont constamment épié·e·s, traqué·e·s, sans toujours en avoir conscience. Le programme de WhiteRabbit, qui permet de localiser n’importe quel téléphone mobile, illustre de manière emblématique cette intrusion permanente dans la vie privée des individus.

Le roman interroge également les rapports de pouvoir qui se nouent autour de la maîtrise de ces données personnelles. Les informations collectées sur les individus deviennent un enjeu stratégique majeur, convoité par une multitude d’acteurs aux intérêts divergents : entreprises, gouvernements, organisations criminelles… La surveillance apparaît ainsi comme un instrument de domination, qui permet à ceux qui détiennent ces données d’influencer, voire de contrôler, les comportements et les choix des individus.

Face à cette menace, les personnages de « La Nuit de la Science » tentent de résister et de préserver leur intimité. Le recours à des outils de cryptage, à des réseaux anonymes comme le dark web, apparaît comme une forme de réponse à la surveillance généralisée. Mais cette quête d’anonymat a aussi ses limites et ses ambiguïtés, comme le montre le parcours de Simon et d’Alice, sans cesse rattrapés par les traces numériques qu’ils laissent malgré eux.

À travers cette exploration des enjeux de la surveillance et de la vie privée, Guillaume Desgeorge nous offre une réflexion salutaire sur les défis posés par la révolution numérique. Sans jamais tomber dans la paranoïa ou le catastrophisme, il met en lumière les risques d’une société où la transparence deviendrait la norme, et où la notion même d’intimité serait remise en question. Un récit qui, au final, nous invite à repenser notre rapport aux technologies et à défendre, envers et contre tout, notre droit à une vie privée.

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La représentation des communautés du dark web

Dans « La Nuit de la Science », Guillaume Desgeorge nous plonge dans l’univers méconnu et fascinant des communautés du dark web. Loin des clichés et des représentations sensationnalistes, il nous offre un portrait nuancé et complexe de cet écosystème parallèle, où se côtoient idéalistes, marginaux et criminels. À travers le parcours de Simon et de ses compagnons, le roman explore les codes, les valeurs et les enjeux qui structurent ces communautés underground.

Un des aspects les plus frappants de cette représentation est l’importance accordée à l’anonymat et à la liberté d’expression. Sur le dark web, chacun peut se réinventer derrière un pseudonyme et échapper aux contraintes et aux jugements du monde « réel ». Les forums cryptés apparaissent comme des espaces de discussion et de partage, où les idées les plus subversives peuvent s’exprimer librement. Le roman met en scène de manière saisissante cette culture de l’anonymat, avec ses rites, ses précautions et ses paradoxes.

Mais le dark web n’est pas dépeint comme un eldorado de la liberté pour autant. Guillaume Desgeorge explore aussi le versant sombre de cet univers, avec ses trafics illicites, ses réseaux criminels et ses dérives sectaires. Le personnage de l’homme blond, qui incarne cette face obscure, rappelle que l’anonymat peut aussi servir de paravent aux activités les plus sordides. Le roman interroge ainsi la frontière ténue entre liberté et transgression, entre résistance et illégalité.

Au-delà de ces aspects sulfureux, « La Nuit de la Science » met en lumière la dimension profondément humaine des communautés du dark web. Derrière les pseudonymes et les avatars se cachent des individus en quête de sens, de reconnaissance et de lien social. Les relations qui se nouent entre Simon, WhiteRabbit, Gandalf et les autres membres de Nowhereland témoignent de la force et de l’authenticité des liens qui peuvent se tisser dans ces espaces virtuels.

Cette représentation subtile et empathique des communautés du dark web est un des points forts du roman de Guillaume Desgeorge. Sans jamais porter de jugement moral, il nous invite à découvrir cet univers méconnu dans toute sa complexité, avec ses zones d’ombre et de lumière. Une plongée captivante dans un monde où les notions d’identité, de liberté et de communauté sont sans cesse réinventées à l’aune du numérique.

Les théories du complot et la quête de la vérité

Les théories du complot et la quête de vérité occupent une place centrale dans « La Nuit de la Science » de Guillaume Desgeorge. Tout au long du récit, les personnages sont confrontés à une réalité trouble et mouvante, où les apparences sont sans cesse trompeuses. Dans cet univers incertain, où les faits se dérobent et où les informations sont manipulées, la recherche de la vérité devient un enjeu crucial, qui mobilise toutes les énergies et les intelligences.

Le roman met en scène de manière saisissante la fabrique des théories du complot, et la façon dont elles se diffusent et s’imposent dans l’imaginaire collectif. La disparition du professeur Moineau, les mystérieux travaux de recherche qu’il menait, les manœuvres souterraines pour s’emparer de ses découvertes… Autant d’éléments qui alimentent les spéculations les plus folles et les scenarii les plus extravagants. Le récit explore avec finesse les ressorts psychologiques et sociaux qui sous-tendent cette fascination pour les complots, ce besoin de donner du sens à un monde perçu comme chaotique et menaçant.

Mais « La Nuit de la Science » ne se contente pas de dépeindre la prolifération des théories conspirationnistes. Le roman met aussi en scène la quête obstinée de ceux qui, comme Simon et Alice, cherchent à démêler le vrai du faux, à faire émerger la vérité enfouie sous les couches de mensonges et de manipulations. Leur parcours est celui d’une véritable enquête, semée d’embûches et de fausses pistes, où chaque découverte soulève de nouvelles questions. Une quête qui les conduit à explorer les recoins les plus obscurs du web, mais aussi à affronter leurs propres doutes et leurs propres zones d’ombre.

Car la recherche de la vérité, dans « La Nuit de la Science », est indissociable d’une interrogation sur soi-même et sur sa propre perception du réel. Au fil de leurs pérégrinations, Simon et Alice sont amenés à remettre en question leurs certitudes, à confronter leurs illusions aux faits têtus. Leur cheminement est aussi une quête intérieure, qui les oblige à affronter leurs peurs, leurs désirs et leurs contradictions.

Cette exploration des méandres de la vérité est un des points forts du roman de Guillaume Desgeorge. Avec un art consommé du suspense et du rebondissement, il nous entraîne dans un labyrinthe de faux-semblants et de révélations, où chaque certitude est aussitôt remise en cause. Un récit qui, loin de proposer des réponses toutes faites, nous invite à questionner sans cesse notre rapport à l’information et à la connaissance, dans un monde où la frontière entre réalité et fiction n’a jamais été aussi ténue.

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L’évolution des relations entre les personnages

Dans « La Nuit de la Science », les relations entre les personnages sont au cœur de la dynamique narrative. Au fil des chapitres, on assiste à une évolution subtile et complexe des liens qui unissent les protagonistes, au gré des épreuves traversées et des secrets dévoilés. Guillaume Desgeorge excelle dans l’art de dépeindre ces interactions humaines, avec leurs nuances, leurs ambiguïtés et leurs non-dits.

La relation entre Simon et Alice est sans doute celle qui connaît les transformations les plus profondes. Partis d’une méfiance réciproque, les deux hackers vont peu à peu apprendre à se connaître et à s’apprécier, tissant des liens de complicité et de confiance. Leur collaboration forcée se mue progressivement en une véritable alliance, cimentée par des valeurs et des objectifs communs. Mais cette relation ne sera pas sans heurts ni malentendus, chacun devant composer avec les zones d’ombre de l’autre et les secrets qui les habitent.

Les rapports entre Simon et le professeur Moineau, bien que plus distants, n’en sont pas moins cruciaux pour la dynamique du récit. D’abord perçu comme un mentor énigmatique et inaccessible, Moineau va progressivement se révéler dans toute sa complexité, oscillant entre figure paternelle et manipulateur ambigu. Au fil des découvertes, Simon sera amené à réévaluer sans cesse sa perception du professeur, partagé entre admiration, incompréhension et sentiment de trahison.

Les personnages secondaires, loin d’être de simples faire-valoir, contribuent eux aussi à enrichir la palette des relations humaines dépeintes dans le roman. Que l’on pense à Fleur Delort, l’énigmatique amie de Moineau, à Violaine Dupaquier, son étudiante tourmentée, ou encore à Gandalf, le mystérieux comparse du dark web, chacun apporte sa pierre à l’édifice relationnel, avec ses motivations propres et ses parts d’ombre.

Mais au-delà des individus, c’est aussi la relation des personnages aux communautés qui les entourent qui est finement analysée. Simon et Alice, en particulier, sont pris dans un réseau complexe d’allégeances et de loyautés, partagés entre le monde « réel » et l’univers parallèle du dark web. Leur quête les obligera à interroger sans cesse leur appartenance à ces différents cercles, et à faire des choix déchirants entre la confiance et la trahison.

Cette analyse fine et nuancée des relations humaines est une des grandes réussites de « La Nuit de la Science ». Avec une finesse psychologique remarquable, Guillaume Desgeorge nous offre une plongée captivante dans l’intimité de ses personnages, nous invitant à décrypter, derrière les masques et les faux-semblants, la complexité des liens qui les unissent. Une approche qui, au final, confère au roman une profondeur et une humanité rares.

La dimension sociétale des avancées technologiques

« La Nuit de la Science » de Guillaume Desgeorge offre une réflexion passionnante sur la dimension sociétale des avancées technologiques. Au-delà de l’intrigue policière, le roman interroge en profondeur l’impact des innovations scientifiques sur nos modes de vie, nos relations sociales et nos représentations du monde. À travers les péripéties de ses personnages, l’auteur met en lumière les enjeux éthiques, politiques et culturels soulevés par le développement exponentiel des technologies de l’information et de la communication.

Un des aspects les plus saisissants de cette réflexion concerne l’influence des technologies sur nos rapports à l’information et à la connaissance. Dans un monde où les données circulent à une vitesse vertigineuse, où les fake news et les théories du complot prolifèrent sur les réseaux, la question de la fiabilité et de la véracité des informations devient cruciale. Le roman explore avec acuité les dérives potentielles d’une société où la réalité peut être manipulée à l’envi, où les faits peuvent être travestis pour servir des intérêts particuliers.

Mais « La Nuit de la Science » va plus loin encore dans son analyse, en s’interrogeant sur les rapports de pouvoir qui se nouent autour de la maîtrise de ces technologies. Les découvertes du professeur Moineau, en particulier, sont au cœur d’une lutte d’influence sans merci entre différents acteurs – scientifiques, politiques, industriels, mafieux… Chacun cherche à s’approprier ces innovations pour servir ses propres intérêts, quitte à mettre en péril l’équilibre social et démocratique. Le roman offre ainsi une vision désenchantée des liens entre science, politique et économie, montrant comment les avancées technologiques peuvent être détournées au profit d’intérêts particuliers.

Mais au-delà de ces aspects sombres, Guillaume Desgeorge s’attache aussi à montrer le potentiel émancipateur des technologies. Le dark web, en particulier, est dépeint comme un espace de liberté et de résistance, où peuvent s’exprimer des voix alternatives et se construire des solidarités nouvelles. Les communautés de hackers, avec leurs valeurs d’entraide et de partage, apparaissent comme un contrepoint salutaire aux logiques de domination et de contrôle qui prévalent dans le monde « réel ».

L’un des atouts de « La Nuit de la Science » réside dans son analyse approfondie et équilibrée des impacts sociétaux des technologies. Loin des visions manichéennes et des jugements à l’emporte-pièce, Guillaume Desgeorge nous offre une réflexion subtile et complexe sur les défis posés par l’innovation scientifique. Un récit qui, sans apporter de réponses définitives, a le mérite de poser les bonnes questions et d’ouvrir des pistes de réflexion stimulantes sur notre rapport au progrès et à la technologie.

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Le mot de la fin : les messages clés du roman

Au terme de cette analyse, il apparaît que « La Nuit de la Science » de Guillaume Desgeorge est bien plus qu’un simple thriller technologique. Par-delà l’intrigue haletante et les rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine, le roman délivre un ensemble de messages profonds et nuancés sur notre rapport au progrès scientifique et à l’innovation technologique. Des messages qui, loin d’apporter des réponses toutes faites, invitent à une réflexion exigeante et sans concessions sur les défis de notre temps.

Un des enseignements majeurs du livre est sans doute l’importance de la responsabilité éthique dans le développement des technologies. À travers le parcours du professeur Moineau et de ses disciples, Guillaume Desgeorge met en lumière les dérives potentielles d’une recherche scientifique affranchie de toute considération morale. Il montre comment les avancées les plus prometteuses peuvent être détournées à des fins néfastes, si elles ne s’accompagnent pas d’une réflexion sur leurs implications et leurs conséquences. Un appel à la vigilance qui résonne avec une acuité particulière à l’heure des intelligences artificielles et des biotechnologies.

Mais le roman est aussi un plaidoyer vibrant pour la liberté d’information et d’expression. En explorant les arcanes du dark web et les communautés alternatives qui s’y développent, Guillaume Desgeorge met en lumière l’importance de préserver des espaces de résistance et de contre-pouvoir face aux logiques dominantes. Il montre comment, dans un monde où les données sont le nouvel or noir, la maîtrise de l’information devient un enjeu crucial de souveraineté et d’émancipation. Un message qui fait écho aux combats de nombreux activistes et lanceurs d’alerte pour la transparence et la libre circulation des savoirs.

Au-delà de ces enjeux politiques et sociétaux, « La Nuit de la Science » délivre aussi un message plus intime et plus universel sur la complexité des relations humaines. À travers les liens qui se tissent et se défont entre Simon, Alice, Moineau et les autres personnages, le roman nous rappelle que derrière les enjeux technologiques se cachent toujours des histoires profondément humaines, faites de doutes, de trahisons, de loyautés et d’espoirs. Une manière de réaffirmer la primauté de l’humain sur la machine, et de nous inviter à ne jamais perdre de vue l’essentiel : notre capacité à nouer des relations authentiques et à faire confiance malgré les épreuves.

C’est peut-être là, au final, le message le plus fort et le plus inspirant de « La Nuit de la Science » : dans un monde en mutation accélérée, où les repères traditionnels volent en éclats, il nous appartient de construire de nouveaux liens, de nouvelles solidarités, pour faire face ensemble aux défis qui nous attendent. Un appel à l’engagement et à la responsabilité collective, qui résonne comme une invitation à reprendre en main notre destin commun à l’ère du numérique. Guillaume Desgeorge signe ainsi un roman d’une intelligence rare, qui allie à la perfection le souffle du récit et la profondeur de la réflexion.


Extrait Première Page du livre

 » – 1 –

– Bienvenue dans le salon privé Nowhereland –

Membres présents : SimSim – WhiteRabbit

SimSim – Bonjour WhiteRabbit.

WhiteRabbit – Contente de te retrouver, Simon. Comment vas-tu ?

SimSim – Bof… J’avoue que je vois mon avenir s’assombrir au fur et à mesure que l’année avance. Je suis resté sur le carreau, aucune école n’a voulu de moi, et je n’ai plus beaucoup d’espoir d’en trouver une maintenant que l’année est commencée depuis presque trois semaines.

WhiteRabbit – Je suis navrée pour toi.

SimSim – Tu m’as dit un jour qu’on pouvait presque tout dénicher sur le dark web.

WhiteRabbit – Presque tout, en effet. Le problème est de savoir où chercher… et d’avoir assez d’argent. Qu’est-ce que tu veux ?

SimSim – Un diplôme.

WhiteRabbit – Ça, c’est facile.

SimSim – Je parle d’un vrai diplôme.

WhiteRabbit – Vrai ou faux, quelle importance ? Tu ne le présenteras qu’une seule fois dans ta vie, à ton premier employeur, et après, si tu arrives à te faire une bonne expérience chez lui, tu n’auras plus jamais besoin de le montrer.

SimSim – Combien ça coûte ?

WhiteRabbit – Dans les 20 euros pour une vulgaire copie, ça monte à 200 ou 300 euros si tu veux une reproduction soignée avec le sceau en relief de l’université ou de l’école.

SimSim – C’est tentant. « 


  • Titre : La Nuit de la Science 
  • Auteur : Guillaume Desgeorge
  • Éditeur : Éditions Marathon
  • Nationalité : France
  • Date de sortie : 2024

Page Facebook : www.facebook.com/GuillaumeDesgeorge


Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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