Arpad Soltesz signe avec « Le bal des porcs » un polar coup de poing sur la Slovaquie

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Le bal des porcs de Arpad Soltesz

Arpad Soltesz et le journalisme d’investigation en Slovaquie

Arpad Soltesz est un journaliste d’investigation slovaque reconnu, qui a travaillé pour plusieurs médias renommés de son pays. Son expérience et sa connaissance approfondie des rouages de la société slovaque transparaissent dans son roman « Le bal des porcs », paru aux éditions Agullo en 2020.

À travers ce livre, Soltesz dresse un portrait sans concession du milieu journalistique et politique de la Slovaquie contemporaine. Il met en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes intègres qui tentent de révéler la vérité sur les agissements des puissants, dans un pays encore marqué par son passé communiste et où la corruption reste endémique.

Le personnage d’Ondro, jeune analyste talentueux qui se retrouve à travailler pour un site d’information indépendant, incarne cette nouvelle génération de journalistes déterminés à faire leur métier avec rigueur et honnêteté. À travers son parcours semé d’embûches, Soltesz montre à quel point il est difficile de mener des enquêtes approfondies quand on se heurte à des intérêts économiques et politiques puissants.

Le roman aborde également le rôle crucial du journalisme d’investigation dans une démocratie, en tant que contre-pouvoir nécessaire pour dénoncer les abus et informer les citoyens. Soltesz souligne l’importance de la liberté de la presse et les menaces qui pèsent sur celle-ci, dans un contexte où les pressions exercées sur les médias sont de plus en plus fortes.

En s’appuyant sur sa propre expérience de journaliste, Arpad Soltesz livre un témoignage édifiant sur les défis auxquels sont confrontés ses confrères en Slovaquie. « Le bal des porcs » apparaît ainsi comme un plaidoyer vibrant pour un journalisme libre et indépendant, seul à même de jouer pleinement son rôle de chien de garde de la démocratie.

Au-delà de la Slovaquie, le roman de Soltesz pose des questions universelles sur la place du journalisme d’investigation dans nos sociétés. Il nous invite à réfléchir sur les moyens de préserver et de renforcer ce pilier essentiel de nos démocraties, à l’heure où il est de plus en plus fragilisé par les pressions économiques et politiques. « Le bal des porcs » est un livre nécessaire, qui résonne bien au-delà des frontières slovaques.

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Corruption et pourriture morale : le leitmotiv du « Bal des porcs »

La corruption et la pourriture morale sont les thèmes centraux qui traversent « Le bal des porcs » d’Arpad Soltesz. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans un univers sombre et cynique, où les puissants n’ont aucun scrupule à abuser de leur position pour servir leurs intérêts personnels.

Soltesz décrit avec un réalisme glaçant les rouages d’un système gangrené par la corruption, où tout s’achète et se vend, des services sexuels aux décisions politiques. Les personnages évoluent dans un monde sans foi ni loi, régi par l’appât du gain et la soif de pouvoir.

Le centre de réhabilitation pour jeunes délinquants Solis Ortus incarne de manière particulièrement frappante cette pourriture morale. Derrière la façade d’un établissement censé aider des adolescents en difficulté, se cache en réalité un réseau de prostitution et d’abus en tout genre, protégé par des politiciens véreux.

La corruption apparaît comme un mal endémique qui touche toutes les sphères de la société slovaque décrite par Soltesz. Policiers, juges, hommes d’affaires, journalistes… Personne ne semble épargné par ce fléau qui ronge le pays de l’intérieur.

L’auteur montre comment cette corruption généralisée conduit à une véritable déliquescence morale, où les notions de bien et de mal n’ont plus cours. Les personnages les plus infâmes agissent en toute impunité, protégés par leur statut et leurs relations.

À travers ce constat accablant, Soltesz dresse le portrait d’une société malade, minée par l’individualisme et la perte de repères éthiques. Son roman est un cri d’alarme, une dénonciation virulente d’un système qui broie les plus faibles et récompense les plus cyniques.

Mais « Le bal des porcs » est aussi un appel à la résistance, incarnée par quelques personnages qui tentent de s’opposer à cette spirale délétère. Malgré la noirceur du propos, Soltesz laisse entrevoir une lueur d’espoir, aussi ténue soit-elle, en suggérant que le combat contre la corruption et pour la dignité humaine vaut la peine d’être mené.

Au-delà de la Slovaquie, la corruption et la pourriture morale dénoncées par Arpad Soltesz dans « Le bal des porcs » font écho à des problématiques universelles. Le roman nous renvoie à nos propres responsabilités de citoyens, en nous rappelant la nécessité de rester vigilants face aux dérives du pouvoir et de défendre sans relâche nos valeurs démocratiques.

Solis Ortus : une métaphore glaçante des dérives du pouvoir

Au cœur du « Bal des porcs » d’Arpad Soltesz se trouve Solis Ortus, un centre de réhabilitation pour jeunes délinquants qui constitue une métaphore saisissante des dérives du pouvoir. Derrière sa façade respectable, cet établissement cache une réalité bien plus sombre, symptomatique d’une société gangrénée par la corruption et l’abus de pouvoir.

Solis Ortus est censé incarner l’espoir d’une nouvelle vie pour des adolescents en difficulté, comme le suggère son nom qui signifie « lever de soleil ». Mais cette promesse n’est qu’un leurre, une illusion savamment entretenue par ses dirigeants pour masquer leurs activités illicites.

En réalité, le centre est un lieu de perdition où les jeunes pensionnaires sont exploités sexuellement au profit de puissants clients, protégés par leur statut et leurs relations. Les éducateurs, qui sont souvent d’anciens délinquants, perpétuent un système d’abus et de violence, brisant tout espoir de réinsertion.

Soltesz décrit avec un réalisme glaçant le quotidien de Solis Ortus, fait de privations, d’humiliations et de sévices. Les jeunes filles comme Naďa et Broňa sont réduites à l’état d’objets sexuels, drogués et échangés lors de soirées privées organisées pour des hommes influents.

L’horreur de ce qui se déroule à Solis Ortus est d’autant plus choquante qu’elle est couverte, voire encouragée, par les plus hautes sphères du pouvoir. Politiciens, policiers, juges… Tous semblent profiter de ce système sordide ou ferment les yeux sur son existence, au mépris de leurs devoirs et de la dignité humaine.

À travers Solis Ortus, Arpad Soltesz dénonce les dérives d’un pouvoir corrompu, prêt à tout pour satisfaire ses pulsions et préserver ses privilèges. Le centre apparaît comme un microcosme révélateur d’une société malade, où les plus vulnérables sont sacrifiés sur l’autel de la dépravation des puissants.

Mais Solis Ortus est aussi le symbole d’un système qui broie les individus et nie leur humanité. En réduisant les jeunes pensionnaires à de simples marchandises, le centre les prive de tout espoir et de toute perspective d’avenir, les condamnant à une existence faite de souffrances et d’avilissement.

Par son évocation de Solis Ortus, Arpad Soltesz nous confronte à une réalité dérangeante et nous invite à nous interroger sur les mécanismes qui permettent à de telles dérives de perdurer. Son roman est un appel à la vigilance et à la résistance face aux abus de pouvoir, où qu’ils se produisent.

Car si Solis Ortus est une fiction, elle n’en demeure pas moins le reflet d’une réalité bien tangible, celle d’un monde où les puissants se croient trop souvent au-dessus des lois et de la morale. En dénonçant ces dérives à travers son roman, Arpad Soltesz nous rappelle notre responsabilité collective à défendre les valeurs d’humanité et de justice, pour que des lieux comme Solis Ortus ne puissent plus jamais exister.

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Des personnages pris dans l’engrenage d’un système vicié

Dans « Le bal des porcs », Arpad Soltesz met en scène une galerie de personnages qui, chacun à leur manière, se retrouvent pris dans l’engrenage d’un système profondément vicié. Du politique véreux au journaliste intègre, en passant par les jeunes victimes de Solis Ortus, tous sont confrontés à la corruption et à la violence d’une société gangrénée par l’abus de pouvoir.

Parmi ces personnages, on retrouve des figures ambivalentes comme le Directeur et la Directrice de Solis Ortus. Bien qu’ils soient les rouages essentiels d’un système d’exploitation sordide, Soltesz les dépeint également comme des êtres pris au piège de leur propre corruption, incapables de briser le cercle vicieux dans lequel ils sont enfermés.

D’autres, comme le journaliste Schlesinger, tentent de résister à cette spirale délétère en s’efforçant de révéler la vérité sur les agissements des puissants. Mais leur combat semble bien souvent dérisoire face à l’ampleur de la tâche et aux pressions exercées par ceux qui cherchent à les faire taire.

Les jeunes pensionnaires de Solis Ortus, quant à eux, apparaissent comme les victimes d’un engrenage qui les broie sans pitié. Des adolescentes comme Naďa et Broňa sont prises dans un cycle infernal d’abus et de violence, dont il semble impossible de s’extraire. Leur destin tragique illustre de manière glaçante les conséquences d’un système qui sacrifie les plus vulnérables sur l’autel du pouvoir et de la dépravation.

Même des personnages secondaires, comme Porcelet, le ministre qui fréquente assidûment les soirées sordides de Solis Ortus, sont présentés comme des rouages pathétiques d’une machine qui les dépasse et les corrompt. Soltesz décrit avec un mépris teinté de pitié ces hommes médiocres, mus par leurs plus bas instincts, incapables de résister à l’appel du vice et de la facilité.

À travers ces portraits d’une humanité souffrante et égarée, Soltesz dresse le constat accablant d’une société malade, où chacun semble condamné à jouer un rôle dans une tragédie collective. Ses personnages apparaissent comme les victimes d’un système qui les façonne et les détruit, les privant de leur dignité et de leur libre arbitre.

Mais au-delà de ce tableau sombre, « Le bal des porcs » est aussi un appel à la résistance et à la révolte. En dénonçant les rouages d’un système corrompu, Soltesz invite ses lecteurs à ne pas rester spectateurs passifs de cette dérive, mais à s’engager pour défendre les valeurs d’humanité et de justice.

Car si les personnages du roman semblent souvent démunis face à l’ampleur du mal qui les entoure, ils incarnent aussi, par leur lutte et leur refus de se résigner, l’espoir d’un sursaut collectif. En ce sens, « Le bal des porcs » est un livre profondément politique, qui nous rappelle que la dignité humaine est un combat de tous les instants, face à ceux qui cherchent à la piétiner.

À travers les destins brisés de ses personnages, Arpad Soltesz nous tend un miroir dans lequel se reflètent les dérives de notre propre société. Il nous invite à nous interroger sur notre responsabilité individuelle et collective face à la corruption et à l’injustice, et à œuvrer sans relâche pour un monde plus juste et plus humain.

Naďa et Broňa : l’innocence sacrifiée

Au cœur du « Bal des porcs » d’Arpad Soltesz, les destins tragiques de Naďa et Broňa incarnent de manière poignante l’innocence sacrifiée sur l’autel de la corruption et de la perversité. Ces deux jeunes filles, pensionnaires du centre de réhabilitation Solis Ortus, subissent les pires sévices aux mains de ceux qui sont censés les protéger et les aider à se reconstruire.

Naďa, 15 ans à peine, se retrouve enfermée à Solis Ortus après avoir été surprise en train de fumer du cannabis. Loin d’être la délinquante endurcie que décrit son dossier, elle apparaît comme une adolescente fragile et rêveuse, qui aspire à une vie meilleure. Mais au sein du centre, elle découvre l’enfer d’un système qui broie les plus faibles et les livre à la perversité des puissants.

Broňa, sa compagne d’infortune, semble plus consciente des rouages sordides de Solis Ortus. Elle tente de protéger Naďa et de lui enseigner les règles de survie dans cet univers impitoyable. Mais malgré sa lucidité et sa force de caractère, Broňa est elle aussi prise au piège d’un engrenage qui finira par la broyer.

Soltesz décrit avec un réalisme glaçant le calvaire de ces deux jeunes filles, livrées en pâture à des hommes influents lors de soirées privées où tous les excès sont permis. Drogués, violentées, exploitées sexuellement, Naďa et Broňa voient leur innocence et leur dignité piétinées chaque jour un peu plus, dans l’indifférence générale.

Leur amitié, née dans les épreuves et la souffrance, apparaît comme le seul îlot d’humanité au milieu d’un océan de cruauté. Ensemble, elles rêvent d’une vie meilleure, loin de Solis Ortus et de ses horreurs. Mais leur tentative d’évasion tourne au cauchemar, les ramenant inexorablement vers leur prison.

À travers le destin de Naďa et Broňa, Arpad Soltesz dénonce l’inhumanité d’un système qui traite les plus vulnérables comme des objets jetables, destinés à assouvir les pulsions des puissants. Il montre comment l’innocence et la pureté sont sacrifiées sur l’autel d’une société corrompue, où seuls comptent le pouvoir et l’argent.

Mais au-delà de leur statut de victimes, Naďa et Broňa incarnent aussi la résistance et la soif d’une vie meilleure. Malgré les épreuves et les humiliations, elles ne renoncent jamais à leur dignité et à leur humanité. Leur combat, bien que tragiquement vain, est celui de tous ceux qui refusent de se soumettre à l’injustice et à la barbarie.

En donnant chair à ces deux personnages, Arpad Soltesz rend un vibrant hommage à toutes les victimes anonymes broyées par les rouages d’un système impitoyable. Il nous rappelle que derrière les statistiques et les faits divers se cachent des destins singuliers, des vies fauchées dans leur innocence par la violence aveugle des hommes.

« Le bal des porcs » est un cri de colère et de révolte face au sacrifice de l’innocence sur l’autel de la corruption. À travers les figures de Naďa et Broňa, Arpad Soltesz nous exhorte à ne jamais détourner le regard face à la souffrance des plus vulnérables, et à lutter sans relâche pour un monde où l’innocence ne serait plus une proie offerte à la barbarie des puissants.

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Réalisme cru et ton provocateur : le style percutant de Soltesz

Ce qui frappe d’emblée à la lecture du « Bal des porcs », c’est le style incisif et sans concession d’Arpad Soltesz. L’auteur nous plonge dans l’univers sordide de la corruption slovaque avec un réalisme cru, sans chercher à édulcorer la violence et la noirceur de son propos. Son écriture, directe et sans fioritures, semble vouloir crever l’écran de fumée qui masque les dérives d’une société gangrenée par l’abus de pouvoir.

Soltesz n’hésite pas à employer un langage dur, parfois vulgaire, pour dépeindre la réalité brutale de ses personnages. Les scènes de sexe et de violence sont décrites avec une précision clinique, presque chirurgicale, qui peut parfois mettre le lecteur mal à l’aise. Mais cette crudité assumée fait partie intégrante du projet littéraire de l’auteur, qui cherche à nous confronter à une réalité que beaucoup préfèrent ignorer.

Le ton volontiers provocateur de Soltesz participe de cette même démarche. L’auteur semble prendre un malin plaisir à dynamiter les tabous et à briser les conventions, comme pour mieux nous faire réagir. Son style, volontiers ironique et sarcastique, décoche des flèches acérées contre les puissants et les hypocrites, sans jamais tomber dans la complaisance ou le moralisme.

Mais la provocation chez Soltesz n’est jamais gratuite. Elle est un outil au service de la dénonciation, un moyen de secouer le lecteur pour le forcer à ouvrir les yeux sur les dérives d’un système corrompu. En poussant le vice et l’abjection à leur paroxysme, l’auteur nous renvoie à notre propre responsabilité, à notre complaisance coupable face aux abus de pouvoir.

Le style de Soltesz, s’il peut parfois être dérangeant, est d’une efficacité redoutable. Par sa justesse et sa précision, il donne chair à des personnages complexes et ambivalents, pris dans les rouages d’une machine qui les broie. Son écriture nerveuse, faite de phrases courtes et percutantes, imprime un rythme haletant au récit, qui se dévore d’une traite malgré la noirceur du propos.

On pourra reprocher à Soltesz une certaine complaisance dans la description des travers de la société slovaque, une tendance à forcer le trait qui peut parfois friser la caricature. Mais cette outrance assumée fait partie intégrante de son projet littéraire, qui vise à créer un électrochoc salutaire chez le lecteur.

Par son style unique, mélange de réalisme cru et de provocation, Arpad Soltesz réussit le tour de force de nous faire réfléchir tout en nous tenant en haleine. « Le bal des porcs » est un roman qui ne laisse pas indemne, une œuvre coup de poing qui nous pousse dans nos retranchements pour mieux nous faire réagir.

En définitive, le style percutant de Soltesz est indissociable de son propos, celui d’un auteur engagé qui cherche à éveiller les consciences face à la corruption et à l’abus de pouvoir. Par son écriture sans concession, il nous invite à regarder en face la réalité sordide d’un système qui broie les plus faibles, et à ne pas détourner le regard devant l’inacceptable. Un style au service d’un combat, celui d’un écrivain qui croit encore en la force des mots pour changer le monde.

Le difficile combat des journalistes intègres

Dans « Le bal des porcs », Arpad Soltesz rend hommage au travail crucial des journalistes d’investigation, ces sentinelles de la démocratie qui luttent sans relâche pour faire éclater la vérité. À travers les figures d’Ondro et de Schlesinger, l’auteur nous plonge dans le quotidien difficile de ces professionnels intègres, qui se battent pour révéler les scandales de corruption malgré les pressions et les menaces.

Ondro, jeune analyste talentueux, incarne cette nouvelle génération de journalistes slovaques qui ont fait le choix de l’indépendance et de l’intégrité. En rejoignant un site d’investigation en ligne, il espère pouvoir enquêter librement sur les dérives du pouvoir, loin des pressions des grands médias traditionnels. Mais il découvre rapidement que même au sein de sa rédaction, les obstacles sont nombreux et les soutiens rares.

Schlesinger, son mentor, est un journaliste chevronné qui a payé cher son intégrité. Mis sur la touche par sa hiérarchie, il continue malgré tout à mener ses enquêtes, avec l’obstination de ceux qui croient encore en leur mission. À travers son personnage, Soltesz rend un vibrant hommage à tous ces journalistes qui ne renoncent jamais, malgré les intimidations et les échecs.

Car le combat des journalistes intègres est semé d’embûches, dans une Slovaquie gangrénée par la corruption et les conflits d’intérêts. Les pressions politiques et économiques sont constantes, et il est difficile de trouver des soutiens quand on s’attaque aux puissants. Les sources se tarissent, les portes se ferment, et les menaces se font plus précises.

Mais malgré ces difficultés, Ondro et Schlesinger ne renoncent pas. Ils savent que leur travail est crucial pour la survie de la démocratie, et que chaque vérité révélée est une victoire contre l’omerta et l’impunité. Leur combat, c’est celui de tous les journalistes qui croient encore en leur mission d’information et de contrôle des pouvoirs.

À travers leur histoire, Arpad Soltesz nous rappelle l’importance d’une presse libre et indépendante, seul véritable contre-pouvoir face aux dérives des élites. Il nous montre aussi la fragilité de cette liberté, sans cesse menacée par ceux qui voudraient la museler ou la contrôler.

« Le bal des porcs » est un hommage vibrant à ces soldats de l’information que sont les journalistes d’investigation. En nous plongeant dans leur quotidien difficile, fait de doutes et de sacrifices, Arpad Soltesz nous rappelle la noblesse de leur mission, et l’importance de les soutenir dans leur combat pour la vérité.

Car sans ces sentinelles de la démocratie, c’est tout l’édifice de nos libertés qui vacille. En nous montrant leur courage et leur détermination, « Le bal des porcs » nous invite à ne jamais considérer la liberté de la presse comme un acquis, mais comme un combat de chaque instant, qui nous concerne tous en tant que citoyens.

À l’heure où les fake news et les pressions politiques menacent chaque jour un peu plus l’indépendance des médias, le message d’Arpad Soltesz résonne comme un cri d’alarme. Un appel à soutenir et à protéger ces journalistes intègres qui, dans l’ombre, se battent pour que triomphe la vérité. Car leur combat est aussi le nôtre, celui d’une société qui ne renonce pas à ses valeurs de transparence et de liberté.

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La noirceur du propos, reflet d’une société gangrénée

S’il est une chose qui frappe à la lecture du « Bal des porcs », c’est l’immense noirceur qui se dégage du roman. Arpad Soltesz nous plonge dans un univers d’une violence et d’un cynisme absolus, où la corruption et l’abus de pouvoir semblent avoir atteint un point de non-retour. Cette noirceur, loin d’être gratuite, apparaît comme le reflet d’une société slovaque gangrénée par les dérives mafieuses et la déliquescence morale.

Dès les premières pages, le lecteur est confronté à un monde où les repères moraux ont volé en éclats. Les puissants, qu’ils soient politiciens, hommes d’affaires ou policiers, se livrent aux pires excès sans jamais être inquiétés. Le centre de redressement pour mineurs de Solis Ortus, où se déroule une partie de l’intrigue, est un concentré de cette noirceur ambiante, un lieu où l’innocence est sacrifiée sur l’autel de la perversion et de la cupidité.

Soltesz décrit avec un réalisme glaçant les rouages d’un système corrompu jusqu’à l’os, où tout s’achète et se vend, des consciences aux êtres humains. La police, la justice, les médias, tous semblent pris dans cet engrenage infernal, incapables de s’opposer à la pieuvre mafieuse qui étend ses tentacules sur le pays. Cette noirceur, c’est celle d’une société qui a perdu ses repères, qui s’est résignée à la loi du plus fort et du plus riche.

Mais la noirceur du « Bal des porcs » n’est pas seulement celle des puissants et des corrompus. Elle est aussi celle des victimes, de ces jeunes filles livrées en pâture aux appétits des prédateurs, de ces citoyens honnêtes broyés par la machine infernale de la corruption. À travers leurs destins tragiques, Soltesz nous renvoie à la noirceur qui sommeille en chacun de nous, à notre capacité à fermer les yeux sur l’inacceptable par lâcheté ou par intérêt.

Pourtant, aussi noire soit-elle, l’écriture de Soltesz n’est jamais complaisante ou nihiliste. Derrière la noirceur du propos se devine une volonté de secouer les consciences, de briser l’omerta qui permet à ce système de perdurer. En nous mettant face à l’horreur sans fard, l’auteur nous invite à réagir, à ne pas accepter l’inacceptable.

Car si « Le bal des porcs » est un roman noir, il est aussi un roman nécessaire. Nécessaire par sa lucidité, par son refus des compromissions et des faux-semblants. En nous montrant la gangrène qui ronge la société slovaque, Arpad Soltesz nous tend un miroir dans lequel se reflètent les dérives de nos propres démocraties, minées par les populismes et la corruption.

Ainsi, la noirceur qui imprègne chaque page du roman apparaît comme un avertissement, un rappel que les acquis démocratiques sont fragiles et qu’il appartient à chacun de les défendre. Face à la résignation et au cynisme, « Le bal des porcs » est un appel à la vigilance et à l’engagement, un cri d’alarme lancé à une société qui semble parfois avoir perdu ses repères.

En définitive, la puissance du roman d’Arpad Soltesz tient à sa capacité à transformer la noirceur en une arme de dénonciation et de résistance. Par la justesse de son regard et la force de son écriture, l’auteur nous invite à ne pas détourner les yeux de la gangrène qui ronge nos sociétés, mais à l’affronter avec courage et détermination. Une leçon de ténèbres qui est aussi un manifeste pour la lumière.

Un roman coup de poing, miroir sans concession de la Slovaquie contemporaine

« Le bal des porcs » d’Arpad Soltesz est bien plus qu’un simple polar noir. C’est un véritable coup de poing littéraire, un roman qui nous happe dès les premières pages et ne nous lâche plus, jusqu’à la dernière ligne de son dénouement glaçant. Par la force de son écriture et la justesse de son propos, Soltesz nous offre un miroir sans concession de la Slovaquie contemporaine, un pays encore hanté par les fantômes de son passé totalitaire et gangrené par une corruption omnipotent.

Avec un réalisme cru et un sens du détail presque chirurgical, l’auteur nous plonge au cœur des rouages d’un système où le pouvoir et l’argent sont les seules valeurs qui comptent. Du politicien véreux au mafieux notoire, en passant par le policier corrompu et le journaliste intègre, Soltesz dresse une galerie de portraits saisissants, qui incarnent chacun à leur manière les dérives d’une société en perte de repères.

Mais la force du roman tient aussi à sa capacité à dépasser le simple constat pour nous interpeller sur notre propre responsabilité. À travers le destin tragique des jeunes pensionnaires de Solis Ortus, livrées en pâture à la perversité des puissants, Soltesz nous renvoie à notre propre lâcheté, à notre tendance à fermer les yeux sur l’inacceptable par confort ou par intérêt. Il nous rappelle que la démocratie et l’État de droit ne sont jamais des acquis définitifs, mais des biens précieux qu’il nous appartient de défendre jour après jour.

En cela, « Le bal des porcs » est un roman profondément politique, au sens noble du terme. Non pas un livre à thèse ou un pamphlet partisan, mais une œuvre qui nous invite à réfléchir sur les fondements même de notre contrat social. En nous mettant face à la noirceur sans fard, Soltesz nous pousse à nous interroger sur les valeurs qui fondent nos sociétés et sur les moyens de les préserver face aux assauts de la corruption et de l’abus de pouvoir.

C’est aussi un roman d’une actualité brûlante, qui résonne bien au-delà des frontières slovaques. À l’heure des populismes et de la défiance envers les institutions, « Le bal des porcs » apparaît comme un avertissement salutaire, un rappel que les dérives autoritaires et la gangrène mafieuse peuvent frapper aux portes de toutes les démocraties, même les plus solides en apparence.

Par son intrigue haletante, ses personnages ambivalents et son écriture incisive, le roman de Soltesz s’inscrit dans la grande tradition du polar engagé, celui qui utilise les codes du genre pour ausculter les maux de son époque. On pense bien sûr à James Ellroy et à sa radiographie sans concession du rêve américain, mais aussi à des auteurs comme Don Winslow ou Dennis Lehane, qui ont su utiliser le polar pour explorer les zones d’ombre de nos sociétés.

En définitive, « Le bal des porcs » est un roman essentiel, qui nous hante bien après sa lecture. Par la puissance de sa noirceur et la justesse de son regard, Arpad Soltesz nous offre un miroir saisissant de notre époque, et nous invite à ne pas détourner les yeux de ses dérives. Une œuvre coup de poing qui nous pousse à réagir, à résister, pour que triomphent la justice et la dignité humaine. Un livre qui nous rappelle que la littérature, quand elle est portée par un souffle d’engagement et de vérité, peut encore ébranler les consciences et changer le monde.

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« Le bal des porcs », un polar noir d’une puissance rare

Il est des livres qui vous marquent durablement, qui s’impriment dans votre esprit bien après que vous en avez tourné la dernière page. « Le bal des porcs » d’Arpad Soltesz est de ceux-là. Ce polar noir d’une noirceur et d’une puissance rares vous happe dès les premières lignes pour ne plus vous lâcher, vous entraînant dans les méandres sordides d’une société slovaque gangrénée par la corruption et l’abus de pouvoir.

La force du roman tient d’abord à son intrigue, d’une efficacité redoutable. Soltesz nous plonge au cœur d’un système où le vice et la violence sont érigés en mode de gouvernance, où les innocents sont broyés par la machine implacable du pouvoir. Du centre de redressement pour mineurs de Solis Ortus, véritable antichambre de l’enfer, aux plus hautes sphères de l’État, l’auteur nous entraîne dans une descente aux enfers qui ne laisse aucun répit, aucune échappatoire.

Mais « Le bal des porcs » est bien plus qu’un simple page-turner savamment ficelé. C’est aussi un roman porté par une écriture d’une justesse et d’une puissance rares. Soltesz a le don de faire surgir le réel dans toute sa noirceur, sans rien céder au sensationnalisme ou au voyeurisme. Chaque scène, chaque dialogue sonne juste, témoignant d’une connaissance intime des rouages de la société slovaque et de ses dérives.

Le roman vaut aussi par ses personnages, d’une complexité et d’une ambivalence rares dans le genre du polar. Du journaliste intègre au politicien véreux, en passant par les jeunes victimes de Solis Ortus, chacun incarne à sa manière les contradictions d’un système qui broie les individus. Soltesz excelle à rendre palpables leurs doutes, leurs failles, leurs parts d’ombre, nous renvoyant à notre propre ambiguïté face au mal et à la corruption.

Car c’est bien la force de ce « Bal des porcs » : nous tenir un miroir sans concession, nous confronter à la noirceur qui peut sommeiller en chacun de nous. En nous montrant jusqu’où peuvent mener le cynisme, l’appât du gain et l’abus de pouvoir, Soltesz nous renvoie à notre propre responsabilité de citoyen, à notre devoir de vigilance face aux dérives qui menacent nos démocraties.

En cela, le roman dépasse le simple cadre du polar pour accéder à une dimension politique et universelle. Par la puissance de son écriture et la justesse de son propos, « Le bal des porcs » nous parle de nous, de notre époque, des défis auxquels nos sociétés sont confrontées. C’est un livre qui ébranle, qui dérange, qui nous pousse dans nos retranchements pour mieux nous faire réfléchir.

Rarement un polar noir aura réussi à allier avec autant de maestria la tension narrative, la profondeur des personnages et la puissance du propos. « Le bal des porcs » s’inscrit dans la lignée des grands romans noirs engagés, ceux qui utilisent les codes du genre pour ausculter les maux de leur temps. Une œuvre coup de poing qui nous hante longtemps après sa lecture, et nous rappelle que la littérature a encore le pouvoir de changer le monde, une conscience à la fois.

Avec « Le bal des porcs », Arpad Soltesz signe bien plus qu’un grand polar : un roman nécessaire, urgent, qui nous met face à nos responsabilités citoyennes et humaines. Un livre qui nous appelle à résister à la résignation et au cynisme, à défendre sans relâche la dignité et la justice. Bref, une œuvre magistrale, appelée à marquer durablement le genre du polar noir et à résonner bien au-delà des frontières de la Slovaquie.


Extrait Première Page du livre

 » Prologue

L’homme reconnaît aussitôt le numéro sur l’écran même si, bien entendu, il ne l’a pas enregistré. Il sort de la chambre à coucher avec des précautions inutiles. Son ronflement a empiré, son épouse a pris l’habitude de dormir avec des bouchons d’oreilles. Le mobile continue à vibrer. Il décroche. Ne dit rien, se contente d’approcher le téléphone de son oreille.

« Evelyn n’a plus besoin de toi, tu es fini », lui annonce une voix connue. Wagner. Qu’il aille au diable. Il raccroche sans mot dire. En fait, il est soulagé. Elle lui a déjà fait faire des choses terribles. Il savait ce qui arriverait s’il refusait de l’aider, mais il n’en peut plus. Ça suffit. Il est plus que temps d’y mettre un terme.

Dans le bureau, il allume l’ordinateur et cherche l’horaire du prochain train. Peu importe sa destination. Il n’a pas à aller loin, mais il prend sa voiture par mesure de précaution. Il ne veut pas risquer de le rater et que sa femme parte à sa recherche pendant qu’il attend le suivant.

Finalement il arrive beaucoup trop en avance. Il se tient là, fume et réfléchit : comment a-t-il pu rater sa vie à ce point ? Pour une histoire de coucherie. Si au moins il avait été amoureux. Ce n’avait été que du sexe. Du bon sexe, il faut avouer. Exceptionnel. Elle était magnifique. Il n’avait jamais eu une fille pareille.

« Je ne regrette rien, hormis ce que je n’ai pas essayé », murmure-t-il à voix basse et il éclate aussitôt d’un rire sonore. Un cliché notoire, celui de tous les losers au monde lorsqu’ils font le bilan de leurs décisions catastrophiques. Il tremble de rire, n’arrive pas à reprendre son souffle. Soudain cela lui semble être la meilleure blague de tout l’univers.

Quand il entend le train à l’approche, la grimace crispée n’a toujours pas quitté son visage. Il veut disparaître au plus vite. Il se plante sur les rails à la dernière seconde possible, pour que le mécanicien n’ait pas le temps de freiner. « 


  • Titre : Le bal des porcs
  • Auteur : Arpad Soltesz
  • Éditeur : Agullo Éditions
  • Nationalité : Slovaquie
  • Date de sortie : 2020

Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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