Une vallée, des ombres : L’enquête haletante des Sept Châtiments
« Les Sept Châtiments », Deuxième roman de l’auteur espagnol Jordi Llobregat, nous plonge au cœur d’une intrigue policière haletante dans le décor majestueux des Pyrénées catalanes. Paru en 2019, 2021 en France, ce polar a rapidement connu un grand succès en Espagne avant d’être traduit dans plusieurs langues, dont le français.
Le récit s’ouvre sur la macabre découverte d’un cadavre dans un bâtiment en construction d’une station de ski, le projet Vall de Beau, quelques semaines avant une importante candidature aux Jeux Olympiques d’hiver. La sous-inspectrice Álex Serra, de la police de Barcelone, est dépêchée sur place pour élucider ce meurtre qui pourrait compromettre l’avenir de la station. Mais cette affaire la confronte à son passé trouble et à ses démons intérieurs.
Au fil des chapitres, l’enquête se révèle de plus en plus complexe et fait resurgir les secrets d’une mystérieuse colonie industrielle aujourd’hui à l’abandon, la Colonie Dalmau. Álex Serra, épaulée par le lieutenant français Jean Cassel, va devoir démêler les liens entre la victime, un ingénieur nommé Daniel Latour, cette colonie oubliée et son propre passé.
Mêlant habilement roman policier et saga familiale sur fond de secrets enfouis, « Les Sept Châtiments » tient en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page. Jordi Llobregat signe un polar efficace et ambitieux, servi par une écriture maîtrisée et un sens aigu du suspense.
Que s’est-il réellement passé à la Colonie Dalmau des décennies plus tôt ? Quel lourd passé hante la vallée et ses habitants ? Et si le meurtre de Daniel Latour était lié à des événements vieux de plus de 70 ans ? Autant de questions qui taraudent les enquêteurs et le lecteur, pris dans les méandres d’une intrigue riche en rebondissements.
Polar incisif, « Les Sept Châtiments » est aussi un roman choral qui explore avec justesse les failles et la part d’ombre de ses personnages. De la complexe Álex Serra au trouble Antoine Closas, leader d’un mouvement écologiste opposé au projet de station, en passant par l’énigmatique Béatrice Dalmau, héritière d’un lourd passé familial, Jordi Llobregat brosse le portrait d’êtres déchirés, prisonniers de leurs secrets. Un roman intense et captivant, à découvrir de toute urgence.
livres de Jordi Llobregat à acheter
Le genre du polar revisité : entre enquête policière et roman à suspens
Dans « Les Sept Châtiments », Jordi Llobregat revisite avec brio les codes du roman policier, offrant un savant mélange entre enquête classique et thriller haletant. Si l’intrigue s’articule autour d’un meurtre et de sa résolution, l’auteur parvient à transcender les conventions du genre pour proposer une œuvre originale et captivante.
Le récit alterne habilement entre les investigations menées par la sous-inspectrice Álex Serra et son équipe, et des chapitres dédiés aux différents protagonistes de l’histoire. Cette structure narrative permet de maintenir un rythme soutenu tout en explorant la psychologie et les motivations de chaque personnage. Le lecteur, ainsi plongé au cœur de l’action, ressent l’urgence et la tension croissante de l’enquête.
Jordi Llobregat joue également avec les codes du roman à suspense, distillant indices et fausses pistes au fil des pages. Les rebondissements s’enchaînent, remettant en question les certitudes des enquêteurs et du lecteur. L’auteur maintient une atmosphère oppressante, où chaque détail compte et où le danger semble omniprésent. Cette maîtrise du suspense confère à « Les Sept Châtiments » une dimension addictive, poussant le lecteur à dévorer le livre pour en découvrir le dénouement.
Mais au-delà de l’enquête policière, le roman explore avec finesse les thèmes du passé, des secrets de famille et de la rédemption. La résolution du meurtre de Daniel Latour est indissociable de l’histoire troublante de la Colonie Dalmau et de ses habitants. En fouillant dans ce passé enfoui, Álex Serra va devoir affronter ses propres démons et remettre en question ses certitudes. Cette quête de vérité, tant sur le plan personnel que professionnel, apporte une profondeur supplémentaire au récit.
Jordi Llobregat réussit ainsi à transcender le simple cadre du polar pour livrer un roman riche et ambitieux. « Les Sept Châtiments » se révèle être bien plus qu’une enquête policière : c’est une plongée captivante dans les méandres de l’âme humaine, où les frontières entre le bien et le mal se brouillent. Une œuvre puissante qui réinvente avec intelligence les codes du genre.
Une intrigue complexe aux multiples facettes
L’une des grandes forces des « Sept Châtiments » réside dans la complexité et la richesse de son intrigue. Jordi Llobregat tisse habilement une toile narrative où s’entremêlent plusieurs fils conducteurs, créant ainsi une histoire dense et captivante. Le lecteur se trouve rapidement happé par cette enquête aux multiples ramifications, qui le tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Au cœur du récit se trouve le meurtre de Daniel Latour, ingénieur travaillant sur le projet de station de ski Vall de Beau. Si cette mort semble être le point de départ de l’intrigue, elle n’en est en réalité que la partie émergée. Au fil des chapitres, l’enquête de la sous-inspectrice Álex Serra et de son équipe va mettre au jour des liens insoupçonnés entre cette affaire et de sombres secrets enfouis depuis des décennies.
Jordi Llobregat excelle dans l’art de la construction narrative. Chaque nouveau développement de l’enquête apporte son lot de questions et de révélations, entraînant le lecteur dans un véritable labyrinthe. L’auteur entretient le suspense avec maestria, distillant les indices au compte-gouttes et multipliant les fausses pistes. Cette structure savamment orchestrée maintient une tension constante et donne au roman son caractère addictif.
Mais « Les Sept Châtiments » ne se limite pas à une simple enquête policière. En filigrane se dessine une intrigue plus vaste et plus profonde, qui plonge ses racines dans l’histoire tourmentée de la Colonie Dalmau. À travers les investigations d’Álex Serra, c’est tout un pan du passé qui resurgit, dévoilant les blessures et les secrets d’une communauté marquée par la tragédie. Cette dimension historique et humaine confère à l’intrigue une résonance particulière et une profondeur qui transcende le simple cadre du polar.
Jordi Llobregat parvient à entretenir plusieurs niveaux de lecture, chaque facette de l’intrigue apportant son lot de questions et de révélations. Les différentes pistes narratives s’entrechoquent et se répondent, formant un tout cohérent et captivant. Le lecteur, tenu en haleine, se prend au jeu de cette enquête labyrinthique, tentant de démêler le vrai du faux et de deviner le fin mot de l’histoire.
« Les Sept Châtiments » se distingue par une prouesse narrative remarquable, proposant une intrigue d’une immense richesse, où chaque élément a son importance et où tout est méticuleusement pensé. Jordi Llobregat signe un roman ambitieux et maîtrisé, qui se démarque par la richesse de son scénario et sa capacité à surprendre jusqu’au dénouement final. Une réussite qui témoigne du talent de cet auteur à construire des récits aussi captivants qu’intelligents.
Des personnages travaillés et mystérieux
Si l’intrigue des « Sept Châtiments » captive autant, c’est aussi grâce à la galerie de personnages fascinants imaginés par Jordi Llobregat. Loin des archétypes du genre, l’auteur dresse le portrait d’êtres complexes, tourmentés et insaisissables, dont les motivations et les secrets ne se dévoilent que progressivement. Chaque protagoniste apporte sa pierre à l’édifice, contribuant à la richesse et à la profondeur du récit.
Au centre de l’histoire se trouve la sous-inspectrice Álex Serra, personnage clé et fil rouge de l’intrigue. Femme forte et déterminée, elle n’en demeure pas moins hantée par son passé et ses démons intérieurs. Au fil de l’enquête, Álex se révèle dans toute sa complexité, oscillant entre fragilité et obstination. Son parcours personnel, étroitement lié aux événements qui ont secoué la vallée des décennies plus tôt, apporte une dimension supplémentaire au roman et renforce l’investissement émotionnel du lecteur.
Autour d’elle gravitent une myriade de personnages tous plus énigmatiques les uns que les autres. De l’ambigu Antoine Closas, leader charismatique d’un mouvement écologiste, à la mystérieuse Béatrice Dalmau, héritière d’un lourd passé familial, en passant par le trouble Daniel Latour, victime dont le meurtre déclenche l’enquête, chacun semble porter en lui une part d’ombre. Jordi Llobregat excelle dans l’art de distiller les informations, dévoilant par petites touches la véritable nature de ses protagonistes.
Les relations entre les personnages, tantôt conflictuelles, tantôt ambiguës, renforcent la tension qui parcourt le récit. Les jeux de pouvoir, les non-dits et les faux-semblants rythment les interactions, maintenant le lecteur dans un état de constant questionnement. Qui dit la vérité ? Qui manipule qui ? Les certitudes volent en éclats au fur et à mesure que l’enquête progresse, révélant la face cachée de chacun.
Même les personnages secondaires bénéficient d’un traitement soigné. Qu’il s’agisse du lieutenant français Jean Cassel, équipier d’Álex Serra, ou des habitants de la vallée, témoins silencieux d’un passé trouble, tous apportent leur lot de mystères et de nuances. Cette attention portée à chaque protagoniste, quelle que soit son importance dans l’intrigue, confère au roman une remarquable densité humaine.
« Les Sept Châtiments » s’impose comme un roman choral authentique, offrant une exploration précise et profonde des parts obscures de l’âme humaine. Jordi Llobregat sonde les failles et les blessures de ses personnages, les rendant aussi fascinants que troublants. Leurs parcours, leurs choix et leurs secrets nourrissent l’intrigue autant que l’enquête elle-même, faisant de ce polar un récit profondément humain. Une réussite qui témoigne de l’immense talent de l’auteur à créer des êtres de papier inoubliables et à les faire vivre sous nos yeux.
L’importance du passé et des secrets enfouis
Au cœur des « Sept Châtiments » se trouve une réflexion poignante sur le poids du passé et l’impact des secrets familiaux. Jordi Llobregat explore avec une grande finesse la façon dont les non-dits et les drames enfouis peuvent influencer le présent, conditionnant le destin des individus et des communautés. Cette thématique, fil rouge de l’intrigue, confère au roman une profondeur et une résonance qui transcendent le simple cadre du polar.
L’enquête sur le meurtre de Daniel Latour va progressivement mettre au jour les sombres secrets qui hantent la vallée depuis des décennies. Au fil des révélations, il apparaît que ce crime est intimement lié à l’histoire trouble de la Colonie Dalmau, une mystérieuse communauté industrielle aujourd’hui à l’abandon. Les fantômes du passé ressurgissent, dévoilant les blessures et les traumatismes enfouis par ceux qui ont vécu dans ce lieu chargé d’histoire.
Jordi Llobregat excelle dans l’art de dévoiler progressivement les pièces du puzzle, maintenant le lecteur dans un état de constant questionnement. Chaque personnage semble porter en lui une part de ce passé douloureux, que ce soit Béatrice Dalmau, héritière d’un lourd fardeau familial, ou Álex Serra, la sous-inspectrice chargée de l’enquête, dont le parcours personnel est étroitement lié aux événements qui ont secoué la vallée.
Les secrets, transmis de génération en génération, pèsent sur les protagonistes et conditionnent leurs actes. Ils sont comme des ombres qui planent sur l’intrigue, influençant les relations entre les personnages et les poussant parfois à des choix extrêmes. Cette exploration des non-dits et de leurs conséquences donne au récit une dimension psychologique et émotionnelle qui renforce l’investissement du lecteur.
Mais au-delà de l’impact individuel, « Les Sept Châtiments » montre aussi comment les secrets d’une communauté peuvent façonner son destin. La Colonie Dalmau, véritable personnage à part entière, incarne à elle seule le poids du passé. Son histoire, faite de drames et de silences, continue de hanter les habitants de la vallée, entravant leur capacité à se tourner vers l’avenir. En explorant ce microcosme, Jordi Llobregat dresse un portrait saisissant d’une société prisonnière de ses non-dits.
Véritable voyage au cœur des méandres de l’âme humaine, « Les Sept Châtiments » révèle avec une grande justesse la façon dont le passé peut influencer le présent. Jordi Llobregat signe un roman d’une rare profondeur, qui interroge la notion de secrets familiaux et leur impact sur les individus et les communautés. Une œuvre puissante qui invite à une réflexion sur la nécessité de faire face à ses démons intérieurs pour se libérer du poids des non-dits.
À découvrir ou à relire
La place centrale de la Colonie Dalmau
La Colonie Dalmau, lieu emblématique et mystérieux, est bien plus qu’un simple décor dans « Les Sept Châtiments ». Véritable épicentre de l’intrigue, elle incarne à elle seule les thématiques centrales du roman : secrets, pouvoir et rédemption. Jordi Llobregat fait de cet espace oublié un personnage à part entière, dont l’histoire et les non-dits influencent le destin de tous ceux qui ont croisé sa route.
Ancienne communauté industrielle aujourd’hui à l’abandon, la Colonie Dalmau se dresse au cœur des Pyrénées comme un vestige d’un passé trouble. Fondée dans les années 1940 par August Dalmau, visionnaire énigmatique, elle a été le théâtre de drames et de rivalités qui continuent de hanter les habitants de la vallée. Au fil des révélations, il apparaît que les secrets enfouis dans ce lieu sont étroitement liés au meurtre de Daniel Latour, point de départ de l’enquête menée par la sous-inspectrice Álex Serra.
Mais la Colonie Dalmau est bien plus qu’un simple élément de l’intrigue policière. Elle incarne aussi une réflexion sur le pouvoir et ses dérives. À travers l’histoire de cette communauté, Jordi Llobregat explore les mécanismes de domination et de manipulation qui peuvent s’exercer au sein d’un groupe isolé. Les relations entre les ouvriers et la famille Dalmau, empreintes de violence et de soumission, révèlent les abus et les injustices qui ont marqué ce lieu.
Mais ce microcosme est aussi le reflet d’une société espagnole meurtrie par la guerre civile et la dictature franquiste. Les non-dits et les traumatismes qui hantent la Colonie Dalmau font écho aux blessures d’un pays encore marqué par son histoire récente. En explorant ce passé douloureux, Jordi Llobregat invite à une réflexion sur la mémoire collective et la nécessité de confronter ses démons pour construire l’avenir.
Au fil des chapitres, la Colonie Dalmau se dévoile dans toute sa complexité. D’un lieu de pouvoir et d’oppression, elle devient aussi un espace de rédemption. C’est en affrontant les fantômes qui hantent cet endroit que les personnages, à commencer par Álex Serra, pourront enfin se libérer du poids des secrets et des non-dits. Cette quête de vérité, tant personnelle que collective, donne au roman une dimension universelle et profondément humaine.
« Les Sept Châtiments », véritable exploit romanesque, érige la Colonie Dalmau en personnage central de l’histoire. Jordi Llobregat explore avec une grande maîtrise les zones d’ombre de ce lieu emblématique, révélant peu à peu les drames et les secrets qui s’y sont noués. Une réussite qui témoigne de l’immense talent de cet auteur à créer des espaces fictionnels forts, qui résonnent bien au-delà de la simple intrigue policière.
Une atmosphère oppressante au cœur des Pyrénées
Si « Les Sept Châtiments » captive autant, c’est aussi grâce à l’atmosphère singulière qui se dégage de ses pages. Jordi Llobregat plonge le lecteur au cœur des Pyrénées catalanes, dans un décor aussi majestueux qu’oppressant. Les paysages sauvages et les villages isolés deviennent le théâtre d’une intrigue où le malaise et la tension sont palpables à chaque instant. Cette ambiance lourde et mystérieuse, savamment entretenue par l’auteur, confère au roman une dimension hypnotique.
Dès les premières pages, Jordi Llobregat pose le décor : une vallée encaissée, dominée par des sommets enneigés et balayée par des vents glacials. C’est dans cet environnement hostile que se dresse la Colonie Dalmau, ancienne communauté industrielle aujourd’hui à l’abandon. Ce lieu chargé d’histoire, avec ses bâtiments délabrés et ses secrets enfouis, devient un personnage à part entière, contribuant à l’atmosphère pesante qui imprègne le récit.
L’auteur excelle dans l’art de décrire ces paysages à la beauté brute et inquiétante. Chaque détail, du brouillard qui s’accroche aux flancs des montagnes aux forêts sombres et silencieuses, participe à créer un sentiment d’angoisse et d’isolement. Le lecteur, comme les personnages, se sent prisonnier de cet environnement oppressant, où le danger semble pouvoir surgir à chaque instant.
Cette atmosphère lourde est renforcée par le huis clos qui s’installe progressivement. Au fil des chapitres, la vallée se referme sur elle-même, piégeant les protagonistes dans un jeu de mensonges et de secrets. Les paysages majestueux deviennent le décor d’une tragédie qui se noue peu à peu, accentuant le sentiment d’étouffement et de claustrophobie.
Jordi Llobregat joue habilement avec les codes du thriller psychologique, maintenant une tension constante tout au long du récit. Chaque révélation, chaque rebondissement vient alourdir un peu plus l’atmosphère, jusqu’à un dénouement aussi inattendu que bouleversant. Le lecteur, tenu en haleine, ressent physiquement cette oppression qui émane des pages.
« Les Sept Châtiments » se révèle être un véritable chef-d’œuvre narratif, immergeant le lecteur dans une atmosphère fascinante et pleine de mystères. Jordi Llobregat transforme les paysages grandioses des Pyrénées en un théâtre d’ombres et de non-dits, où la beauté se mêle à l’angoisse. Un décor oppressant, à l’image des secrets qui hantent les personnages, et qui donne au roman toute sa puissance évocatrice. Une réussite qui confirme le talent immense de cet auteur à créer des atmosphères aussi fascinantes qu’étouffantes.
À découvrir ou à relire
Une écriture maîtrisée au service du suspense
Le succès des « Sept Châtiments » tient aussi à la plume remarquable de Jordi Llobregat. Tout au long du roman, l’auteur fait preuve d’une maîtrise stylistique impressionnante, mettant son écriture au service de l’intrigue et du suspense. Chaque mot, chaque phrase semble avoir été choisi avec soin pour maintenir la tension et captiver le lecteur jusqu’à la dernière page.
Jordi Llobregat possède l’art de distiller les informations avec parcimonie, dévoilant les secrets et les non-dits au compte-gouttes. Son écriture ciselée, d’une grande précision, fait naître un sentiment d’angoisse et de malaise qui va crescendo au fil des chapitres. Les descriptions, qu’il s’agisse des paysages oppressants des Pyrénées ou des états d’âme des personnages, sont d’une justesse remarquable, plongeant le lecteur au cœur de l’intrigue.
L’une des forces de l’auteur réside dans sa capacité à entretenir le mystère. Chaque révélation apporte son lot de questions, relançant sans cesse la curiosité du lecteur. Les fausses pistes et les rebondissements, savamment orchestrés, maintiennent un rythme haletant, sans temps mort. On se laisse emporter par cette écriture fluide et addictive, qui nous pousse à tourner les pages pour en découvrir toujours plus.
Mais la plume de Jordi Llobregat ne se limite pas à entretenir le suspense. Elle se met aussi au service de l’émotion et de l’introspection. L’auteur excelle dans l’art de sonder les âmes et les cœurs, révélant la complexité et les fêlures de ses personnages. Chaque protagoniste devient un être de chair et de sang, avec ses doutes, ses blessures et ses secrets. Cette finesse psychologique apporte une profondeur supplémentaire au récit, faisant des « Sept Châtiments » bien plus qu’un simple polar.
Le style de Jordi Llobregat, d’une grande élégance, est aussi un hommage à la langue. L’auteur joue avec les mots, les images et les sonorités pour créer une atmosphère unique, où chaque phrase semble avoir été ciselée avec soin. Son écriture, à la fois dense et poétique, donne au roman une dimension littéraire qui le distingue de la production courante.
Maître incontesté de l’art narratif, Jordi Llobregat signe avec « Les Sept Châtiments » un roman d’une maîtrise stylistique éblouissante. Son écriture, au service du suspense et de l’émotion, est l’un des atouts majeurs de ce polar hors norme. Un style incisif et poétique, qui envoûte le lecteur et l’emporte dans les méandres d’une intrigue captivante. Un grand écrivain est né, assurément.
Les thèmes abordés : cupidité, secrets de famille, rédemption…
« Les Sept Châtiments » est bien plus qu’un simple polar. Au-delà de l’intrigue policière, Jordi Llobregat explore avec une grande finesse des thèmes universels qui donnent au roman sa profondeur et sa résonance. La cupidité, les secrets de famille et la quête de rédemption sont autant de fils rouges qui traversent le récit, invitant le lecteur à une réflexion sur la nature humaine et ses zones d’ombre.
La cupidité est l’un des moteurs de l’intrigue. À travers les rivalités et les luttes de pouvoir qui ont marqué l’histoire de la Colonie Dalmau, Jordi Llobregat met en lumière les dérives d’une société où l’appât du gain l’emporte sur toute considération morale. Les personnages, qu’il s’agisse d’August Dalmau, le fondateur de la colonie, ou d’Antoine Closas, le leader d’un mouvement écologiste opposé au projet de station de ski, sont tous mus, à des degrés divers, par cette soif de richesse et de pouvoir. Une critique acerbe d’un monde où l’argent semble être devenu la seule valeur.
Mais c’est surtout le thème des secrets de famille qui est au cœur du roman. Jordi Llobregat explore avec une grande justesse la façon dont les non-dits et les mensonges peuvent ronger les relations et les destins individuels. Chaque personnage semble porter le poids d’un passé douloureux, qu’il s’agisse de Béatrice Dalmau, héritière d’un lourd fardeau familial, ou d’Álex Serra, la sous-inspectrice chargée de l’enquête, dont l’histoire personnelle est étroitement liée aux drames qui ont secoué la vallée des années plus tôt. Une réflexion poignante sur la transmission de la douleur et la difficulté à se libérer des fantômes du passé.
Car c’est bien de rédemption qu’il est question dans « Les Sept Châtiments ». Au fil des pages, Jordi Llobregat nous invite à suivre le cheminement intérieur de ses personnages, confrontés à leurs démons et à leurs erreurs passées. L’enquête sur le meurtre de Daniel Latour devient le catalyseur d’une quête individuelle et collective, où chacun va devoir affronter ses peurs et ses secrets pour espérer se reconstruire. Un message d’espoir, qui affirme la capacité de l’être humain à se relever et à trouver la voie de la résilience.
À travers ces thèmes forts, Jordi Llobregat donne à son intrigue une dimension universelle. « Les Sept Châtiments » devient le miroir de nos propres questionnements, de nos doutes et de nos espoirs. Une œuvre qui interroge notre rapport au passé, à la vérité et à la mémoire, et qui affirme la nécessité de faire face à ses démons pour avancer.
Le livre de Llobregat s’impose comme un roman complet, offrant une profondeur exceptionnelle. Par son exploration sans concession des tourments de l’âme humaine, Jordi Llobregat signe un récit d’une grande puissance émotionnelle et réflexive. Un polar qui, par les thèmes qu’il aborde, transcende le genre pour devenir un grand roman sur la condition humaine. Et c’est là, sans doute, sa plus belle réussite.
À découvrir ou à relire
Le mot de la fin : un polar efficace et addictif
Avec « Les Sept Châtiments », Jordi Llobregat signe un polar d’une rare intensité, qui s’impose comme l’un des grands succès de la littérature espagnole contemporaine. Par la maîtrise de son intrigue, la profondeur de ses personnages et la puissance évocatrice de son écriture, ce roman s’impose comme une œuvre incontournable, bien au-delà du simple genre policier.
Jordi Llobregat réussit le pari de captiver le lecteur de la première à la dernière page. L’intrigue, savamment orchestrée, multiplie les rebondissements et les fausses pistes, maintenant un suspense haletant jusqu’au dénouement final. On se laisse emporter par cette enquête au cœur des Pyrénées catalanes, portée par des personnages complexes et ambigus, dont les secrets et les blessures se dévoilent peu à peu.
Mais « Les Sept Châtiments » est bien plus qu’un simple page-turner. C’est aussi un roman d’une grande profondeur, qui explore avec une rare justesse les tourments de l’âme humaine. À travers les thèmes de la cupidité, des secrets de famille et de la rédemption, Jordi Llobregat nous invite à une réflexion sur notre rapport au passé, à la vérité et à la mémoire. Une œuvre qui interroge notre société et ses dérives, et qui affirme la nécessité de faire face à ses démons pour avancer.
Car c’est bien là la grande force de ce roman : sa capacité à dépasser le simple cadre du polar pour devenir une œuvre universelle. Par son écriture ciselée, sa construction implacable et sa puissance émotionnelle, « Les Sept Châtiments » s’impose comme un grand roman sur la condition humaine. Un récit qui nous parle de nous, de nos peurs et de nos espoirs, et qui nous invite à un voyage au plus profond de nous-mêmes.
Avec ce deuxième roman, Jordi Llobregat confirme son immense talent de conteur et d’explorateur de l’âme humaine. « Les Sept Châtiments » est un polar addictif et intelligent, porté par une écriture incisive et une vision du monde sans concession. Un roman qui marque par sa maîtrise et son ambition, et qui s’impose comme une évidence dans le paysage littéraire contemporain.
En refermant ce livre, on ne peut qu’être impressionné par la maestria de Jordi Llobregat. « Les Sept Châtiments » est de ces romans qui vous hantent longtemps après en avoir tourné la dernière page. Une œuvre puissante et originale, qui réinvente les codes du polar pour nous offrir une expérience de lecture inoubliable. Un immense coup de cœur, assurément. Vivement le prochain livre de cet auteur si prometteur !
Mots-clés : Polar, Suspense, Pyrénées, Secrets de famille, Rédemption, Cupidité, Addictif, Espagne
Extrait Première Page du livre
» 1
Vingt-deux ans plus tôt
La bougie dessinait des ondes orangées sur les visages des six enfants. Assis en cercle, ils souriaient nerveusement. Aucun n’imaginait que sa vie ne serait plus jamais la même après cette nuit.
La plus jeune du groupe scrutait les ombres autour d’eux. Elle avait peur mais elle aurait préféré mourir plutôt que de l’avouer. Détournant les yeux de l’obscurité, elle dévisagea celle qui était assise à côté d’elle. Elle était toujours impressionnée par la détermination de sa sœur. Après tout, Natalia, ou, comme elle préférait qu’on l’appelle, Lía, venait de fêter ses onze ans et n’avait donc que treize mois de plus qu’elle. Tout le monde la voyait comme la plus jolie, la plus amusante et intelligente des deux. Elle l’aimait beaucoup, mais parfois elle la haïssait de tout son cœur.
Natalia sentit son regard fixé sur elle et lui lança, avec un clin d’œil :
« Prête ? »
Ils avaient découvert le bunker cet été-là.
Leur père avait beau leur avoir recommandé de ne pas s’éloigner, l’ennui les avait poussés à s’aventurer avec le reste de la bande sur les sentiers autour du chalet. Chaque jour, ils exploraient un peu plus loin la forêt. Au bout d’une semaine, les deux filles connaissaient tous les chemins qui sillonnaient la vallée.
Un jour, alors qu’ils jouaient, Natalia avait roulé en bas d’un terre-plein. Quand les autres étaient arrivés à sa rescousse, ils l’avaient trouvée observant pensivement un étrange rocher au pied duquel elle avait atterri. En hauteur, cachée par des touffes d’herbe, on devinait une ouverture. Ils étaient tout excités à l’idée qu’ils avaient découvert une grotte. Il s’avéra que c’était l’embrasure d’une tourelle.
En explorant les alentours, ils trouvèrent les restes d’un fossé et quelques marches pleines de terre qui les menèrent à une porte recouverte de genêts. Ils essayèrent de l’ouvrir, en vain, malgré son état de délabrement. C’est alors qu’Alba, la sœur d’Héctor, remarqua que la racine d’un arbre avait fait un trou dans le mur. En s’y mettant tous ensemble, ils parvinrent à l’agrandir suffisamment pour s’y glisser.
Natalia fut la première.
À l’intérieur, un tunnel aux épais murs de béton s’enfonçait dans l’obscurité. L’air était lourd et sentait l’humidité. Les bruits du dehors avaient disparu, laissant place à un silence aussi insondable qu’un profond abîme. «
- Titre : Les Sept Châtiments
- Titre original : No hay luz bajo la nieve
- Auteur : Jordi Llobregat
- Éditeur : Cherche Midi
- Nationalité : Espagne
- Date de sortie : 2021
Page Officielle : jordillobregat.com
Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.