René Manzor signe un page-turner intelligent et bouleversant

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L'ombre des innocents de René Manzor

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Marion Scriba, une héroïne atypique accusée d’infanticides

Marion Scriba, le personnage principal de « L’ombre des innocents » de René Manzor, est loin de l’héroïne conventionnelle à laquelle les lecteurs de thrillers sont habitués. Mère de famille et romancière, elle se retrouve soudainement accusée de crimes effroyables : les meurtres d’enfants surnommés « uno », « dos » et « tres ».

Dès les premières pages, Marion est dépeinte comme une femme ordinaire, jonglant entre sa carrière d’autrice et l’éducation de ses trois enfants, Lola, Nathan et Timéo. Son quotidien est bouleversé lorsqu’elle est arrêtée en pleine séance avec son éditeur, et ce, sur la base d’une preuve accablante : son ADN a été retrouvé sur l’arme du crime ayant servi à exécuter le petit Kevin, alias « tres ».

Malgré les apparences qui jouent en sa défaveur, Marion clame son innocence. Confrontée à un juge d’instruction déterminé à la voir condamnée et une opinion publique prompte à la juger coupable, elle se retrouve seule face à un engrenage judiciaire et médiatique impitoyable. Même son avocat et ami, Pierre Silve, commence à douter d’elle lorsque les résultats d’analyse confirment la correspondance de son ADN.

Au fil des chapitres, le lecteur découvre une héroïne plus complexe qu’il n’y paraît. Si son présent est celui d’une mère de famille, son passé révèle un engagement dans la guérilla colombienne. Cette révélation inattendue amène à s’interroger sur les zones d’ombre de Marion et sur un éventuel lien avec les meurtres d’enfants.

Acculée, Marion fait le choix de s’évader pour tenter de prouver son innocence, basculant ainsi dans une cavale haletante. Cette décision fait d’elle une fugitive, traquée par les polices européennes. Loin de se résigner à son sort, elle se lance dans une quête effrénée de la vérité, usant de son imagination de romancière et de son expérience de guérillera pour semer ses poursuivants.

En créant le personnage de Marion Scriba, René Manzor bouscule les codes du thriller et propose une héroïne atypique, à la fois vulnérable et déterminée, qui se retrouve au cœur d’une machination la dépassant. À travers son combat pour prouver son innocence, Marion incarne les dérives d’une société prompte à condamner sur la base de présomptions. Sa lutte devient alors un symbole puissant des erreurs judiciaires et de la fragilité de la présomption d’innocence.

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L’enquête d’Europol et la traque d’une fugitive

Dans « L’ombre des innocents », l’enquête sur les meurtres d’enfants prend une dimension européenne avec l’implication d’Europol, l’agence de l’Union européenne pour la coopération policière. Face à l’ampleur de l’affaire et la pression médiatique, la présidente d’Europol, Mme Reynaert, décide de faire appel à Wim Haag, un agent spécial ayant quitté l’agence pour se consacrer à l’humanitaire après la mort tragique de sa femme Claire dans un attentat en Colombie.

Malgré ses réticences initiales, Wim accepte de reprendre du service et de superviser les polices nationales des pays impliqués. Son expérience et sa ténacité font de lui un atout majeur dans cette enquête complexe. Cependant, il se heurte rapidement aux méthodes expéditives de la police française, incarnée par la commandante Nayla Kassar, qui semble privilégier la piste de la culpabilité de Marion Scriba.

L’évasion spectaculaire de Marion lors de son audition avec le juge d’instruction marque un tournant dans l’enquête. La suspecte devient une fugitive, déclenchant un vaste plan de traque à l’échelle nationale. Malgré le déploiement d’importants moyens humains et technologiques, Marion parvient à échapper aux forces de l’ordre grâce à son ingéniosité et sa connaissance des techniques de survie acquises lors de son passé de guérillera.

Au fil de sa cavale, Marion sème des indices qui interpellent Wim Haag. Convaincu qu’elle n’est pas la tueuse en série recherchée, il s’efforce de reconstituer le puzzle complexe de l’affaire, remontant jusqu’au passé trouble de Marion en Colombie. Ses découvertes l’amènent à s’interroger sur un potentiel lien entre les meurtres d’enfants et un complot visant à déstabiliser l’Europe.

La traque de Marion Scriba devient alors une course contre la montre pour Wim et Nayla, qui doivent composer avec les pressions politiques et médiatiques. Leur collaboration, bien que tendue, s’avère essentielle pour démêler l’écheveau de cette affaire hors normes. Au-delà de la simple poursuite d’une fugitive, leur enquête met en lumière les failles d’un système judiciaire sous pression et les conséquences dramatiques d’une justice expéditive.

À travers l’enquête d’Europol et la traque de Marion Scriba, René Manzor offre une plongée haletante dans les arcanes d’une investigation criminelle à l’échelle européenne. Il explore avec justesse les enjeux d’une coopération policière internationale face à une menace diffuse et insaisissable. En filigrane, il questionne également les dérives sécuritaires et la tentation d’une justice sacrifiant les droits individuels sur l’autel de la pression politique et médiatique.

Un passé trouble : la guérilla colombienne de Marion

Au cœur de l’intrigue de « L’ombre des innocents » se trouve le passé énigmatique de Marion Scriba, un élément clé qui vient bouleverser la perception que le lecteur et les enquêteurs ont de ce personnage. Alors que Marion est présentée comme une mère de famille et une romancière sans histoires, les investigations révèlent qu’elle a été impliquée dans la guérilla colombienne dans sa jeunesse.

Ce passé trouble ressurgit de manière inattendue, apportant une nouvelle dimension à l’affaire. Les informations distillées au compte-gouttes par l’auteur créent un effet de surprise et amènent à reconsidérer le profil de Marion. Son engagement dans la guérilla colombienne, à l’âge de dix-neuf ans, soulève de nombreuses questions sur ses motivations de l’époque et sur les actions qu’elle a pu mener au sein de ce mouvement.

L’un des aspects les plus intrigants de ce passé est la disparition soudaine de Marion en 2005, alors qu’elle était en Colombie. Pendant sept ans, elle échappe à tous les radars, laissant planer le doute sur ses activités durant cette période. Son retour en France, suivi de son mariage avec un banquier et de la naissance de ses enfants, apparaît comme une volte-face déconcertante, un changement radical de vie qui suscite la curiosité et la méfiance.

Au fur et à mesure que l’enquête progresse, des liens potentiels entre le passé de Marion et les meurtres d’enfants sont évoqués. L’hypothèse d’une vengeance liée à ses activités passées ou d’un complot impliquant la guérilla colombienne est explorée par les enquêteurs. Ce passé trouble devient alors une pièce centrale du puzzle, susceptible de fournir des réponses aux questions qui entourent les crimes.

René Manzor utilise habilement ce passé de guérillera pour instiller le doute dans l’esprit du lecteur. En révélant progressivement des facettes inconnues de son héroïne, il crée une ambiguïté qui remet en question la perception initiale de Marion. Le lecteur est amené à s’interroger sur la véritable nature de ce personnage et sur les secrets qu’elle peut encore cacher.

Le passé trouble de Marion Scriba ajoute une profondeur fascinante à « L’ombre des innocents ». Il illustre la complexité de l’être humain et les zones d’ombre qui peuvent subsister chez chacun. En explorant les conséquences à long terme des choix de jeunesse et la difficulté à échapper à son passé, René Manzor offre une réflexion subtile sur la rédemption et la quête d’une seconde chance. Ce passé de guérillera, à la fois intrigant et dérangeant, renforce l’intensité émotionnelle du récit et contribue à faire de Marion Scriba une héroïne complexe et captivante.

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Les meurtres d’enfants en Europe : une nouvelle forme de terrorisme ?

Dans « L’ombre des innocents », les meurtres d’enfants qui frappent l’Europe soulèvent une question troublante : sommes-nous face à une nouvelle forme de terrorisme ? Les victimes, désignées par les surnoms « uno », « dos » et « tres », sont originaires de différents pays européens et semblent avoir été choisies en fonction de la profession de leurs parents, tous liés d’une manière ou d’une autre à des zones de conflit.

Cette série de crimes odieux, revendiquée par un mystérieux groupe nommé Maelstrom, vise à instiller la peur et à déstabiliser les sociétés européennes en s’attaquant à ce qu’elles ont de plus précieux : leurs enfants. Le mode opératoire, d’une froide cruauté, et la dimension symbolique des lieux où sont retrouvés les corps, comme le cimetière américain de Waregem, témoignent d’une volonté de frapper les esprits et de laisser une marque indélébile.

Au-delà de l’horreur des actes commis, c’est la revendication politique qui interpelle. En ciblant spécifiquement les enfants de personnalités impliquées dans des conflits internationaux, les meurtriers semblent vouloir punir l’Europe pour ses interventions militaires et diplomatiques. Cette dimension géopolitique inédite amène les enquêteurs à s’interroger sur les véritables motivations de Maelstrom et sur l’existence potentielle d’un réseau bien plus vaste que celui d’un simple tueur en série.

La diffusion de vidéos des crimes sur les réseaux sociaux, accompagnées de messages accusateurs envers les gouvernements européens, révèle une stratégie de communication visant à maximiser l’impact psychologique de ces actes. En utilisant les outils modernes de propagande, les meurtriers cherchent à semer la discorde et à remettre en question la légitimité des actions menées par l’Europe sur la scène internationale.

Face à cette menace diffuse et imprévisible, les services de renseignement et les forces de l’ordre se retrouvent confrontés à un défi majeur. Comment anticiper et prévenir des attaques aussi ciblées et symboliques ? Comment protéger les familles potentiellement visées sans céder à la paranoïa et à la suspicion généralisée ? Ces interrogations mettent en lumière la complexité de la lutte antiterroriste à l’ère du numérique et de la mondialisation.

À travers la thématique des meurtres d’enfants, René Manzor explore avec acuité les contours d’une nouvelle forme de terrorisme, insidieuse et déstabilisatrice. En plaçant ses personnages face à un ennemi invisible et moralement inqualifiable, il interroge notre capacité à faire face à l’impensable et à maintenir nos valeurs démocratiques face à la barbarie. « L’ombre des innocents » offre ainsi une réflexion pertinente et dérangeante sur les défis sécuritaires du XXIe siècle et sur la nécessité de repenser nos paradigmes pour combattre ces nouvelles menaces.

Portraits croisés des enquêteurs Nayla Kassar et Wim Haag

Nayla Kassar et Wim Haag, deux enquêteurs aux parcours et personnalités différents, se retrouvent à collaborer sur une affaire d’une rare violence dans « L’ombre des innocents », le nouveau thriller de René Manzor paru chez Calmann-Lévy en 2024.

D’origine libanaise, Nayla Kassar, la cinquantaine, a très tôt voulu défendre la France, d’abord dans l’armée puis dans la police. Ambitieuse et politique, elle semble taillée pour la survie en eaux troubles. Sa vie familiale est par contre un échec. Mère d’un garçon de 22 ans déficient mental, elle lui a tout sacrifié, même son mariage. Son fils reste sa priorité absolue quand il a besoin d’elle.

De son côté, Wim Haag a quitté Europol et son poste de directeur des opérations de la FAST belge suite à l’effroyable attentat qui a coûté la vie à son épouse Claire en Colombie. Incapable de lui rendre justice, il s’est réfugié dans l’humanitaire, vendant sa villa de La Haye pour s’installer dans le petit studio que Claire occupait lors de ses missions aux Pays-Bas. Il passe ses journées et ses nuits à s’occuper des migrants, se noyant dans leur misère pour tenter d’oublier son deuil impossible.

L’enquête sur le meurtre d’enfants dans plusieurs pays européens va pousser Europol à faire de nouveau appel à Wim, au grand dam de ce dernier. La présidente de l’agence, convaincue que seul son meilleur agent pourra mettre fin à cette série macabre, va lui forcer la main. Wim devra mettre de côté ses réticences et collaborer avec les polices nationales, en particulier avec la commandante Kassar.

Ces deux enquêteurs que tout oppose vont devoir apprendre à travailler main dans la main s’ils veulent avoir une chance de stopper le « Tueur aux chiffres ». Malgré les tensions et les non-dits, le sens du devoir et un objectif commun vont les pousser à unir leurs forces. Une complicité teintée de respect mutuel va peu à peu s’installer entre Kassar et Haag.

Au fil des chapitres, René Manzor nous dépeint avec justesse la psychologie de ces deux héros cabossés par la vie, leur cheminement personnel face à une enquête qui les touche dans ce qu’ils ont de plus intime. Entre portraits psychologiques fouillés, évolution des relations entre deux personnalités complexes et rebondissements d’une traque haletante, l’auteur signe avec brio un thriller au suspense maîtrisé, porté par des personnages attachants et nuancés. « L’ombre des innocents » est sans conteste l’un des polars marquants de cette année.

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Une course contre la montre pour prouver l’innocence

Dans « L’ombre des innocents », René Manzor nous plonge au cœur d’une course effrénée contre le temps pour prouver l’innocence de Marion Scriba, une romancière accusée à tort du meurtre d’un enfant. Malgré les preuves accablantes, comme son ADN retrouvé sur l’arme du crime, Marion clame son innocence. Mais le juge d’instruction et la police semblent sourds à ses arguments.

Placée en détention provisoire, Marion voit son univers s’effondrer. Sa réputation est détruite, ses enfants sont livrés à la vindicte populaire et même son avocat commence à douter d’elle. Acculée, elle décide de prendre une décision drastique : s’évader pour prouver elle-même son innocence. Une fuite qui ne fait que renforcer les soupçons de la police à son égard.

Commence alors une cavale haletante, où Marion va devoir mobiliser toutes les ressources de son imagination de romancière pour semer les enquêteurs lancés à ses trousses. De Paris à Marseille, en passant par le Vercors où a eu lieu le crime, elle rassemble peu à peu les pièces du puzzle qui lui permettront de confondre le véritable assassin.

Mais le temps joue contre elle. La police et Europol, représentés par la commandante Kassar et l’agent Haag, resserrent inexorablement leur étau. Marion parviendra-t-elle à prouver son innocence avant qu’il ne soit trop tard ? Les apparences sont parfois trompeuses et la vérité se cache souvent là où on ne l’attend pas.

À travers cette course contre la montre impitoyable, René Manzor nous offre un thriller psychologique d’une rare intensité. Il explore avec justesse les thèmes de la présomption d’innocence, de l’acharnement judiciaire et médiatique, mais aussi de la résilience et de la quête de vérité. « L’ombre des innocents » est un page-turner addictif qui vous happe dès les premières lignes et ne vous lâche qu’à la dernière page, le souffle court. Un incontournable pour tous les amateurs de polar et de suspense.

Vincent et les enfants Scriba face à l’incroyable

L’arrestation de Marion Scriba et son évasion spectaculaire vont plonger sa famille dans la tourmente. Son ex-mari Vincent, banquier, se retrouve soudain seul pour gérer la tempête médiatique et le quotidien de leurs trois enfants, Lola, 11 ans, Nathan, 10 ans et Timéo, 7 ans. Une situation inédite pour ce père peu habitué à s’occuper seul de sa progéniture.

Face à l’incroyable accusation portée contre leur mère, les enfants réagissent chacun à leur manière. La jeune Lola se réfugie dans une colère sourde, rejetant en bloc les tentatives de réconfort de son père et de sa nouvelle compagne Élodie. Nathan, lui, croit indéfectiblement en l’innocence de sa mère et se bat à sa manière, allant jusqu’à fracturer le nez d’un camarade qui a insulté Marion. Quant au petit Timéo, il semble perdu, réclamant sa maman soir après soir.

Vincent, dépassé mais déterminé, va devoir puiser dans des ressources insoupçonnées pour maintenir sa famille à flot. Tiraillé entre son désir de croire en l’innocence de son ex-femme et les preuves troublantes découvertes par la police, il s’efforce de préserver un semblant de normalité pour ses enfants. Mais comment expliquer l’inexplicable ? Comment rassurer quand le doute s’immisce partout ?

Au fil des jours, Vincent découvre une nouvelle facette de sa personnalité. Lui qui avait toujours laissé Marion gérer les crises se révèle un père attentif, capable d’une écoute bienveillante. Les épreuves resserrent les liens familiaux et c’est soudés que Vincent, Lola, Nathan et Timéo vont affronter cette période difficile, se raccrochant à l’espoir d’une erreur judiciaire qui sera bientôt reconnue.

À travers le portrait bouleversant de cette famille décimée par les soupçons, René Manzor interroge avec justesse notre rapport à la présomption d’innocence et à la rumeur médiatique. Il explore la résilience de l’amour filial et la force des liens familiaux face à l’adversité. Mené de main de maître, le récit de ce père et de ses enfants confrontés à l’impensable ajoute une dimension humaine poignante à ce thriller haletant. Une réussite qui touche en plein cœur.

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Rebondissements et fausses pistes : une intrigue haletante

René Manzor, maître incontesté du suspense, nous livre avec « L’ombre des innocents » une intrigue diabolique, truffée de rebondissements et de fausses pistes. Dès les premières pages, le lecteur est happé par l’engrenage infernal qui broie la vie de Marion Scriba, romancière et mère de famille sans histoires. Les indices accablants s’accumulent, comme autant de preuves de sa culpabilité dans le meurtre atroce d’un enfant.

Mais l’auteur ne se contente pas de cette première impression. Au fil des chapitres, il distille savamment des éléments troublants, qui viennent semer le doute dans l’esprit du lecteur. Et si Marion était innocente ? Si tout ceci n’était qu’une terrible machination ? Les certitudes vacillent, les pistes se brouillent, entraînant le lecteur dans un labyrinthe de suppositions et d’hypothèses.

Manzor excelle dans l’art de tenir son public en haleine. Chaque révélation apporte son lot de questions, chaque nouveau personnage semble dissimuler de lourds secrets. Des ruelles sombres de Marseille aux luxueux bureaux parisiens, en passant par les hauts plateaux du Vercors, l’intrigue nous entraîne dans une course effrénée, où chaque faux pas peut être fatal.

Jusqu’au dénouement final, magistral coup de théâtre qui vient bouleverser toutes nos certitudes, « L’ombre des innocents » ne nous laisse aucun répit. René Manzor orchestre avec brio cette partition hitchcockienne, jouant de nos nerfs et de nos émotions avec une virtuosité diabolique. Un suspense à couper le souffle, qui révèle une fois de plus l’immense talent de cet auteur incontournable du thriller français.

Véritable page-turner, « L’ombre des innocents » est de ces livres qu’on dévore d’une traite, incapable de le reposer avant d’en connaître la fin. Un opus magistral, qui vient confirmer la place de René Manzor au panthéon du polar. À mettre d’urgence entre toutes les mains avides de frissons et d’émotions fortes !

Une écriture dynamique entre thriller et drame familial

Avec « L’ombre des innocents », René Manzor confirme son talent unique pour mêler avec brio les codes du thriller et ceux du drame familial. Son écriture incisive et rythmée nous plonge dès les premières lignes dans le quotidien bouleversé de Marion Scriba, brillante romancière soudain accusée du pire des crimes. Les chapitres s’enchaînent à un rythme effréné, alternant scènes d’action haletantes et moments d’introspection poignants.

Manzor excelle dans l’art du dialogue, donnant à chacun de ses personnages une voix unique et authentique. Les échanges vifs et percutants, souvent chargés d’émotion, renforcent l’intensité du récit. L’auteur parvient avec une justesse remarquable à retranscrire les tensions, les non-dits et les espoirs qui traversent cette famille en crise, des disputes adolescentes de Lola aux silences lourds de sens de Vincent.

Mais ce huis clos familial étouffant n’est que l’un des aspects de ce roman polyphonique. Avec un sens aigu du suspense, Manzor nous entraîne dans les méandres d’une enquête semée d’embûches, alternant les points de vue de Marion en cavale, des enquêteurs de la Crim et d’Europol. Chaque nouveau chapitre apporte son lot de révélations et de rebondissements, tenant le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

La plume de René Manzor, à la fois nerveuse et poétique, se révèle d’une efficacité redoutable pour créer une atmosphère oppressante, où la vérité se dérobe sans cesse. Les descriptions, qu’il s’agisse des ruelles marseillaises ou des hauts plateaux du Vercors, sont autant de tableaux saisissants qui donnent au récit une dimension cinématographique.

« L’ombre des innocents » est un roman d’une richesse rare, qui se dévore d’une traite mais se savoure également pour la finesse de son écriture. En mariant avec audace et sensibilité drame intime et thriller haletant, René Manzor signe un nouveau chef-d’œuvre appelé à marquer durablement le paysage du polar français. Une réussite éclatante, à la hauteur de l’immense talent de cet auteur incontournable.

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« L’ombre des innocents », un page-turner addictif qui interroge sur la présomption d’innocence

Dans « L’ombre des innocents », René Manzor nous livre un thriller haletant et addictif qui nous tient en haleine du début à la fin. Avec un rythme soutenu et des rebondissements imprévisibles, l’intrigue nous entraîne dans une course contre la montre aux côtés de Marion Scriba, une mère de famille et romancière accusée à tort d’avoir assassiné un enfant.

À travers ce roman, l’auteur interroge notre rapport à la présomption d’innocence et la fragilité de ce principe fondamental face au tribunal médiatique et à l’opinion publique. Marion se retrouve broyée par une machine judiciaire expéditive, prête à la condamner sur la base d’éléments à charge malgré ses protestations d’innocence. Sa cavale éperdue pour prouver qu’elle n’est pas coupable met en lumière les dérives d’une justice qui privilégie parfois les résultats rapides à la manifestation de la vérité.

Au-delà de l’aspect purement procédural, René Manzor explore avec justesse les répercussions dramatiques d’une telle situation sur l’entourage de l’accusée. La détresse de ses enfants, le désarroi de son ex-mari et la suspicion généralisée à son égard sont autant de facettes d’un drame humain poignant. L’auteur parvient à nous faire ressentir intensément la solitude et le désespoir d’une femme prise au piège d’engrenages qui la dépassent.

Autre point fort du roman : la richesse psychologique et la complexité des personnages, à commencer par l’héroïne Marion Scriba. Derrière la mère de famille et l’autrice de polars en apparence ordinaire se cache un passé de militante avec des zones d’ombre. Cette part mystérieuse confère une réelle profondeur au personnage et maintient le doute quant à son implication éventuelle.

Quant au tandem d’enquêteurs formé par Nayla Kassar et Wim Haag, il apporte une dynamique captivante au récit. D’un côté une commandante de police opiniâtre, de l’autre un agent d’Europol hanté par un drame personnel. Leur confrontation et leur collaboration reluctante donnent lieu à des dialogues tendus et des scènes fortes qui rythment parfaitement la progression de l’enquête.

Il faut enfin souligner l’habileté de René Manzor à distiller des indices et à brouiller les pistes tout au long du roman. Chaque élément susceptible d’orienter nos soupçons ou d’innocenter Marion est savamment mis en scène pour mieux nous surprendre. Jusqu’au dénouement final qui réserve son lot de révélations et d’émotions.

En refermant « L’ombre des innocents », le lecteur a la satisfaction d’avoir été emporté par une intrigue diabolique tout en s’interrogeant sur des sujets de société essentiels comme la présomption d’innocence, le rôle des médias et les méthodes employées par les forces de l’ordre. Un page-turner maîtrisé et intelligent qui s’impose comme l’un des immanquables de cette rentrée littéraire.


Extrait Première Page du livre

 » Prologue

Jungle

Colombie

2012
L’envol de dizaines d’oiseaux sauvages jusque-là invisibles résonna comme un coup de feu aux oreilles du paresseux. Il se figea, d’une part parce que sa nature indolente ne le poussait pas à la précipitation, d’autre part parce qu’il craignait d’alerter un éventuel prédateur.

Il retint son souffle.

L’air poisseux de la forêt tropicale formait des perles qui ruisselaient sur les algues recouvrant sa fourrure camouflage. Elles dégoulinaient sur son front vert d’eau, lui piquant les yeux. Il les essuya d’un geste lent mettant en évidence les trois griffes acérées qui équipaient ses pattes.

Accroché à son tronc d’arbre, le paresseux fixait la frondaison avec un mélange de tension et de colère. Le bruit sourd qui avait fait fuir les oiseaux n’était pas naturel. Il lui rappelait trop les humains. Ces créatures frénétiques qui s’immisçaient partout avec leurs machines infernales.

Le grondement s’intensifia. Le paresseux ferma légèrement les paupières pour aiguiser sa vision face aux rayons du soleil qui perçaient la canopée.

Quelque chose approchait.

Quelque chose d’énorme.

Une déflagration secoua le paysage et, sous les yeux béants du mammifère, les arbres se mirent à s’affaisser, comme arrachés par le souffle titanesque d’un cyclone. Un monstre métallique en surgit, une locomotive folle qui dévalait le ravin dans un vrombissement déchirant, entraînant derrière elle les cinq wagons qu’elle avait fait dérailler du viaduc. Certains se décrochèrent, emportés par leurs tonneaux, d’autres se soulevèrent, grimpant les uns sur les autres comme des mustangs qui se combattent. Les toitures s’arrachèrent en une débâcle informe de tôle déchirée et de débris de verre. De véritables missiles de fer et d’acier furent projetés à des dizaines de mètres dans les airs, s’abattant sans distinction sur tout ce qui entourait l’épave. « 


  • Titre : L’ombre des innocents
  • Auteur : René Manzor
  • Éditeur : Calmann-Lévy
  • Nationalité : France
  • Date de sortie : 2024

Page Officielle : www.renemanzor.com


Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis plus de 60 ans, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


2 réflexions au sujet de “René Manzor signe un page-turner intelligent et bouleversant”

  1. Pour avoir un passé trouble, on te déclare déjà coupable. On dit que l’ADN ne ment jamais, non ? Une évasion et une course-poursuite qui semblent haletantes. Une histoire à travers plusieurs nations qui nous plonge dans un complot politique de déstabilisation.
    Un très bon sujet qui nous donne envie de découvrir toutes les intrigues de ce livre. Bravo !

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    • Un thriller captivant qui nous plonge dans les méandres d’une enquête palpitante. René Manzor maîtrise l’art du suspense et sait nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page. Les personnages sont fouillés et l’intrigue, riche en rebondissements. Un excellent page-turner que je vous recommande absolument !

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