Bucarest Noir : L’Œil de l’Atlas Parano
« Atlas Parano » d’Adrien Petrache est un roman captivant qui plonge le lecteur dans l’univers intriguant du vol d’art et du marché noir des œuvres de grande valeur. Publié en 2024, ce thriller contemporain mêle habilement suspense, action et réflexions sur l’art et sa valeur dans notre société.
L’auteur, Adrien Petrache, fait preuve d’une connaissance approfondie du milieu artistique et du monde criminel, qu’il dépeint avec précision et réalisme. Son écriture dynamique et son style immersif permettent au lecteur de se sentir au cœur de l’action, partageant les angoisses et les dilemmes moraux des personnages.
Le récit suit principalement Alan, un voleur d’art professionnel, dans sa quête pour dérober un mystérieux tableau d’Andy Warhol, l' »Atlas Parano ». Cette œuvre énigmatique, dont l’existence même est remise en question, devient le point focal autour duquel gravitent les différents protagonistes, chacun poursuivant ses propres intérêts.
Petrache utilise la ville de Bucarest comme toile de fond principale de son histoire, offrant un portrait vivant et contrasté de la capitale roumaine. Cette mise en scène urbaine ajoute une dimension culturelle et géopolitique au récit, enrichissant l’intrigue de détails authentiques et atmosphériques.
À travers son roman, l’auteur explore des thèmes profonds tels que la valeur de l’art, la corruption, la loyauté et la trahison. Il pose des questions sur la nature de la créativité et sur la façon dont la société attribue de la valeur aux œuvres artistiques, notamment dans un contexte de marché noir et de criminalité organisée.
« Atlas Parano » se distingue par sa structure narrative complexe, alternant entre différents points de vue et périodes temporelles. Cette approche permet à Petrache de créer un récit riche et multidimensionnel, tenant le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
En somme, « Atlas Parano » s’impose comme un thriller artistique ambitieux, mêlant avec brio action, réflexion et critique sociale. Adrien Petrache démontre un talent certain pour créer un univers crédible et fascinant, invitant le lecteur à s’interroger sur la place de l’art dans notre monde moderne.
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Le vol d’art comme trame narrative principale
Le vol d’art constitue le fil conducteur principal d' »Atlas Parano », servant de catalyseur à l’intrigue et de révélateur des motivations profondes des personnages. Adrien Petrache utilise ce thème pour explorer les zones grises de la moralité et les complexités du monde de l’art contemporain.
L’auteur plonge le lecteur dans les arcanes du vol d’art professionnel, détaillant avec précision les techniques, les risques et les enjeux de cette activité illicite. À travers le personnage d’Alan, nous découvrons un univers où la limite entre passion pour l’art et criminalité devient floue, où l’adrénaline du vol se mêle à une quête presque spirituelle de beauté et de rareté.
Le tableau central de l’intrigue, l' »Atlas Parano » d’Andy Warhol, incarne cette dualité. Œuvre mythique aux pouvoirs presque surnaturels, il représente à la fois le summum de la création artistique et l’objet ultime de convoitise. Sa recherche devient une odyssée moderne, poussant les personnages à dépasser leurs limites morales et physiques.
Petrache utilise le vol d’art comme une métaphore de la quête de sens et de valeur dans un monde où tout semble avoir un prix. Les voleurs, collectionneurs et intermédiaires qui peuplent le roman sont autant de reflets d’une société obsédée par la possession et la valorisation matérielle de l’art.
L’auteur ne se contente pas de décrire les aspects techniques du vol d’art. Il explore également les conséquences psychologiques et émotionnelles de cette activité sur ses protagonistes. La paranoïa, la méfiance et l’isolement deviennent des thèmes récurrents, illustrant le coût humain de cette vie en marge de la société.
À travers les différentes missions et vols décrits dans le roman, Petrache tisse une critique subtile du marché de l’art et de ses dérives. Il questionne la valeur attribuée aux œuvres, souvent basée sur des critères arbitraires ou manipulés, et met en lumière les zones d’ombre d’un milieu réputé pour son opacité.
En faisant du vol d’art le cœur de son récit, Adrien Petrache réussit à créer un thriller captivant qui va au-delà du simple récit d’action. Il offre une réflexion profonde sur la nature de l’art, sa place dans notre société, et les motivations complexes qui poussent des individus à risquer leur liberté pour posséder des œuvres uniques.
Les personnages principaux : Alan, George et Paolo
Dans « Atlas Parano », Adrien Petrache crée un trio de personnages principaux complexes et fascinants, dont les destins s’entremêlent autour de la quête du mystérieux tableau de Warhol. Alan, George et Paolo forment un triangle de relations tendues, chacun apportant une dimension unique à l’intrigue.
Alan, le protagoniste central, est un voleur d’art talentueux et tourmenté. Petrache le dépeint comme un homme en perpétuelle lutte intérieure, tiraillé entre son désir de réussite professionnelle et ses questionnements moraux. Sa passion pour l’art transcende le simple appât du gain, faisant de lui un personnage complexe et attachant. À travers Alan, l’auteur explore les thèmes de l’identité, de la solitude et de la quête de sens dans un monde moralement ambigu.
George, l’employeur d’Alan, incarne la figure de l’homme de l’ombre. Manipulateur habile et stratège accompli, il tire les ficelles en coulisses, orchestrant les vols avec une précision clinique. Petrache nous révèle progressivement les multiples facettes de ce personnage énigmatique, laissant planer le doute sur ses véritables motivations. La relation entre George et Alan, mélange de méfiance et de dépendance mutuelle, ajoute une tension palpable au récit.
Paolo, le rival et ancien mentor d’Alan, apporte une dimension de danger et d’imprévisibilité à l’histoire. Criminel charismatique et impitoyable, il représente la face sombre du monde du vol d’art. Petrache utilise ce personnage pour explorer les notions de loyauté, de trahison et de pouvoir. Les confrontations entre Paolo et Alan sont parmi les moments les plus intenses du roman, révélant la fragilité des alliances dans cet univers sans foi ni loi.
L’interaction entre ces trois personnages crée une dynamique captivante. Leurs motivations s’entrecroisent et s’opposent, générant des conflits qui poussent l’intrigue vers des territoires inattendus. Petrache excelle dans la création de dialogues tendus et de scènes de confrontation qui révèlent la psychologie profonde de ses personnages.
À travers ce trio, l’auteur offre une exploration nuancée des différentes facettes du monde criminel lié à l’art. Chaque personnage représente une approche différente de la valeur de l’art et de l’éthique du vol, permettant à Petrache de présenter un tableau complet et complexe de cet univers fascinant.
La profondeur psychologique accordée à Alan, George et Paolo contribue grandement à l’immersion du lecteur dans l’histoire. Leurs dilemmes, leurs peurs et leurs aspirations résonnent de manière universelle, transcendant le cadre spécifique du vol d’art pour toucher à des questionnements plus larges sur la nature humaine.

L’énigme du tableau d’Andy Warhol
Au cœur d' »Atlas Parano » se trouve une énigme fascinante : le mystérieux tableau d’Andy Warhol intitulé « Atlas Parano ». Adrien Petrache tisse autour de cette œuvre une aura de mystère et de danger qui captive le lecteur du début à la fin du roman.
L' »Atlas Parano » est présenté comme la dernière création de Warhol, une œuvre inédite et potentiellement révolutionnaire. Petrache joue habilement avec l’idée d’un chef-d’œuvre caché, mêlant faits historiques et fiction pour créer une toile dont l’existence même est sujette à caution. Cette ambiguïté ajoute une couche de complexité à l’intrigue, poussant les personnages et le lecteur à s’interroger sur la nature de l’art et de la vérité.
Le tableau est décrit comme ayant des propriétés presque surnaturelles, affectant profondément ceux qui le contemplent. Petrache suggère que l’œuvre possède le pouvoir de révéler les désirs les plus profonds et les peurs les plus intimes de son observateur, créant ainsi un lien mystique entre l’art et le spectateur. Cette dimension presque mystique du tableau ajoute une profondeur philosophique au récit.
L’histoire du tableau, racontée par bribes tout au long du roman, est un mélange fascinant de rumeurs, de témoignages contradictoires et de légendes urbaines. Petrache utilise cette incertitude pour explorer les thèmes de la mémoire collective et de la construction des mythes dans le monde de l’art.
La quête de l' »Atlas Parano » devient une métaphore de la recherche de sens et d’authenticité dans un monde saturé d’images et de reproductions. Petrache interroge ainsi la notion d’originalité dans l’art contemporain, particulièrement pertinente dans le contexte de l’œuvre de Warhol, connu pour ses sérigraphies et ses reproductions en série.
Le mystère entourant le tableau sert également de moteur à l’intrigue, motivant les actions des personnages et justifiant les risques qu’ils prennent. La valeur astronomique attribuée à l’œuvre reflète les excès du marché de l’art contemporain, où la spéculation et le prestige l’emportent souvent sur la valeur artistique intrinsèque.
Petrache utilise l’énigme du tableau pour explorer les thèmes de l’obsession et de la quête impossible. Les personnages, dans leur poursuite acharnée de l' »Atlas Parano », se trouvent confrontés à leurs propres limites et à la nature insaisissable de la perfection artistique.
Bucarest comme toile de fond du récit
Adrien Petrache choisit Bucarest comme toile de fond principale pour « Atlas Parano », faisant de la capitale roumaine un personnage à part entière du roman. La ville, avec son histoire complexe et son atmosphère unique, offre un cadre riche et évocateur qui amplifie l’intensité du récit.
L’auteur dépeint Bucarest comme une métropole en constante transformation, où le passé communiste côtoie une modernité émergente. Cette dualité se reflète dans les descriptions détaillées des rues, des bâtiments et des quartiers, créant un contraste saisissant entre l’architecture imposante de l’ère Ceaușescu et les nouvelles constructions symboles du capitalisme naissant.
Petrache utilise habilement l’ambiance nocturne de Bucarest pour accentuer l’atmosphère de mystère et de danger qui imprègne le roman. Les ruelles sombres, les bars clandestins et les bâtiments abandonnés deviennent le théâtre d’intrigues et de rencontres secrètes, ajoutant une couche de tension au récit.
La diversité culturelle de Bucarest est également mise en avant, avec ses influences balkaniques, orientales et occidentales. Cette mosaïque culturelle sert de métaphore à la complexité des personnages et des situations auxquelles ils sont confrontés, reflétant un monde où les identités et les loyautés sont en constante évolution.
L’auteur n’hésite pas à explorer les contrastes sociaux de la ville, juxtaposant la pauvreté persistante de certains quartiers avec l’opulence ostentatoire des nouveaux riches. Cette réalité sociale ajoute une dimension critique au roman, questionnant les inégalités et les transformations rapides de la société post-communiste.
Bucarest devient aussi un symbole de la transition et de l’incertitude, reflétant l’état d’esprit des personnages principaux. La ville en mutation constante fait écho à leurs propres questionnements identitaires et moraux, créant un parallèle subtil entre le cadre urbain et l’évolution psychologique des protagonistes.
Les lieux emblématiques de Bucarest, tels que le Palais du Parlement ou les parcs historiques, sont intégrés de manière organique dans l’intrigue, servant tantôt de points de repère, tantôt de décors pour des scènes clés. Petrache utilise ces sites pour ancrer son récit dans une réalité géographique tangible, tout en leur insufflant une dimension presque mythique.
En choisissant Bucarest comme décor principal, Petrache offre au lecteur une immersion totale dans une ville rarement représentée dans la littérature de thriller international. Cette décision ajoute une fraîcheur et une originalité indéniables à « Atlas Parano », faisant de la géographie urbaine un élément essentiel de l’expérience de lecture.
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Thèmes récurrents : paranoïa, surveillance et trahison
Dans « Atlas Parano », Adrien Petrache explore avec finesse trois thèmes interconnectés qui forment la colonne vertébrale psychologique du récit : la paranoïa, la surveillance et la trahison. Ces éléments créent une atmosphère de tension constante qui imprègne chaque page du roman.
La paranoïa est omniprésente, affectant profondément le comportement et les décisions des personnages. Petrache décrit avec une précision troublante l’état d’esprit d’Alan, constamment sur ses gardes, voyant des menaces potentielles dans chaque ombre et chaque regard. Cette paranoia n’est pas simplement un trait de caractère, mais une condition nécessaire à la survie dans le monde impitoyable du vol d’art.
La surveillance, qu’elle soit réelle ou imaginée, devient un motif récurrent dans le roman. L’auteur dépeint un univers où chaque mouvement peut être observé, chaque conversation écoutée. Cette omniprésence de la surveillance crée un sentiment claustrophobique, renforçant l’impression que les personnages sont constamment pris au piège, même dans les espaces ouverts de Bucarest.
La trahison, ou la menace de celle-ci, plane comme une ombre sur toutes les relations dans le roman. Petrache explore la fragilité des alliances dans un monde où la loyauté est une denrée rare et précieuse. Les personnages sont contraints de naviguer dans un réseau complexe de loyautés changeantes, ne sachant jamais vraiment à qui faire confiance.
L’auteur utilise ces thèmes pour créer une tension psychologique palpable. Les scènes de poursuite et d’évasion sont d’autant plus intenses qu’elles sont imprégnées de la peur constante d’être trahi ou découvert. Cette anxiété permanente devient presque un personnage à part entière, influençant chaque décision et chaque interaction.
Petrache lie habilement ces thèmes à l’héritage historique de la Roumanie, en particulier à l’époque communiste. La paranoïa et la surveillance omniprésente font écho aux méthodes de contrôle de l’ancien régime, créant un parallèle subtil entre le passé du pays et le présent des personnages.
Le thème de la trahison est particulièrement poignant dans les relations entre Alan, George et Paolo. Petrache explore comment la méfiance peut éroder même les liens les plus forts, transformant d’anciens alliés en adversaires potentiels. Cette dynamique ajoute une profondeur émotionnelle au récit, humanisant les personnages malgré leur implication dans des activités criminelles.
À travers ces thèmes, Petrache pose des questions profondes sur la nature de la confiance et de l’identité dans un monde où les apparences sont souvent trompeuses. Le roman devient ainsi une réflexion sur la façon dont la paranoïa et la méfiance peuvent façonner notre perception de la réalité et influencer nos relations avec les autres.
La représentation du milieu criminel et du marché de l’art
Dans « Atlas Parano », Adrien Petrache offre une représentation saisissante et nuancée du milieu criminel lié au marché de l’art. L’auteur plonge le lecteur dans un univers où la frontière entre légalité et illégalité est souvent floue, révélant les mécanismes complexes qui régissent ce monde clandestin.
Le roman dépeint le vol d’art comme une activité hautement sophistiquée, nécessitant non seulement des compétences techniques, mais aussi une connaissance approfondie du marché de l’art. Petrache met en lumière la hiérarchie complexe au sein de ces organisations criminelles, où chaque acteur joue un rôle spécifique, du voleur au receleur en passant par les intermédiaires.
L’auteur ne se contente pas de présenter le côté glamour souvent associé au vol d’art dans la culture populaire. Il explore également les aspects plus sombres de cette activité, notamment la violence, la trahison et les conséquences psychologiques sur ceux qui y sont impliqués. Cette approche réaliste ajoute une profondeur et une crédibilité au récit.
Petrache offre un aperçu fascinant du marché noir de l’art, décrivant les mécanismes de blanchiment d’argent, les ventes clandestines et les réseaux internationaux impliqués dans le trafic d’œuvres volées. Il met en lumière la complexité de ce marché parallèle, où la valeur des œuvres est souvent dictée par des facteurs obscurs et des motivations peu avouables.
Le roman explore également la relation symbiotique entre le monde criminel et le marché de l’art légitime. Petrache montre comment les deux sphères s’influencent mutuellement, avec des collectionneurs privés et des institutions qui, parfois involontairement, alimentent la demande pour des œuvres d’origine douteuse.
L’auteur porte un regard critique sur le fonctionnement du marché de l’art contemporain, questionnant la façon dont la valeur est attribuée aux œuvres. Il met en évidence les contradictions d’un système où la spéculation financière et le prestige social prennent souvent le pas sur la valeur artistique intrinsèque.
À travers les personnages d’Alan, George et Paolo, Petrache offre différentes perspectives sur ce milieu. Chacun représente une approche différente du crime lié à l’art, allant de la passion obsessionnelle à la pure recherche du profit, en passant par une forme de nihilisme artistique.
Le roman ne manque pas de souligner les implications éthiques du vol d’art, notamment en ce qui concerne la préservation du patrimoine culturel. Petrache pose des questions pertinentes sur la propriété de l’art et sur la responsabilité des différents acteurs du marché dans la protection des œuvres.
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Analyse du style d’écriture et de la structure narrative
Le style d’écriture d’Adrien Petrache dans « Atlas Parano » se distingue par sa vivacité et son intensité. L’auteur adopte une prose dynamique, ponctuée de phrases courtes et incisives qui maintiennent un rythme soutenu tout au long du récit. Cette approche stylistique reflète parfaitement l’atmosphère tendue et paranoïaque qui imprègne l’histoire.
Petrache excelle dans l’art de la description, offrant des portraits saisissants de Bucarest et de ses habitants. Ses descriptions sont à la fois précises et évocatrices, capturant l’essence de la ville et de ses contrastes. L’auteur utilise habilement les sensations – odeurs, sons, textures – pour immerger complètement le lecteur dans l’univers du roman.
La narration alterne entre différents points de vue, principalement celui d’Alan, le protagoniste. Cette technique permet à Petrache d’explorer en profondeur la psychologie de ses personnages, tout en maintenant un certain mystère sur leurs véritables motivations. Les changements de perspective sont fluides et bien maîtrisés, ajoutant de la complexité à la structure narrative.
Le roman est construit autour d’une tension croissante, avec des moments de calme relatif suivis de scènes d’action intenses. Petrache maîtrise l’art du suspense, distillant des informations au compte-gouttes et utilisant des cliffhangers efficaces pour maintenir l’intérêt du lecteur.
L’auteur intègre habilement des flashbacks et des digressions historiques dans le récit principal. Ces passages, souvent liés à l’histoire de l’art ou au passé des personnages, enrichissent l’intrigue sans pour autant ralentir son rythme. Ils apportent une profondeur supplémentaire à l’histoire, ancrant les événements dans un contexte plus large.
Le dialogue dans « Atlas Parano » est particulièrement remarquable. Petrache crée des échanges crédibles et percutants, qui révèlent autant par ce qui est dit que par ce qui est tu. Les silences et les non-dits jouent un rôle crucial, reflétant la méfiance et la paranoïa omniprésentes dans l’univers du roman.
La structure narrative du roman est complexe mais cohérente. Petrache entrelace habilement plusieurs fils narratifs, créant un réseau d’intrigues interconnectées qui se rejoignent progressivement. Cette approche maintient le lecteur en haleine, l’obligeant à assembler les pièces du puzzle au fur et à mesure que l’histoire se dévoile.
Enfin, l’auteur fait preuve d’une grande maîtrise dans la construction des scènes d’action. Les séquences de poursuite et de vol sont décrites avec une précision cinématographique, créant des moments de tension palpable qui contrastent efficacement avec les passages plus introspectifs du roman.
Les références artistiques et culturelles dans l’œuvre
« Atlas Parano » d’Adrien Petrache est truffé de références artistiques et culturelles qui enrichissent considérablement la trame narrative. L’auteur démontre une connaissance approfondie de l’histoire de l’art, en particulier de l’art contemporain, qu’il intègre habilement dans son récit.
Au cœur de l’intrigue se trouve la figure emblématique d’Andy Warhol. Petrache ne se contente pas de mentionner l’artiste, mais explore en profondeur son héritage et son impact sur l’art moderne. Il fait référence à des œuvres célèbres de Warhol, tout en créant une œuvre fictive, l' »Atlas Parano », qui incarne l’essence même de l’art de Warhol poussé à l’extrême.
L’auteur ne se limite pas à l’art pop. Il parsème son récit de références à divers mouvements artistiques, de l’impressionnisme à l’art conceptuel. Ces allusions ne sont pas gratuites, mais servent à contextualiser les enjeux du marché de l’art et à approfondir la compréhension des motivations des personnages.
Petrache évoque également des artistes moins connus du grand public, démontrant une connaissance pointue du monde de l’art. Ces références ajoutent une couche de crédibilité au récit et offrent aux lecteurs passionnés d’art des points d’accroche supplémentaires.
La culture populaire n’est pas en reste. L’auteur fait des clins d’œil à des films, des séries télévisées et des livres traitant du vol d’art, créant un dialogue intertextuel qui enrichit l’expérience de lecture. Ces références permettent à Petrache de jouer avec les attentes du lecteur, tantôt les confirmant, tantôt les subvertissant.
L’histoire culturelle de Bucarest et de la Roumanie occupe également une place importante dans le roman. Petrache tisse habilement des éléments du folklore local et de l’histoire nationale dans son récit, offrant une dimension supplémentaire à l’intrigue.
Les références musicales ponctuent le récit, créant une bande-son imaginaire qui accompagne les péripéties des personnages. Ces choix musicaux reflètent souvent l’état d’esprit des protagonistes ou l’ambiance d’une scène particulière.
Enfin, Petrache intègre des éléments de la culture underground et alternative, reflétant l’aspect clandestin du monde du vol d’art. Ces références ajoutent une touche d’authenticité et de contemporanéité au récit, ancrant fermement l’histoire dans le zeitgeist actuel.
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Le mot de la fin : Réflexions sur les enjeux soulevés par Atlas Parano
« Atlas Parano » d’Adrien Petrache se révèle être bien plus qu’un simple thriller sur le vol d’art. À travers son récit captivant, l’auteur soulève des questions profondes sur la nature de l’art, sa valeur dans notre société, et les motivations complexes qui poussent les individus à le convoiter.
L’œuvre invite à réfléchir sur la marchandisation de l’art dans le monde contemporain. Petrache met en lumière les paradoxes d’un système où la valeur financière d’une œuvre peut éclipser sa valeur artistique intrinsèque. Cette réflexion soulève des interrogations pertinentes sur le rôle de l’art dans notre culture et son instrumentalisation potentielle.
Le roman explore également les zones grises de la moralité, en particulier dans le contexte du marché de l’art. Les personnages, souvent pris entre passion et criminalité, incarnent les dilemmes éthiques auxquels peuvent être confrontés les acteurs de ce milieu. Petrache nous pousse à nous interroger sur les limites de la légalité et de l’éthique dans la quête de la beauté et de la rareté.
La thématique de la paranoïa, omniprésente dans le livre, fait écho à des préoccupations contemporaines plus larges sur la surveillance et la vie privée. L’auteur dresse un parallèle subtil entre le monde clandestin du vol d’art et notre société hyperconnectée, où la frontière entre sécurité et intrusion est de plus en plus floue.
« Atlas Parano » soulève également des questions sur l’identité et l’authenticité à l’ère de la reproduction numérique. En mettant en scène la quête d’une œuvre unique de Warhol, Petrache nous invite à réfléchir sur ce qui constitue l’originalité dans l’art contemporain et sur la valeur que nous accordons à l’unicité.
Le roman offre une réflexion fascinante sur le pouvoir transformateur de l’art. À travers les réactions des personnages face à l' »Atlas Parano », Petrache explore comment une œuvre d’art peut influencer profondément la psyché humaine, devenant un miroir de nos désirs et de nos peurs les plus profonds.
Enfin, « Atlas Parano » nous invite à considérer le rôle de l’art dans la préservation de la mémoire collective et de l’identité culturelle. En situant son récit dans une Bucarest en pleine mutation, Petrache souligne l’importance de l’art comme témoignage de notre histoire et de notre évolution sociétale.
En conclusion, « Atlas Parano » se révèle être une œuvre riche et stimulante qui, sous les apparences d’un thriller haletant, offre une réflexion profonde sur l’art, la société et la nature humaine. Adrien Petrache réussit le tour de force de divertir tout en provoquant une réflexion sérieuse sur des enjeux contemporains cruciaux, faisant de son roman une lecture à la fois captivante et intellectuellement stimulante.
Extrait Première Page du livre
» 1
Le type s’effondre.
Je range l’arme.
Une flaque de sang s’étend sur le tapis gris.
Qu’est-ce qui me pousse à en arriver là ? La passion. L’envie de posséder une œuvre d’art, un tableau. Et l’appât du gain, comme souvent. La survie m’intéresse.
Je regarde l’objet du délit, nettoie mon arme à l’aide d’un mouchoir brun en soie, prends l’œuvre en main. Un Salvador Dalí, qui représente un lion. Le fauve sort d’un nuage gris. À ses côtés : un cheval blanc dont les pattes gigantesques touchent le sol.
La victime : un vieil homme musclé. Ses traits fins le rendent presque transparent. Il s’agit d’un carnivore prêt à échapper aux regards indiscrets de ceux qui veulent entrer chez lui ; mais il ne fut pas assez attentif ce soir.
Il s’en doutait. Oui, il le craignait. Une personne se rend compte qu’elle se met en danger quand elle possède une œuvre intéressante dans sa collection privée. J’étais là pour rappeler ce funeste destin, moi qui apporte la crainte, qui attend de récolter les créations grâce à mes engins mortels. Ceci n’est pas un vol, ni un meurtre. Cela va au-delà. Pour l’amour de l’art, comme on dit dans ces cas-là.
Quelques minutes plus tôt.
Bruxelles.
Pas loin des quais, à trois cents mètres de cette poubelle liquide qui sert de canal.
Mon observation de ces derniers jours, mes allers et retours, ma routine, mes horaires fixes pour épier, mater, scruter avec des jumelles au loin, mes prises de notes, le temps de voir son code d’activation et de désactivation de l’alarme, se révélèrent utiles. Un sésame de dix chiffres, voilà le code d’entrée. La prudence reste de mise chez cette victime. L’intrusion fut planifiée, la mise en place pour accomplir ma mission ne pouvait souffrir d’improvisation. «
- Titre : Atlas Parano
- Auteur : Adrien Petrache
- Éditeur : Librinova
- Nationalité : Belgique
- Date de sortie : 2024

Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.