Mathilde Delatour, une héroïne attachante au cœur d’une intrigue palpitante

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Une enquête palpitante au cœur de Fécamp

Dans « Hareng au sang », Christine Chaumartin nous entraîne dans une enquête haletante au cœur de Fécamp, ville portuaire de Normandie. L’intrigue se déroule pendant la fête du hareng, un événement traditionnel qui anime la cité chaque année. C’est dans ce décor pittoresque et authentique que l’auteure choisit de planter son histoire, offrant ainsi au lecteur une immersion totale dans l’ambiance si particulière de cette célébration.

Le cadre de Fécamp n’est pas un simple arrière-plan, mais se transforme en acteur à part entière de l’intrigue . Christine Chaumartin excelle à retranscrire l’atmosphère de la ville, avec ses quais animés, ses bateaux de pêche, ses ruelles pavées et ses habitants hauts en couleur. Les descriptions sont si vivantes qu’on a l’impression de sentir l’odeur iodée de la mer et d’entendre les cris des mouettes.

Au fil des pages, l’enquête progresse et nous entraîne dans les méandres de la vie fécampoise. L’auteure explore avec subtilité les secrets et les non-dits qui se cachent derrière les façades colorées de la ville. Elle nous fait découvrir l’histoire de Fécamp, ses traditions maritimes, mais aussi les tensions et les rivalités qui agitent sa communauté de pêcheurs.

Les rebondissements s’enchaînent à un rythme soutenu, maintenant le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. Chaque révélation lève le voile sur une facette méconnue de Fécamp et de ses habitants, ajoutant une profondeur supplémentaire à l’intrigue. On se laisse happer par cette enquête minutieusement ficelée, qui nous tient en suspens jusqu’au dénouement final.

Avec brio, Christine Chaumartin parvient à faire de Fécamp le théâtre idéal pour une enquête palpitante. La ville devient le cadre parfait pour explorer les thèmes de la vérité, de la justice et de la rédemption. « Hareng au sang » est un véritable hommage à Fécamp, à son histoire et à ses habitants, qui se révèle être une toile de fond idéale pour une intrigue policière des plus captivantes.

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Mathilde Delatour, une journaliste tenace et attachante

Au cœur du roman « Hareng au sang » de Christine Chaumartin, on trouve Mathilde Delatour, une journaliste qui captive le lecteur par sa détermination et son charisme. Véritable moteur de l’intrigue, elle se lance corps et âme dans l’enquête sur les événements troublants qui secouent Fécamp pendant la fête du hareng. Son opiniâtreté et son flair en font une héroïne particulièrement attachante, dont on suit les aventures avec un plaisir non dissimulé.

Mathilde est un personnage complexe et nuancé, doté d’une personnalité forte et d’un sens aigu de la justice. Malgré les embûches et les pressions, elle n’hésite pas à mettre en péril sa carrière et même sa sécurité pour faire éclater la vérité. Sa ténacité est admirablement mise en scène par Christine Chaumartin, qui dépeint avec justesse les doutes, les peurs mais aussi la résilience de son héroïne face à l’adversité.

Mais Mathilde n’est pas qu’une journaliste acharnée. C’est aussi une femme avec ses failles, ses blessures et ses espoirs, ce qui la rend profondément humaine et attachante. Au fil des pages, on découvre son histoire personnelle, ses relations complexes avec son frère Lucien et son amitié naissante avec Nadia. Ces liens affectifs apportent une dimension supplémentaire au personnage et permettent au lecteur de s’identifier à elle.

L’un des aspects les plus marquants de Mathilde réside dans sa capacité à évoluer tout au long du roman. Confrontée à des révélations qui ébranlent ses certitudes, elle fait preuve d’une grande force de caractère pour surmonter les obstacles et aller de l’avant. Son parcours initiatique, jalonné de découvertes et de remises en question, en fait un personnage d’une grande richesse.

Indéniablement, Mathilde Delatour est l’un des atouts majeurs de « Hareng au sang ». Grâce à la plume habile de Christine Chaumartin, cette journaliste tenace et attachante illumine le récit de sa présence et entraîne le lecteur dans une quête passionnante de la vérité. Une héroïne mémorable qui ne laisse personne indifférent et qui contribue grandement à faire de ce roman un page-turner irrésistible.

Un festival du hareng riche en couleurs et en traditions

Dans « Hareng au sang », Christine Chaumartin fait du festival du hareng de Fécamp bien plus qu’un simple décor : il devient un véritable protagoniste, un élément clé de l’intrigue qui imprègne chaque page de son atmosphère unique. L’auteure dépeint avec un talent remarquable cette célébration haute en couleurs, où traditions maritimes et convivialité se mêlent pour créer un tableau vivant et authentique de la vie fécampoise.

Au fil des descriptions savoureuses, le lecteur est plongé au cœur de la fête, avec ses stands colorés, ses effluves de poisson grillé et ses chants de marins qui résonnent dans les rues pavées. Christine Chaumartin excelle à retranscrire l’ambiance joyeuse et l’esprit de camaraderie qui règnent pendant ces réjouissances. On a l’impression d’y être, de déambuler parmi la foule bigarrée, de goûter aux spécialités locales et de participer aux animations traditionnelles.

Mais le festival du hareng n’est pas qu’une toile de fond pittoresque. Il joue un rôle crucial dans le déroulement de l’enquête, influençant les actions des personnages et révélant les secrets enfouis de la communauté fécampoise. C’est pendant cette période effervescente que les langues se délient, que les rivalités s’exacerbent et que les drames du passé refont surface. L’auteure utilise habilement cette célébration comme un catalyseur, un révélateur des tensions sous-jacentes qui animent la ville.

Au-delà de son rôle dans l’intrigue, le festival du hareng est aussi un formidable hommage au patrimoine et aux traditions de Fécamp. Christine Chaumartin met en lumière avec respect et passion les coutumes ancestrales liées à la pêche, les métiers oubliés, les gestes transmis de génération en génération. Elle rend un vibrant tribut à l’histoire maritime de la ville, tout en célébrant la résilience et la fierté de ses habitants.

Véritable ode à Fécamp et à son identité, le festival du hareng insuffle à « Hareng au sang » une énergie communicative et une authenticité qui transportent le lecteur. Grâce à la plume évocatrice de Christine Chaumartin, cette fête traditionnelle prend vie sous nos yeux, nous invitant à plonger dans un univers riche en couleurs, en saveurs et en émotions. Un élément incontournable du roman, qui en fait une expérience de lecture immersive et inoubliable.

Des personnages secondaires riches en nuances

Si Mathilde Delatour est indéniablement l’étoile qui guide le récit de « Hareng au sang », elle est entourée d’une galaxie de personnages secondaires tous plus fascinants les uns que les autres. Christine Chaumartin fait preuve d’un talent remarquable pour créer des figures mémorables, qui, bien que gravitant autour de l’héroïne principale, n’en demeurent pas moins essentielles à la richesse de l’intrigue.

Du mystérieux Nicolas, sauveteur en mer au charme ténébreux, à la douce Nadia, stagiaire au musée des Pêcheries, en passant par l’énigmatique Yvon Landrieux et sa femme Valérie, chaque protagoniste est dépeint avec finesse et nuance. L’auteure prend le temps de leur donner une épaisseur psychologique, une histoire, des motivations propres, qui les rendent terriblement humains et attachants. Même les personnages plus marginaux, comme le fantasque Daniel et ses visions d’anges, ou la truculente Marguerite, ancienne ouvrière de la conserverie, sont croqués avec justesse et contribuent à enrichir le tableau fécampois.

Ces personnages hauts en couleur apportent une dimension chorale au récit, faisant de « Hareng au sang » bien plus qu’une simple enquête policière. À travers eux, Christine Chaumartin explore toute une palette d’émotions et de trajectoires de vie, qui font écho aux thèmes centraux du roman : les secrets de famille, la quête d’identité, le poids du passé… Chacun, à sa manière, apporte une pièce au puzzle complexe que tente de reconstituer Mathilde, tout en incarnant une facette de l’âme fécampoise.

Mais ces personnages secondaires ne sont pas uniquement au service de l’intrigue. Ils permettent aussi à l’auteure de dresser un portrait vivant et authentique de Fécamp, de ses habitant·e·s, de ses traditions et de son histoire. Grâce à eux, la ville devient un véritable microcosme, un théâtre où se jouent des drames intimes et des destins croisés, qui résonnent bien au-delà des frontières de la cité portuaire.

Véritable dentellière des mots, Christine Chaumartin tisse avec brio les fils de ces destins individuels pour créer une tapisserie romanesque d’une grande richesse. La galerie de personnages qu’elle nous offre est un véritable tour de force, qui confère à « Hareng au sang » une dimension humaine et une profondeur rares. Une réussite éclatante qui prouve, s’il en était besoin, que les seconds rôles ont parfois bien plus à nous dire qu’il n’y paraît.

Une plongée dans l’univers de la pêche

Au fil des pages de « Hareng au sang », Christine Chaumartin nous invite à une véritable immersion dans l’univers fascinant de la pêche. Cet univers ne se limite pas à un simple décor ; il prend vie et s’affirme comme un véritable acteur du récit, qui imprègne chaque recoin de l’intrigue de sa présence rugueuse et salée. L’auteure explore avec une minutie passionnée les multiples facettes de ce monde méconnu, nous entraînant dans un voyage captivant au cœur des traditions maritimes.

Des quais animés de Fécamp aux cales des bateaux de pêche, en passant par les ateliers de la conserverie, Christine Chaumartin restitue avec un réalisme saisissant l’atmosphère si particulière de cet univers. Les descriptions foisonnent de détails qui témoignent d’une recherche approfondie et d’une volonté de retranscrire au plus juste les gestes, les outils, les techniques propres à chaque métier. On apprend ainsi le rôle de l’ébreuilleur, du décolleur ou du trancheur dans le travail de la morue, les subtilités de la pêche au hareng ou encore le quotidien des « femmes du poisson ». Un lexique d’une grande richesse qui nous plonge dans un monde à part, régi par ses propres codes et traditions.

Mais l’auteure ne se contente pas de dépeindre avec justesse les aspects techniques de la pêche. Elle en explore aussi avec finesse la dimension humaine, en donnant chair à ces hommes et ces femmes qui ont consacré leur vie à la mer. À travers les témoignages des anciens terre-neuvas ou des ouvrières de la conserverie, se dessine un portrait vibrant de toute une communauté façonnée par le labeur, les joies et les drames de la vie maritime. Christine Chaumartin rend un hommage émouvant à ces destins humble mais essentiels, qui ont forgé l’identité de Fécamp au fil des générations.

Cette plongée dans l’univers de la pêche n’est pas qu’un simple exercice de style ou une pause exotique dans le récit. Elle est intimement liée à l’intrigue, en éclairant d’un jour nouveau les secrets et les non-dits qui entourent les protagonistes. Les rivalités entre marins, les accidents tragiques, les amours contrariées… Autant d’éléments qui trouvent leur source dans ce monde rude et exigeant, où les liens du sang et de la mer sont indissociables.

Servi par une écriture à la fois brute et poétique, cet univers prend vie sous nos yeux, comme un tableau aux mille nuances de bleu et de gris. Un tableau dont on ne ressort pas indemne, tant il nous marque par sa beauté authentique et la force des émotions qu’il suscite. Christine Chaumartin signe ici un véritable tour de force romanesque, en faisant de la pêche non pas un simple décor mais le cœur battant de son récit. Une réussite éclatante qui confirme tout le talent de cette auteure à nous faire voyager dans des mondes méconnus, à la rencontre d’une humanité simple et bouleversante.

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Un style d’écriture vif et immersif

Dès les premières pages de « Hareng au sang », le lecteur est happé par le style d’écriture vif et immersif de Christine Chaumartin. Les mots semblent danser sur le papier, nous entraînant dans une valse endiablée au cœur des ruelles de Fécamp. L’auteure manie la plume avec une dextérité remarquable, alternant descriptions savoureuses, dialogues percutants et réflexions intérieures d’une grande finesse. Un style alerte et dynamique, qui donne au récit un rythme effréné, sans jamais sacrifier à la profondeur des personnages ou à la richesse de l’intrigue.

Christine Chaumartin excelle dans l’art de donner vie aux lieux et aux atmosphères. Ses descriptions, d’une précision quasi-cinématographique, convoquent tous nos sens. On entend les cris des mouettes et le ressac de la mer, on hume les effluves iodées mêlées aux parfums de poisson grillé, on goûte l’air chargé d’embruns… Une écriture sensorielle et évocatrice, qui nous transporte littéralement sur les quais de Fécamp, au cœur de cette fête haute en couleurs. L’auteure sait créer des images d’une grande force, qui s’impriment durablement dans notre esprit.

Mais ce style vif et imagé n’est pas qu’une prouesse technique. Il est mis au service d’une exploration subtile des émotions et des tourments intérieurs des personnages. Christine Chaumartin sait capter avec justesse les non-dits, les hésitations, les fêlures qui se cachent derrière les façades. Chaque protagoniste devient le sujet d’une étude psychologique d’une grande finesse, qui nous révèle peu à peu leur complexité et leurs contradictions. Une écriture tout en nuances, qui parvient à rendre palpables les dilemmes moraux et les blessures secrètes qui les animent.

La force de ce style réside aussi dans sa capacité à s’adapter aux différents registres du récit. Christine Chaumartin passe avec une aisance déconcertante de la légèreté à la gravité, de l’humour à l’émotion, de la description à l’introspection. Chaque scène, chaque dialogue semble couler de source, porté par une écriture fluide et organique. On se laisse emporter par ce flux romanesque, à la fois dense et limpide, qui nous entraîne irrésistiblement vers le dénouement.

En véritable orfèvre des mots, Christine Chaumartin cisèle une langue riche et inventive, truffée d’expressions savoureuses et de trouvailles stylistiques qui enchantent le lecteur. Une écriture généreuse et exigeante, qui se déguste comme un grand cru, en prenant le temps de savourer chaque phrase, chaque image. C’est ce style si particulier, à la fois vif et profond, truculant et poétique, qui fait de « Hareng au sang » bien plus qu’un simple polar : une expérience littéraire intense et jubilatoire, qui nous happe dès les premières lignes pour ne plus nous lâcher. Un véritable tour de force romanesque, porté par une écriture ensorcelante qui laisse une empreinte durable dans notre mémoire et notre imaginaire.

Une intrigue aux multiples rebondissements

Dans « Hareng au sang », Christine Chaumartin tisse une intrigue d’une complexité redoutable, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné. Tel un chef d’orchestre virtuose, elle manie avec brio les fausses pistes, les révélations fracassantes et les coups de théâtre, tenant le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. Un véritable jeu de piste haletant, qui nous entraîne dans les méandres d’une enquête riche en surprises et en émotions.

Dès les premières pages, l’auteure installe un climat de tension et de mystère, avec l’agression sauvage de Jean-Claude Landrieux en pleine fête du hareng. Un événement brutal qui va mettre le feu aux poudres et révéler peu à peu les secrets enfouis et les non-dits qui gangrènent la communauté fécampoise. Au fil des chapitres, les indices s’accumulent, les témoignages se contredisent, les suspects se multiplient… Christine Chaumartin excelle à brouiller les pistes, à semer le doute dans l’esprit du lecteur, qui peine à démêler le vrai du faux.

Mais cette intrigue n’est pas qu’une simple succession de rebondissements gratuits. Chaque révélation, chaque péripétie est savamment orchestrée pour nous en apprendre davantage sur les personnages, leur passé, leurs motivations profondes. L’enquête devient un véritable catalyseur, qui met au jour les drames intimes et les blessures secrètes qui les habitent. Un puzzle complexe et fascinant, dont chaque pièce révèle une part d’humanité bouleversante.

Et alors qu’on croit tenir enfin la clé de l’énigme, Christine Chaumartin n’hésite pas à dynamiter nos certitudes par des coups de théâtre aussi imprévisibles que jubilatoires. Des renversements de situation qui relancent sans cesse le récit, ouvrant de nouvelles perspectives et de nouveaux questionnements. Une intrigue à tiroirs, qui se déploie tel un labyrinthe vertigineux où le lecteur se perd avec délice.

Jusqu’au dénouement final, magistral de maîtrise et d’émotion, qui vient illuminer d’un jour nouveau tous les événements passés. Une conclusion à la hauteur de cette intrigue d’une richesse et d’une inventivité rares, qui fait la part belle à la nuance et à la complexité des êtres. Christine Chaumartin signe ici un polar d’une efficacité redoutable, porté par une construction implacable qui happe le lecteur et ne le lâche plus. Une véritable prouesse narrative, qui confirme tout le talent de cette auteure à nous tenir en haleine et à titiller nos méninges, sans jamais sacrifier à la profondeur et à l’humanité de ses personnages. Un page-turner irrésistible, qui nous interroge autant qu’il nous captive.

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Des thèmes forts : secrets de famille, vengeance, vérité

Au-delà de son intrigue policière haletante, « Hareng au sang » explore avec une rare acuité des thèmes universels et profondément humains. Christine Chaumartin tisse sa toile romanesque autour de trois fils rouges : les secrets de famille, la vengeance et la quête de vérité. Des thématiques fortes, qui résonnent en chacun de nous et donnent à ce polar une dimension intemporelle et une portée qui dépasse largement le simple cadre de l’enquête.

Les secrets de famille sont au cœur du récit, telles des ombres inquiétantes qui planent sur les personnages et influencent leurs destins. L’auteure explore avec finesse les non-dits, les mensonges et les silences qui gangrènent les relations familiales, créant un climat de tension et de suspicion. À travers les Landrieux, elle met en lumière les ravages causés par ces secrets, qui, tels des bombes à retardement, finissent toujours par exploser, révélant des vérités douloureuses mais nécessaires.

Étroitement lié à ces secrets, le thème de la vengeance traverse le roman tel un fil rouge incandescent. Christine Chaumartin interroge avec subtilité les ressorts de ce désir de revanche, qui consume les êtres et les pousse à commettre l’irréparable. Mais loin des clichés manichéens, elle en explore toute la complexité, révélant les blessures intimes et les souffrances indicibles qui se cachent derrière cette soif de justice. Une réflexion nuancée et humaniste sur les mécanismes de la violence et les limites de la rédemption.

Car c’est bien de vérité et de rédemption dont il est question dans « Hareng au sang ». Au fil de son enquête, Mathilde Delatour se lance dans une quête éperdue de la vérité, une vérité enfouie depuis des années sous les mensonges et les faux-semblants. Une vérité qui, une fois révélée, a le pouvoir de briser les chaînes du passé et d’offrir un nouveau départ aux personnages. L’auteure nous invite à une réflexion sur le poids des secrets et la nécessité de les affronter pour se libérer et avancer.

Ces trois thématiques s’entrelacent et se répondent tout au long du roman, tissant une toile d’une grande richesse émotionnelle et philosophique. Christine Chaumartin les aborde avec une justesse et une empathie remarquables, sans jamais tomber dans la facilité ou le jugement. Chaque personnage devient le prisme à travers lequel elle explore ces questions universelles, révélant la part d’ombre et de lumière qui sommeille en chacun de nous. C’est cette approche tout en nuances, cette attention portée à la complexité de l’âme humaine, qui fait de « Hareng au sang » bien plus qu’un simple polar : un roman d’une grande profondeur, qui nous interroge sur notre rapport au passé, à la famille et à la vérité. Un récit puissant et humaniste, porté par des thèmes intemporels qui ne peuvent que toucher et interpeller le lecteur.

L’art de tisser des liens entre passé et présent

L’un des principaux atouts de « Hareng au sang » réside dans la manière dont Christine Chaumartin entremêle habilement passé et présent, tissant des liens subtils entre les événements d’hier et ceux d’aujourd’hui. Tel un maître tisserand, elle entrecroise les fils de différentes époques, créant une tapisserie romanesque d’une grande richesse et d’une profondeur fascinante. Un véritable voyage dans le temps, qui éclaire d’un jour nouveau les drames qui secouent la communauté fécampoise.

Au fil de son enquête, Mathilde Delatour remonte peu à peu le fil de l’histoire, exhumant des secrets enfouis depuis des décennies. Christine Chaumartin excelle à créer des allers-retours entre les époques, dévoilant par petites touches les événements clés qui ont façonné le destin des personnages. Des flashbacks savamment distillés, qui viennent éclairer les zones d’ombre du présent et donner une nouvelle dimension aux enjeux de l’intrigue.

Mais cette plongée dans le passé n’est pas qu’un simple artifice narratif. Elle permet à l’auteure d’explorer avec finesse les répercussions des choix et des actes passés sur le présent. Chaque révélation devient une pièce du puzzle, qui s’imbrique peu à peu pour former un tableau saisissant de vérité et d’émotion. Un voyage dans le temps qui interroge notre rapport à l’histoire, à la mémoire et à l’héritage familial.

Car c’est bien de transmission et d’héritage dont il est question dans « Hareng au sang ». En tissant des liens entre les générations, Christine Chaumartin met en lumière le poids des secrets et des non-dits qui se transmettent, telles des ombres inquiétantes, au sein des familles. Une réflexion poignante sur la nécessité de faire face à son passé pour se construire et avancer.

Cette maîtrise de l’entrelacement des époques confère au roman une dimension intemporelle et universelle. Par son art de tisser des liens entre hier et aujourd’hui, Christine Chaumartin nous offre une œuvre qui transcende le simple cadre du polar, pour nous plonger au cœur des grands questionnements qui agitent l’âme humaine. Un récit puissant et émouvant, qui résonne en chacun de nous et nous invite à un voyage captivant au fil du temps et de la mémoire. La preuve éclatante qu’un polar peut être bien plus qu’une simple énigme à résoudre : une expérience littéraire et humaine d’une rare intensité.

Une conclusion à la hauteur des attentes du lecteur

Après nous avoir tenus en haleine tout au long de son roman, Christine Chaumartin nous offre une conclusion magistrale, à la hauteur de toutes nos attentes. Un dénouement brillamment orchestré, qui vient éclairer d’un jour nouveau tous les événements passés et révéler la vérité dans toute sa complexité. L’auteure rassemble avec brio tous les fils de son intrigue, nouant chaque détail avec une précision d’orfèvre pour créer une fresque romanesque d’une puissance et d’une cohérence remarquables.

Mais cette conclusion n’est pas qu’une simple résolution d’énigme. Elle est aussi et surtout un moment d’une grande intensité émotionnelle, où les destins des personnages se révèlent dans toute leur humanité. Christine Chaumartin prend le temps de donner à chacun d’entre eux une fin à la mesure de leur parcours, de leurs blessures et de leurs espoirs. Une conclusion emplie de nuances et de sensibilité, qui rend justice à la richesse psychologique des protagonistes.

Car c’est bien là tout le talent de l’auteure : nous offrir une fin qui, tout en répondant à toutes nos interrogations, ouvre aussi de nouvelles perspectives. Une conclusion ouverte et généreuse, qui laisse une place à l’imagination et à l’interprétation du lecteur. Christine Chaumartin ne cherche pas à imposer une vérité unique et définitive, mais plutôt à nous inviter à une réflexion personnelle sur les thèmes abordés tout au long du roman.

Cette conclusion est à l’image du livre tout entier : intelligente, subtile et profondément humaine. Elle confirme avec éclat toute la maîtrise narrative de Christine Chaumartin, sa capacité à créer une intrigue complexe et passionnante sans jamais sacrifier à la profondeur et à l’émotion. Un véritable tour de force littéraire, qui fait de « Hareng au sang » bien plus qu’un simple polar : une expérience de lecture intense et inoubliable.

Nul doute qu’en refermant ce livre, le lecteur éprouvera ce délicieux mélange de satisfaction et de nostalgie qui caractérise les grandes œuvres. Satisfaction d’avoir vécu une aventure romanesque d’une rare intensité, portée par une écriture ciselée et des personnages inoubliables. Nostalgie de quitter cet univers si riche et si authentique, qui nous a tenus en haleine jusqu’à la dernière page. Mais c’est aussi avec un sentiment de plénitude et d’enrichissement que nous refermons « Hareng au sang », forts de cette expérience littéraire et humaine hors du commun que nous a offerte Christine Chaumartin. Une conclusion magistrale, à la hauteur de ce roman d’une incroyable richesse.

Mots-clés : Polar, Normandie, Pêche, Secrets de famille, Vengeance, Enquête, Traditions


Extrait Première Page du livre

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Ce qui est sûr, c’est qu’on ne risque pas de se tromper. L’odeur est partout. Ce serait peu de dire qu’elle a saturé l’air : elle semble l’avoir remplacé. Ce qu’on inhale, ce ne sont pas des molécules d’oxygène, mais de triméthylamine, C3H9N : un atome d’azote, trois de carbone et neuf d’hydrogène pour un résultat horrifique. Enfin, il s’agit plutôt heureusement d’un cocktail de triméthylamine et de fumée. Une fumée âcre et vaguement sucrée au point d’en devenir écœurante, une fumée collante qui s’accroche aux vêtements et aux cheveux. À moins de souffrir d’anosmie, on devine les yeux fermés qu’on est à une fête du hareng. Mais pas n’importe laquelle : la dernière de la saison, après celles du Tréport, de Dieppe et de Saint-Valéry-en-Caux. Celle qui clôt les festivités jusqu’à l’année suivante, celle de Fécamp. L’affiche a placé les festivités sous l’égide d’un Poséidon débonnaire. Ses longues moustaches, chevelure et barbe rousses moutonnent en boucles généreuses entre lesquelles se faufilent… des harengs. Un Poséidon qui aurait troqué sa couronne contre un bonnet de marin pêcheur, son trident contre une fourchette sur laquelle est plantée une demi-patate, et qui fumerait un brûle-gueule de terre-neuvas !

Donc, les harengs sont partout, harengs grillés, harengs fumés, harengs marinés, harengs en salade et en galettes. Sur le Grand Quai, des tonnes de harengs se sont déversées comme s’il en avait plu, comme si une marée gargantuesque, submergeant les digues, les avait portés dans son flux puis abandonnés en se retirant, tout luisants et frétillants sur les pavés, dans des tonneaux, des cagettes, des paniers, des filets tendus partout dans la ville. Les stands se sont installés au pied du musée des Pêcheries et sur le quai Sadi-Carnot. Celui des majorettes, du club de rugby, de foot ou de cyclisme, dont les harengs, paraît-il, ont été pêchés à pédalo, ceux des associations qui restaurent de vieux bateaux, celui du lycée maritime… « 


  • Titre : Hareng au sang
  • Auteur : Christine Chaumartin
  • Éditeur : Banlieue Est Éditions
  • Nationalité : France
  • Date de sortie : 2024

Page Officielle : www.christinechaumartin.com


Je m’appelle Manuel et je suis passionné par les polars depuis une soixantaine d’années, une passion qui ne montre aucun signe d’essoufflement.


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