Introduction : présentation de l’auteur et du livre
Arttu Tuominen est un auteur finlandais reconnu, qui s’est imposé comme l’un des maîtres du polar nordique actuel. Né en 1981, il a grandi dans la ville de Pori, sur la côte ouest de la Finlande. Après des études de littérature et de création littéraire, il se lance dans l’écriture et publie son premier roman policier en 2016. Depuis, il a écrit plusieurs autres polars, traduits dans de nombreux pays, qui rencontrent un grand succès critique et public.
« Le Serment », paru en 2019 en Finlande et traduit en français en 2021, est le premier volet d’une trilogie mettant en scène le commissaire Jari Paloviita. Ce roman a été récompensé par le prestigieux prix Clé de Verre du meilleur roman policier nordique, confirmant le talent d’Arttu Tuominen pour créer des intrigues captivantes et des personnages complexes.
L’histoire se déroule à Pori, ville natale de l’auteur, et alterne entre deux époques : l’été 1991 et l’automne 2018. En 1991, Jari Paloviita, alors âgé de 13 ans, et son meilleur ami Antti sont témoins d’un événement traumatisant qui va sceller leur amitié et leurs destins. 27 ans plus tard, Jari est devenu commissaire de police à Pori. Lorsqu’un meurtre est commis et qu’Antti est le principal suspect, Jari va devoir replonger dans les secrets du passé pour tenter de découvrir la vérité.
Arttu Tuominen excelle dans l’art de tisser des liens entre passé et présent, dévoilant peu à peu les faces cachées de ses personnages. Il nous plonge dans une atmosphère opppressante et mélancolique, typique des polars nordiques, où les paysages froids et brumeux de la Finlande font écho aux noirceurs de l’âme humaine.
« Le Serment » est un page-turner haletant qui interroge sur les conséquences de nos actes passés et la force des liens d’amitié. C’est aussi une plongée fascinante dans la psyché d’un enquêteur tourmenté par son histoire personnelle. Mêlant habilement polar et drame, Arttu Tuominen signe un roman intense et profondément humain, qui confirme son statut d’étoile montante du polar finlandais.
En somme, « Le Serment » est bien plus qu’un simple polar : c’est un roman initiatique sur l’enfance, les secrets, la culpabilité et la rédemption. Un livre puissant et envoûtant qui ne laisse pas indemne et donne envie de découvrir les autres œuvres de cet auteur talentueux. Une excellente porte d’entrée dans l’univers singulier et captivant d’Arttu Tuominen.
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Les thèmes centraux : amitié, secrets du passé, enquête policière
Le roman « Le Serment » d’Arttu Tuominen s’articule autour de trois thèmes centraux qui s’entremêlent habilement tout au long du récit : l’amitié, les secrets du passé et l’enquête policière. Ces thématiques s’imbriquent et se répondent, créant une intrigue riche et complexe qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
L’amitié est sans conteste le fil rouge du roman. Au cœur de l’histoire se trouve la relation entre Jari Paloviita et Antti Mielonen, deux amis d’enfance liés par un pacte secret scellé en 1991. Leur complicité est mise à l’épreuve 27 ans plus tard lorsqu’Antti devient le principal suspect d’un meurtre. Arttu Tuominen explore avec finesse les méandres de cette amitié indéfectible mais complexe, faite de non-dits et de loyautés contradictoires. Il montre comment les liens tissés durant l’enfance peuvent influer sur toute une vie.
Les secrets du passé sont l’autre grand moteur du récit. L’auteur distille habilement les indices sur ce qui s’est réellement passé durant cet été 1991, maintenant le suspense jusqu’au dénouement. Il montre comment ces secrets enfouis ressurgissent des années plus tard, telles des bombes à retardement, et viennent bouleverser le présent. En explorant les zones d’ombre de ses personnages, Arttu Tuominen interroge sur le poids des non-dits et la difficulté à se libérer de son passé.
L’enquête policière, menée par le commissaire Jari Paloviita, est le troisième pilier du roman. Arttu Tuominen maîtrise parfaitement les codes du polar et nous entraîne dans une investigation haletante, semée de fausses pistes et de rebondissements. Mais l’enquête est aussi pour Jari un voyage introspectif, une plongée dans ses propres souvenirs et traumatismes. La frontière entre l’intime et le professionnel se brouille, rendant l’enquête d’autant plus palpitante et humaine.
Ce qui frappe dans « Le Serment », c’est la façon dont ces trois thématiques s’entrelacent et se répondent sans cesse. Les secrets du passé influent sur l’amitié présente, l’amitié vient parasiter l’enquête policière, l’enquête fait resurger les fantômes du passé… Arttu Tuominen tisse une toile narrative d’une grande complexité où chaque fil thématique est indispensable à l’ensemble.
Au final, « Le Serment » apparaît comme une réflexion profonde et nuancée sur l’amitié, la loyauté, le poids du passé et la quête de vérité. Un roman polyphonique qui, au-delà de l’intrigue policière, explore avec justesse les recoins les plus sombres et les plus lumineux de l’âme humaine. Une magnifique réussite qui prouve qu’Arttu Tuominen est un auteur qui compte dans le paysage du polar nordique.
Structure narrative : entrelacs d’intrigues passées et présentes
L’une des particularités les plus frappantes du roman « Le Serment » d’Arttu Tuominen réside dans sa structure narrative originale et complexe. En effet, le récit alterne constamment entre deux temporalités distinctes : l’été 1991 et l’automne 2018. Cette construction en va-et-vient permet à l’auteur de tisser habilement un entrelacs d’intrigues passées et présentes, qui se font écho et s’éclairent mutuellement.
Les chapitres consacrés à l’été 1991 nous plongent dans l’enfance de Jari Paloviita et de son meilleur ami Antti Mielonen. Nous suivons leurs aventures, leurs jeux, mais aussi les drames qui vont bouleverser leurs vies et sceller leur destin. Ces passages, empreints de nostalgie et de mélancolie, ont une tonalité presque initiatique. Ils explorent les thèmes de l’amitié, de l’innocence perdue et des choix aux conséquences irréversibles.
En parallèle, les chapitres situés en 2018 nous entraînent dans l’enquête menée par Jari, devenu commissaire de police, sur un meurtre dont Antti est le principal suspect. Cette intrigue policière haletante est l’occasion pour Jari de replonger dans les secrets du passé et d’affronter ses propres démons. Les deux temporalités se répondent et s’entrechoquent, chaque révélation sur le passé venant éclairer d’un jour nouveau l’enquête présente.
Ce dispositif narratif à deux niveaux confère au roman une grande profondeur et une dimension presque méta-textuelle. Le lecteur, comme Jari, doit reconstituer le puzzle du passé pour comprendre le présent. Chaque chapitre apporte une pièce supplémentaire, créant un effet de suspense et de révélation progressive. On assiste à une véritable archéologie des secrets, où le passé refait peu à peu surface, tel un palimpseste.
Arttu Tuominen maîtrise avec brio cette structure en entrelacs. Les transitions entre les deux époques sont fluides et évocatrices, souvent liées par un écho, un souvenir, une sensation. L’auteur maintient un parfait équilibre entre les deux intrigues, sans jamais perdre le lecteur. Au contraire, cette construction labyrinthique rend le récit encore plus captivant et addictif.
Au-delà de son efficacité narrative, cet entrelacement temporel est aussi une belle façon de questionner le poids du passé sur le présent, la façon dont nos choix d’hier influencent nos vies d’aujourd’hui. « Le Serment » apparaît ainsi comme une œuvre qui célèbre le pouvoir de la littérature à explorer le temps, la mémoire et les méandres de l’âme humaine. Une structure narrative audacieuse et parfaitement maîtrisée, qui prouve le grand talent d’Arttu Tuominen.
Personnages principaux et relations qui les unissent
Le roman « Le Serment » d’Arttu Tuominen met en scène une galerie de personnages complexes et attachants, dont les destins s’entremêlent de façon inextricable. Au cœur du récit se trouvent Jari Paloviita et Antti Mielonen, deux amis d’enfance dont la relation est le fil rouge de l’histoire. Jari, le personnage principal, est un commissaire de police intègre et obstiné, hanté par les fantômes de son passé. Antti, lui, est un homme brisé et mystérieux, principal suspect dans l’affaire de meurtre que Jari doit résoudre. Leur amitié, faite de loyauté et de non-dits, est mise à rude épreuve par les événements.
Autour de ce duo gravitent d’autres personnages clés, qui viennent enrichir et compliquer l’intrigue. Il y a notamment Rami Nieminen, la victime, un homme violent et trouble dont le passé semble étrangement lié à celui de Jari et Antti. Son père, Kari Nieminen, est un autre protagoniste marquant, un homme amer et désabusé qui porte en lui les stigmates d’une vie de souffrances.
Les collègues de Jari jouent également un rôle important dans le récit. Son partenaire, Henrik Oksman, est un policier méticuleux et secret, qui semble comprendre Jari mieux que personne. Linda Toivonen, une autre collègue, apporte une touche de sensibilité et de complexité féminines à ce monde très masculin.
Il faut aussi mentionner les personnages qui peuplent les souvenirs d’enfance de Jari : sa sœur Tiina, figure lumineuse et tragique ; Henriikka, son premier amour ; et les parents de Jari, présences en filigrane qui influencent son parcours.
Ce qui frappe dans « Le Serment », c’est la façon dont Arttu Tuominen donne vie et épaisseur à chacun de ses personnages. Même les plus secondaires apparaissent comme des êtres de chair et de sang, avec leurs failles et leurs contradictions. L’auteur excelle à dépeindre les relations humaines dans toute leur complexité, faites d’amour, de rivalité, de non-dits et de blessures secrètes.
Plus qu’un simple polar, « Le Serment » est un roman choral qui explore avec finesse les liens qui unissent les êtres. Un récit puissant et émouvant, porté par des personnages inoubliables qui hantent longtemps le lecteur après la dernière page. Arttu Tuominen confirme son immense talent de conteur et de peintre de l’âme humaine.
L’amitié d’enfance entre les personnages et son impact
L’amitié d’enfance entre les personnages est sans conteste la clé de voûte du roman « Le Serment » d’Arttu Tuominen. Le lien indéfectible qui unit Jari Paloviita et Antti Mielonen est le cœur vibrant de l’histoire, celui qui donne toute sa puissance émotionnelle au récit. C’est une amitié intense et complexe, forgée dans les jeux et les drames de l’enfance, qui va influencer de manière décisive le destin des deux hommes.
Les chapitres consacrés à l’été 1991 nous plongent dans l’intimité de cette relation. Jari et Antti apparaissent comme deux garçons inséparables, unis par une complicité fusionnelle. Ils partagent tout : leurs rêves, leurs peurs, leurs secrets. Mais c’est aussi un été marqué par des événements tragiques qui vont sceller leur pacte et laisser des traces indélébiles dans leurs âmes d’enfants. Arttu Tuominen explore avec justesse la façon dont ces traumatismes vont souder leur amitié tout en y instillant une part d’ombre et de non-dits.
27 ans plus tard, lorsque Antti devient le suspect principal d’un meurtre, c’est toute la force de cette amitié d’enfance qui refait surface. Jari, devenu commissaire de police, va se retrouver écartelé entre son devoir et sa loyauté envers son ami. Malgré les années et les silences, leur lien semble inaltérable, presque viscéral. Jari n’aura de cesse de chercher la vérité, quitte à plonger dans les zones les plus sombres de leur passé commun.
À travers cette amitié, Arttu Tuominen questionne le poids des serments d’enfance sur une vie entière. Il montre comment ces liens tissés dans l’insouciance de la jeunesse peuvent devenir des fardeaux, des secrets trop lourds à porter. Mais il célèbre aussi la beauté de ces amitiés pures et inconditionnelles, capables de résister au temps et aux épreuves.
L’amitié entre Jari et Antti apparaît comme le miroir des tourments intérieurs des personnages. À travers elle, ce sont toutes les fêlures et les parts d’ombre de l’âme humaine qui se révèlent. Elle est le prisme par lequel Arttu Tuominen explore des thèmes universels comme la loyauté, la culpabilité, le poids du passé.
Cette amitié d’enfance est véritablement le cœur battant du « Serment ». Elle donne au roman sa dimension intime et poignante, bien au-delà de l’intrigue policière. C’est elle qui rend les personnages si attachants et si humains, elle qui fait de cette histoire un récit bouleversant sur la force des liens humains. Un tour de force émotionnel qui prouve le talent immense d’Arttu Tuominen pour sonder les âmes et les cœurs.
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Portrait psychologique du commissaire Paloviita, enquêteur tourmenté
Le commissaire Jari Paloviita, personnage central du « Serment », est un enquêteur profondément humain et attachant, loin des clichés habituels du genre policier. Arttu Tuominen dresse le portrait psychologique fascinant d’un homme tourmenté, hanté par les fantômes de son passé, qui se débat avec ses propres démons tout en essayant de faire son devoir.
Jari est un être complexe et ambigu, tiraillé entre son intégrité professionnelle et sa loyauté envers son ami d’enfance Antti, devenu le principal suspect d’un meurtre. Tout au long de l’enquête, il apparaît comme un homme blessé, rongé par la culpabilité et les non-dits. Son passé le hante, ressurgissant par bribes, tel un puzzle douloureux qu’il doit reconstituer pour comprendre le présent.
Arttu Tuominen explore avec finesse les zones d’ombre de son personnage, ses fêlures intimes, ses doutes. Jari est un être en quête de vérité, mais aussi de rédemption. À travers l’enquête, c’est aussi une plongée dans sa propre histoire qu’il entreprend, une confrontation avec les choix et les serments de son enfance. L’auteur dépeint un homme en proie à ses contradictions, partagé entre son désir de justice et sa soif de comprendre.
Mais Jari Paloviita est aussi un enquêteur acharné et intuitif, prêt à tout pour découvrir la vérité. Arttu Tuominen en fait un personnage profondément humain, loin de l’image du policier invincible et sans failles. Ses doutes, ses peurs, ses moments de découragement ne le rendent que plus attachant et crédible aux yeux du lecteur.
À travers le portrait de Jari, c’est aussi une réflexion sur la condition humaine que propose Arttu Tuominen. Jari incarne la complexité de l’âme, ses parts de lumière et d’ombre, sa capacité à se dépasser malgré les blessures. Son cheminement tout au long du roman est aussi un parcours initiatique, une quête identitaire qui le mènera à affronter ses propres démons.
Le commissaire Jari Paloviita est sans conteste l’un des grands atouts du « Serment ». Personnage dense et nuancé, il incarne à lui seul toute la complexité et la profondeur du roman d’Arttu Tuominen. Un enquêteur inoubliable, qui hante longtemps le lecteur après la dernière page, et qui prouve le talent immense de l’auteur pour créer des êtres de papier vibrants d’humanité. Jari est bien plus qu’un simple policier : c’est un homme en quête de lui-même, un miroir fascinant de la condition humaine.
Atmosphère sombre et oppressante, reflet des noirceurs de l’âme humaine
L’une des grandes forces du roman « Le Serment » d’Arttu Tuominen réside dans son atmosphère sombre et oppressante, qui imprègne chaque page du récit. Dès les premières lignes, le lecteur est plongé dans un univers crépusculaire, où les paysages froids et brumeux de la Finlande semblent refléter les tourments intérieurs des personnages. Cette ambiance pesante, presque étouffante, est le miroir des noirceurs de l’âme humaine que l’auteur explore tout au long de son roman.
Arttu Tuominen excelle dans l’art de créer des décors à la fois réalistes et symboliques, qui participent pleinement à la tension narrative. Les descriptions de la ville de Pori, théâtre de l’intrigue, sont empreintes d’une mélancolie diffuse, comme si les fantômes du passé hantaient chaque rue, chaque maison. Les scènes se déroulant dans la forêt, lieu central des drames de l’enfance, sont particulièrement saisissantes : la nature y apparaît hostile, presque menaçante, comme un écho aux secrets enfouis et aux blessures des personnages.
Cette atmosphère poisseuse n’est pas seulement un décor : elle est le reflet de la psyché tourmentée des protagonistes. Chaque lieu semble chargé de symboles, de non-dits, de souvenirs douloureux. La maison d’enfance de Jari, par exemple, est décrite comme un lieu hanté, où les silences pèsent autant que les mots. De même, l’enquête de Jari le mène dans des endroits sombres et glauques, comme autant de plongées dans les recoins les plus noirs de l’âme humaine.
Arttu Tuominen joue magistralement de cette ambiance pour instiller une tension croissante tout au long du récit. Chaque scène, même la plus anodine, semble porter une menace sourde, une impression de danger imminent. Le lecteur, à l’instar des personnages, avance dans un labyrinthe d’ombres et de secrets, avec la constante sensation qu’un drame peut survenir à chaque instant.
Cette maîtrise de l’atmosphère est l’une des grandes réussites du « Serment ». Arttu Tuominen parvient à créer un univers aussi fascinant qu’oppressant, où chaque détail semble chargé de sens cachés. C’est cette ambiance si particulière qui donne au roman sa profondeur et sa puissance évocatrice, bien au-delà de l’intrigue policière.
Au final, l’atmosphère du « Serment » apparaît comme le miroir trouble de l’âme humaine, avec ses parts d’ombre et de lumière. Un décor crépusculaire et envoûtant, qui prouve le talent immense d’Arttu Tuominen pour plonger le lecteur dans un univers aussi réaliste que symbolique. Une ambiance qui hante longtemps l’esprit, comme une invitation à explorer les méandres de la psyché humaine.
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Réflexions sur les conséquences des actes passés
Le roman « Le Serment » d’Arttu Tuominen est une profonde réflexion sur les conséquences de nos actes passés et la façon dont ils peuvent influencer notre présent et notre avenir. À travers l’histoire de Jari et Antti, l’auteur explore avec finesse la manière dont les choix et les événements de notre enfance peuvent avoir des répercussions durables, voire indélébiles, sur le cours de nos vies.
Tout au long du récit, les personnages sont hantés par les fantômes de leur passé, ces secrets enfouis qui ressurgissent soudainement, tel un retour de flamme. Arttu Tuominen montre comment ces non-dits, ces drames cachés, peuvent ronger l’existence, influencer chaque décision, chaque relation. Il met en lumière le poids des serments d’enfance, de ces loyautés indéfectibles qui peuvent devenir des fardeaux, des entraves à la liberté.
L’enquête de Jari est aussi un voyage intérieur, une plongée dans les souvenirs et les traumatismes enfouis. En tentant de comprendre le présent, il est obligé de faire face aux zones d’ombre de son passé, de démêler l’écheveau complexe de ses émotions et de ses choix d’autrefois. Sa quête de vérité est indissociable d’une quête identitaire, d’une confrontation avec lui-même et avec les conséquences de ses actes passés.
À travers ce cheminement, Arttu Tuominen interroge la notion de responsabilité. Jusqu’où sommes-nous responsables de nos actes d’enfant ? Comment vivre avec la culpabilité, le regret, le poids des erreurs passées ? Le roman explore avec subtilité ces questionnements universels, invitant le lecteur à une réflexion sur sa propre histoire, ses propres zones d’ombre.
Mais « Le Serment » est aussi un roman sur la rédemption, sur la possibilité de se libérer du passé. Le parcours de Jari est un parcours d’acceptation et de dépassement, une lente et douloureuse reconquête de soi. Arttu Tuominen montre que, si nous ne pouvons effacer le passé, nous pouvons apprendre à vivre avec, à l’apprivoiser, à en faire une force plutôt qu’un fardeau.
En définitive, cette réflexion sur les conséquences de nos actes passés est au cœur du « Serment ». Elle donne au roman sa profondeur, sa résonance intime et universelle. Bien plus qu’un simple polar, le livre d’Arttu Tuominen est une exploration émouvante et nuancée de la condition humaine, de notre rapport au temps et à la mémoire. Une invitation à plonger en nous-mêmes, à affronter nos propres serments et nos propres fantômes, pour mieux nous en libérer.
Une écriture efficace au service d’un suspense maîtrisé
Outre ses qualités intrinsèques d’analyse psychologique et de réflexion sur la condition humaine, « Le Serment » d’Arttu Tuominen est aussi un véritable page-turner, un roman policier haletant qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page. Cette efficacité narrative est le fruit d’une écriture maîtrisée, précise et évocatrice, entièrement au service du suspense et de l’intrigue.
Le style d’Arttu Tuominen se caractérise par une économie de moyens, une sobriété qui n’exclut pas la puissance évocatrice. Chaque mot semble choisi avec soin, chaque phrase ciselée pour créer un effet maximal. Les descriptions, qu’il s’agisse des paysages finlandais ou des états d’âme des personnages, sont à la fois précises et suggestives, laissant une large part à l’imagination du lecteur.
Cette écriture épurée permet à Arttu Tuominen de maintenir un rythme soutenu tout au long du récit. Les chapitres courts, alternant entre passé et présent, créent un effet de tension permanente, une impression d’urgence qui pousse le lecteur à tourner les pages. L’auteur distille habilement les indices et les révélations, maintenant un parfait équilibre entre mystère et dévoilement progressif.
Les dialogues, eux aussi, sont d’une redoutable efficacité. Chaque échange, même le plus anodin, semble porteur de sous-entendus, de non-dits lourds de sens. Arttu Tuominen excelle dans l’art de faire parler les silences, de suggérer plus que de dire. Cette maîtrise des dialogues contribue grandement à l’atmosphère oppressante du roman, à cette tension sourde qui imprègne chaque page.
Mais cette écriture efficace n’est jamais au détriment de la profondeur. Arttu Tuominen parvient à créer des personnages d’une grande densité psychologique en quelques touches subtiles, quelques détails savamment choisis. De même, les thèmes puissants du roman – l’amitié, la culpabilité, le poids du passé – sont abordés avec une justesse et une finesse remarquables, sans jamais alourdir le récit.
Ainsi, l’écriture d’Arttu Tuominen apparaît comme un modèle d’équilibre et de maîtrise, au service d’une intrigue policière parfaitement ficelée. Une écriture qui parvient à conjuguer efficacité narrative et profondeur thématique, suspense haletant et réflexion sur la condition humaine. Un style unique, reconnaissable entre tous, qui fait d’Arttu Tuominen l’une des voix les plus singulières et les plus talentueuses du polar nordique contemporain. « Le Serment » est un véritable tour de force littéraire, un roman qui se dévore d’une traite mais qui laisse une empreinte durable dans l’esprit du lecteur.
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Arttu Tuominen et l’art du suspense : Les clés du succès d’un polar finlandais
Au terme de cette analyse, il apparaît clairement que « Le Serment » d’Arttu Tuominen est bien plus qu’un simple polar : c’est un roman d’une richesse et d’une profondeur rares, qui marquera sans nul doute l’histoire du genre. Son succès, tant critique que public, n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’une conjonction unique de qualités littéraires et narratives.
Arttu Tuominen réussit le tour de force de conjuguer à la perfection les codes du polar avec une exploration subtile de thèmes universels. L’intrigue policière, parfaitement maîtrisée, n’est jamais qu’un prétexte pour plonger dans les méandres de l’âme humaine, pour interroger notre rapport au passé, à la culpabilité, à l’amitié. Cette dimension profondément humaine du roman, servie par des personnages d’une grande complexité, est sans nul doute l’une des clés de son succès.
Mais « Le Serment » est aussi un formidable page-turner, un roman haletant qui tient le lecteur en haleine de bout en bout. L’écriture ciselée d’Arttu Tuominen, son sens du rythme et du suspense, sa capacité à créer une atmosphère unique, à la fois réaliste et symbolique, sont autant d’atouts qui expliquent l’engouement des lecteurs. C’est un roman qui se dévore d’une traite, mais qui laisse une empreinte durable dans les esprits.
Il faut aussi souligner la façon dont Arttu Tuominen parvient à ancrer son récit dans une réalité finlandaise tout en lui donnant une portée universelle. Les paysages de Pori, les forêts sombres, les lacs brumeux, deviennent des personnages à part entière, des miroirs troublants des tourments intérieurs des protagonistes. Cette atmosphère si particulière, cette « finlandité » qui imprègne chaque page, donne au roman une saveur unique sans jamais le rendre hermétique.
Enfin, « Le Serment » s’inscrit dans la grande tradition du polar nordique tout en apportant une voix nouvelle, singulière. Arttu Tuominen renouvelle les codes du genre par sa capacité à mêler intrigue policière et exploration intime, réalisme social et dimension symbolique. Il prouve que le polar peut être un formidable outil d’analyse de notre société et de notre condition.
En conclusion, le succès du « Serment » tient à cette alchimie rare entre un suspense maîtrisé, une écriture puissante, une atmosphère envoûtante et une réflexion profonde sur l’humain. C’est un roman total, qui bouleverse et interroge, divertit et dérange. Un polar finlandais qui marquera sans conteste l’histoire du genre, et qui confirme Arttu Tuominen comme l’un des plus grands auteurs de sa génération. « Le Serment » n’est pas seulement un grand polar : c’est un grand roman, tout simplement, qui mérite amplement le succès international.
Mots-clés : Polar finlandais, Amitié, Secrets du passé, Rédemption, Suspense psychologique
Extrait Première Page du livre
» Prologue
— Et s’ils construisent des maisons ? demande le plus fluet des garçons, avant de grimper s’asseoir sur le rocher.
Des touffes de mousse se détachent de la pierre, tombent en pluie sur le sol.
— Ici, au milieu de la forêt ? Pourquoi est-ce qu’ils feraient ça ? Il n’y a même pas de route, répond le plus costaud en enfonçant d’un coup de pied sa pelle dans la bruyère.
Sous la végétation, le fer heurte le dur dépôt morainique.
— C’est long, vingt-sept ans, et c’est un bel endroit. Moi, en tout cas, si j’étais grand, je construirais ma maison sur cette colline.
— Eh bien vas-y, grogne le costaud.
Et il soulève une motte de tourbe, coupe les racines avec le tranchant de la pelle, puis la plante à nouveau dans le sol.
— Il faut creuser profond ?
— Au moins cinquante centimètres, pour que le gel ne le fasse pas remonter à la surface.
— Alors tu vas devoir creuser toi aussi. C’est plein de cailloux.
— C’est moi le cerveau et toi les bras, proteste le maigrichon avec un sourire.
Mais il saute malgré tout du rocher et se saisit de la pelle. Ils creusent à tour de rôle et disposent la terre en petits tas à côté du trou. Une fois que celui-ci est assez profond à leur goût, ils y déposent un cylindre en plastique orange. Une odeur de tourbe, humide et acide, monte de l’excavation. Les garçons contemplent un moment l’objet qui gît au fond, puis s’attellent à la combler. Leurs T-shirts sont mouillés de transpiration et leur respiration se fait lourde.
Une fois le travail terminé, le maigrichon déclare :
— Je te parie mille marks qu’il va rester là jusqu’à ce qu’un archéologue le trouve, dans mille ans.
— Non, parce qu’on va prêter serment, dit le costaud. Comme ça on sera obligés de le faire.
— On va jurer sur quoi ?
— Sur le X.
Ils se prennent les poignets en croisant les mains et se regardent dans les yeux.
Le costaud commence :
— Je promets et je jure que quoi qu’il arrive, qu’il y ait la guerre ou la peste, nous déterrerons ensemble dans vingt-sept ans ce que nous avons caché aujourd’hui. «
- Titre : Le Serment
- Titre original : Verivelka
- Auteur : Arttu Tuominen
- Éditeur : Éditions de La Martinière
- Nationalité : Finlande
- Date de sortie : 2021
Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.