« Le prix des bonnes intentions » : un voyage au cœur des secrets de famille

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Le prix des bonnes intentions d'Ornella Nomber

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Introduction : le contexte et les thèmes du roman

Le roman « Le prix des bonnes intentions » d’Ornella Nomber, publié en 2024, n’est pas tout à fait un polar, mais j’ai été vraiment séduit par l’écriture d’Ornella Nomber. Et puis c’est un livre qui plonge le lecteur au cœur d’un drame familial où les secrets, les non-dits et la quête identitaire s’entremêlent. L’autrice nous entraîne dans une histoire captivante qui se déroule principalement entre Paris et Tel Aviv, sur une période s’étalant des années 1960 à 2011.

À travers les destinées d’Eden, Louise et Adèle, trois générations de femmes d’une même famille, Ornella Nomber explore avec finesse les thèmes universels de la maternité, de la filiation et de la construction de soi. Le récit met en lumière la complexité des relations familiales, notamment entre sœurs, ainsi que le poids des traditions religieuses et des attentes sociales sur les choix de vie de chacun.

Au fil des pages, le lecteur découvre l’impact profond que peuvent avoir les secrets enfouis et les vérités tues sur plusieurs générations. La culpabilité, la trahison et la rédemption sont autant de motifs qui viennent nourrir une intrigue riche en émotions et en rebondissements.

Ornella Nomber aborde également la question de l’identité et des origines, un sujet d’autant plus prégnant pour des personnages pris entre deux cultures, deux pays. Comment se construire lorsque l’on est le fruit d’une histoire familiale tourmentée ? Comment concilier héritage et émancipation ? Autant d’interrogations qui résonnent tout au long du roman.

Servi par une écriture fluide et une construction narrative habile, « Le prix des bonnes intentions » offre une plongée sensible dans l’intimité d’une famille marquée par les drames du passé. Un récit poignant qui invite à réfléchir sur le sens du devoir, du sacrifice et de la résilience.

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Le prix des bonnes intentions Ornella Nomber
Le prix des bonnes intentions Ornella Nomber
Le prix des bonnes intentions Ornella Nomber

Les personnages principaux et leurs relations complexes

Dans « Le prix des bonnes intentions », Ornella Nomber dresse le portrait de personnages complexes, dont les relations évoluent au gré des secrets révélés et des épreuves traversées. Au centre du récit, on trouve Eden, une jeune femme israélienne qui cherche à comprendre le passé trouble de sa famille. Pédiatre dévouée, elle est tiraillée entre son désir de maternité et son ambition professionnelle. Sa quête de vérité la mènera à questionner les choix de sa mère, Louise, et à renouer avec une partie de sa famille restée en France.

Louise, quant à elle, incarne la figure maternelle par excellence, prête à tous les sacrifices pour protéger sa fille des drames familiaux. Professeure de mathématiques à l’université, elle a quitté la France pour Israël des années auparavant, laissant derrière elle sa sœur jumelle, Adèle. Les retrouvailles entre les deux sœurs, après des décennies de silence, vont raviver des blessures anciennes et mettre au jour des vérités longtemps enfouies.

Adèle, profondément marquée par la religion et les traditions, vit à Paris entourée de sa famille. Mère de plusieurs enfants, dont Jérémy et Naomi, elle porte en elle le poids d’un passé douloureux qui a façonné son existence. Sa relation avec Louise, faite d’amour et de ressentiment, est au cœur des tensions qui animent le récit.

Autour de ces trois femmes gravitent des personnages secondaires tout aussi importants, à l’image de Stéphane, le mari d’Adèle, dont la mort soudaine va précipiter le retour de Louise en France et déclencher une série d’événements qui bouleverseront la vie d’Eden. Ou encore Saul, ami proche de la famille, qui joue un rôle clé dans l’histoire en apportant son soutien indéfectible à Eden et Louise.

Ornella Nomber excelle dans la création de personnages nuancés, dont les failles et les doutes les rendent profondément humains. Chacun à leur manière, ils tentent de composer avec leur histoire familiale, leurs croyances et leurs aspirations, offrant au lecteur un portrait sans concession des relations intergénérationnelles et des liens indéfectibles qui unissent les membres d’une même famille, malgré les secrets et les non-dits.

Une intrigue non-linéaire qui mêle passé et présent

L’une des particularités du roman d’Ornella Nomber réside dans sa construction narrative non-linéaire, qui entremêle habilement passé et présent. Le récit alterne entre différentes temporalités, depuis les années 1960 jusqu’en 2011, dévoilant progressivement les secrets qui ont façonné la vie des personnages principaux.

Cette structure temporelle éclatée permet à l’autrice de maintenir un suspense constant tout au long de l’histoire. Le lecteur, plongé au cœur des tourments d’Eden en 2011, se voit régulièrement transporté dans le passé pour découvrir, chapitre après chapitre, les événements qui ont mené à la situation présente. Les allers-retours entre les époques offrent un éclairage nouveau sur les relations complexes entre les personnages et les motivations profondes qui les animent.

En entrelaçant les fils du passé et du présent, Ornella Nomber tisse une toile narrative captivante où chaque révélation vient enrichir la compréhension globale de l’histoire familiale. Les non-dits et les drames enfouis refont surface peu à peu, mettant en lumière les blessures secrètes qui ont influencé le destin de Louise, Adèle et leurs proches.

Cette construction non-linéaire confère également une dimension universelle au récit. En explorant les répercussions des choix et des traumatismes sur plusieurs générations, l’autrice souligne avec justesse comment le passé peut continuer à influer sur le présent, et combien il est crucial de faire face à son histoire pour avancer sereinement.

Grâce à une maîtrise remarquable des transitions temporelles et une attention portée aux détails révélateurs, Ornella Nomber parvient à créer un récit fluide et cohérent, où chaque bond dans le temps apporte une pièce supplémentaire au puzzle familial. Une prouesse narrative qui maintient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page, l’invitant à reconstituer, aux côtés d’Eden, le fil de cette histoire intense et émouvante.

L’impact des secrets de famille et des non-dits

Au cœur du roman « Le prix des bonnes intentions », Ornella Nomber explore avec finesse l’impact dévastateur que peuvent avoir les secrets de famille et les non-dits sur plusieurs générations. Tout au long du récit, le lecteur découvre comment ces vérités cachées ont façonné la vie des personnages principaux, les empêchant de se construire sereinement et d’entretenir des relations saines avec leurs proches.

Les silences qui entourent le passé de Louise et Adèle, les deux sœurs jumelles au centre de l’histoire, ont créé un fossé entre elles, les éloignant pendant des décennies. Ces secrets, qui remontent à leur enfance et à des événements tragiques survenus au sein de leur famille, ont nourri les incompréhensions, les rancœurs et les souffrances, empoisonnant durablement leurs rapports.

Ornella Nomber montre avec justesse comment ces non-dits se transmettent, telle une onde de choc, aux générations suivantes. Eden, la fille de Louise, se retrouve ainsi prisonnière d’une histoire familiale dont elle ignore les tenants et les aboutissants. Sa quête de vérité, qui la mènera de Tel Aviv à Paris, devient un élément central du roman, soulignant l’importance de briser les silences pour se libérer du poids du passé.

À travers les révélations qui jalonnent le récit, l’autrice met en lumière les conséquences dévastatrices de ces secrets sur la construction identitaire des personnages. Comment se bâtir en tant qu’individu lorsque l’on est le fruit d’une histoire familiale tourmentée, dont certains pans nous échappent ? Cette interrogation résonne tout au long du roman, invitant le lecteur à réfléchir sur l’importance de la transparence et de la communication au sein des familles.

Car si les secrets et les non-dits peuvent sembler, dans un premier temps, une forme de protection, ils s’avèrent en réalité être un fardeau qui entrave l’épanouissement des personnages. En explorant les méandres de ces silences, Ornella Nomber offre un plaidoyer puissant en faveur de la vérité, aussi douloureuse soit-elle, comme un prérequis nécessaire à la résilience et à la paix intérieure.

La manière dont l’autrice dévoile progressivement les secrets enfouis, tout en maintenant un suspense haletant, confère au roman une dimension psychologique captivante. Chaque révélation vient éclairer d’un jour nouveau les relations entre les personnages, permettant au lecteur de comprendre peu à peu les motivations profondes qui les animent. Un récit bouleversant qui nous rappelle que l’amour, le pardon et la communication sont les clés pour surmonter les blessures du passé et se réinventer.

La maternité et la filiation au cœur du récit

Dans « Le prix des bonnes intentions », Ornella Nomber place la maternité et la filiation au centre de son récit, explorant avec sensibilité les liens complexes qui unissent mères et filles. À travers les parcours d’Eden, Louise et Adèle, l’autrice interroge le sens même de la maternité, ses joies et ses défis, mais aussi les sacrifices qu’elle implique et les questionnements identitaires qu’elle soulève.

Le roman met en lumière la force du lien maternel, capable de transcender les distances géographiques et les secrets de famille. Malgré les années de silence et d’incompréhension qui les ont séparées, Louise et Adèle restent profondément unies par leur amour inconditionnel pour leurs enfants. Leur réconciliation, bien que douloureuse, témoigne de la puissance de ce lien indéfectible qui les pousse à affronter les vérités enfouies pour le bien de leur descendance.

Ornella Nomber explore également les doutes et les questionnements qui accompagnent l’expérience de la maternité. À travers le personnage d’Eden, jeune mère célibataire tiraillée entre son désir d’épanouissement personnel et son devoir envers sa fille, l’autrice aborde avec justesse les défis de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Elle souligne ainsi la pression sociale qui pèse sur les femmes, sommées de répondre à des attentes parfois contradictoires.

Le roman interroge par ailleurs la notion même de filiation, et la manière dont elle façonne l’identité des individus. En découvrant les secrets qui entourent l’histoire de ses parents, Eden est confrontée à une remise en question profonde de ses origines et de sa place au sein de sa famille. Sa quête de vérité devient alors un voyage initiatique, une recherche de sens qui lui permettra de se réconcilier avec son passé et d’envisager l’avenir sereinement.

Car si la maternité et la filiation sont sources de joies intenses, elles peuvent aussi être à l’origine de blessures profondes lorsqu’elles s’accompagnent de non-dits et de souffrances inavouées. En explorant les méandres des relations mères-filles sur trois générations, Ornella Nomber offre une réflexion nuancée sur la transmission, le pardon et la résilience. Un récit universel qui touche par sa justesse et son humanité, invitant chacun à interroger son propre rapport à la famille et à l’héritage émotionnel qui s’y rattache.

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Religion, traditions et émancipation : des thématiques centrales

Dans « Le prix des bonnes intentions », la religion, les traditions et l’émancipation occupent une place centrale, influençant profondément le parcours des personnages. Ornella Nomber explore avec finesse la manière dont ces thématiques s’entremêlent, façonnant les choix de vie et les relations familiales.

Le judaïsme, omniprésent dans le roman, est dépeint comme un héritage complexe, porteur de sens et d’identité, mais aussi source de tensions et de questionnements. À travers le personnage d’Adèle, l’autrice met en lumière le poids des traditions religieuses, qui dictent les comportements et les attentes, parfois au détriment de l’épanouissement individuel. La pratique rigoureuse d’Adèle et de sa famille contraste avec le cheminement de Louise, qui s’est éloignée de la religion pour embrasser une vie laïque.

Ce clivage entre les deux sœurs soulève des interrogations profondes sur la place de la religion dans la construction identitaire et la transmission familiale. Comment concilier l’attachement aux traditions avec le désir d’émancipation et de liberté ? C’est tout l’enjeu du parcours d’Eden, tiraillée entre l’héritage culturel de sa mère et sa volonté de tracer sa propre voie.

Ornella Nomber aborde ces questions avec nuance, sans jamais porter de jugement, mais en invitant le lecteur à réfléchir sur la complexité des choix individuels face aux attentes collectives. Elle montre comment la religion peut être à la fois un ancrage rassurant et un carcan étouffant, selon la manière dont elle est vécue et transmise.

Le roman met également en lumière les conséquences parfois douloureuses de l’émancipation, lorsqu’elle s’accompagne d’une rupture avec les traditions familiales. La décision de Louise de quitter la France pour Israël, afin de fuir les commérages et les accusations, illustre le prix à payer pour affirmer sa liberté et protéger ses enfants.

En filigrane, « Le prix des bonnes intentions » questionne la notion même de liberté individuelle, et la manière dont elle se conjugue avec l’appartenance à une communauté, à une histoire familiale. À travers les parcours contrastés de ses personnages, Ornella Nomber offre une réflexion nuancée sur l’émancipation, ses joies et ses défis, invitant chacun à trouver son propre équilibre entre héritage et affirmation de soi.

La construction identitaire face aux origines

« Le prix des bonnes intentions » d’Ornella Nomber explore avec profondeur la question de la construction identitaire face aux origines, un thème central qui résonne tout au long du récit. À travers le parcours d’Eden, personnage principal du roman, l’autrice met en lumière les défis auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à se définir en tant qu’individus, tout en composant avec un héritage familial complexe et parfois douloureux.

La quête identitaire d’Eden est indissociable de sa volonté de comprendre le passé de sa famille, et en particulier les secrets qui entourent la relation entre sa mère, Louise, et sa tante, Adèle. En découvrant progressivement les non-dits et les drames qui ont façonné l’histoire de ses aïeules, Eden est amenée à interroger ses propres origines, et la manière dont elles influencent son rapport au monde et à elle-même.

Ornella Nomber montre avec justesse comment la construction de soi est un processus continu, fait d’allers-retours entre le passé et le présent, d’interrogations et de remises en question. Pour Eden, il s’agit de trouver un équilibre entre l’affirmation de son individualité et l’acceptation de son héritage familial, avec ses zones d’ombre et ses blessures.

Le roman souligne également l’importance des liens intergénérationnels dans la formation de l’identité. Les relations qu’entretient Eden avec sa mère, mais aussi avec sa fille, témoignent de la manière dont les expériences et les émotions se transmettent, consciemment ou non, d’une génération à l’autre. En explorant ces dynamiques familiales, Ornella Nomber invite le lecteur à réfléchir sur le poids de l’héritage dans la définition de soi.

Car si les origines peuvent être source de fierté et d’ancrage, elles peuvent aussi s’avérer un fardeau lorsqu’elles s’accompagnent de secrets et de traumatismes non résolus. La quête d’Eden pour démêler les fils de son histoire familiale devient alors un voyage initiatique, une étape nécessaire pour se libérer du passé et envisager l’avenir sereinement.

À travers ce récit poignant et universel, Ornella Nomber nous rappelle que la construction identitaire est un cheminement personnel, fait de doutes, de découvertes et de résilience. Un parcours unique et profondément intime, qui invite chacun à embrasser son histoire pour mieux s’en affranchir, et ainsi tracer sa propre voie.

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Le poids de la culpabilité et la quête de vérité

Dans « Le prix des bonnes intentions », Ornella Nomber explore avec finesse le poids de la culpabilité et la quête de vérité, deux thèmes étroitement liés qui sous-tendent l’ensemble du récit. Au fil des pages, le lecteur découvre comment ces notions s’immiscent dans la vie des personnages, influençant leurs choix et leurs relations, les poussant à affronter les secrets du passé pour se libérer du fardeau des non-dits.

La culpabilité est un moteur puissant dans le roman, qui ronge les personnages de l’intérieur et les empêche d’avancer sereinement. Qu’il s’agisse de Louise, hantée par les accusations de sa sœur Adèle, ou de Stéphane, rongé par le remords d’avoir maltraité son fils Raphaël, chacun doit composer avec le poids de ses actes passés et leurs conséquences sur le présent. Cette culpabilité, tel un poison insidieux, contamine les relations familiales et entrave la communication, rendant d’autant plus nécessaire la quête de vérité.

Car c’est bien cette soif de comprendre, de lever le voile sur les secrets enfouis, qui anime les personnages tout au long du récit. Eden, en particulier, incarne cette volonté inébranlable de faire la lumière sur l’histoire de sa famille, d’affronter les zones d’ombre pour se reconstruire et avancer. Sa quête de vérité devient un véritable parcours initiatique, ponctué de découvertes déstabilisantes mais essentielles pour appréhender son identité et sa place au sein de sa lignée.

Ornella Nomber montre avec justesse comment la culpabilité et la recherche de la vérité sont les deux faces d’une même pièce, indissociables et nécessaires à la résilience des personnages. C’est en acceptant de se confronter aux parts sombres de leur histoire, en osant briser les silences et affronter les non-dits, que Louise, Adèle et Eden parviennent peu à peu à se libérer du poids du passé et à renouer des liens apaisés.

Le roman souligne également la dimension cathartique de cette quête de vérité, aussi douloureuse soit-elle. En dévoilant progressivement les secrets qui ont façonné le destin de cette famille, Ornella Nomber invite le lecteur à réfléchir sur l’importance du dialogue et du pardon pour surmonter les traumatismes et se reconstruire. Une leçon de vie puissante, qui résonne bien au-delà des pages du livre.

« Le prix des bonnes intentions » est un plaidoyer vibrant pour l’honnêteté et la transparence, un rappel que la vérité, même difficile, est le seul chemin vers la guérison et l’apaisement. En explorant avec humanité les méandres de la culpabilité et la soif de comprendre, Ornella Nomber offre un roman universel et profondément touchant, qui ne laisse personne indifférent.

Un style d’écriture immersif et une approche psychologique fine

L’une des forces indéniables du roman d’Ornella Nomber réside dans son style d’écriture immersif et son approche psychologique fine des personnages. Dès les premières pages, le lecteur est happé par la plume de l’autrice, qui sait créer une atmosphère captivante et rendre palpables les émotions qui traversent les protagonistes.

Ornella Nomber fait le choix d’une narration à la troisième personne, adoptant tour à tour le point de vue des différents personnages. Cette technique narrative permet une immersion totale dans l’univers du roman, offrant un accès privilégié aux pensées, aux doutes et aux motivations profondes de chacun. Le lecteur se retrouve ainsi au plus près d’Eden, de Louise et d’Adèle, partageant leurs joies, leurs peines et leurs questionnements existentiels.

Le style de l’autrice, fluide et évocateur, se met au service de l’intrigue, créant une tension palpable au fil des pages. Les descriptions ciselées des lieux et des atmosphères contribuent à donner vie au récit, transportant le lecteur des rues animées de Tel Aviv aux appartements parisiens chargés d’histoire. Chaque détail semble choisi avec soin pour renforcer l’intensité émotionnelle des scènes et créer un tableau vivant et authentique.

Mais c’est surtout dans l’analyse psychologique des personnages qu’Ornella Nomber excelle. Avec une finesse remarquable, elle explore les méandres de la psyché humaine, mettant en lumière les failles, les contradictions et les aspirations de chacun. Les dialogues, ciselés et révélateurs, participent à cette introspection, dévoilant peu à peu les blessures secrètes et les non-dits qui hantent les relations familiales.

Cette attention portée à la complexité des êtres confère aux personnages une profondeur et une humanité saisissantes. Loin des stéréotypes ou des jugements hâtifs, Ornella Nomber offre un regard nuancé sur les choix et les actions de chacun, invitant le lecteur à faire preuve d’empathie et de compréhension. Une approche subtile et bienveillante, qui fait la force de ce roman et lui donne une résonance universelle.

Porté par une écriture maîtrisée et une analyse psychologique remarquable, « Le prix des bonnes intentions » est un roman qui marque durablement les esprits. Ornella Nomber signe ici une œuvre d’une grande maturité littéraire, qui allie avec brio intensité émotionnelle et réflexion sur la complexité des liens familiaux. Un véritable page-turner, qui ne laisse pas indemne et confirme le talent prometteur de cette autrice.

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Le mot de la fin : la portée universelle d’un drame familial

« Le prix des bonnes intentions » d’Ornella Nomber est bien plus qu’un simple roman familial. À travers l’histoire d’Eden, de Louise et d’Adèle, l’autrice parvient à toucher à l’universel, explorant des thèmes qui résonnent en chacun de nous. Les secrets, la quête identitaire, le poids des non-dits et la complexité des relations intergénérationnelles sont autant de sujets qui transcendent les frontières et les cultures, faisant de ce récit un miroir dans lequel chaque lecteur peut se reconnaître.

La force de ce roman réside dans sa capacité à mettre en lumière la résilience dont font preuve les personnages face aux épreuves et aux révélations qui bousculent leur existence. En suivant leur parcours, ponctué de doutes, de souffrances mais aussi d’espoir et de réconciliation, Ornella Nomber offre une leçon de vie inspirante. Elle nous rappelle que, malgré les blessures du passé et les défis du présent, il est toujours possible de se reconstruire, de pardonner et d’avancer.

Au-delà de la dimension psychologique, « Le prix des bonnes intentions » est aussi un roman profondément ancré dans son époque, qui aborde avec justesse des problématiques sociétales contemporaines. Les questionnements d’Eden sur la maternité, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, ou encore la place de la religion dans la construction identitaire, font écho aux préoccupations de nombreux lecteurs. En explorant ces thématiques avec nuance et sensibilité, Ornella Nomber signe un roman résolument moderne et engagé.

Porté par une écriture maîtrisée et une construction narrative habile, « Le prix des bonnes intentions » est un roman qui marque durablement les esprits. La justesse des émotions, la finesse de l’analyse psychologique et la profondeur des réflexions proposées en font une œuvre incontournable, qui s’inscrit dans la lignée des grands romans familiaux contemporains.

En refermant ce livre, le lecteur en ressort profondément touché, questionné dans ses certitudes et ses propres héritages familiaux. Car, au-delà de l’histoire singulière d’Eden et de sa famille, c’est bien un message universel qu’Ornella Nomber délivre ici : celui de la résilience, du pouvoir des mots et de l’amour comme moteur de la reconstruction individuelle et collective. Un roman puissant et humaniste, qui ne laisse personne indifférent.

Mots-clés : Secrets de famille, Quête identitaire, Résilience, Relations mères-filles, Drame familial


Extrait Première Page du livre

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Le jour de la garde à vue

18 mars 2011 – 19:00 – Tel Aviv Deuxième heure

Eden avait perdu la notion du temps. Elle s’était réveillée si tôt. Ou peut-être n’avait-elle pas dormi et cette journée constituait la continuation interminable de la précédente. Cette arythmie lui rappelait celle des gardes de nuit. La vie d’avant. Quand elle était déjà médecin mais pas encore mère.

Quand elle quitta la chambre, les pleurs d’Emma s’intensifièrent. Ses mains se mirent à trembler. Elle ouvrit brutalement le frigo et but directement à la bouteille une grande gorgée d’eau gazeuse. Elle avala de travers. Elle fixa l’évier comme un repère auquel se raccrocher pour reprendre ses esprits. Mais les cris d’Emma redoublèrent. Démunie, elle frappa des poings contre le mur. Elle espérait qu’on l’entende. Elle voulait appeler à l’aide. Mais dans ce combat-là, elle se savait seule. Personne ne pouvait rien pour elle.

Depuis qu’elle avait accouché, trois mois plus tôt, elle était régulièrement prise de crises d’angoisse. Alors, pour les contenir, elle fixait son visage dans le miroir de la salle de bains si longtemps qu’elle en arrivait à ne plus reconnaître ses propres traits. Dans ces moments, le sentiment que son âme avait temporairement quitté son corps l’étreignait. Et c’était affolant. Elle avait mis au monde une petite fille qui dépendait entièrement d’elle, qui serait influencée par ses humeurs, ses mots et ses contrariétés. Certains jours, ce poids lui paraissait insupportable. Au fur et à mesure qu’Emma s’éveillait, l’idée qu’elle devait être irréprochable lui pesait un peu plus.

En apprenant sa grossesse, Eden avait envisagé de déménager pour trouver un appartement plus grand et plus calme. Mais le temps s’était accéléré et, encombrée par son ventre, elle avait remis ce projet à plus tard. Elle était restée dans celui qu’elle habitait depuis quatre ans, depuis son retour de Paris. C’était un appartement typique du centre de Tel Aviv. Il était situé au deuxième étage d’un immeuble Bauhaus i. Il serait certainement emporté par la vague de rénovations immobilières qui se propageait dans la ville ces dernières années. En attendant, il présentait le même air vétuste que la plupart des bâtiments du centre-ville. La cage d’escalier en pierre était étriquée et les marches irrégulières. Il n’y avait pas d’ascenseur, ce qui rendait les balades en poussette fastidieuses. Sur le sol, le carrelage tacheté d’un éventail du beige au marron foncé était typique des appartements construits dans les années soixante-dix. Eden était attachée à ces murs malgré leur manque de commodité. « 


  • Titre : Le prix des bonnes intentions
  • Auteur : Ornella Nomber
  • Éditeur : Auto-édition
  • Nationalité : France
  • Date de sortie : 2024

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Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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