Présentation de l’intrigue et des personnages principaux
Dans son roman policier « Noir comme l’orage », paru aux éditions Fleuve Noir au début de l’année 2024, Sonja Delzongle nous plonge au cœur d’une enquête palpitante et originale menée par le capitaine de police Max Fontaine. L’intrigue se déroule en Charente-Maritime, dans la région de La Rochelle et des îles environnantes, où une série de meurtres aussi étranges qu’effrayants va frapper les esprits et mobiliser les forces de l’ordre.
Tout commence le 21 juin 2025, lorsque les corps de quatre personnes, un homme, une femme et deux adolescents, sont découverts sur une plage de l’île de Ré, attachés nus à des piquets métalliques et enveloppés dans du papier d’aluminium. Très vite, d’autres victimes sont retrouvées dans des mises en scène macabres similaires sur les îles d’Oléron, d’Aix et Madame. Le point commun entre ces crimes ? Les victimes semblent toutes avoir été frappées par la foudre lors d’un violent orage survenu dans la nuit.
Au cœur de cette enquête hors norme, on retrouve le capitaine Max Fontaine, un policier expérimenté et déterminé à faire éclater la vérité. Mais Max est également un homme en pleine reconstruction, qui a entamé une transition de genre quelques années auparavant pour devenir celui qu’il a toujours été intérieurement. Une transformation physique et identitaire réalisée par amour pour Elsa, sa compagne, qui peine cependant à accepter pleinement ce changement. Leur relation passionnelle et tumultueuse, mise à mal par des non-dits et des incompréhensions, va être lourdement impactée par les événements dramatiques qui frappent la région.
Autour de Max gravitent des personnages complexes et ambigus, à commencer par Bénédicte Saint-Roch, une jeune femme fragile et exubérante, influenceuse sur les réseaux sociaux, qui semble étroitement liée à l’affaire. Rescapée d’un accident de foudre quelques années plus tôt, Bénédicte apparaît comme une figure insaisissable aux multiples visages, dissimulant de lourds secrets derrière ses provocations et son apparente légèreté. Son père, Yves Saint-Roch, puissant promoteur immobilier de la région, fait également figure de suspect potentiel, tout comme Adeline Royer, la directrice du mystérieux centre Keraunas qui étudie les effets de la foudre sur le corps et le psychisme des « fulgurés », ces miraculés du ciel dont certains développeraient des dons extraordinaires.
Au fil d’une enquête à rebondissements, qui le poussera à se confronter à ses propres démons, Max pourra également compter sur l’aide inattendue d’Éléonor Da Costa, une journaliste et présentatrice télé aussi séduisante qu’énigmatique, dont il ne saura s’il doit se méfier ou lui accorder sa confiance. Empêtré dans les affres d’une vie amoureuse chaotique et hanté par son passé familial douloureux, le policier devra se dépasser pour lever le voile sur cette affaire hors du commun et stopper le tueur qui semble se dissimuler dans l’ombre des orages.
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Les meurtres mystérieux liés à la foudre : un mode opératoire original
Dans « Noir comme l’orage », Sonja Delzongle nous propose une intrigue policière qui se distingue par l’originalité et la singularité de son mode opératoire. Les meurtres qui frappent les îles charentaises durant ce mois de juin 2025 présentent en effet une caractéristique aussi fascinante qu’effrayante : toutes les victimes semblent avoir été foudroyées lors d’un violent orage, après avoir été mises en scène dans des postures évoquant une forme de rituel macabre.
Le premier crime, découvert sur une plage de l’île de Ré, donne le ton de cette sinistre série. Quatre corps, ceux d’un homme, d’une femme et de deux adolescents, sont retrouvés attachés nus à des piquets métalliques, le corps entièrement enveloppé de papier d’aluminium. Seuls leurs visages tuméfiés sont visibles, figés dans une expression de terreur absolue. Très vite, les enquêteurs comprennent que ce sont les orages de la nuit précédente qui ont causé leur mort, l’aluminium et les piquets ayant agi comme des paratonnerres pour attirer la foudre sur ces victimes sans défense.
Les jours suivants, d’autres corps sont retrouvés dans des mises en scène tout aussi élaborées et symboliques, disséminés sur les îles voisines. Un homme attaché à une croix en fer sur l’île d’Oléron, une femme ligotée à un mat de bateau au large de l’île d’Aix, un autre supplicié ficelé à une casemate sur l’île Madame… À chaque fois, le mode opératoire est similaire et semble défier les lois de la nature et de la raison. Comment le tueur parvient-il à maintenir ses victimes dans ces positions, alors même que les orages se déchaînent ? Pourquoi choisir la foudre comme arme du crime, avec tous les aléas que cela suppose ? Quel message cherche-t-il à faire passer à travers ces horribles tableaux ?
Au fil de son enquête, le capitaine Max Fontaine va tenter de décrypter le sens caché de ces meurtres ritualisés, cherchant à comprendre la logique qui se dissimule derrière cette folie meurtrière. La découverte, sur plusieurs scènes de crime, d’un mystérieux mot tracé à la peinture bleue, « STORM », va l’orienter vers de nouvelles pistes. S’agit-il de crimes signés, revendiqués ? Ce mot est-il un indice laissé volontairement par le tueur ou une simple coïncidence ?
Rapidement, les soupçons de Max se porteront sur les « fulgurés », ces miraculés du ciel qui ont survécu à la foudre et qui sont justement étudiés par le centre Keraunas dirigé par Adeline Royer. Le policier apprendra en effet que plusieurs victimes étaient elles-mêmes des rescapées de la foudre et qu’elles partageaient un étrange tatouage représentant la main de Zeus tenant un éclair. Dès lors, l’enquête s’orientera vers le passé de ces « fulgurés » et les secrets que semble receler le centre Keraunas. Max devra notamment percer le mystère entourant la mort du Dr Gustave Lang, l’ancien directeur de l’établissement, retrouvé foudroyé sur une croix et qui semble avoir entretenu une véritable fascination pour la foudre et ses effets sur le corps et l’esprit humain.
À travers ce mode opératoire aussi spectaculaire que déconcertant, Sonja Delzongle nous entraîne dans une enquête où le rationnel côtoie l’irrationnel, où la frontière entre la science et le surnaturel semble bien mince. Une plongée saisissante dans les méandres de l’âme humaine, où la folie meurtrière se pare des atours de la nature déchaînée pour mieux brouiller les pistes et semer la terreur.
Max Fontaine, un enquêteur complexe et torturé
Au cœur de « Noir comme l’orage », le nouveau roman de Sonja Delzongle, on retrouve un personnage aussi fascinant que complexe en la personne du capitaine de police Max Fontaine. Véritable âme tourmentée, cet enquêteur chevronné va se retrouver confronté à une affaire hors norme qui va le pousser dans ses retranchements, tant professionnels que personnels.
Max Fontaine n’est pas un flic ordinaire. Derrière son professionnalisme et son apparente assurance, il dissimule une histoire personnelle douloureuse et des blessures intimes qui ne sont pas encore totalement refermées. Quelques années avant le début de l’intrigue, Max a en effet entamé une transition de genre pour devenir l’homme qu’il a toujours été intérieurement. Une transformation physique et identitaire lourde de conséquences, réalisée par amour pour Elsa, sa compagne de l’époque, mais qui n’a pas été sans générer son lot de doutes, de questionnements et de souffrances.
Car si Max est désormais en accord avec lui-même, il doit encore composer avec le regard des autres et les préjugés d’une société qui peine parfois à accepter la différence. Au sein même de la police, son statut d’homme transgenre suscite encore quelques réactions hostiles ou déplacées, notamment de la part de sa collègue Farida, avec qui il a eu une brève liaison avant sa transition. Une situation inconfortable qui va le fragiliser et le rendre d’autant plus vulnérable face aux événements tragiques qui vont secouer la région.
Mais c’est surtout dans sa vie privée que Max va devoir affronter ses démons les plus intimes. Sa relation avec Elsa, déjà mise à mal par les non-dits et les incompréhensions liées à sa transition, va connaître une nouvelle crise lorsque la jeune femme lui annoncera son désir de « prendre du recul » et de s’éloigner temporairement de lui. Un coup dur pour Max, qui voit ressurgir ses vieilles blessures d’abandon et qui va devoir lutter contre une angoisse croissante tout au long de l’enquête.
Car l’affaire des « crimes de la foudre » va pousser Max dans ses retranchements et le confronter à des situations aussi inédites qu’extrêmes. Face à un tueur qui semble se jouer des éléments et narguer la police avec ses mises en scène macabres, le capitaine Fontaine va devoir mobiliser toutes ses ressources et son instinct de flic pour tenter de comprendre la logique qui se cache derrière cette folie meurtrière. Une traque éprouvante qui va l’amener à plonger dans les méandres de la psyché humaine et à se confronter à ses propres zones d’ombre.
Heureusement, Max pourra compter sur le soutien indéfectible de son adjoint et ami Thomas Bergerac, un colosse aussi sensible que bourru qui sera son principal allié tout au long de cette enquête hors norme. Mais c’est surtout sa rencontre avec Éléonor Da Costa, une journaliste aussi belle que mystérieuse, qui va bousculer ses certitudes et lui offrir un nouveau souffle dans sa vie personnelle. Entre attirance et méfiance, Max va se laisser entraîner dans une relation passionnelle et tumultueuse avec cette femme qui semble avoir percé à jour ses failles et ses blessures intimes.
Avec ce portrait d’un enquêteur torturé et en proie au doute, Sonja Delzongle signe un roman policier qui, au-delà de l’intrigue criminelle, explore avec finesse et justesse les tourments de l’âme humaine. Une plongée saisissante dans l’intimité d’un homme en quête de vérité, sur une affaire qui le dépasse mais aussi sur lui-même et son identité profonde.
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La transition de genre de Max : enjeux personnels et acceptation de soi
Dans « Noir comme l’orage », Sonja Delzongle ne se contente pas de nous proposer une intrigue policière haletante, elle explore également avec finesse et justesse les enjeux intimes de son personnage principal, le capitaine de police Max Fontaine. Au cœur de cette exploration, la question de la transition de genre de Max occupe une place centrale, offrant au lecteur une plongée saisissante dans les méandres de la construction identitaire et de l’acceptation de soi.
Avant de devenir Max, le brillant enquêteur que l’on suit tout au long du roman, le héros de Sonja Delzongle était une jeune femme prénommée Maxence. Une femme mal à l’aise dans son corps et son identité, qui a toujours eu le sentiment profond d’être un homme dans un corps féminin. Pendant des années, Max a tu ce décalage intime, tentant de se conformer aux attentes de la société et de son entourage, jusqu’à sa rencontre avec Elsa, la femme de sa vie.
C’est par amour pour Elsa, et pour vivre pleinement leur relation, que Max a finalement trouvé la force d’entamer sa transition, quelques années avant le début de l’intrigue. Une transformation physique et psychologique lourde de conséquences, qui l’a amené à suivre un traitement hormonal et à subir plusieurs opérations chirurgicales pour modifier son apparence et affirmer son identité masculine. Un parcours du combattant, jalonné de doutes, de douleurs et de questionnements existentiels, que Sonja Delzongle évoque avec pudeur et réalisme tout au long du roman.
Car si la transition de Max lui a permis de devenir enfin lui-même et de s’épanouir dans son identité d’homme, elle n’a pas été sans générer son lot de souffrances et de remises en question. Au fil des pages, on découvre un Max encore fragile, en proie à des angoisses profondes liées à l’acceptation de son nouveau corps et de son statut d’homme transgenre. Des doutes qui vont être exacerbés par les réactions parfois hostiles ou maladroites de son entourage professionnel, notamment de la part de sa collègue Farida, avec qui il a eu une brève liaison avant sa transition.
Mais c’est surtout dans sa relation avec Elsa que Max va devoir affronter ses démons les plus intimes. Car si la jeune femme l’a soutenu et accompagné tout au long de sa transition, elle peine encore à accepter pleinement ce changement et à reconnaître en Max l’homme qu’il est devenu. Une situation douloureuse pour le capitaine, qui vit chaque questionnement ou chaque hésitation d’Elsa comme un rejet de son identité profonde et de leur histoire d’amour.
Tout au long de l’enquête sur les mystérieux « crimes de la foudre », Max va devoir composer avec ces blessures intimes et ces doutes lancinants, tentant de rester concentré sur son objectif malgré les tourments qui l’habitent. Une lutte intérieure qui va peu à peu fragiliser sa carapace de flic endurci et le pousser dans ses retranchements, jusqu’à ce que sa rencontre avec Éléonor Da Costa, une journaliste aussi séduisante qu’énigmatique, lui offre un nouveau souffle et une occasion de se réconcilier avec lui-même et son histoire.
À travers le personnage de Max Fontaine et sa transition de genre, Sonja Delzongle signe un roman policier qui dépasse largement le cadre de l’enquête criminelle pour explorer avec justesse et sensibilité les questions de l’identité, de l’acceptation de soi et du regard des autres. Une plongée saisissante dans l’intimité d’un homme en quête de vérité, sur une affaire qui le dépasse mais aussi sur lui-même et son histoire personnelle. Un récit puissant et émouvant, qui interroge avec finesse les normes sociales et les stéréotypes de genre, tout en rendant hommage au courage et à la résilience de ceux qui osent affirmer leur différence envers et contre tout.
Rapports entre Max et Elsa : une relation amoureuse tumultueuse
Au cœur de « Noir comme l’orage », le nouveau roman de Sonja Delzongle, la relation amoureuse entre Max Fontaine et sa compagne Elsa occupe une place centrale, offrant un contrepoint intime et émouvant à l’intrigue policière. Une histoire d’amour intense et tumultueuse, marquée par les doutes, les non-dits et les incompréhensions, qui va être mise à rude épreuve par les événements tragiques qui frappent la région et par la quête identitaire de Max.
Max et Elsa, c’est d’abord une évidence, une rencontre foudroyante entre deux êtres que tout semble opposer mais qui se reconnaissent instantanément. Lorsqu’ils se croisent pour la première fois, quelques années avant le début de l’intrigue, Max est encore Maxence, une jeune femme mal à l’aise dans son identité de genre mais qui n’a pas encore trouvé la force d’entamer sa transition. Elsa, elle, est une jeune éducatrice canine énergique et passionnée, qui vit à cent à l’heure et ne s’embarrasse pas des conventions. Entre elles, c’est le coup de foudre immédiat, une attraction physique et une complicité intellectuelle qui les poussent dans les bras l’une de l’autre.
Mais leur histoire d’amour va rapidement se heurter à la réalité du mal-être de Max et à son désir profond de devenir un homme. Lorsqu’elle annonce à Elsa son intention d’entamer une transition de genre, la jeune femme, d’abord surprise et déstabilisée, choisit pourtant de la soutenir et de l’accompagner dans cette épreuve. Ensemble, ils affrontent les questionnements, les doutes et les obstacles médicaux et administratifs, puisant dans leur amour la force de surmonter les moments les plus difficiles.
Pourtant, une fois la transition de Max achevée, de nouveaux défis attendent le couple. Car si Elsa aime profondément Max et admire son courage, elle peine encore à accepter pleinement sa nouvelle identité et à faire le deuil de la femme qu’elle a connue et aimée. Une situation douloureuse pour Max, qui vit chaque hésitation ou chaque maladresse de sa compagne comme un rejet de son identité profonde et de leur histoire d’amour.
Au fil des pages, Sonja Delzongle explore avec justesse et sensibilité les méandres de cette relation amoureuse en crise, faite de silences, de non-dits et de malentendus. On découvre un couple qui s’aime profondément mais qui peine à communiquer, chacun enfermé dans ses peurs et ses blessures intimes. Max, en proie à des angoisses profondes liées à son nouveau corps et à son statut d’homme transgenre, se replie peu à peu sur lui-même, incapable d’exprimer ses doutes et ses souffrances à Elsa. Cette dernière, de son côté, se sent impuissante face au mal-être de son compagnon et finit par s’éloigner, préférant se réfugier dans son travail et ses amitiés.
L’enquête sur les mystérieux « crimes de la foudre » va agir comme un révélateur pour le couple, exacerbant les tensions et les non-dits jusqu’à un point de rupture. Lorsqu’Elsa annonce à Max son désir de « prendre du recul » et de s’éloigner temporairement de lui, c’est tout son univers qui s’effondre, ravivant ses blessures d’abandon et ses doutes les plus profonds. Une épreuve douloureuse qui va le pousser dans ses retranchements mais aussi lui permettre, peu à peu, de se révéler à lui-même et de trouver la force d’affronter ses démons intérieurs.
Car c’est finalement en acceptant de se confronter à ses peurs et à ses doutes que Max va réussir à se reconstruire et à retrouver un équilibre, tant dans son identité d’homme que dans sa relation avec Elsa. Une renaissance intime qui trouvera son point d’orgue dans les dernières pages du roman, lorsque le couple, éprouvé mais toujours amoureux, choisira de se donner une nouvelle chance et de repartir sur des bases plus saines et plus authentiques.
À travers l’histoire d’amour de Max et Elsa, Sonja Delzongle signe un roman d’une grande finesse psychologique, qui explore avec justesse les méandres de la vie de couple et les défis intimes auxquels sont confrontés ceux qui osent affirmer leur différence. Une plongée émouvante dans les tourments de l’âme humaine, qui célèbre la force de l’amour face aux épreuves de la vie et la capacité de chacun à se réinventer pour mieux se retrouver.
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Bénédicte Saint-Roch, une jeune femme troublée aux multiples visages
Dans « Noir comme l’orage », le nouveau roman de Sonja Delzongle, le personnage de Bénédicte Saint-Roch occupe une place centrale et ambiguë, cristallisant autour d’elle les mystères et les tensions qui traversent l’intrigue. Fille unique d’Yves Saint-Roch, un puissant promoteur immobilier de la région, cette jeune femme troublée et fascinante va rapidement devenir l’un des suspects principaux dans l’affaire des « crimes de la foudre », tout en entretenant une relation complexe et ambiguë avec le capitaine Max Fontaine.
Lorsqu’elle apparaît pour la première fois dans le récit, Bénédicte Saint-Roch semble tout avoir pour elle : la jeunesse, la beauté, l’argent et une certaine forme d’insouciance propre à son statut d’enfant gâtée. Mais derrière cette façade glamour et provocante, la jeune femme dissimule une personnalité trouble et fragmentée, marquée par une instabilité émotionnelle et des fêlures intimes qui vont peu à peu se révéler au fil de l’enquête.
Car Bénédicte n’est pas une jeune femme comme les autres. Rescapée d’un terrible accident de foudre quelques années auparavant, elle a développé depuis une véritable fascination pour les orages et les phénomènes électriques, allant jusqu’à mettre sa vie en danger pour ressentir à nouveau les sensations extrêmes procurées par la foudre. Une addiction au frisson qui va rapidement la placer dans le viseur de Max Fontaine, intrigué par son comportement et ses liens avec les mystérieux « fulgurés » étudiés par le centre Keraunas.
Mais c’est surtout la personnalité multiple de Bénédicte qui va interpeller le policier et le plonger dans les méandres d’une psyché fragmentée et insaisissable. Au fil de ses investigations, Max va en effet découvrir que la jeune femme souffre d’un trouble dissociatif de l’identité, abritant en elle pas moins de onze personnalités distinctes qui cohabitent et s’expriment à tour de rôle. De Sara, l’adolescente rebelle et provocante, à Emmanuelle, la trentenaire new-yorkaise sophistiquée, en passant par Lucie, l’artiste bohème et fantasque, chacune de ces identités semble avoir sa propre histoire, ses propres désirs et ses propres secrets.
Face à cette personnalité éclatée et insaisissable, Max va devoir redoubler de perspicacité et de patience pour tenter de démêler le vrai du faux et de comprendre le rôle que Bénédicte a pu jouer dans les événements tragiques qui frappent la région. Une quête de vérité qui va le conduire à plonger dans le passé trouble de la jeune femme, marqué par la mort tragique de son petit frère et l’abandon de sa mère, mais aussi à affronter ses propres démons intérieurs et ses questionnements identitaires.
Car la relation qui va se nouer entre Max et Bénédicte, faite de fascination réciproque et de défiance, va agir comme un miroir tendu au policier, le renvoyant à ses propres doutes et à sa propre quête d’identité. À travers les failles et les tourments de cette jeune femme troublée, c’est aussi une part de lui-même que Max va devoir affronter et apprivoiser, pour mieux se reconstruire et trouver sa place dans le monde.
Avec le personnage complexe et ambigu de Bénédicte Saint-Roch, Sonja Delzongle signe un portrait saisissant de la folie ordinaire et des abîmes de la psyché humaine. Une plongée vertigineuse dans les méandres de l’identité et de la mémoire, qui interroge avec finesse les frontières entre le normal et le pathologique, le réel et l’imaginaire. Un personnage trouble et fascinant, qui hante le récit de sa présence spectrale et de ses multiples visages, tel un miroir brisé reflétant les parts d’ombre et de lumière qui sommeillent en chacun de nous.
Le centre Keraunas et l’étude des « fulgurés » : vérités et secrets
Dans « Noir comme l’orage », le nouveau roman de Sonja Delzongle, le centre Keraunas occupe une place centrale et énigmatique, cristallisant autour de lui les mystères et les tensions qui traversent l’intrigue. Dirigé par la mystérieuse Adeline Royer, cet établissement spécialisé dans l’étude des « fulgurés », ces personnes ayant survécu à un impact de foudre, va rapidement devenir l’un des épicentres de l’enquête menée par le capitaine Max Fontaine, intrigué par les secrets et les non-dits qui semblent entourer ce lieu hors du commun.
Fondé en 1996 par le Dr Gustave Lang, un médecin légiste passionné par les effets de la foudre sur le corps humain, le centre Keraunas s’est donné pour mission d’étudier et d’accompagner les « fulgurés » dans leur reconstruction physique et psychologique. Au fil des années, l’établissement est devenu une référence mondiale dans ce domaine, attirant dans ses murs des chercheurs et des patients venus du monde entier pour tenter de percer les mystères de ces expériences de mort imminente et de leurs conséquences sur l’organisme et le psychisme.
Mais derrière cette façade scientifique et médicale, le centre Keraunas semble également dissimuler des zones d’ombre et des secrets inavouables, qui vont peu à peu se révéler au cours de l’enquête. Lorsque Max Fontaine découvre que plusieurs des victimes des « crimes de la foudre » étaient d’anciens patients de l’établissement, tous porteurs d’un mystérieux tatouage représentant la main de Zeus tenant un éclair, il commence à soupçonner l’existence d’un lien trouble entre ces meurtres et les activités du centre.
Ses investigations vont le conduire à plonger dans le passé d’Adeline Royer et de son père Gustave Lang, tous deux « fulgurés » et étroitement liés à l’histoire de Keraunas. Au fil des interrogatoires et des révélations, Max va découvrir que le centre abritait en réalité des expériences secrètes et controversées, visant à étudier les modifications cérébrales et les capacités hors normes développées par certains « fulgurés » après leur accident. Des recherches menées à l’insu des patients et de leurs familles, dans une ambiance de culte quasi mystique voué à la foudre et à ses pouvoirs supposés.
Mais c’est surtout en interrogeant les anciens « cobayes » de Keraunas, comme la troublante Bénédicte Saint-Roch, que Max va prendre la mesure des traumatismes et des blessures intimes infligés par ces expériences clandestines. Des révélations qui vont ébranler ses certitudes et le confronter à ses propres questionnements sur les limites de la science et de l’éthique, mais aussi sur la part d’ombre et de folie qui sommeille en chaque être humain.
Car à travers l’enquête sur les agissements du centre Keraunas, c’est aussi un voyage intérieur que va entreprendre Max Fontaine, le conduisant à interroger sa propre histoire familiale et ses zones d’ombre intimes. Un cheminement personnel qui trouvera son point d’orgue dans les dernières pages du roman, lorsque le policier, au terme d’une confrontation électrique avec Adeline Royer, parviendra enfin à lever le voile sur les ultimes secrets de Keraunas et à faire la paix avec ses propres démons.
Avec le centre Keraunas et ses « fulgurés », Sonja Delzongle explore les frontières troubles entre science et croyance, raison et folie, éthique et transgression. Une plongée fascinante dans les méandres de la psyché humaine et les abîmes de la connaissance, qui interroge avec finesse notre rapport au sacré et à l’inexpliqué. Un lieu énigmatique et puissant, qui cristallise les tensions et les questionnements d’une société en quête de sens et de repères, tout en ouvrant des perspectives vertigineuses sur les pouvoirs insoupçonnés de l’esprit humain.
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Éléonor Da Costa : entre attirance et méfiance pour Max
Dans « Noir comme l’orage », le nouveau roman de Sonja Delzongle, le personnage d’Éléonor Da Costa occupe une place singulière et ambivalente, cristallisant autour d’elle les tensions amoureuses et les questionnements éthiques qui traversent l’intrigue. Journaliste et présentatrice vedette de France 3 Atlantique, cette jeune femme énigmatique et séduisante va rapidement devenir une figure centrale de l’enquête menée par le capitaine Max Fontaine, nouant avec lui une relation faite d’attirance et de méfiance réciproques.
Lorsqu’elle croise pour la première fois le chemin de Max, au détour d’une soirée dans un bar, Éléonor Da Costa semble incarner une forme d’insouciance et de liberté que le policier, encore meurtri par sa récente rupture avec Elsa, trouve immédiatement attirante. Belle, sensuelle et à fleur de peau, la journaliste dégage un magnétisme animal qui ne laisse pas Max indifférent, lui qui se sent soudain revivre et frémir sous le regard intense de cette inconnue.
Mais leur relation va rapidement se teinter de défiance et de non-dits, lorsqu’Éléonor se retrouve mêlée à l’enquête sur les « crimes de la foudre » après avoir reçu une mystérieuse clé USB contenant des vidéos des meurtres. Placée en garde à vue par une collègue de Max, avant d’être rapidement disculpée, la jeune femme va dès lors apparaître comme une alliée ambiguë pour le policier, semblant en savoir plus qu’elle ne le dit sur les événements tragiques qui frappent la région.
Au fil de leurs rencontres et de leurs échanges, Max va peu à peu découvrir la personnalité complexe et tourmentée d’Éléonor, marquée par des blessures intimes et des secrets de famille douloureux. Derrière la façade de la journaliste ambitieuse et sûre d’elle, il entrevoit une jeune femme fragile et en quête de repères, hantée par le souvenir de sa mère disparue trop tôt et par la relation fusionnelle qu’elle entretient avec son frère Théo, un photographe « chasseur d’orages » à la personnalité trouble.
Cette découverte progressive va amener Max à se livrer à son tour, lui confiant ses propres doutes et ses questionnements identitaires liés à sa transition de genre. Une intimité nouvelle qui va sceller leur attirance mutuelle, les poussant dans les bras l’un de l’autre le temps d’une nuit fiévreuse et passionnée. Mais au lendemain de cette étreinte, les doutes et la méfiance refont surface, chacun craignant de s’être dévoilé à l’autre et redoutant les conséquences de cette soudaine proximité.
Car Éléonor, en digne journaliste d’investigation, n’a pas renoncé à mener sa propre enquête sur les « crimes de la foudre », quitte à franchir les limites de l’éthique et à mettre en danger sa relation naissante avec Max. Une quête de vérité obsessionnelle qui va la conduire sur des chemins périlleux, l’amenant à plonger dans les méandres troubles du passé de son frère et de sa relation avec la mystérieuse Bénédicte Saint-Roch.
Face à cette dérive inquiétante, Max va devoir redoubler de vigilance et de persuasion pour tenter de protéger Éléonor d’elle-même et de lui faire entendre raison. Un défi d’autant plus ardu que ses propres sentiments pour la jeune femme, mélange d’attirance et de frustration, viennent brouiller son jugement et sa clairvoyance. Une relation sous haute tension, qui trouvera son point d’orgue dans les dernières pages du roman, lorsque Max et Éléonor, après une ultime confrontation, parviendront enfin à se faire confiance et à unir leurs forces pour affronter ensemble les menaces qui pèsent sur eux.
Avec le personnage d’Éléonor Da Costa, Sonja Delzongle explore les méandres de la passion amoureuse et les frontières troubles entre attirance et danger, confidence et trahison. Une plongée captivante dans les abîmes du désir et les vertiges de l’investigation, qui interroge avec finesse notre rapport à l’autre et à la vérité. Un duo électrique et magnétique, qui apporte au récit une dimension romantique et sensuelle, tout en questionnant les limites de l’engagement personnel et les sacrifices consentis au nom de la quête de justice.
Rebondissements et fausses pistes : une enquête sous haute tension
Dans « Noir comme l’orage », le nouveau roman de Sonja Delzongle, l’intrigue policière se déploie à la manière d’un orage électrique, enchaînant les rebondissements et les fausses pistes dans un crescendo haletant. Au fil des pages, le lecteur est entraîné dans une enquête à haut voltage, où chaque nouveau développement vient remettre en question les certitudes établies et relancer la tension narrative.
Dès les premières pages du roman, la découverte des corps foudroyés sur les plages de Ré plonge le capitaine Max Fontaine dans un abîme de perplexité. Face à ce mode opératoire aussi singulier que terrifiant, le policier peine à établir un profil cohérent du tueur, oscillant entre l’hypothèse d’un serial killer fasciné par les orages et celle d’un groupe sectaire pratiquant des rituels macabres. Une incertitude qui va le pousser à explorer de multiples pistes, depuis les activités troubles du centre Keraunas jusqu’au passé orageux de la famille Saint-Roch.
Mais c’est surtout lorsque de nouveaux meurtres viennent s’ajouter à la liste des victimes que l’enquête va prendre un tour nouveau, relançant la machine à soupçons et à hypothèses. La découverte du corps sans vie de Gustave Lang, l’ancien directeur de Keraunas, crucifié sur la pointe de Chassiron, va ainsi semer le doute dans l’esprit de Max, le poussant à envisager la piste d’un suicide mystique mis en scène. Une théorie qui sera rapidement balayée par les révélations d’Adeline Royer sur la personnalité complexe de son père et les expériences secrètes menées au sein du centre.
De même, l’implication troublante de Bénédicte Saint-Roch, miraculée de la foudre et influenceuse fascinée par les orages, va longtemps apparaître comme une évidence pour Max, persuadé que la jeune femme dissimule de lourds secrets derrière ses multiples visages. Mais là encore, un nouveau rebondissement viendra ébranler ses certitudes, lorsque Bénédicte sera retrouvée morte sur une plage, le corps déchiqueté par ce qui semble être un accident de surf. Un événement tragique qui relancera l’enquête dans une nouvelle direction, poussant Max à explorer la piste d’un tueur extérieur au groupe des « fulgurés ».
Tout au long du roman, Sonja Delzongle joue ainsi avec les nerfs du lecteur, multipliant les fausses pistes et les coups de théâtre pour mieux entretenir le suspense et la tension narrative. Chaque nouveau suspect, chaque nouvelle révélation vient apporter son lot de questions et d’incertitudes, plongeant Max dans un labyrinthe de doutes et de contradictions. Une enquête éprouvante, qui va le pousser dans ses retranchements physiques et émotionnels, l’obligeant à affronter ses propres démons intérieurs pour mieux cerner ceux des autres.
Car au-delà de l’intrigue policière, c’est aussi une quête identitaire et une exploration des tourments de l’âme que nous propose Sonja Delzongle à travers cette enquête hors norme. En plongeant dans les méandres de la psyché des « fulgurés » et en explorant les zones d’ombre de leur passé, Max va peu à peu se confronter à ses propres fêlures intimes, depuis son histoire familiale douloureuse jusqu’à ses questionnements sur son identité de genre. Un cheminement personnel qui trouvera son point d’orgue dans les dernières pages du roman, lorsque le policier, au terme d’une confrontation électrique avec le tueur, parviendra enfin à faire la lumière sur les motivations profondes de ce dernier et sur les parts d’ombre qui sommeillent en chacun de nous.
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Le mot de la fin : une œuvre envoûtante et bouleversante, miroir de nos abîmes intérieurs
Avec « Noir comme l’orage », Sonja Delzongle signe un roman policier d’une rare intensité, qui explore avec une finesse et une justesse remarquables les méandres de la psyché humaine et les tourments de l’âme. Au fil d’une intrigue haletante et foisonnante, l’auteure nous entraîne dans une plongée vertigineuse au cœur des secrets et des non-dits, interrogeant avec une acuité troublante notre part d’ombre et notre soif inextinguible de lumière.
Car au-delà de l’enquête criminelle, magistralement menée et riche en rebondissements, c’est avant tout une quête identitaire et une exploration des abîmes du désir que nous propose ce roman. À travers le parcours de son héros, le capitaine Max Fontaine, flic tourmenté en pleine transition de genre, Sonja Delzongle questionne avec une rare délicatesse les notions d’identité, de culpabilité et de rédemption, nous confrontant à la complexité des liens qui unissent les êtres et à la part de responsabilité de chacun dans le destin des autres.
C’est là toute la force de ce récit, qui parvient à nous surprendre et à nous émouvoir à chaque page, déjouant nos attentes et nos certitudes pour mieux nous révéler à nous-mêmes. En explorant les fêlures intimes de ses personnages, depuis la mystérieuse Bénédicte Saint-Roch jusqu’à l’énigmatique Adeline Royer, l’auteure dresse le portrait d’une humanité à vif, à la fois fascinante et terrifiante, qui se débat dans les rets de ses propres contradictions.
Une humanité que l’on retrouve aussi, magnifiée et sublimée, dans la relation électrique et passionnelle qui unit Max à la belle Éléonor Da Costa, journaliste d’investigation prête à tous les sacrifices pour parvenir à ses fins. À travers les tourments amoureux de ce duo aussi improbable qu’attachant, Sonja Delzongle questionne avec une infinie subtilité la frontière ténue entre attirance et danger, révélant la part de violence et de désir qui sommeille en chacun de nous.
Servi par une écriture ciselée et poétique, qui n’est pas sans rappeler par moments la prose sombre et fiévreuse d’un James Ellroy, « Noir comme l’orage » s’impose comme une œuvre rare et précieuse, aussi captivante qu’éprouvante. Un roman qui, par son atmosphère électrique et sa puissance d’évocation, parvient à nous happer dès les premières pages pour ne plus nous lâcher, nous abandonnant meurtris et transfigurés à l’issue de ce voyage au bout de la nuit.
Un orage littéraire et émotionnel, qui continue de résonner en nous bien après la dernière page, comme l’écho d’un tonnerre lointain. Une expérience de lecture intense et unique, qui confirme le talent et l’audace d’une auteure en pleine possession de son art, et qui s’inscrit sans nul doute comme l’un des événements littéraires majeurs de cette année 2024. Un roman à lire d’urgence, pour se confronter à ses propres abîmes et en ressortir, peut-être, un peu plus vivant.
Extrait Première Page du livre
» UN DÉBUT À TOUT
21 juin 2025, île de Ré
L’orage a éclaté aux alentours de 2 heures sur l’île de Ré et ne s’est calmé qu’une heure et demie plus tard, laissant la place à un ciel apaisé et clair, l’aube pointant, d’un rose pâle, à l’horizon de l’Atlantique.
Ce n’est pas encore la pleine saison touristique, cependant le solstice d’été voit déjà arriver les premiers plaisanciers, amoureux de ce petit bijou insulaire de Charente-Maritime. Les fidèles retrouvent ses plages de sable jaune avec le même bonheur depuis vingt ans, tandis que les nouveaux venus la découvrent dans une ferveur contagieuse.
C’est le cas de Régine et Fernand, randonneurs rompus aux sentiers les plus ardus. Ce matin-là, fraîchement débarqué de Nantes en voiture, le couple de quinquagénaires a opté pour une balade à VTT, en vue de se familiariser avec les plages et les falaises de l’île, longue de vingt-cinq kilomètres seulement et dont la largeur oscille entre deux et six kilomètres. Autant dire une bagatelle pour leurs jambes, même si le tour complet atteint une soixantaine de kilomètres.
Ils s’y sont préparés avec impatience dans leur petite maison louée à la semaine, attentifs aux prévisions annonçant une météo clémente après les intempéries de la nuit. Partant d’Ars-en-Ré, ils remonteront vers Saint-Clément-des-Baleines avec un arrêt au phare des Baleines, qui tire son nom d’une légende selon laquelle des cétacés venaient autrefois s’échouer là en masse chaque année.
Ensuite, ils poursuivront vers Les Portes, où se succèdent plages, dunes et criques prometteuses d’intimité. Sauf imprévu, ils atteindront Rivedoux-Plage, tout au sud de l’île, autour de midi et feront une halte déjeuner au soleil. Mais pour le moment, c’est le départ, et ils n’oublient pas de se munir d’une boussole et d’une carte topographique au cas où, bien que tout soit balisé. «
- Titre : Noir comme l’orage
- Auteur : Sonja Delzongle
- Éditeur : Fleuve Noir
- Nationalité : France
- Date de sortie : 2024
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Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.